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[...]
Son cœur se serra et il recula légèrement pour qu'Annie puisse lire sur ses lèvres l'aveu qu'il cria :
- Je t'aime !
Il voyait le monde avec les yeux d'Annie, autant dire qu'il le regardait d'un œil neuf. Le poulain, les souris du grenier, les valses silencieuses, le thé imaginaire.
Annie... femme et à la fois enfant, objet de son adoration.
S'il lui fallait la perdre maintenant... Cette seule perspective lui était une souffrance. Il l'écarta résolument. Annie était à lui devant Dieu et devant les hommes et l'enfant qu'elle portait était le sien. Personne n'y pourrait rien changer. Non, il s'y opposerait jusqu'à son dernier souffle. S'il devait la perdre aujourd'hui, il ne serait plus qu'un mort vivant.
- Mais c'est que vous êtes belle comme un ange, Mam'zelle Laura !
- On a pensé à vous tous les jours...
- On a même continué de prendre des bains !
- On a souri à chaque fois qu'on a tué quelqu'un !
- Quand vous êtes pas là, le Capitaine fout encore plus les jetons...
- Par pitié, souffla Pims les larmes aux yeux, ne nous quittez plus jamais ! La vie est beaucoup trop plate sans vous !
Elle tourna vivement la tête vers lui. Ses yeux étaient immenses, remarqua-t-il, et d'un bleu si foncé qu'ils semblaient presque violets. Les coins de sa bouche s'affaissèrent et sa lèvre inférieur se mit à trembler sous l'effet du choc.
- Les...les catins ? s'étrangla-t-elle comme si elle venait de respirer la fumée d'un mauvais cigare.
Il ouvrit des yeux horrifiés et eut un léger mouvement de recul.
- Ça, c'était le plan, déclara James en avalant une autre rasade de cognac à même le goulot. Mais ça s'est passé un peu différemment.
- Ma soeur s'est enfuie en hurlant, mais pas la tienne. Elle a ouvert la fenêtre, tu te rappelles ? Au début, j'ai cru qu'elle allait nous aider à rentrer, au lieu de quoi, elle nous a jeté une bassine d'eau en riant comme une folle. Elle aurait pu nous tuer.
- Pas ma soeur, rectifia James. Je l'ai épousée. Elle est devenue ma femme.
Mais son visage était impassible.
- Pourquoi devez-vous toujours me crier après, Marcus ? Parce que vous avez peur des ombres ? Vous êtes un poltron. Et un sot.
Puis elle se pencha en avant, et de la lumière sembla l'auréoler. Et au lieu de jeter de la terre sur lui, elle ôta celle qui le recouvrait et libéra ses jambes.
- Le trou n'est pas si profond, si vous aviez le bon sens de vous mettre debout. Levez-vous, Marcus. Levez-vous.
Le vicomte Dragon suivit alors son épouse et entra dans la lumière.
Comment aurait-il pu ne pas aimer la femme qui avait franchi le seuil de sa demeure avec cette étincelle dans le regard ? Qui avait pris sa défense au risque de perdre ses amis ?
- Oh ! Marcus...Je t'aime tellement que j'ai cru mourir lorsque tu m'as quittée.
- Je suis un imbécile, murmura-t-il en plongeant son visage dans le creux de l'épaule de sa compagne, respirant avec bonheur le parfum émanant de sa chevelure.
- Oui, confirma-t-elle en reprenant leur mouvement de va-et-vient. Mais tu es mon imbécile à moi, et je ne te lâcherai plus.
- Parfait, sinon je...libère de nouveau le dragon...Je l'enverrai...te chercher...jusqu'à ce qu'il...te retrouve et...te ramène...au château.
La jouissance était imminente, mais il souhaitait attendre son amante. Il entendait sa respiration s'accélérer, savait qu'elle n'était pas loin de le rejoindre.
Soudain la tempête les surprit et les engloutit dans ses eaux tumultueuses. Marcus prit Régina dans ses bras et la tint fermement enlacée, le visage nichée au creux de son épaule.
