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Pacte démoniaque, Tome 1 : Au diable l'amour



Description ajoutée par Soah 2022-05-18T21:48:19+02:00

Résumé

Quelqu’un a déjà fait une séance de spiritisme et imposé un contrat de mariage à un démon par mégarde ? Personne ? Seulement moi ? Fichtre.

Le mariage est l’idée que je me faisais de l’enfer, du moins jusqu’au jour où un démon excessivement canon s’est pointé à mon appartement avec la ferme intention de m’emmener avec lui dans le véritable enfer après m’avoir épousée.

Honnêtement, je préférerais me faire dévitaliser une dent sans anesthésie plutôt que me marier, encore moins avec un démon revêche – quoique sacrément attirant. Mais je suis tenue de respecter le contrat que l’adolescente irréfléchie que j’étais a établi avec Azazel le jour où je l’ai malencontreusement invoqué, avant de lui forcer la main pour qu’il m’épouse si j’étais encore célibataire à l’âge de 25 ans.

J’avais complètement oublié cette histoire.

Pas lui.

Et à présent, il est venu me réclamer.

Ce désagrément marital ne réjouit aucun de nous deux, mais ce que je déteste encore plus que l’idée d’être mariée… c’est celle d’être ignorée. Alors quand je réalise qu’Azazel a l’intention de me parquer hors de sa vue et de son esprit au fin fond de sa demeure en enfer, je me fixe l’objectif dans cette vie désormais éternelle de faire tout mon possible pour être un réel désagrément pour lui.

Une vraie partie de plaisir, jusqu’à ce que je tombe sur une âme qui ne devrait pas être en enfer, que je me retrouve au beau milieu d’une querelle familiale entre démons… et que le petit jeu entre moi et Azazel devienne si ardent qu’il pourrait bien me consumer.

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Classement en biblio - 103 lecteurs

extrait

BONUS : Le point du vue d’Azazel – La réunion avec Zaquiel.

Zoe claqua la porte de ma salle de bains derrière elle pour, selon moi, tenter de paraître indignée après mon ultimatum : « Soit tu enfiles cette robe dans la minute qui vient, soit c’est moi qui vais te l’enfiler. »

Le petit hic, c’était que le parfum de son excitation flottait dans l’air, et que j’avais capté une de ses pensées vagabondes avant qu’elle quitte la pièce comme une furie. Je restai donc là à fixer la porte avec en tête l’idée qu’elle se faisait de la façon dont je l’aurais forcée à enfiler cette robe. Et une érection persistante dans mon pantalon.

Elle avait une imagination débordante.

J’ajustai ma tenue puis m’appuyai contre l’encadrement de la porte s’ouvrant sur le balcon, les bras croisés, attendant qu’elle ressorte. Elle n’était pas obligée de se retirer dans la salle de bains pour se changer parce que j’étais là – cette serviette ne cachait rien que je n’aie déjà vu. Non qu’elle soit au courant. Je ne lui avais pas encore parlé de mes visites à son domicile durant ces dernières années, et je me fis une note mentale pour me rappeler de le faire au plus vite, juste pour la mettre en rogne.

La voir me montrer les crocs quand elle était en colère était étonnamment amusant.

Je fronçai les sourcils, pensif. Plus amusant que…

J’étais encore en train de fouiller dans mes pensées à la recherche de la dernière occasion où j’avais pris plus de plaisir qu’en asticotant cette humaine caractérielle lorsque la porte de la salle de bains s’ouvrit et que ladite humaine en sortit d’un pas nonchalant comme si le monde lui appartenait.

J’aurais étouffé cette attitude dans l’œuf si mon cerveau ne s’était pas résolument focalisé sur son déhanché et la façon dont cette robe épousait les courbes de son corps comme si elle avait été peinte dessus. Durant les quelques secondes que dura son approche, je fus incapable de penser à autre chose qu’à la faire sortir au plus vite de ce vêtement que je venais de lui faire enfiler sous la menace.

Un bon moment s’écoula avant que je me rappelle pourquoi nous devions quitter cette chambre – avec un lit idéalement situé juste là – et lorsque je pris la parole, je trouvai moi-même ma voix plus rauque que d’habitude.

