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Commentaires de livres faits par Oukami

Extraits de livres par Oukami

Commentaires de livres appréciés par Oukami

Extraits de livres appréciés par Oukami

Derrière les enfants, en retrait, les parents. Le jeune homme se serait souvenu d'une telle photo s'il l'avait déjà vue. Il eut le souffle littéralement coupé devant la prestance de ce couple. Lui, grand et altier. Appuyé sur une canne discrètement remisée contre sa jambe droite. Vêtu d'un pantalon élégant et d'un polo blanc, avec une grande mèche que le vent prenait à rebrousse-poil et rabattait sur le front avec malice. Elle, serrée contre lui comme si sa station debout en dépendait, tenant négligemment à la main un lainage qui traînait à terre, la tête légèrement penchée, ce qui avait eu pour effet de faire glisser sa longue chevelure noir, dont la coupe était aux antipodes de ce qui pouvait se faire dans les années 1960. Elle riait aux éclats. Son autre main était emprisonnée dans celle de son mari et reposait contre sa taille. Rien n'existait en dehors d'eux. Ni le ravissant décor de carton-pâte jaune, ni les arbres centenaires, ni cette aisance financière qui devait alléger bien des soucis, ni ce titre ronflant dont se seraient gargarisées beaucoup de personnes. Même ces quatre beaux enfants ne semblaient avoir d'intérêt. Sur cette photo, on ne voyait qu'eux. Leur séduction. Leur étreinte qui suggérait qu'ils ne pouvaient éloigner leurs épidermes respectifs l'un de l'autre plus de quelques secondes. Sebastian se pencha un peu plus et concentra son attention sur le visage de son grand-père. Il ne l'avait pas connu. Il était mort en 1990. Lui-même n'était pas né. Il savait juste que, si on voulait s'en faire une bonne idée, il suffisait de regarder Charles qui lui ressemblait de manière frappante, mais l'analogie s'arrêtait là. Son oncle était réservé, assommant et un peu collet monté, quand les récits qu'il avait pu entendre plus jeune présentaient son grand-père comme une personne fantaisiste, charmeuse, un peu loufoque, qui volait les tartines de ses fils pour les faire crier, tirait sur les tresses de ses filles, embrassait amoureusement sa femme à tout bout de champ, si possible devant tout le monde, et vivait chaque minute de sa vie comme si c'était la dernière. Sa grand-mère, Marianne von Wreden, était plus jeune de onze ans que son mari et supportait son veuvage depuis vingt-deux ans maintenant, chaque année plus lourde que la précédente.
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"Le bonheur se nourrit de liberté, disait souvent père, et la liberté de courage."
Avez vous apprécié cet extrait ? +24
— Allez vous faire f…
— Mais très certainement, vous avez donc eu vent de mes penchants ? coupa Brighton avec un flegme exaspérant.
Avez vous apprécié cet extrait ? +3
Le yorkshire a un odorat consternant. Toutes les polices du monde qui ont voulu s'en servir comme chien anti-drogue de poche ont abandonné, puisque l'animal ne sait que distinguer le "miam" et le "pas miam". "Pas miam" qui ne recouvre, chez les yorkshires, que le béton armé, les CD d'accordéonistes et le pain allemand.
Avez vous apprécié cet extrait ? +2
Batman, le justicier qui se déguise en chauve-souris parce qu'il en avait peur lorsqu'il était enfant. Quel dommage que Bruce Wayne n'ait pas eu la phobie des hamsters, c'eût été plus intéressant, mais passons.
Avez vous apprécié cet extrait ? +3
"On ne choisit pas qui on aime. Et personne ne le regrette autant que moi."
Avez vous apprécié cet extrait ? +29
Joscelin, est-ce que l'amour est vraiment censé te donner l'impression d'être malade et sur le point de mourir, le sentiment d'être suffisamment fou pour frapper quelqu'un, d'être ivre de joie, et d'avoir dans la poitrine un coeur plus gros qu'un rocher sur le point d'exploser en un millier de fragments? Et tout ça en même temps?
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Je sifflai et le chien sortit de sa cachette derrière Souci.
Saiman toisa mon compagnon canin avec une expression d’horreur pure.
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Mon caniche de l’enfer.
Saiman ouvrit la bouche, la referma, l’ouvrit de nouveau. Une grimace déformait son visage. Une lutte violente se jouait en lui.
— Essaies-tu de trouver quelque chose de gentil à dire ?
Il me regarda, impuissant.
— Je ne peux pas. C’est vraiment une créature atroce.
— Si tu veux m’emmener, cette créature atroce devra monter dans ta voiture.
La douleur sur son visage était hilarante.
— Ne pouvons-nous pas simplement… ?
— Je crains bien que non.
Le chien trottina autour de moi puis se mit à vomir à un centimètre de ma botte gauche.
— Délicieux, s’exclama Saiman alors que le chien, après avoir gerbé tout son saoul, urinait sur le mur le plus proche.
— C’est un animal aux plaisirs simples, expliquai-je.
Avez vous apprécié cet extrait ? +5
Je sortis, {...} et fermai la portière au museau du caniche.)Reste ici !
Derek désigna le véhicule d’un geste de la tête.
— Qui est-ce ?
— Ton remplaçant.
Il m’entraîna loin de la porte principale, vers une petite porte de côté.
— Tu m’as remplacé par un caniche rasé ?
— Il a des talents de fou. (Derek haussa les sourcils.) Il sait pisser et vomir en même temps, et il ne se moque pas de ma voiture.
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" Qu'est-ce que la peur sinon l'ombre du courage?"
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J’avais, certes, l’apparence d’un requin avec les talents d’une anguille électrique, néanmoins je ne pouvais m’empêcher de me sentir comme un petit Nemo perdu dans l’océan.
Avez vous apprécié cet extrait ? +3
Au bout d'un moment, le professeur se retourne pour boire une gorgée de sa bouteille d'eau. Ashton en profite alors pour arracher une feuille de son cahier et la glisser devant moi. Je fronce les sourcils et y jette un coup d'œil.
J'aurais mieux fait d'attendre la fin du cours.