- Accroche-toi, mon amour, accroche-toi au dragon, car je ne te laisserai jamais me quitter.
- Non, susurra-t-elle en s'offrant davantage.
- Personne d'autre que moi ?
- Personne. Jamais.
- Pas en ce qui me concerne.
- Dieu merci ! Gloussa-t-il.
Il s'introduisit plus profond encore. Le fait de lui avoir parlé avait dévié l'attention de Régina qui se sentait un peu plus à l'aise.
- Voilà, ma chérie. Détends-toi, laisse-moi entrer en toi.
Elle s'y efforça et finit pas trouver l'acte tolérable, à défaut d'agréable. En le sentant progresser doucement en elle, un regain d'appréhension la fit se tendre à nouveau. Marcus recula un peu afin de la dévisager.
- Écoute-moi, Régina...
- Je sais, ça va faire mal, soupira-t-elle. Je suppose que tu ne peux pas éviter ce...cet endroit.
- Pas que je sache, dit-il avec un petit rire.
- Tu avais raison, murmura-t-elle.
- Vraiment ? demanda-t-il d'une voix rauque. A quel propos ?
Se redressant, appuyée sur un coude, elle le regarda.
- Mary Shelley a écrit une histoire. Un alchimiste prend une potion qui doit le rendre immortel. Mais il ne boit que la moitié de la bouteille et se demande alors quelle est la moitié de l'infini ?
- C'est une devinette, hasarda-t-il.
- Mais la question, répliqua-t-elle en lui donnant une petite tape sur le nez, n'a aucun sens. L'infini n'est pas un nombre. Il ne peut être mesuré, multiplié, ni divisé par un calcul mathématique. C'est un concept, une idée de quelque chose qui dure toujours. Sans fin. Sans limite.
Elle déposa un baiser sur ses lèvres et caressa son torse.
- Voilà pourquoi tu avais raison, reprit-elle. J'ai essayé de quantifier l'attirance le désir, de développer des équations différentielles pour expliquer les relations entre les hommes et les femmes. J'ai compris que c'était impossible. La vie et l'amour sont incommensurables. Ils ne peuvent être quantifiés, calculés. La vie continue après la mort d'une manière que nous ne comprendrons jamais. Et l'amour...l'amour est aussi complexe, aussi démesuré que l'infini lui-même.
- Mmmh. Vous êtes vraiment remarquable, lady Northwood, déclara-t-il en glissant une main dans son dos. Remarquable et très belle. Vous allez faire sensation à Saint-Pétersbourg, même si je dois m'assurer que vous n'oubliez jamais avoir admis que j'avais raison.
Lydia sourit.
- Je n'attendais pas moins de vous.
Alexandre caressa son cou, de bas en haut, comme pour évoquer la toute première fois où il l'avait approchée dans le salon.
- Je t'aime infiniment, dit-il en prenant sa nuque pour l'attirer à lui. Pour toujours.
Lorsque leurs lèvres se joignirent de nouveau, le coeur de Lydia s'emplit d'un amour assez puissant pour bannir tous les regrets. Elle savait que leur première rencontre de minuit avait scellé son destin. La chaleur, la lumière, l'espoir, avaient terrassé l'obscurité pour la transporter jusqu'au présent, jusqu'à cet endroit.
Un exploit où l'infini était aussi tangible que la caresse de son mari. Un endroit où, dans les moments de bonheur, d'exceptionnelle beauté, un plus un pouvait faire...un.
- Il faudrait être aveugle pour ne pas les voir, il y en a partout. Voudriez-vous m'expliquer quel est ce chambardement ?
- Ce sont les ordres de votre épouse, rétorqua Brown d'un ton pincé.
- De son ex-femme, intervint Elbert avec un discret gloussement.
Lyon, qui commençait à s'énerver, respira profondément.
- Quelle est cette histoire ?