— Allons-y.

Malgré le caractère plaisant de cette distraction, je ne pouvais pas la laisser se mettre en travers de mes affaires avec Zaquiel.

Je l’avais déjà fait attendre bien trop longtemps. Nous devions nous dépêcher si je voulais éviter de l’offenser pour de bon.

— Attends, dit Zoe derrière moi. Attends.

Ma patience s’amenuisant, je pivotai sur mes talons et demandai d’une voix exaspérée :

— Qu’y a-t-il encore ?

— Est-ce que je vais devoir… servir Zaquiel ?

Une formulation si subtile. En dépit de l’effronterie et de l’assurance dont elle faisait preuve devant moi, elle s’accrochait encore à une certaine pudeur. Intéressant.

Trépignant sur place, elle ajouta :

— Est-ce que je vais devoir… tu sais… avec lui ?

Penchant la tête de côté, je la regardai un moment se tortiller nerveusement devant moi.

Elle pensait réellement que je pourrais faire ça, pas vrai ? Lui ordonner de s’offrir à Zaquiel.

Pour être honnête, elle n’avait pas posé de limites à notre accord lorsque nous avions négocié, une erreur stupide de sa part. Un homme moins honorable aurait pleinement tiré parti de ce fait.

Elle ne se rendait vraiment pas compte de sa chance.

Je l’observai, prenant mon temps pour répondre à sa question hésitante. Je n’avais pas besoin d’intercepter une de ses pensées errantes pour savoir ce qu’elle ressentait à l’idée que je puisse l’offrir sur un plateau à mon invité. Le visage livide, elle continuait à tortiller ses doigts en trépignant, et j’entendais son cœur cogner dans sa poitrine de là où je me tenais. Son parfum habituellement délectable était teinté d’une note âcre.

En temps normal, ma nature démoniaque me poussait à réagir à la peur chez autrui de la même façon que la plupart des prédateurs – avec intérêt et une envie instinctive de me mettre en chasse. Ici, avec elle… je ressentis autant d’inconfort que dans un vêtement mal ajusté.

Néanmoins, vu les problèmes qu’elle m’avait causés, la situation intenable dans laquelle elle m’avait mis, et l’épine dans mon pied qu’elle représentait, il me semblerait normal de la remettre à sa place. Et elle venait de me donner les munitions pour le faire. J’avais prévu de la mettre mal à l’aise de toute façon, non ? La laisser penser que j’allais simplement la mettre à la disposition de mon invité ferait largement l’affaire.

Un sentiment troublant m’assaillit à cette idée, mais je l’ignorai.

Je pourrais la laisser se tracasser pendant un moment, sans jamais lui révéler que je n’avais aucune intention de la laisser jouer avec qui que ce soit en dehors de moi.

Je devrais réellement la laisser penser ça.

Au lieu, ce qui sortit de ma bouche lorsqu’un éclair illumina le ciel fut :

— Je ne partage pas ce qui est à moi.

Et avant que je puisse m’attarder sur ce qui m’avait poussé à proférer une telle absurdité, je la soulevai dans mes bras et repartis à vive allure.

Elle relâcha bruyamment son souffle et passa ses bras autour de mon cou, son parfum de nouveau sucré. J’avais possiblement inspiré plus que de raison pour m’en emplir encore le nez.

— On va à quel genre de fête ? demanda-t-elle après un moment.

— Je dois parler affaires avec Zaquiel. Je l’ai invité ici pour renégocier un accord que nous avons.

Elle sembla réfléchir à ça tandis que je la portais pour parcourir le reste du chemin jusqu’à la salle de réunion.

La reposant à terre devant la porte, j’effectuai une poussée dans son esprit pour établir une connexion mentale avec elle.

Marche derrière moi. Baisse les yeux devant Zaquiel et incline-toi le plus possible en le saluant. Ne parle pas à moins qu’on te le demande. Ne jacasse pas. Pas de répartie sarcastique ou d’affront moqueur. Je lui adressai un regard circonspect. En réalité, il vaut peut-être mieux que tu ne dises rien du tout.

