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Je croyais entendre la voix du révérend Wakefield résonner dans ma mémoire : « Dans les Highlands, les histoires commencent toujours “il y a près de deux cents ans”. C’est un peu comme “il était une fois”, voyez-vous. »

Toutes ces femmes emprisonnées dans des rochers sur des collines de fées, parcourant de longues distances qui les laissaient épuisées, sans pouvoir dire où elles avaient été ni comment...

J’avais la chair de poule et me frottai énergiquement les bras. Deux cents ans. De 1945 à 1743. Oui, c’était à peu près ça. Des femmes voyageant à travers les rochers... Pourquoi toujours des femmes ?

Cependant, elles revenaient. A grand renfort d’eau bénite, de formules magiques ou de coups de couteau dans le vent, mais elles revenaient toujours. Donc, c’était possible ! Je devais absolument retourner à Craigh na Dun. Ce nouvel espoir me plongea dans un état d’énervement à la limite de la nausée.

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— Pourquoi portez-vous les cheveux courts ? demandai-je soudain.

Ma propre indiscrétion me fit rougir.

— Excusez-moi, me repris-je. Je sais bien que ça ne me regarde pas. Je me demandais simplement... la plupart des hommes ici portent leurs cheveux longs...

Il rabattit aussitôt ses mèches hirsutes, l’air honteux.

— Autrefois, je les avais longs. Ce sont les moines qui m’ont rasé la tête. Cela ne fait que quelques mois et ils n’ont pas encore repoussé.

Il se pencha en avant, me présentant l’arrière de son crâne.

— Vous voyez, là derrière ?

Je palpai son crâne du bout des doigts, puis je la vis en écartant son épaisse tignasse rousse : une entaille fraîchement cicatrisée d’une dizaine de centimètres de long, aux lèvres roses et boursouflées. Je pressai doucement dessus. Elle était nette et saine. Celui qui l’avait recousu avait fait du beau travail. Une plaie de cette taille avait dû saigner abondamment.

— Vous souffrez de migraines ? m’enquis-je en professionnelle.

Il se redressa, lissant ses cheveux par-dessus la cicatrice, et hocha la tête.

— Parfois, mais elles sont moins fortes qu’avant. Après le coup sur la tête, je suis resté aveugle pendant un mois. Mon crâne me faisait un mal de chien. Les maux de tête ont commencé à s’atténuer quand j’ai recouvré la vue.

Il cligna des yeux plusieurs fois comme pour tester sa vision.

— Parfois, quand je suis très fatigué, je n’y vois plus très clair. Le contour de mon champ de vision se trouble.

— C’est un miracle que vous soyez encore en vie. Vous devez avoir le crâne très solide.

— Pour ça oui. Dur comme pierre, comme disait ma sœur.

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Les hurlements des menhirs étaient la dernière chose dont je me souvenais distinctement. Et encore... je n’étais plus tout à fait sûre de la façon dont cela s’était passé. Les cris semblaient avoir continué tout au long de ma « chute ». Et si le son ne provenait pas des pierres elles-mêmes mais... de quelque chose... dans lequel j’aurais pénétré ? Le cercle de pierres était-il une sorte de porte ? Mais sur quoi s’ouvrait-elle ? Il n’existait aucun mot pour décrire cette expérience. Une fissure dans le temps, sans doute ? Une chose était certaine : j’étais passée d’« après » à « avant » et les menhirs constituaient le seul lien.

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Je me tournai vers Jamie. Aussi archaïque soit-il, le remède de la mère Fitz était d’une efficacité surprenante. Le jeune homme avait retrouvé un visage humain.

— Comment vous sentez-vous ? demandai-je.

— Très bien.

Il dut lire mon regard dubitatif, car il se mit à rire en pinçant les lèvres.

— Ce ne sont jamais que quelques bleus, ajouta-t-il. On dirait que je vais devoir vous remercier de nouveau. C’est la troisième fois que vous me soignez en trois jours, vous devez me trouver bien maladroit.

Je touchai une marque violacée sur sa mâchoire.

— Pas maladroit. Un peu casse-cou, peut-être.

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— Pourquoi avez-vous fait ça ? demandai-je intriguée.

— Pardon ?

Il se redressa et s’essuya le menton du revers de la manche. Puis, effleurant du doigt sa lèvre enflée, il grimaça légèrement.

— Pourquoi avoir pris la place de la jeune fille ? C’est une amie à vous ?

C’était une question très indiscrète, mais je mourais d’envie de le savoir.

— Je la connais de vue, répondit-il. Mais je ne lui ai jamais parlé.

