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Dans cette position, elle parvient à soulever sa jupe et à saisir la télécommande, plaquée contre son sexe, sans quitter des yeux Frédéric, ébahi par tant d’assurance. Leurs voisins ne remarquent rien de leur manège. La main, toute moite, qui tend la télécommande, frémit de plaisir et d’impatience mêlés. Une fois l’objet en sa possession, Frédéric bombe le torse, un sourire espiègle aux lèvres. Il n’actionne pas tout de suite l’engin, préférant ménager la surprise. Son humeur coquine laissait présager ce genre de provocation. Le serveur vient les resservir en champagne. C’est alors que la première décharge électrise le ventre aux aguets d’Hélène. Bien que surprenante, la vibration est maîtrisable, elle parvient à s’en accommoder sans ciller. Son obstination à demeurer de marbre agace Frédéric qui s’en donne à cœur joie, manœuvrant la télécommande comme un forcené. Malgré les attaques vibrantes, Hélène s’obstine à lui cacher le trouble que l’appareil opère en elle. Ce ne sont pas des vagues de plaisir comme un pénis au galop peut en susciter, mais plutôt un fourmillement lancinant qui réveille ses appétits. Un amuse-bouche en somme. Elle ne pourra pas tenir longtemps à ce rythme
Afficher en entierDans ce genre d’endroit, les sanitaires se doivent d’être ultra-design, question de standing. Hélène se retrouve enfermée dans une cellule en aluminium, un miroir en forme de hublot devant le nez. Elle retire le jouet, un peu plus petit qu’un œuf de poule, de son emballage. Les événements récents : leurs jeux de regards, l’angoisse du tirage, l’annonce de la sentence l’ont considérablement émoustillée. La main qu’elle porte à son sexe baigne dans une liqueur tiède et visqueuse. Dans de telles dispositions, l’introduction du sextoy est une formalité. Dès qu’elle le positionne devant la fente, sa chatte affamée le gobe sans effort. Maintenant, Hélène ne le sent plus occuper ses profondeurs, comme s’il s’agissait d’un vulgaire tampon hygiénique. Elle est d’abord tentée d’essayer la télécommande pour le ramener à la vie, puis elle se ravise. L’amoureuse préfère garder la surprise pour plus tard, lorsqu’elle sera revenue à table. Même sa brève tentative de masturbation – quelques frictions rapides sur son clitoris gorgé –, ne parvient qu’à la frustrer davantage. Elle a besoin de lui, de son regard piquant et du contact brûlant de ses lèvres. Mais surtout, elle rêve de son sexe raide et vigoureux, seul capable de la soulager.
De retour des toilettes, la jeune femme assume sa condition de perdante avec une magnifique désinvolture, qui fait chavirer les sens. Des regards masculins se posent sur ses courbes quand elle traverse, belle et altière, la salle de restaurant. Mais elle ne remarque que celui de Frédéric, illuminé de bonheur, alors qu’il lui adresse un clin d’œil complice. Hélène est aux anges. Elle le sait plus amoureux que jamais, fier comme un coq face à son charme arrogant, que leur secret rend encore plus irrésistible. Une fois assise, Hélène ne perd rien de sa superbe. Son expédition aux toilettes a rosi ses joues et humecté sa gorge plantureuse. Tranquillement, elle enfonce ses jambes sous la nappe longue et ample
Afficher en entierSaint-Valentin – Octavie Delvaux
Les « assiettes vides » viennent de repartir en cuisine.
Deux verres à pied trônent encore sur la nappe immaculée, qui retombe en plis soignés jusqu’au sol. Les vapeurs enivrantes du vin jaune embuent le regard des amoureux.