Même si je trouvais ses réparties étonnamment… amusantes, je savais d’expérience que Zaquiel n’appréciait pas que qui que ce soit ayant un statut inférieur lui réponde. La dernière chose dont j’avais besoin, c’était que Zoe l’insulte en disant quelque chose qu’il ne fallait pas.

Mais dans ce cas, comment pourrais-je chanter les louanges de mon maître Azazel auprès du Tout-Puissant ? rétorqua Zoe d’une voix mentale mielleuse.

Je m’efforçai de réprimer un sourire.

Lucifer, la corrigeai-je. Nous nous adressons à Lucifer, pas au Tout-Puissant.

C’est bien noté, répondit-elle en regardant la porte. Je m’assurerai de changer ma sexclamation habituelle en « oh, diable ! ».

Je ravalai un éclat de rire, surpris par cette hilarité subite. Elle avait la langue bien pendue… Mes pensées dérivèrent vers les choses que j’aimerais faire avec ladite langue, et avec des idées bien trop fleuries en tête, je répondis avec arrogance dans son esprit :

Je te promets que le seul nom que tu crieras sera le mien.

Poussant la porte, je pénétrai dans la pièce d’un pas nonchalant, m’attendant à ce qu’elle me suive. À ma grande surprise, elle fit exactement ça sans un seul commentaire sarcastique.

Comme quoi les miracles existaient.

L’atmosphère hautement sexuelle de la salle nous enveloppa alors que nous nous dirigions vers l’endroit où Zaquiel nous attendait, et je ressentis la réaction choquée de Zoe dans mon dos comme une vague de chaleur.

Quand tu as parlé de réunion d’affaires, dit-elle d’une voix mal assurée dans mon esprit, j’avais en quelque sorte pensé à une salle de conférence, ou peut-être un salon d’affaires informel, ou un genre de dîner.

Je cédai à la délicieuse envie de la piquer au vif.

Est-ce que c’est trop pour ta pudibonderie humaine ?

Une de ses pensées m’assaillit de manière vivide – un couteau planté entre mes omoplates. Intéressant. Ce n’était pas la première fois qu’elle envisageait de me poignarder, et je mentirais si je disais que je ne trouvais pas ça intrigant. J’envisageai de lui offrir une quelconque arme blanche juste pour voir si elle le ferait réellement.

Un avertissement aurait été appréciable, répondit Zoe d’une voix irritée, sans se douter que je réfléchissais à ses penchants pour les choses pointues. Quelque chose du genre « hé, au fait, il va y avoir une orgie, juste pour ton information ».

Je lui lançai un regard par-dessus mon épaule avec un sourire narquois.

Oh, chérie. Tu penses que ça, c’est une orgie ?

Une telle candeur.

Et voilà qu’elle songeait aux différentes manières de me découper en rondelles. Je ne m’en lasserais jamais.

Je m’arrêtai devant le divan où Zaquiel était assis et m’inclinai.

— Seigneur Zaquiel. Merci pour votre patience.

À mon grand soulagement, l’expression du Déchu ne trahissait aucun agacement quant à notre arrivée tardive. Je pris place sur une méridienne en face de lui et observai Zoe s’incliner bas.

— Charmante, fit remarquer Zaquiel. Ses atouts sont vraiment éclatants lorsqu’elle n’est pas couverte de bave d’inferni. Je comprends pourquoi tu as accepté de la garder.

J’affichai un air faussement satisfait, la véritable raison de sa présence ici pesant lourdement sur mes épaules. Si l’affaire s’ébruitait, la réputation pour laquelle j’avais travaillé si dur – le respect que j’avais gagné au cours des millénaires par l’épée et le sang, et une détermination sans faille – serait anéantie.

Je ne pouvais pas le permettre.

Avec ce rappel de la nécessité de notre petit jeu en tête, j’invoquai un coussin de sol à mes pieds et dis mentalement à Zoe de s’asseoir dessus.

— Elle se révèle être une distraction amusante, dis-je à voix haute en réponse à la remarque que Zaquiel venait de faire.