1. Je suis très intelligent.
2. Je suis charmant.
3. Je suis monté comme un pur-sang.
4. J'ai complètement arrêté mes flirts.
5. Je suis très doué, comme tu as pu le découvrir l'autre soir.

PS : Arrête de regarder mes mains. Je sais ce que tu veux de moi.

Le professeur continue son cours, à moins de deux mètres, alors que le sang me monte au visage. Qu'est-ce qui lui prend d'écrire ça sur un papier et de me le faire passer au beau milieu du cours ? La dernière chose à laquelle je veux penser pendant que le prof radote sur Thomas Hardy, c'est bien Ashton, ses mains et la nuit dans sa voiture...
Une main saisit mon genou, ce qui me fait décoller de mon siège. Instinctivement, mon coude frappe dans les côtes d'Ashton. Ce qui suffit pour attirer sur nous l'attention du professeur.
— Avez-vous quelque chose à partager avec le reste de la classe ? demande-t-il calmement en nous regardant par-dessus ses lunettes.
[...]
Le prof aurait pu nous laisser tranquilles si je n'avais eu ce réflexe stupide de cacher le bout de papier posé sur mon cahier.
Je vois les yeux du professeur plonger sur la feuille.
Mon estomac atteint le plancher de la salle.
— Je vois qu'on se passe des notes au premier rang de mon cours. Vous permettez ?
Il tend sa main ridée vers moi et vers la preuve de mon attitude scandaleuse avec le type assis à mes côtés.
[...]
— Voyons voir ce que nous avons là...
La salle commence à valser et à se brouiller, mes oreilles se remplissent du bruit du sang qui circule à toute vitesse dans ma tête.
[...]
— Monsieur Henley, je vous suggère de poursuivre vos tentatives de conquête en dehors de mon cours, finit par dire le prof tout en lançant à Ashton un regard noir et soutenu.
[...]
— Oui, Monsieur.
Je ne saurais dire s'il est gêné ou pas. Je refuse de le regarder.
Alors que le professeur regagne l'estrade, un chœur de chuchotements déçus retentit dans la salle. Les étudiants comprennent qu'ils ne vont pas assister à une mise à mort aujourd'hui. Mais avant de poursuivre son cours, il ajoute :
— Si j'étais vous, Mademoiselle, je remettrais sérieusement en question le point numéro un.
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Je commençai à recevoir les textos de Mal juste avant l’heure du déjeuner.
Mal : Suis réveillé.
Anne : Salut.
 
Mal : Vais courir avec Jimmy.
Anne : Cool !
 
Mal : Fini de courir. Je mange.
Anne : O.K.
 
