Commentaires

Un moyen assez compliqué à passer et pourtant j'ai autant aimé que destesté ce livre. ça faisait un moment que je n'avais pas lu de theatre et quel plaisir !

Pièce phare d'un auteur qui me tarde de découvrir plus en profondeur ; l'Oncle Vania conte en 4 actes la morosité de la province russe pré-révolutionnaire, tire à boulet rouge sur les écarts de classe entre bourgeois et travailleurs, traite en filigrane des problèmes d'alcoolisme, de la complexité des moeurs amoureuses et de l'aliénation au travail. Une oeuvre qui a fait bondir des émeutes au cours de ses premières représentations, d'une fluidité narratrice rare et d'une justesse politique très actuelle ( personnage végétarien qui crible de balle la déforestation et l'abus industriel dès le tout début du XXème siècle), l'oeuvre démontre que sans changement radical du système, la seule perspective pour les travailleurs est la souffrance avant la mort ( c'est tout le propos de l'Oncle Vania à la fin de la pièce). D'une grande puissance littéraire, cela faisait des années qu'une pièce ne m'avait pas autant parlé.

Je me souviens précisément de ma lecture de "Oncle Vania": ma première rencontre avec Tchekhov et ma seconde approche du théâtre naturaliste russe, après "Un mois à la campagne" de Tourguéniev.

La pièce se lit très rapidement et pourtant, elle dévoile avec brio les tréfonds de l'âme humaine. Je conçois qu'on puisse trouver ce théâtre ennuyant (il ne s'y passe concrètement rien), mais Tchekhov parvient avec brio à décortiquer les rouages des relations entre les protagonistes, entre les hommes en général.

Un parfum de mystère exhale de la retraite estivale des bourgeois russes dans la propriété de Vania. Les causes des haines ancestrales sont tues: jamais le lecteur ne connaîtra l'origine de l'animosité entre Vania et Sérébriakov et pourtant, Tchekhov, lui-même médecin, ne renonce pas à en délivrer à un diagnostic. Le médecin, protagoniste récurrent dans son oeuvre et ici incarné par Astrov, est celui qui, maladroitement, tente de révéler le mal dont souffrent les estivants. Mais ce n'est pas par ses interrogations et raisonnements poussifs qu'il y parvient. Les dialogues nébuleux et les questions laissées en suspens sont plus révélateurs qu'une tirade enflammée. Seul l'oratorio de Sonia, à la fin de la pièce, fait preuve de lyrisme et de mysticisme. Il s'agit d'ailleurs de l'un de mes morceaux dramatiques préféré.

Le souci de réalisme dont fait preuve Tchekhov participe ainsi d'une enquête sur la nature humaine et dévoile ce qui est invisible pour le lecteur et pour l'humain en général. La fêlure de chacun des protagonistes éclate dans le non-dit. Les silences, chers à Tchekhov et considérés par Stanislavski comme la "patte" du dramaturge, rendent possible une véritable exploration de la psyché de chaque individu. Et c'est dans ces instants de suspension que chacun reprend son souffle, panse sa blessure puis expire, comme s'il chassait la douleur et tentait de vivre.

Tchekhov ne se contente pas de délivrer la surface du réel mais l'investit en profondeur. Il y a ce propos sur la difficulté de vivre et de vivre heureusement qui me frappe chaque fois que je reprends la pièce. Je demeure toujours ébahie devant sa capacité à dévoiler l'universel dans ces propriétés terriennes russes, à peine libérées des cadastres du servage et de la domination tyrannique des maîtres sur les domestiques. "Oncle Vania" est une pièce émouvante et qui incite à l'exploration de sa propre intériorité. L'éventualité d'un salut de l'âme (mystique, religieux ou laborieux ?) qu'elle propose donne à réfléchir; elle donne lieu à une introspection silencieuse qui, à l'image des dialogues de la pièce, ne nécessite pas de réponse.

J'ai bien aimé cette pièce, je l'ai préféré à La Mouette. ça se lit tranquillement et facilement.

Que dire... ? Tchekhov m'ennuie à mourir...

Je n'est pas trop accroché mais sa reste un classique du théâtre Russe. C'est assez spéciale et les personnages sont très dure à cerner.

Je n'ai pris aucun plaisir pendant cette lecture et je crois que c'est la seule chose dont je vais me souvenir de ce livre plus tard...

C'est angoissant je trouve. Oh! ce n'est pas qu'il y a quoi que ce soit d'effrayant mais ce regroupement, dans une maison à la campagne, loin de tout, de vies aussi insignifiantes, malheureuses et ennuyeuses à mourir me fait un peu flipper. Mais comme tout ce qui produit en moi quelque chose d'inhabituel et surtout de gênant me plaît, c'est pourquoi ce livre n'est sûrement pas un échec .

D'ailleurs l'écriture est un régal et les personnages très bien choisis et adaptés à la pièces . Ils paraissent tellement crédibles!! Ce qui rend encore plus effrayantes la vie humaine non vécue.... Philosophie, philosophie....

Cette pièce est donc fortement à lire pour sortir des mensonges mélioratifs véhiculés par la société. Et pour savourer pleinement sa propre pauvre petite existence.

(Ça se lit vite en une demie-journée )