Ironiquement, ce n’était même pas un mensonge. Malgré mon intention initiale de l’ignorer et de la remiser sans remords dans cette suite sans jamais retourner la voir – pour pouvoir aisément oublier l’erreur stupide qu’elle représentait –, à mesure de nos interactions depuis que je l’avais amenée ici, j’en étais venu à éprouver un étrange – car pas entièrement désagréable – sentiment d’anticipation de nos rencontres. Le caractère imprévisible de ses répliques était à lui seul plutôt divertissant, de même que son sens de l’humour.

J’avais eu un aperçu des deux chaque fois que j’étais allé jeter un œil sur elle par le passé, mais le fait que sa vivacité d’esprit et son sens de la répartie s’adressent directement à moi avait éveillé mon intérêt de manière inattendue.

Zoe s’installa sur le coussin, son corps souple entre mes jambes, et la voir dans cette position m’emplit d’un sentiment de satisfaction obscur et retors. Savoir qu’elle préférerait m’arracher les yeux que s’asseoir comme ça en dehors de notre petit jeu me fit d’autant plus apprécier ce spectacle.

— J’espère que vous n’avez manqué de rien pendant que vous attendiez, dis-je à Zaquiel en posant une main sur la tête de Zoe.

Je me demandai au prix de quels efforts elle était parvenue à ne pas tenter de me mordre les doigts.

Zaquiel leva son verre pour saluer Orias, qui passait à l’instant devant nous. L’autre démon répondit par un clin d’œil et un sourire très satisfait. Je souris intérieurement. Ces derniers jours, Orias m’avait tanné pour être invité à cette réunion après avoir appris que Zaquiel serait là. Il avait visiblement obtenu ce qu’il espérait de cette rencontre.

— L’hospitalité de tes galeries est irréprochable, comme toujours, me répondit Zaquiel.

Est-ce que tu as ordonné à tes gens de coucher avec ton invité ?

La question que Zoe venait de me poser dans mon esprit m’irrita au plus haut point. Je lui tirai les cheveux de manière brusque.

Ne m’insulte pas.

Serrant les dents, je me retins de lui adresser une autre remarque cinglante. En toute bonne foi, je ne pouvais pas m’étonner ou m’offusquer du fait qu’elle me croie capable de forcer les autres à prodiguer des faveurs sexuelles. Après tout, j’avais envisagé de la laisser croire que c’était exactement ce que j’allais faire avec elle. Et comme je ne lui avais montré jusqu’à présent que le côté peu flatteur de ma personnalité, était-ce si étonnant qu’elle assume le pire à mon sujet ?

Ce sentiment de malaise que j’avais éprouvé était de retour, celui qui m’avait poussé à lui dire que je ne la partagerais pas.

Je pris le temps d’y réfléchir, réalisant avec un étonnement considérable que ce qu’elle pensait de moi… m’importait. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais ce genre d’homme.

Me débattant avec cette vérité plutôt déstabilisante, je lui expliquai ce qu’il en était pour que les choses soient claires alors que je n’étais vraiment pas obligé de le faire.

Si les démons à mon service décident d’avoir une relation avec Zaquiel, ils le font de leur propre gré. Regarde-le, dis-je en ayant l’impression de mâcher quelque chose d’amer.

Zoe sursauta légèrement sous ma main.

Bon nombre de démons seraient prêts à le supplier pour obtenir ses faveurs,continuai-je. Chaque fois qu’il me rend visite, plusieurs des miens font la queue pour passer un moment avec lui.

Très bien, d’accord,répondit Zoe, son énergie s’adoucissant de manière palpable. C’est un casse-croûte pour les démons, j’ai compris.

Plutôt un mets de choix, mais tu as saisi l’idée.

Et je me pris à espérer que c’était vraiment le cas, à ma grande consternation.

Alors que Zaquiel et moi échangions les politesses de rigueur et quelques informations anodines avant de parler réellement affaires, je commençai à caresser lentement les cheveux de Zoe comme on flatterait un chat, appréciant la sensation soyeuse sous mes doigts.

La façon dont elle se détendait peu à peu était tangible, teintée d’un agréable soupçon d’excitation. Elle gigotait sans cesse sur le coussin, tout en s’abandonnant à mon toucher.