Mal : Produits de ménage ?
Anne : Pour nettoyer quoi ?
Mal : Pizza explosée dans micro-ondes.
Anne : Spray sous l’évier.
 
Mal : Tu rentres quand ?
Anne : 17 h 30.
Mal : J’m’ennuie.
Anne : Désolée.
Mal : Tu fais quoi ?
Anne : Je bosse. Je dois y aller. A +.
 
Mal : T’as des goûts de chiottes en musique.
Anne : Merci.
Mal : Sérieux, ça craint. Faut qu’on en parle. À part Stage Dive, y a tout à jeter.
Anne : Hé. Tu fais quoi là ?
Mal : Des nouvelles playlists avec du bon son. T’inquiète.
Anne : O.K. Merci.
 
Mal : J’m’ennuie.
 
Mal : Ben va passer pour jouer Halo.
Anne : Super ! Mais t’es pas obligé de me dire tout ce que tu fais.
Mal : Davie dit que c’est important de communiquer.
Mal : Tu vas les avoir quand, tes règles ? Davie veut savoir si tu préfères cupcakes ou glace.
Anne : Je refuse de parler de ça. À tout jamais.
 
Mal : J’m’ennuie. Ben est à la bourre.
 
Mal : Et si on prenait un chien ?
Anne : C’est interdit dans l’immeuble.
 
Mal : Sympa ton soutif vert en dentelle.
Anne : Sors de ma chambre, Mal.
Mal : Culotte assortie ?
Anne : SORS. TOUT DE SUITE.
Mal : ☺
 
Mal : Envoie-moi des sextos.
 
Mal : Allez, c’est marrant.
 
Mal : STP ?
Mal : Un nombre important de caractéristiques de co-dépendance malsaine chez les deux sujets peut être le signe d’une relation toxique.
Anne : ? ? ?
Mal : Quiz dans un magazine. On a besoin d’un psy. Surtout toi.
Anne : …
Mal : Je prends RDV pour une thérapie de couple. Mardi 16 h 15, ça te va ?
Anne : Hors de question qu’on aille voir un psy.
Mal : Qu’est-ce qui se passe ? Tu ne m’aimes plus ?
Anne : J’éteins mon téléphone.
Avez vous apprécié cet extrait ? +75
- Moi c'est Daisy.
Elle a la voix et le prénom de la vraie cruche avec la cervelle placée un peu trop bas.
- Josh, répliqué-je, sans conviction.
- Et tu viens d'où, Josh ?
- Du Connecticut.
- C'est dingue, moi aussi !
C'est bien ma veine. Je n'ose plus la regarder de peur de loucher encore là où je ne devrais pas. Elle va se faire des idées et je ne pourrais plus m'en débarrasser. Je cherche un truc pour qu'elle me foute la paix et comme par magie, Colin qui patauge vers moi, règle le problème en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
- Laisse tomber, mon frère est puni. Maman ne veut plus qu'il baise.
Daisy le fixe, un brin surprise, un brin choquée et je hausse les épaules en retenant un rire.
- La vérité sort de la bouche des enfants.
Avez vous apprécié cet extrait ? +6
date : 27-03-2015 par romanedc
- Et sois un peu plus prudente lors de tes séances d'entraînement. Le sang rouge est si difficile à nettoyer.
Le souvenir de Shade jaillit dans mon esprit, et je cingle :
- Vous êtes bien placée pour en parler. Vous avez beau vous efforcer de le cacher, il est partout sur vos mains.
Avez vous apprécié cet extrait ? +29
Encore une heure, encore une minute, encore une vie...
Avez vous apprécié cet extrait ? +9
"Quoi? s'écria Andrew. Je ne dis que la vérité. Je n'ai pas à l'aimer parce que tu es épris d'une stupide humaine. Ne...
Daemon traversa la pièce en un éclair. Enveloppé d'une lumière rouge-blanche intense, il saisit Andrew et le plaqua au mur avec une telle force que les photos autour d'eux tremblèrent.
_Daemon! hurlais-je en me levant en même temps que M. Garrison cria.
Ash sauta de sa chaise, haletante. "Que fais-tu?"
Saisissant sa collation, Dee soupira et se rassit "Et c'est parti. Popcorn?"
Avez vous apprécié cet extrait ? +76
— Alors tu quittes le manoir une soirée, une seule et unique soirée, et voilà tout ce que tu trouves à faire ?! Tu te laisses trousser par le premier venu ? Mais comment as-tu pu ?
La jeune fille secoua la tête et répondit ce qui, même à ses propres oreilles, sonnait piteusement :
— Il était malheureux…
— Ah ! À la bonne heure ! Et par conséquent tu t’es dévouée ?! La charité va drôlement loin avec toi !
Avez vous apprécié cet extrait ? +21
« Je crois que nous sommes exactement là où nous sommes sensés nous trouver »
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Tenley

