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Je détruirai les apparences,
J'oublierai tous tes vœux,
Car le règne de la distance
Nous a vaincu tous les deux.
Je laisserai s'éterniser le silence,
Je rirai de mes larmes aux yeux,
Je devrai me faire violence
Pour effacer les moments précieux.
Je me méfierai de l'inconscience,
Des serments amoureux,
Je gommerai la souffrance
De tes puissants aveux.
Je ne céderai plus à l'obéissance,
Du destin des envieux,
Au revoir à l'impuissance,
Je te dis adieu.
Afficher en entierLa pourpre de la lune éclabousse
Mon visage blême, triste, épuisé
De larmes, de sanglots, ces secousses
Qui le tréfonds de l'âme font vibrer.
Sur cette vieille tombe de souvenirs
Où j'ai aimé un homme, rejeté le passé
Je creuse pour chercher quoi écrire
Où est le confident de mes pensées?
Et le noir de la nuit constelle d'étoiles
Mes joues, sillonnées de plaies, blessées
De l'encre de ma plume qui dévoile
Pour toi, mes plus intimes secrets.
Sur cette vieille tombe de douleur
Où j'ai aimé le roi de la tristesse
Je gomme les plaies de mon cœur
En mettant à nu mes faiblesses.
Afficher en entier"Le mutisme et le silence sont deux mots aux significations très différentes. Le silence ouvre le passage à la révélation tandis que le mutisme le coupe. Le silence enveloppe les grands événements, le mutisme les cache. L'un marque un progrès, l'autre une régression."
Afficher en entier" Question XI: Comment affronter la mort?
La disparition d'un être cher a pour nous deux facettes: c'est un évènement social et relationnel qui bouleverse la vie de chacun, mais aussi un état de fait qui entraîne des réactions émotionnelles fortes. Cela fait partie du travail de l'oraisonnier de comprendre le fonctionnement de la douleur psychologique de l'être humain. Son rôle est de confronter le client d'oraison à la réalité de la mort. En tant qu'oraisonniers, nous divisons le deuil en plusieurs phases afin de mieux comprendre les étapes qui mènent à l'acceptation. Toutefois, n'oublions pas qu'il y a autant de réactions face à la mort qu'il y a d'individus."
Afficher en entierPour correspondre à son personnage, elle avait enfilé une simple robe de toile d'un bleu pâle, serrée sous la poitrine, à la mode de l'époque. Alexian, lui, avait troqué son pantalon bouffant pour un accoutrement de marin.
Elle s'avança et plaqua sa paume contre sa poitrine. La voix sortit, claire:
"Triste jour que celui-ci,
Nuits d'ardeurs, jour sans vie.
Cette chambre bleue m'insupporte,
Et les fantômes de caresses, déjà mortes,
Harcèlent mon esprit embrumé par le chagrin.
Je me souviens de ton visage se fondant dans le matin,
De ce sourire paisible flottant sur tes lèvres pâles,
Un sourire gorgé d'envie, de détresse et d'émotions palpables."
Son compagnon lui proposa un bras qu'elle repoussa.
"La nuit a encore une fois été longue, presque sempiternelle,
Mais nos caresses brûlantes me semblent à présent irréelles.
L'obscurité nous prodigue de doux rêves,
Et ces tendres enlacements ne sont que les chimères d'une courte trêve."
Il s'avança encore, collant son corps contre le sien. Leurs regards s'aimantèrent. La voix de Noony flanchait d'émotion, mais portait toujours:
"Le ciel, grande étoffe de velours sombre,
Est parsemé de diamants et d'ombres,
Toi, manteau de ténèbres protecteur,
Ame statufiée prisonnière d'innommables peurs,
De ta noirceur se détachent des perles, des vœux,
J'ai une myriade d'étoiles dans les yeux."
Elle fixa du regard la ligne d'horizon. Alexian enroula ses braas autour de sa taille et posa sa tête contre son épaule. Elle déglutit avec difficulté. Jouait-il réellement? Le public s'était envolé, rien d'autre n'existait que lui à cet instant. Elle poursuivit avec hargne:
"Je sais que c'était la dernière des nuits,
Je vois cet éclat sombre briller dans ton regard endormi,
Et la lune déverse sa lumière argentée,
A travers cette fenêtre que tu as tant traversée,
Je sais que cette fois-ci c'est un adieu.
Les larmes ruissèlent sur mes joues, perles de feu."
Il la saisit alors si brutalement par les épaules qu'elle laissa échapper un hoquet de surprise. Sa seule arme pour répliquer à ses gestes était ces mots, ces mots qui n'étaient pas les siens, mais qu'elle connaissait par cœur, et qui trouvaient soudain un sens.
"Nos univers ont depuis longtemps englouti mon sœur,
Berçant de silencieuses clameurs,
Un flot de promesses que je ne puis empêcher.
Adieu. Encore une fois, c'est toi qui as décidé.
Et je sais que, sur ton échiquier, je ne suis plus la reine,
Seulement un simple pion blanc désarmé par sa peine.
Après tout, tu es peut-être juste venu pour sentir des baisers enflammés,
Je sais depuis longtemps que l'image de l'enfant est brisée.
Seulement, sous cette peau que tu te plais à caresser,
J'ai un cœur et une âme qui pleure le départ de son cavalier."