Déstabilisée, mais me suppliant inconsciemment de lui en donner plus. Je m’autorisai un petit sourire satisfait. Je n’avais même pas commencé à la pousser dans ses retranchements, et voilà qu’elle se tortillait déjà à mes pieds.

Lorsque le parfum de son excitation emplit l’air et que je sentis son énergie pulser d’un désir féroce, je tirai sa tête de côté avec ma main emmêlée dans ses cheveux pour l’inciter à me regarder. Elle arqua le dos entre mes jambes et mon regard fut attiré par le renflement de ses seins. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration saccadée, accentuant ses délicieuses courbes et me donnant envie de faire courir mes doigts sur les entrelacs complexes de la dentelle autour de ses tétons durcis pour la sentir frémir en réponse.

Je savais qu’elle le ferait.

Brûlante de désir comme elle était, le moindre toucher l’embraserait. Elle brillait déjà comme un phare dans la nuit, son énergie et sa senteur attirant l’attention de bon nombre de démons autour de nous.

Va me chercher un verre, dis-je dans son esprit, mon autre main la caressant en descendant le long de sa gorge. Et un pour toi aussi, avant que tu prennes feu.

Que je meure d’ennui, plutôt, rétorqua-t-elle avec sarcasme.

Elle ne pouvait pas s’empêcher de répondre. Il était temps de lui montrer que je voyais clair dans son jeu.

Oh, vraiment ? demandai-je avec une pointe de menace dans la voix.

Tirant sur ses cheveux, je la forçai à se lever, avant de la faire habilement basculer en travers de mes genoux. Maintenant ma poigne dans ses cheveux, avec juste assez de fermeté pour qu’elle comprenne qui tenait les rênes, je l’attirai contre moi jusqu’à ce qu’elle agrippe ma chemise pour s’équilibrer.

Je présume donc que si je passais ma main entre tes cuisses, je ne te trouverais pas mouillée ? murmurai-je d’une voix suave.

Sa respiration se fit erratique, un signe de détresse érotique qui me procura une exquise sensation. Elle se tortilla sur mes genoux, et je me délectai du moindre de ses mouvements, de la façon dont son corps se frottait au mien.

Je voulais la voir se contorsionner davantage.

La tenant fermement, je posai ma main sur son genou et la fit glisser vers le haut de manière si lente que ce devait être un vrai supplice pour elle.

Elle respirait de plus en plus vite, ses ongles s’enfonçant dans ma chemise. Si proche de moi, la senteur de son excitation embaumait l’air de façon plus intense qu’auparavant, comme un appel de sirènes pour mes sens.

Habituellement, je me targuais de ma capacité à diviser mon attention à parts égales entre des tâches exigeantes, et je pouvais tenir deux conversations entièrement séparées à voix haute et entre esprits simultanément sans en perdre une miette. Pour l’heure, toutefois, avec Zoe se tortillant agréablement sur mes genoux et ma main sous sa robe, j’avais bien du mal à garder le fil de ma discussion avec Zaquiel.

Il fallait que je me reprenne. Cette réunion était trop importante pour la compromettre simplement parce que je me trouvais réduit à des instincts de base à cause d’une femme sur mes genoux.

Peu importe à quel point elle était enivrante.

— Je reconnais que vos lignes d’approvisionnement sont compromises, dis-je en réponse à la dernière remarque du Déchu, à peine capable de me rappeler le sujet de notre conversation. Et j’apprécie que vous soyez prêt à reconsidérer les termes de notre accord.

Maintenant à moins d’un centimètre de la jonction de ses cuisses, mes doigts rencontrèrent une moiteur glissante – les sécrétions dues à son excitation recouvrant la peau si proche de sa chair intime. J’inhalai sa senteur, mon membre déjà en proie à une douloureuse érection tressautant en réponse à son désir.

Zoe poussa un petit cri et ma queue se raidit davantage, si c’était possible, puis sa hanche vint frotter contre mon érection lorsqu’elle sursauta.

Des décharges de désir fusèrent de mon entrejambe et se propagèrent dans chacune de mes terminaisons nerveuses. Ma prise se raffermit dans ses cheveux et mes doigts s’enfoncèrent dans la peau tendre de sa cuisse.