J’étais désormais une personne différente. Je ne pourrais plus vivre dans le cocon protecteur de mon ancienne existence ; j’en avais trop vu. Mon traumatisme avait provoqué en moi une métamorphose.
Je m’arrêtai sur le seuil de ma chambre. La couette noire était parfaitement assortie aux posters de groupes et aux reproductions encadrées d’Escher et de Dalí. Mes parents m’avaient toujours laissée exprimer ma créativité. Ils avaient sans doute cru que ce serait un exutoire suffisant pour mes tendances rebelles, mais ça n’avait pas été le cas.
Ma mère et moi nous étions disputées à cause des anneaux qui s’alignaient le long du cartilage de mon oreille. Quand j’avais exprimé l’envie de me faire tatouer, j’avais eu droit à un sermon sur l’image que j’aurais dû essayer de projeter.
Comme Connor était exactement du même avis que mes parents, j’avais décidé d’aller me faire tatouer pour de bon. Quand il s’était fâché en voyant le résultat, j’avais poussé la provocation encore plus loin en me teignant les cheveux en rouge vif juste avant une grande réunion de famille. On ne m’avait pas autorisée à poser sur les photos, mais je m’étais quand même incrustée au dernier rang. J’étais sans cesse à cheval entre deux mondes. La plupart des choses qui m’intéressaient étant jugées inacceptables par ma sphère sociale, j’avais choisi d’approfondir ces sujets par le biais de mes études.
Et puis j’avais rencontré Hayden.
Je traversai la pièce et caressai le dessus-de-lit du bout des doigts. Que penserait Hayden de ma chambre d’adolescente ? Quelle aurait été la réaction de mes parents en le rencontrant ? Auraient-ils réussi à ignorer son apparence peu conventionnelle ? Je voulais croire que oui.
Ils auraient peut-être pensé que je traversais une phase, que j’allais l’essayer et le laisser tomber au bout d’un moment. Peut-être qu’avant l’accident d’avion, j’aurais considéré mon histoire avec Hayden comme une simple expérimentation de la déviance, mais j’en doutais. J’aurais été attirée par lui, mais je n’aurais pas eu le courage de l’assumer. Au lieu de céder à son charme, j’aurais préféré essayer de rentrer dans le moule.