Il avait posé la question à son majordome, plus jeune et infiniment plus sensé que ce vieux fou qui ricanait sous cape.
- Vous êtes divorcé, milord, répondit Brown, accablé.
- Je suis...quoi ?
Les épaules du majordome se voûtèrent. Ce qu'il redoutait arrivait : le maître allait piquer une colère homérique.
- Divorcé, répéta-t-il tout bas.
- Effacé, balayé, oublié, vous êtes, attaqua Elbert avec une belle inconscience.
- J'ai saisi, Elbert, grommela Lyon d'un ton menaçant. Je sais ce que signifie le mot "divorce".
Il monta les marches du perron, le vieux domestique sur les talons.
- Je vous répète les mots de ma maîtresse, c'est tout, caqueta ce dernier. Elle divorce de vous comme le font les femmes de son peuple. Pour elles, se débarrasser du mari, c'est normal. Il va vous falloir habiter ailleurs. Je vous répète ce qu'elle a dit, hein.
- Je...habiter ailleurs ? bafouilla Lyon, sidéré.
Brown opina.
- Vous êtes effacé, balayé, oublié...
- Bon Dieu, Elbert, cessez votre litanie ! aboya Lyon. Et que signifie cette exposition de chaussures ? ajouta-t-il en se tournant de nouveau vers son majordome.
- Cela symbolie votre départ, milord.
Brown s'efforçait de ne pas regarder le visage du maître. Son expression ahurie était trop cocasse.
- Je crains d'avoir mal compris. Ma femme pense que le manoir lui appartient ?
- A elle et à votre mère, bien entendu. Elle gardera votre mère auprès d'elle.
Brown se mordit la lèvre inférieure. Lyon le soupçonna d'avoir envie de rire.
- Bien entendu.
- C'est comme ça que font les gens de son peuple, intervint de nouveau Elbert, secourable, d'un ton guilleret qui aurait exaspéré un saint.
Elle agrippa son dos, son visage niché dans le creux de son épaule. Son odeur l'enivra. Elle ondula, exhalant un gémissement, alors qu'il s'enfonçait plus loin avec un juron étouffé. Elle resserra la pression de ses jambes contre ses cuisses. Ses mains glissèrent le long de son dos, sur ses muscles et sa peau tendus.
Elle gémit. Haleta. Ondoya. Puis elle sentit son corps se raidir, ses muscles jouer sous ses mains, ses hanches se soulever.
— Attends, dit-elle d'une voix haletante en se dégageant, ses mains cherchant son érection. Attends. Je… laisse-moi voir.
— Lydia, dit-il d'une voix rauque de désir. Nous sommes mariés.
— Oui, mais…
Elle leva les yeux vers son beau visage couvert de transpiration. Le sous-entendu de sa phrase transperça la brume d'extase dans laquelle elle baignait pour la toucher en plein cœur.
Elle hasarda d'une voix étranglée :
— Tu veux dire… Tu veux… tu veux un enfant ? bredouilla-t-elle.
Le regard empreint d'une tendresse infinie, il effleura son front moite de ses lèvres, agitant ses mèches rebelles. Puis, encerclant ses poignets de ses mains vigoureuses, il plaqua ses bras des deux côtés de sa tête pour l'immobiliser et s'enfonça de nouveau en elle, avec une telle vigueur, que tout son corps fut secoué de frissons.
— Alexander, dit-elle dans un souffle.
Pour toute réponse, il donna une nouvelle poussée, puis une autre, en intensifiant le rythme des va-et-vient. Elle sentit une lave brûlante rouler dans ses veines.
— Prends-moi, siffla-t-il à son oreille. Totalement.
Ses yeux la brûlaient. Elle agrippa son dos, s'arc-bouta, jambes écartées, sentant l'extase approcher à chaque nouvelle poussée de reins. Et, au-delà des sensations divines, le pur plaisir charnel, la trépidation de l'attente. L'espoir, l'amour, le bonheur tournoyaient en elle en un tourbillon de joie pure qui inondait tout son être.