— Alors pourquoi ?

Il voulut faire une moue indécise qui se transforma en nouvelle grimace de douleur.

— Si on l’avait battue devant tout le monde, elle ne s’en serait jamais remise. C’était plus facile pour moi.

— Plus facile ? répétai-je, incrédule, devant son visage tuméfié.

Il caressa ses côtes meurtries de sa main valide.

— Oui, elle est très jeune. Elle aurait été humiliée devant les siens et elle aurait porté sa honte pendant des années. Alors que je n’ai reçu que des coups physiques. J’ai mal, mais ce n’est rien de bien méchant. Il n’y paraîtra plus d’ici un jour ou deux.

— Oui, mais pourquoi vous ?

Ma question lui parut saugrenue.

— Pourquoi pas ? fut sa seule réponse.

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Plus intéressée par le sort de mon patient que par la suite des procédures, je m’excusai rapidement auprès de Mme FitzGibbons et me frayai un chemin vers la porte dans laquelle il venait de s’engouffrer.

Je le retrouvai dans une petite cour, appuyé contre la margelle d’un puits et essuyant sa bouche avec un pan de sa chemise.

— Tenez, utilisez plutôt ceci, lui dis-je en lui tendant un mouchoir.

Il l’accepta avec un grognement que j’interprétai comme un remerciement.

Je l’examinai attentivement à la lueur pâlotte du jour. Ses nouvelles blessures se limitaient apparemment à une lèvre fendue et un œil au beurre noir, plus quelques marques sur les joues et le cou qui ne tarderaient pas à bleuir.

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— Je n’ai pas dit que je ne vous croyais pas, madame, répondit-il d’un ton neutre. Mais lorsqu’on est comme moi à la tête d’un clan depuis plus de vingt ans, on apprend à ne plus avaler de couleuvres.

— Mais qui croyez-vous que je sois, bon sang ? m’énervai-je.

Il cilla, surpris par mon langage. Puis il retrouva son expression impassible.

— Cela reste à voir, déclara-t-il. En attendant, madame, soyez la bienvenue à Leoch.

D’un petit geste de la main, il m’indiqua que notre entretien était terminé. Le valet qui attendait toujours près de la porte fit un pas en avant, manifestement pour m’escorter jusque dans mes appartements.

Colum n’avait pas exprimé le fond de sa pensée, mais je pouvais le deviner. Ses paroles implicites restaient suspendues comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Elles résonnaient encore dans mon esprit tandis que je m’éloignais :

« La bienvenue, jusqu’à ce qu’on découvre qui vous êtes réellement... »

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De fait, cela commençait à devenir franchement embarrassant. Je toussotai avec tact et me relevai en me frottant les yeux d’un air innocent.

— Je suis désolée de m’être laissée aller... Je... euh... merci pour... mais je...

Je reculai en balbutiant, le visage enflammé. Il était légèrement rouge lui aussi, mais nullement décontenancé. Il me prit la main et m’attira de nouveau vers lui. Prenant grand soin de ne pas me frôler de son corps, il me mit une main sous le menton et m’obligea à lever les yeux vers lui.

— Vous ne devez pas avoir peur de moi, dit-il doucement. Ni de quiconque tant que je serai là.

Il me lâcha et se tourna vers le feu.

— Ce qu’il vous faut, c’est quelque chose de chaud qui vous remplisse l’estomac.

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Je me tournai vers le feu pour cacher mon visage, mais trop tard. Jamie me prit la main, demandant doucement ce qui n’allait pas. L’or de mon alliance étincelait en reflétant les flammes et je me mis à sangloter :

— Oh... ce… ce n’est rien. Ça va aller. C’est juste... mon... mon mari... Je ne...

— Vous êtes veuve, c’est ça ?

Le ton compatissant de sa voix me fit définitivement perdre toute maîtrise de moi.

— Non... si, enfin... je ne sais pas... oui, je suppose que oui !

Emportée par l’émotion et la fatigue, je m’effondrai dans ses bras en pleurant à chaudes larmes.

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Le bandage achevé, je l’aidai à enfiler la chemise en lin épais, en la faisant passer délicatement sur l’épaule blessée. Il glissa les pans dans son kilt et me sourit.

— Merci, Claire. Vous avez des doigts de fée.

Il tendit un bras vers moi comme pour me caresser la joue, puis se ravisa. La main retomba le long du corps. Apparemment, il avait lui aussi ressenti cet étrange élan d’intimité. Je détournai rapidement la tête, esquissant un geste qui voulait dire : « Pensez-vous ! C’est si peu de chose. »

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