Ma perte l’avait rendu accessible ; il ne l’aurait jamais été autrement. Hayden comprenait mon envie d’être différente.
J’étais toujours intriguée par sa perception unique du monde et par le fait qu’il mette si peu en avant son intelligence supérieure. Quant à nos rapports physiques, ils surpassaient de loin le simple besoin. Je n’avais jamais rien vécu de tel avant lui.
Notre lien physique me manquait. Tout comme son goût, le contact de sa peau, les lignes d’encre infinies qui couvraient son corps. Je voulais retrouver Hayden – mais je devais d’abord le mériter.
Tout en me promenant dans mon ancienne chambre, je détachai les posters et les roulai ensemble, jetai dans un carton les quelques babioles que je ne pouvais pas abandonner, puis je redescendis pour fermer la maison à clé.
Je ne reviendrais plus ici avant d’avoir décidé s’il fallait la vendre. Plus je me détachais de mon passé, plus je me sentais capable de penser à l’avenir.
Assise au volant de ma voiture, je décidai de faire la chose que j’évitais depuis mon retour. Je m’arrêtai dans une jardinerie et choisis des poinsettias. Les fleurs ne tiendraient pas longtemps avec ce temps, mais je voulais laisser quelque chose de beau derrière moi.
En arrivant au Hillside Cemetery, je ressentis une pointe de culpabilité à l’idée de ne pas l’avoir fait plus tôt. Au lieu de l’apaiser, la cérémonie de commémoration avait ravivé ma douleur, raison pour laquelle j’avais ensuite évité le cimetière.
Il était inutile de chercher à comprendre pourquoi l’accident m’avait tout pris. J’avais intériorisé cette souffrance, lui avais permis de dominer ma vie, mais ce n’était plus possible. Surtout si je voulais retourner à Chicago, auprès de Hayden. Il avait fallu que je rentre à Arden Hills pour comprendre enfin que cette tragédie n’était pas la punition de mes transgressions.
Au cimetière, je m’arrêtai devant chaque tombe : celles des amis que j’avais perdus, celles des parents de Connor, celles des miens. Je passai un long moment sur la tombe de ma mère pour lui raconter ma vie à Chicago. Je lui dis combien je détestais mon directeur de thèse, combien je doutais de ma capacité
à supporter ses attentes irréalistes, ses exigences fantaisistes et son intérêt importun pour moi. Je lui parlai de mon travail à Serendipity et de mes nouveaux amis ; je lui dis combien elle les aurait aimés malgré leur différence. Enfin, je lui décrivis mon tatouage et l’artiste qui avait changé ma vie. Je lui parlai de mon désir d’être avec lui malgré ma peur.
Je m’arrêtai sur la tombe de Connor en dernier. De légers flocons se mirent à tourbillonner autour de moi, alors même que je déposais les poinsettias blancs près de sa pierre tombale. Épuisée, je m’effondrai sur l’herbe malgré le froid humide.
Connor avait été arraché à ma vie tellement tôt. Du doigt, je traçai son nom sur la pierre, puis sa date de naissance et celle de sa mort. Il avait été une constante dans ma vie ; j’avais grandi avec lui. Pendant l’été qui avait suivi mon bac, les choses avaient changé entre nous. Il me regardait différemment. Il ne me traitait plus comme avant.
Il nous avait alors paru naturel de sortir ensemble. Au début, nous n’en avions parlé à personne. Le secret donnait du piquant à notre relation : les retrouvailles en douce, les séances de pelotage débridées quand on se retrouvait enfin seuls.
J’aimais le côté rebelle de notre relation, le fait qu’il soit plus âgé, que son attirance pour moi le rende aussi téméraire, que j’exerce un tel pouvoir sur lui.
Dans le cimetière silencieux et froid, je pleurai mon ancienne vie. Je laissai mes larmes couler en pensant à Connor, nos familles et nos amis comme je ne l’avais encore jamais fait. Je laissai mon coeur exprimer sa culpabilité et sa souffrance tout en ressentant une paix extraordinairement nouvelle. J’aimerais Connor toute ma vie, mais il était parti. Il était temps de l’accepter.
Avez vous apprécié cet extrait ? +3
- Qu'est ce que tu faisais?
- Patrouilles.
Il est monté sur le porche, et même si je suis occupée à regarder la fissure dans le plancher, je pouvais sentir son regard sur mon visage et la chaleur de son corps. Il se tenait près, trop près.
- "Tout est calme sur tout le front de l'Ouest."
Je craque un sourire.
- Belle référence.
Quand il parlait, son souffle taquinait les cheveux lâches autour de ma tempe.
- C'est mon livre préféré, en fait.
Je releva la tête manquant de peu une collision. Je cache ma surprise.
- Je ne savais pas que tu savais lire les classiques.
