Ourika

Lu en septembre dernier. Un petit roman aussi fort qu'émouvant, qui traite du racisme, de l'éducation et de la condition féminine au 19e siècle, à travers le destin d'une jeune fille d'origine sénégalaise.

Il s’agit de ma dernière lecture de 2021, et j’admets que j’ai lu ce petit loulou (60 pages) d’une traite juste pour augmenter mon bilan de l’année (oopsie).

Bon, ce n’est pas une mauvaise lecture mais heureusement qu’elle était rapide parce que c’est pas non plus ma préférée. J’en ressors triste et emplie d’un sentiment de fatalité… Et j’aime pas ça !

Commençons par la plume : le livre a été écrit au 19e par une noble, donc clairement c’est pas la langue de tous les jour que nous, pauvres gueux que nous sommes, utilisons. Et même si certaines tournures de phrase sont plutôt alambiquées, j’ai apprécié le style d’époque.

Clairement, c’est pas un livre qu’on lit pour l’aventure, car c’est plutôt (très) contemplatif. Vu la date de parution je crois pouvoir affirmer qu’il rend correctement compte de la situation des femmes de couleur en France avant la révolution. Et l’autrice a sûrement écrit dans un esprit féministe, pour cela je salue l’œuvre. Mais quelle tristesse, quelle fatalité ! C’est pas les émotions que je cherche dans une lecture. Et puis, j’ai l’impression que l’héroïne, une « négresse » (c’est le terme employé dans le livre, je ne tiens à offenser personne en le reprenant), se blâme elle-même pour sa condition, pour la couleur de sa peau, pour la façon dont les gens la traite. Certes, il n’y avait à l’époque pas les mêmes éclairages qu’aujourd’hui, mais je rage de voir ça ! C’est pas toi le problème, c’est la société !!!

Bref je vais me calmer, mais j’ai encore un élément à ajouter mais c’est un !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! SPOILER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Spoiler(cliquez pour révéler)En gros, vu qu’elle est noire, elle trouvera jamais un mec qui voudra d’elle (c’est dit texto dans le texte), mais elle tombe quand même amoureuse d’un gars et elle est malheureuse… Et à la fin, elle est heureuse à nouveau parce qu’elle s’est tournée vers Dieu… Ah. Bah je sais ce qu’il me reste à faire (frustration intense). Bref je ne me satisfais absolument pas de cette "solution".

Offert pour 2 livres poches acheté, j'ai été séduite par le résumé. En plus, j'aime beaucoup la ME Charleston... malheureusement, la ME à décidé de mettre des Madame de B. et des "son amie Madame ... donc, difficile de se lire sans prénoms. Je n'aime pas cette pratique !

Pour ce qui est de l'histoire, je trouve que c'est une histoire émouvante autour d'une jeune femme de couleur à une époque où être "négresse" n'étais pas bien vue. Ajoutée à la prise en charge de cette orpheline par une noble famille, elle est très vite sujet de conversation. Attrayante, intelligente, Ourika rêve de ce que les autres ont : l'amour... mais comprends bien vite que sa condition ne le lui permettra pas. Elle décide de se faire religieuse car elle sait qu'elle ne pourra jamais épouser l'homme qu'elle aime, ni même un blanc...

Excellent ce livre ! Je trouve que c'est une rareté : il donne la parole à une jeune "négresse" sauvée bébé de l'esclavage par un gentilhomme. Amenée en France, elle est élevée dans une noble famille par la mère de cet homme... mais petit à petit, elle prend conscience qu'elle ne pourra jamais mener une vie normale, comme celle des autres jeunes filles de la société. Tout le monde la dévisage comme un objet curieux, si bien qu'elle se met à haïr sa couleur de peau. Elle tente de se cacher sous des vêtements mais ce n'est pas suffisant... Quand elle finit par tomber amoureuse du fils de sa marraine, elle décide de se faire religieuse car elle sait qu'elle ne pourra jamais l'épouser, ni lui ni personne de blanc...

Spoiler(cliquez pour révéler)Néanmoins, ne pouvant se départir de son amour, elle tombe malade et meurt.

Ce roman est vraiment très touchant ! Il donne une idée de la condition des noirs fin XVIIIème début XIXème siècle... Mais reste cruellement d'actualité !

Livre lu pour les cours, donc forcément, pas vraiment le genre de thèmes que je lis habituellement, ou même qui m'intéresse.

Pourtant, je dois bien dire que ça se laisse lire, le style est plutôt simpliste et agréable à lire, pas trop lourd, juste comme il faut quoi. Surtout que les choses sont bien dites, et rendent le récit plus poignant, on ressent étonnamment bien les émotions d'Ourika. Et même si je continue à me dire qu'elle a choisi d'elle-même d'être malheureuse, pour au final des raisons assez superficielles, on la prend facilement en pitié.

Ce sont d'ailleurs plus ses émotions, sa façon de prendre les choses qu'une potentielle histoire, parce que le scénario est assez limité, cela vient peut-être d'une histoire vraie, mais il y aurait eu moyen de romancer un peu les choses pour rendre l'histoire un peu plus intéressante.