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– Tu sais, cette chose que je te dis souvent ? Que quelle que soit la décision que tu dois prendre, il faut écouter ce que te dicte ton cœur ?
– Oui.
– Eh bien pour une fois, ne m’écoute pas.
On peut dire que Barbara sait ménager ses effets !
– En amour, ma biche, en amitié, dans son art, avec sa famille, il faut vivre dangereusement. Mais les études, c’est un sujet sérieux. C’est cinq à huit ans de ta vie, pas plus. Des années qui vont soit t’ouvrir des portes, soit les fermer. Or, il n’y a pas plus grand sésame en ce monde qu’une fac de l’Ivy League. Franchement, quelles que soient les qualités de NYU, tu devrais choisir Columbia.
– Mais j’ai l’impression que NYU me ressemble plus. Là-bas, je me dis que je pourrais m’épanouir.
– Tu veux t’épanouir ? Fais du Yoga, mange bio, inscris-toi à un atelier de poterie et diminue ton empreinte carbone. Mais va à Columbia.
Afficher en entier« Nous allons te sortir de cet endroit. Tu viendras vivre avec nous, ta famille. Je ferai tout pour te rendre heureux, absolument tout, tu m’entends ? C’est une promesse. »
Sauf que personne ne vint. Les semaines, les mois passèrent, et le petit garçon resta dans son foyer. Il pleurait ses parents, il pleurait son oncle qui n’avait pas tenu sa promesse. On lui expliqua qu’il fallait qu’il s’habitue : c’était ici, à Brooklyn, parmi d’autres orphelins comme lui, qu’était sa vie désormais. Alors le petit garçon sentit gonfler en lui une colère immense : Dieu lui avait retiré ses parents, et la seule famille qui lui restait l’avait trahi. Il ne pouvait avoir confiance en personne. Il se mit à haïr tous ceux qui l’entouraient, avec une force que tu ne peux pas concevoir Louisa, pas de la part d’un enfant aussi jeune. Personne ne pouvait l’approcher. Il était méchant, parfois même violent : il mordait, frappait dans les murs. Nul ne savait comment réagir face à sa brutalité.
Afficher en entier– Je vais te raconter une histoire, Louisa. Une histoire d’amour. Celle d’un homme d’origine modeste, qui était prêt à tout pour conquérir la femme qu’il aimait. Elle était noble, d’une grande famille italienne, malheureusement désargentée. Ses parents, soucieux de sauvegarder les apparences, l’avaient tout de même envoyée étudier à New York. C’est dans cette ville qu’il la rencontra, et pour lui, ce fut le coup de foudre. Il l’aperçut alors qu’elle traversait Central Park un matin. Son air timide, un peu perdu, le fit immédiatement chavirer. Elle avait l’air seule, esseulée, même. Alors il prit son courage à deux mains et alla lui parler : de ce jour, ils devinrent inséparables.
Afficher en entierTout a commencé au sommet de l’Empire State Building, lorsque David est venu me rejoindre pour m’empêcher de rentrer à Paris. Quand à 23 heures j’ai entendu sa voix s’élever derrière moi alors que j’étais à deux doigts de perdre espoir et de me résoudre à gagner l’aéroport, l’émotion a été si forte que j’ai eu peur que mes jambes ne me portent plus. Il s’est avancé vers moi et m’a enfin demandé que nous soyons ensemble :
– Plus l’heure avançait, plus le fait de te laisser partir me semblait le meilleur choix pour toi. Mais c’était me condamner au malheur, et je ne veux plus être malheureux, Louisa. Je veux revenir dans le monde des vivants. Sourire, rire, ressentir… Alors me voilà, humble, devant toi, en train de te demander de me faire ce cadeau : me rendre heureux.
Je me suis précipitée dans ses bras et nous nous sommes embrassés avec passion. Je sentais mon cœur sur le point d’exploser ! Mais ce bonheur parfait a été de courte durée : durant notre étreinte, le téléphone de David n’a cessé de vibrer. Je l’ai convaincu d’écouter ses messages. Sans doute ai-je eu un sombre pressentiment. En tout cas, j’ai bien fait, car un inspecteur de la NYPD, Gus Stinson, tentait désespérément de le joindre : un colis piégé, qui lui était destiné, venait d’exploser dans le hall de son immeuble ! David devait se rendre d’urgence au commissariat de la 5eAvenue.
Afficher en entierJe jette un dernier coup d’œil aux murs qui m’entourent et quitte l’enceinte de Columbia. J’avais rendez-vous avec le doyen. J’ai l’impression que notre entretien s’est bien passé. En tout cas, il m’a laissée repartir en me confiant que son université serait enchantée de m’accueillir. Je n’arrive pas à croire que je vais peut-être suivre ma troisième année d’études ici ! Cet endroit est si prestigieux ! Je hèle un taxi en regardant ma montre ; je n’ai aucune envie d’être en retard. Je ne veux pas perdre une minute de ce tête-à-tête avec David. J’ai hâte de lui raconter cette entrevue en détail !
Je donne au chauffeur l’adresse du restaurant. Il acquiesce et allume son autoradio. Des notes de musique classique s’échappent. Je soupire, épuisée par ma matinée mais surtout, par cette dernière semaine. Je voulais vivre une grande histoire d’amour, riche en sensations fortes ? On peut dire que j’ai été servie !
Afficher en entierTu avais l’air gênée, embarrassée par ma présence. Tu n’étais pas tendre avec moi et ne tentais pas de me flatter, contrairement aux femmes que j’avais connues jusqu’alors. Ma présence t’importunait et tu n’arrivais même pas à feindre le contraire : j’ai été tout de suite attiré par ça. Ton caractère direct, ton absence de dissimulation. Ta sauvagerie, pourrait-on dire : tout cela m’a rendu fou de toi. Depuis dix ans, j’étais habitué à avoir toutes les filles que je voulais, mais je n’en désirais véritablement aucune. Elles étaient pour moi l’occupation d’un instant : tu as bouleversé ça. Tu m’as fait, pour la première fois depuis une éternité, oublier Sacha, cet amour d’enfance, si pur… Il m’est arrivé, je l’avoue, de t’en vouloir. Il m’est arrivé de vouloir m’éloigner de toi pour que Sacha ne s’évanouisse pas une seconde fois. Mais je n’ai pas pu, Louisa. Je ne pourrai jamais plus. Mon cœur était brisé, tu l’as réparé. Tu m’as fait renaître…
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