Un sourire apparut paresseux, et je jurerais qu'il a réussi à se rapprocher. Nos jambes se touchent. Son épaule caresse mon bras.
- Eh bien, je préfère généralement les livres avec des images et des petites phrases, mais parfois je sors de la boîte.
Impossible. Je riais.
- Laisse-moi deviner, ton genre préféré de livre d'images est celui que tu peux colorier?
Avez vous apprécié cet extrait ? +42
Je bouillonnais. Un loup qui faisait l’autruche, c’était pire qu’un vampire qui s’accrochait au sable en y plantant ses canines.
Avez vous apprécié cet extrait ? +7
Depuis quand était-il ainsi ? Peut-être au moment même où il s’était retrouvé sur elle… C’était l’effet qu’elle avait toujours sur lui. Sa proximité le mettait systématiquement dans cet état, c’était inévitable, et il n’y avait aucune magie là-dedans. Il le savait maintenant. Et il se trouvait bien idiot d’avoir imaginé qu’un sortilège puisse être à l’origine de son désir, si puissant et impérieux ce dernier soit-il. C’était elle, et elle seule, qui éveillait en lui ces instincts-là.
— J’ai besoin d’être en toi, haleta-t-il, éperdu. Tellement besoin…
Ces paroles lui avaient échappé dans le feu de l’action, mais loin d’effrayer Andraste, elles lui arrachèrent un gémissement en réponse – une approbation espérait-il.
Elle ouvrit les jambes pour qu’il vienne loger les siennes dans cet espace qu’elle lui accordait, et susurra à son oreille :
— Je t’aime, Thadeus Blackmorgan.
Il se figea net. Avait-il vraiment bien entendu ? Comment une telle chose était-elle seulement possible ?
Son cœur, qu’il avait si longtemps cru inexistant, explosa violemment dans sa poitrine, se répandant en mille morceaux, puis se recomposa pour danser la gigue… avant de se resserrer et de se consumer, laissant à la place un vide noir béant et déchirant.
Il se rappela alors qu’il n’avait pas droit à ces mots-là, que lui-même l’aimait trop pour la laisser imaginer nourrir ce genre de sentiments à son égard sans savoir, et qu’il ne pouvait pas non plus lui faire l’amour maintenant…
Pas comme ça. Pas sans qu’elle connaisse toute la vérité.
Et surtout pas ici. Avait-il perdu la tête ?!
Il allait la duper – comme il l’avait si souvent fait, du reste. Cependant, il s’en rendait compte à présent. Et il ne pouvait s’y résoudre. Il s’était promis de ne rien révéler de plus que le strict nécessaire et de broder un peu, éventuellement, pour rendre moins laides certaines choses. Mais c’était malhonnête. Aussi risqué que ce soit – elle reviendrait forcément sur ses positions quant à l’argent après ça – il devait tout lui avouer…
Il se redressa au-dessus d’elle, prenant appui sur ses deux coudes, et plongea dans son regard mauve, brillant d’inquiétude – et sans doute aussi de déception.
— Tu ne dois pas te sentir obligé de répondre, s’empressa-t-elle de préciser, la voix cassée par l’émotion. Je comprends, tu sais, les hommes comme toi ne disent pas ce genre de choses. Ce n’est pas grave. Absolument pas grave.
— Il faut qu’on parle, avisa-t-il dans un grondement enroué.
Il dut se faire violence pour rajuster les jupons d’Andraste sur ses jambes et s’éloigner d’elle. Puis il se releva à regret. Elle l’imita avant même qu’il ait eu le loisir de lui proposer son aide et se mit à battre ses vêtements avec vigueur pour en chasser la poussière. Il devait en être couverts, lui aussi, toutefois il s’en moquait pas mal.
Il faillit suffoquer quand il aperçut une larme dévaler l’arrondi de la joue de la jeune femme pour finir sa course sur l’arête de sa mâchoire. Il venait de lui faire de la peine… et ça ne faisait que commencer.
— Je ne mérite pas ces mots, justifia-t-il en réalisant sa maladresse. J’en rêve depuis le premier jour, mais je n’en suis pas digne. Et je ne crois pas que je le serai jamais.
Elle essuya hâtivement les traces de son dépit, comme s’il n’avait pas pu le remarquer, se tourna vers lui et déclara avec un calme inhabituel :
— Il n’empêche qu’il m’appartient d’en juger. À moi, et à moi seule. Sois tranquille, je ne t’embarrasserai plus avec ça à l’avenir.
Il la suivit dans le vestibule, puis dans le couloir, claqua la porte de ces maudits appartements derrière eux, et l’arrêta en la saisissant par le bras dans les escaliers.
— Andraste, si j’ai élaboré un plan pour t’amener à m’épouser dès notre première rencontre, puis conçu d’autres encore, vaguement plus subtils, par la suite, après avoir découvert qui tu étais, c’est parce que je suis fou de toi depuis le début ! Depuis le moment où tu es venue à moi, complètement nue, dans la salle des douches des domestiques. Bien avant qu’il soit question d’enfant. Ce que j’éprouve pour toi, c’est au-delà des mots, et je peux te répéter autant de fois que tu le désires que je t’aime, parce que c’est la fichue vérité !
