Extraits

Petite histoire du massage

La sensation de la douceur du toucher nous vient de loin : du berceau, sans doute, où les caresses maternelles réussissaient à transmettre, avec un simple câlin, tout l’amour du monde… Du berceau de l’humanité, aussi, puisque le massage, en tant que science du corps, est connu et théorisé depuis plus de 3 000 ans. C’est sans doute la plus ancestrale de nos thérapies. La plus naturelle et instinctive, parce qu’elle vient du fond des âges… Bien que nous n’en ayons pas de preuve avérée, on fait remonter la notion de massage à la préhistoire, où il est considéré comme le plus ancien des remèdes, le plus instinctif… Le plus vieux manuscrit connu évoquant les techniques de massage remonte à plus de 2 000 ans avant Jésus-Christ. Probablement rédigé par Huang Ti, qui régna en Chine 2 600 ans avant J.-C., le Huang Ti Nei Su Wen est plus connu sous le nom classique de Médecine interne de l’empereur jaune. Logiquement, le massage érotique aurait donc connu ses balbutiements en Asie les années ou siècles précédents, en rapport avec la culture bouddhiste, qui tisse un lien particulier entre l’esprit et le corps. Le massage était pratiqué dans l’ancienne Chine et au temps des pharaons d’Égypte : il s’agit d’une thérapie qui existe depuis 3 000 ans.

Le massage érotique a connu ses balbutiements en Asie avec la culture bouddhiste et la volonté affirmée de lier corps et esprit. Vatsyayana a écrit le Kama Sutra en Inde au huitième siècle. Il préparait alors un important travail de philosophie, de psychologie, d’enseignements hindous, et un guide de sensualité sexuelle reflétant les coutumes sociales de son époque. Les enseignements du Kama Sutra évoquent l’utilisation d’huiles, de parfums et de massages érotiques afin d’augmenter les sens et le plaisir sexuel (« Kama » étant le nom du dieu hindou de l’amour et « Sutra » signifiant manuel ou guide).

Le massage tantrique doit ses origines à une tradition orale qui date de plusieurs milliers d’années. Toutefois, ce n’est qu’à partir du vie siècle avant J.-C. qu’il a été identifié comme courant de l’hindouisme, et s’est vu traduit en sanskrit sur des textes (ou tantras). Petit à petit, les principes du tantrisme se sont étendus au bouddhisme. Mais dorénavant, le tantrisme n’est guère reconnu et est, d’autre part, peu pratiqué en Inde.

Une autre théorie affirme que le massage érotique nous vient de l’époque romaine, célèbre pour ses orgies qui incitaient les convives à mettre « la main à la pâte », à peu près dans toutes les configurations, du moment que les corps étaient nus et voluptueux ! D’autre part, les Égyptiens et les Perses semblaient aussi avoir connaissance du massage : on prétend que sous Cléopâtre, les femmes de haute condition aimaient se faire masser pendant de longues heures… L’objectif thérapeutique se mêlait alors aux vertus érotiques, grâce aux mouvements experts des masseuses et des masseurs. On dit également qu’Alexandre le Grand a découvert cet art du bien-être au fil de ses conquêtes, qui le conduisirent en Perse et jusqu’en Inde. Il n’était pas rare, au temps de l’empire romain, de voir officier des esclaves-masseurs d’origine grecque, pour le plus grand plaisir des élites éclairées sur les bienfaits de cette pratique. L’historien grec Hérodote (484-424 av. J.-C.) mentionne le massage comme technique thérapeutique. Il ajoute que les effets secondaires en sont plaisants, puisqu’ils permettent d’embellir le corps et contribuent à sa forme, voire à sa longévité. Hérodikus (500 av. J.-C.), connu pour être un des maîtres d’Hippocrate – et donc, un genre de grand-père de la médecine moderne –, prodiguait souvent des massages, dans le but de prolonger la vie de certains malades...