Il cherchait encore à attirer son attention, à la happer. Elle se sentait prisonnière de ses bras. Ss bras dans lesquels elle rêvait de tomber.
"Si tu ne me protèges plus, fixe-moi de ton regard sombre,
Puits de souvenirs, de détresse et sans doute de mensonges.
Regarde et tu verras, dans ce bleu, un aveu
J'ai une myriade d'étoiles dans les yeux."
A peine le dernier mot avait-il franchi le seuil de sa bouche qu'elle vit le visage de son compagnon se rapprocher avec lenteur. Les lèvres de Noony, pareilles à de fragiles pétales, tremblèrent alors qu'il scellait enfin leur amour d'un baiser. D'abord timide, hésitant, puis brûlant. L'univers sembla retenir sa respiration tandis qu'ils échangeaient leurs souffles
Afficher en entierC'est un tourbillon de désespoir dans les cieux,
Et toute une constellation apparaît à mes yeux,
Elle est morte, elle s'en va à pas lents,
Cyrielle me dit au revoir et s'éclipse doucement.
Elle est dans les astres, j'entends ses murmures,
A travers les couloirs de la cité, portés par le vent,
Tu nous manques, toi qui levais la censure,
Tu nous manques, dernier rempart au sang.
Laisse ta fille, descendante de la lignée maternelle,
Protéger Volplume, la tirer vers le ciel,
Je m'engage à chasser de la cité le noir,
A prendre ma plume, pour venger tes espoirs.
Afficher en entierLa lune a revêtu le deuil ce soir
En un manteau de larmes, de sang
D'étoiles affûtées dans les rangs
Des mensonges les plus noirs.
L'univers étend sa voie lactée
Ses trainées d'argent, d'éclats
D'étoiles attendant, en émoi,
Que l'on vienne les décrocher.
Et tous ces dieux, ces planètes
Ces rêves trop vite déçus, toujours
Mort-nés, abattus, tués d'amour
Ne sont que des cailloux inertes.
Le monde continue de tourner
Elle prie des entités absentes
Des pierres vides, inconscientes
Qui ne l'empêchent pas d'aimer
Afficher en entier- Ah, je le savais ! Tu vas encore partir ! E t avec une étrangère en plus ?
- Ce n'ai pas ce que tu crois...
Il recula néanmoins de quelques pas. L'Hélderionnoise s'approcha de Val-Maelle, qui la fusilla du regard.
- Moi, je vais vous dire la vérité : oui, il va partir, et pour des raisons qui vous dépassent. Vous êtes stupide de vous attacher comme ça à Al... à Vel-Lorion. C'est un homme incapable de lire dans le cœur des autres, et qui ne pense qu'à satisfaire ses bas désirs. Vous méritez mieux que ça.
Il voulut se défendre, mais elle lui interdit d'un simple doigt levé.
- Croyez-moi, vous êtes belle, pleine d'avenir, mettez votre énergie à protéger votre cité et à convaincre votre peuple que les tempêtes de sable ne protégeront ni les ruines, ni Tombe-lune bien longtemps...
- Je vous interdit de me dire ce que je dois faire !
Elle se jeta sur son Aimé pour le frapper tout en crachant des dizaines d'insultes. Il se débattait tant bien que mal, surpris que le désespoir féminin prenne une telle proportion.
- Bien soupira l'oraisonnière, vous ne me laissez pas le choix...
Elle s'empara de l'une des casseroles de Vel-Pêl et assena à Val-Maelle un terrible coup. La jeune fille s’effondra en portant la main à son crâne. Noony reposa tranquillement la casserole, l'air de rien, et reprit l'inventaire de leurs affaires. Alexian restait immobile, bouche bée.
- Mais...mais...Tu...
- Elle allait réveiller tout le monde avec ses cris, ce n'est pas le moment. Maintenant, il va falloir partir vite.
Vel-Plê entra.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Il faut quitter la ville, Val-Maelle est venue faire un scandale...
- Par les Signes ! Mais vous l'avez assommée !
- L’œuvre de Noony...
Le vieillard la considéra, ahuri, mais ne fit aucun commentaire et retourna à son ouvrage.
Afficher en entierAileen se débattait, allongée sur son lit, les poumons en feu. Des visages se penchaient sur elle pour disparaître les uns après les autres.
Mylianne.
Aileen sursauta et se réveilla avec un hoquet de surprise. L'espace d'un instant, elle fut désorientée et eut du mal à se souvenir de l'endroit où elle se trouvait. La lampe de cristal restée allumée sur le bureau repoussait les ombres dans les coins de la pièce. Elle était seule, dans sa chambre, à la pension Sybilène. Elle porta sa main à sa tête. Ce n'était qu'un cauchemar. Pour se rassurer, elle se leva et se planta devant le miroir accroché au mur. Une petite voix l'appela. La jeune fille se retourna, prenant le temps d'observer les volutes de fumée bleue qui dansaient autour du petit garçon.
— Tu es triste, déclara-t-il de sa voix lointaine. Je n'aime pas te voir triste.
— Pourquoi es-tu encore là ?
Il se mit à tourner autour d'elle, l'enveloppant de brume bleue.
— Tu sais ce que c'est que d'avoir une sœur, n'est-ce pas ?
— Oui, je le sais, souffla Aileen.
— Alors tu dois connaître la souffrance de l'absence d'une sœur. Je veux revoir la mienne. Aide-moi.
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