Il avait crié beaucoup plus fort qu’il ne l’avait souhaité et se rendit compte après coup que son petit discours ressemblait davantage à une semonce en règle qu’à une déclaration d’amour… Bon sang, ce qu’il pouvait être lamentable à cet exercice !
Andraste battit plusieurs fois des paupières, comme si elle peinait à intégrer ces nouvelles informations. Puis elle répéta très doucement, comme pour contrebalancer son emportement :
— Tu as… élaboré des plans ?
— Oui, cracha-t-il sans parvenir à se calmer. Des putains de stratagèmes foireux, égoïstes et tordus pour t’avoir rien qu’à moi ! Je suis comme ça, buté et obsessionnel… et complètement irrationnel dès lors qu’il s’agit de toi.
Avez vous apprécié cet extrait ? +59
Je me dégageai des draps. Il fallait vraiment que j’aille aux toilettes. La question était : mes jambes me porteraient-elles ?
Curran sourit.
— Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?
— Il y a un petit nœud sur ta culotte.
Je regardai. Je portai un débardeur court – pas à moi – et ma culotte bleue garnie de dentelle blanche rehaussée d’un tout petit nœud blanc. Ça m’aurait tuée de vérifier ce que je portais avant de m’extraire des couvertures ?
— Il y a un problème avec les petits nœuds ?
— Non. (Il riait presque.) Je m’attendais à du fil de fer barbelé ou à un chaîne en acier.
Connard !
— Je suis assez sûre de moi pour porter des culottes avec des petits nœuds. Et en plus, elles sont douces et confortables.
— J’en suis sûr.
Il ronronnait presque.
Je me raclai la gorge. OK, à ce moment, soit je rampais sous les couvertures, soit j’allais jusqu’à la salle de bains sous les sarcasmes. Puisque je n’avais pas envie de me pisser dessus, la salle de bains était ma seule option.
— Je suppose que tu ne vas pas te retourner le temps que je traverse la pièce ?
— Eh non.
J’essayai de quitter le lit. Maîtrise totale jusqu’à ce que mon poids repose sur mes jambes et que la chambre décide de tournoyer. Curran me rattrapa. Son bras tenait fermement mon dos, lançant des frissons électriques sur ma peau. Oh non !
— T’as besoin d’aide, bagarreuse ?
— Ça va, merci.
Je me dégageai de ses bras. Il me retint une seconde, juste pour montrer que rien n’était plus facile, puis me laissa aller. Je serrai les dents. Profites-en tant que ça dure. Je serai bientôt sur pied !
J’atteignis la porte la plus proche.
— Ça, c’est le placard.
Pourquoi moi ?
Je corrigeai le tir et me réfugiai dans la salle de bains en soupirant. Curran était bien trop près pour mon confort.
— Ça va là-dedans ? lança t-il. Tu as besoin que je te tienne la main ?
Je verrouillai la porte et l’entendis rire. Connard.
Avez vous apprécié cet extrait ? +12
- Derek, qu’est-ce que tu sens ?
Il s’avança, inspira profondément et se plia en deux en éternuant. Mon loup-garou était allergique aux tortues.
Pourquoi moi ?
Avez vous apprécié cet extrait ? +4
— Ah ! C’est vous, dit calmement la voix de Curran. Je croyais que c’était un éléphant.
— Ne faites pas attention à lui, murmura une forme mince et musclée sur la gauche. Il est né grossier.
Une louve à mi-forme.
C’était presque effronté. Elle était soit sa petite amie, soit la femelle alpha des loups.
Un énorme ours Kodiak hirsute se dressait sur la gauche, sombre montagne de fourrure et de muscles, son museau était clair et couvert de vieilles cicatrices. Mahon s’était complètement métamorphosé. À côté de lui quelque chose d’énorme se leva, de près de deux mètres cinquante. De forme vaguement humanoïde, la chose se dressait sur deux jambes épaisses, couverte de fourrure. Des muscles lourds recouvraient sa charpente, une crinière hirsute et grisâtre couronnait la tête et la nuque. De longues rayures se croisaient sur sa poitrine, comme les marques de fumée sur la fourrure d’un léopard.

Je regardai son visage, le pouvoir de ses yeux jaunes me cloua sur place et la chair de poule recouvrit mes membres. Je ne pouvais pas bouger. Il aurait pu me cogner sans que je fasse quoi que ce soit. Les muscles monstrueux de son cou gonflèrent tandis qu’il se déployait, tournant la tête d’un côté, puis de l’autre. Ses lèvres s’entrouvrirent, dévoilant des canines de huit centimètres. Le monstre se lécha les babines, ses longues moustaches frémirent. Il s’exprima d’une voix profonde :
— Je suis beau, n’est-ce pas ? Curran, à mi-forme.
Je détournai les yeux.
— Adorable.
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