Hélène extirpe les papiers de son sac à main et les distribue, comme convenu : deux pour Frédéric, deux pour elle. Son compagnon les reçoit avec un sourire entendu qui dissimule mal l’orientation perverse de ses pensées. Sans plus attendre, il y griffonne des mots à toute vitesse, sûr de lui comme s’il avait préparé son coup depuis le début du repas. Plus posée, Hélène réfléchit longuement, les yeux dans le vague, visualisant les combinaisons possibles. Elle commence à écrire la première phrase quand Frédéric s’exclame, l’esprit de compétition rivé au corps :
— Ça y est ! J’ai terminé !
— Chéri, la vitesse de rédaction ne compte pas. Tu as bien réfléchi ?
— Oh oui, je suis très con-tent-du-ré-sul-tat.
Il détache ses syllabes avec la conviction du favori donné vainqueur, mais Hélène ne s’en laisse pas conter. Elle a appris à s’amuser des éclairs de vice qui traversent son regard dans ce genre de situation. Mieux encore, elle ne l’aime jamais autant que dans ses moments d’euphorie.
— Je te rappelle que les gages sont mixtes, ils valent pour toi comme pour moi.
— Pas de problème !
Ce soir, tout est permis. Le jeu est simple : chacun inscrit sur des fiches deux fantasmes innovants à réaliser. Deux papiers seront tirés au sort par une main désignée à pile ou face. Celui que les aura tirés devra s’acquitter du gage, quel qu’il soit.
Les couinements du chariot des desserts interrompent leur conversation. De justesse, Hélène dissimule ses fiches sous sa paume. La farandole colorée qui vient les aguicher est des plus appétissante : choux pâtissiers et meringues aériennes se mêlent à des bavarois monumentaux et des ganaches rutilantes dans le plus grand respect des codes de la Saint-Valentin. Le chef a fait la part belle aux fruits rouges, aux roses en caramel, sans déroger aux sacro-saints gâteaux en forme de cœur. L’amour, crémeux et riche, s’exprime en une débauche de chantilly et de sucre glace. Hélène choisit un macaron débordant de framboises. Frédéric opte pour le « délice chocolat-fruit de la passion », non sans insister lourdement sur le mot « passion ». Le champagne, servi dans des coupes irisées, crépite et explose en bouche, contrastant agréablement avec l’onctuosité des pâtisseries.
— J’ai fini ! déclare Hélène en pliant ses papiers en quatre.
Son mari l’imite en louchant vers son décolleté, que la lumière des bougies décoratives rend plus appétissant que tous les gâteaux réunis. Les idées sont rassemblées et mélangées au milieu de la table. Frédéric lance la pièce qui déterminera le premier joueur. Face ! Le sort a désigné Hélène. La jeune femme esquisse une moue de dépit. Elle dévore un cupidon en pâte d’amande avant de se jeter à l’eau. Sa main indécise plane quelques instants au-dessus du vivier d’idées coquines. Lorsqu’elle tire enfin une fiche, son dépliage fait apparaître l’écriture de Frédéric. Hélène lit à haute voix :
— Tu introduis un sextoy dans ton intimité. Je le dirige à distance.
À la lecture du gage, ses lèvres peinent à refréner un sourire. Pourtant elle s’exclame, en levant les yeux au ciel :
— C’est bien gentil, mais on devait pouvoir réaliser les choses dans la soirée !
— Mais qui t’a dit qu’on ne pouvait pas le faire ?
— Il me paraît évident qu’on manque de matériel !
Frédéric fouille dans son attaché-case, posé sous la table. Il en sort un paquet recouvert d’un sac en plastique opaque et le tend à sa compagne.
— Pas de panique, tout est là. Joyeuse Saint-Valentin !
Afficher en entierConstance atteignait rarement le stade de la jouissance. L'amour n'était pour elle qu'une relation intellectualisée, où le sexe physique tenait un rôle secondaire.
Afficher en entierCe soir, tout est permis. Le jeu est simple : chacun inscrit sur des fiches deux fantasmes innovants à réaliser. Deux papiers seront tirés au sort par une main désignée à pile ou face. Celui que les aura tirés devra s’acquitter du gage, quel qu’il soit.
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