Oui, non... peut-être !

Vingt ans… aujourd’hui, il m’arrive de plus en plus souvent de définir cet âge, comme un des moments les plus intenses de ma vie, un sale petit parasite de la quarantaine.

Cette idée est devenue au fil des ans, de plus en plus encombrante, elle s’est étalée dans tous les recoins de mon esprit, se vautrant, un peu plus chaque jour, dans chacune de mes pensées. Mon intérêt pour la nouveauté était en plein déclin. Il m’apparaissait soudain nécessaire de me pencher sur cette agonie juvénile.

En premier, il me fallait définir mon ennemi. Je décidais donc d’autorité que ce sentiment, devait venir d’une idée que je nommais ‘molle’. Je ne cherchais aucun compromis, c’était elle la méchante, l’intrusive, il me fallait la salir et m’en dissocier. La seconde étape fut de la définir, lui donner un corps, et pour cela, il me fallait lui inventer une vie d’idée à la con.

Ainsi molle prit vie, elle était née dans un lointain passé, accouchée dans un des innombrables moments brouillon de ma vie. D’habitude ce genre de pensée avait la délicatesse de s’évacuer toute seule, mon esprit n’avait pas pour tradition d’en faire des théories. Mais voilà, celle-ci avait dû se blottir pendant des années au creux de quelques synapses confortables et faciles à soudoyer. Une simple promesse de connexions modérées, de : « - T’inquiète avec moi tu te la couleras douce, l’électricité corporelle ne passera pas par toi, je suis du syndicat de la moindre réflexion, il ne va pas nous pomper le jus l’Homo-sapiens ! » Avec un tel programme, il n’avait pas fallu longtemps pour qu’elle trouve une place en pension complète chez un groupe de cellules revendiquant le mode THC permanent.

Ainsi mes premiers pétards, que j’avais pensé joyeux et festifs, avaient offert les conditions pour l’éclosion d’une obscure obsession digne d’une conversation de bistrot.

Je continuais crânement sur cette lancée absurde.