— Prends-moi, répéta-t-il dans un grognement.
— Oui, approuva-t-elle dans un halètement, ses hanches se soulevant à sa rencontre, grisée par l'intensité des sensations qui déferlaient en elle, alors que le plaisir jaillissait en elle avec une violence inouïe.
— Oui, je le veux, je veux…
— Maintenant, dit-il.
À son tour, il se laissa aller à la jouissance qui le submergeait. Dans un ultime sursaut, ses lèvres s'entrouvrirent pour crier son nom, son corps secoué par la puissance de l'orgasme.
Basculant la tête en arrière, il plongea une dernière fois en elle, accélérant le tempo, pris par les convulsions de la même délivrance, et se laissa emporter par la lame de sensations divines.
Une plainte naquit dans la gorge de Lydia.
— Je le sens, oh oui !
Elle se plaqua plus près de lui, pressa sa joue au creux de son épaule. Des arcs-en-ciel derrière ses paupières closes, elle sentit la semence de son mari l'inonder alors qu'il reprenait possession d'elle.
Il l'attira au creux de son bras et passa une main dans ses cheveux emmêlés. Elle ferma les yeux et laissa échapper un long soupir de plénitude. Ils étaient repus, fourbus. Posant une main sur son torse, elle écouta les battements de son cœur et, l'espace d'un instant, imagina le sien battre à l'unisson. Elle était émerveillée de savoir qu'elle avait encore tant à découvrir sur lui. Encore tellement de surprises, de projets à partager avec lui.
— Tu avais raison, murmura-t-elle.
— Vraiment ? demanda-t-il d'une voix rauque. À quel propos ?
Se redressant, appuyée sur un coude, elle le regarda.
— Mary Shelley a écrit une histoire. Un alchimiste prend une potion qui doit le rendre immortel. Mais il ne boit que la moitié de la bouteille et se demande alors quelle est la moitié de l'infini ?
— C'est une devinette, hasarda-t-il.
— Mais la question, répliqua-t-elle en lui donnant une petite tape sur le nez, n'a aucun sens. L'infini n'est pas un nombre. Il ne peut être mesuré, multiplié, ni divisé par un calcul mathématique. C'est un concept, une idée de quelque chose qui dure toujours. Sans fin. Sans limite.
Elle déposa un baiser sur ses lèvres et caressa son torse.
— Voilà pourquoi tu avais raison, reprit-elle. J'ai essayé de quantifier l'attirance, le désir, de développer des équations différentielles pour expliquer les relations entre les hommes et les femmes. J'ai compris que c'était impossible. La vie et l'amour sont incommensurables. Ils ne peuvent être quantifiés, calculés. La vie continue après la mort d'une manière que nous ne comprendrons jamais. Et l'amour… l'amour est aussi complexe, aussi démesuré que l'infini lui-même.
— Mmmh. Vous êtes vraiment remarquable, lady Northwood, déclara-t-il en glissant une main dans son dos. Remarquable et très belle. Vous allez faire sensation à Saint-Pétersbourg, même si je dois m'assurer que vous n'oubliiez jamais avoir admis que j'avais raison.
Lydia sourit.
— Je n'attendais pas moins de vous.
Alexander caressa son cou, de bas en haut, comme pour évoquer la toute première fois où il l'avait approchée dans le salon.
— Je t'aime infiniment, dit-il en prenant sa nuque pour l'attirer à lui. Pour toujours.
Lorsque leurs lèvres se joignirent de nouveau, le cœur de Lydia s'emplit d'un amour assez puissant pour bannir tous les regrets. Elle savait que leur première rencontre de minuit avait scellé son destin. La chaleur, la lumière, l'espoir, avaient terrassé l'obscurité pour la transporter jusqu'au présent, jusqu'à cet endroit.
Un endroit où l'infini était aussi tangible que la caresse de son mari. Un endroit où, dans les moments de bonheur, d'exceptionnelle beauté, un plus un pouvait faire… un.