Ses yeux croisèrent les miens, les pupilles dilatées par l’excitation, ses joues rosies et ses lèvres… pulpeuses, entrouvertes, ne demandant qu’à être embrassées.

Je dus faire un effort considérable pour ne pas la faire culbuter sur la méridienne et plonger en elle.

Ébranlé par un désir d’une férocité que je n’avais pas ressentie depuis bien longtemps, je dis dans son esprit :

Va chercher ces boissons.

Puis je l’éjectai de mes genoux afin de nous donner à tous les deux un moment pour nous calmer.

Lucifer m’était témoin que j’en avais autant besoin qu’elle.

Elle chancela et j’agrippai ses hanches pour m’assurer qu’elle ne s’affaisse pas sur le sol. Mes mains étant idéalement placées, je cédai à l’envie impulsive de caresser la courbe de ses fesses, jusqu’à la peau exposée juste sous l’ourlet de sa robe.

Tu m’as l’air un peu bancale, dis-je d’une voix ronronnante pour masquer ma propre fébrilité. Je devrais peut-être te faire ramper.

Ne pousse pas ta chance, rétorqua-t-elle avec un regard meurtrier.

Ce n’est pas ce que je fais, dis-je en caressant l’arrière de ses cuisses de haut en bas. Je te pousse toi.

Et, oh, comme c’était amusant.

Pour éviter une réponse mordante, je la fis pivoter, lui donnai une tape sur les fesses, et la poussai à s’éloigner – gentiment, bien sûr, de crainte qu’elle titube sur ses jambes flageolantes. Ce ne serait pas terrible qu’elle se plante tête la première devant mon invité.

Là-bas, le coin à droite, lui intimai-je tout en répondant à la question que Zaquiel venait de me poser.

Je la regardai partir, admirant la façon dont sa robe semblait caresser ses fesses à chacun de ses pas. À contrecœur, je reportai mon attention sur Zaquiel, déterminé à en finir avec la partie affaires de la réunion pendant que Zoe était suffisamment loin pour que je puisse me concentrer sur autre chose que sur la sensation de sa peau sous mes mains.

— Marché conclu, dit Zaquiel après quelques minutes, avant de me serrer la main pour sceller notre accord.

Zoe choisit ce moment pour revenir vers nous d’un pas désinvolte, traversant la foule avec cette espèce de sensualité brute – car totalement dénuée d’artifices – qu’on ne voyait que rarement parmi les démons. Je la regardai progresser dans notre direction avec un intérêt manifeste, affichant ouvertement le désir que je ressentais pour elle, ayant dépassé depuis longtemps les limites floues d’un petit jeu qui au final avait altéré mes intentions.

Elle avait bu tout son verre d’eau le temps d’arriver jusqu’à nous et portait maintenant le verre contenant la boisson dorée à sa bouche.

Je lui arrachai le verre de la main avant qu’elle puisse prendre une gorgée.

— Pas d’amrit pour toi, trésor.

Fronçant les sourcils d’un air perplexe, elle suivit mon ordre silencieux de se rasseoir à mes pieds.

— Pourquoi pas ? demanda Zaquiel. Je serais curieux de voir les effets sur elle. Je n’ai pas vu d’humain en boire depuis bien longtemps.

— Ça ne lui réussit pas, répondis-je d’un ton posé en prenant une gorgée d’amrit.

J’avais déjà été témoin des effets sur les mortels. Si je voulais vraiment l’humilier, il me suffirait de la laisser goûter à ce liquide sucré et de profiter du spectacle. Le fait que je n’aie pas envisagé – pas même une seconde – de lui donner de l’amrit en disait long sur ma détermination à la remettre à sa place.

Zaquiel soupira.

— Quel dommage.

N’est-ce pas ? J’allais peut-être devoir renoncer à mon adhésion au cercle des démons à cause de ça. J’étais là, avec l’opportunité parfaite de me venger de l’humaine qui m’avait imposé cet embarrassant contrat de mariage, et je n’avais pourtant aucune envie de l’humilier ainsi.

En réalité, cette simple idée poussait quelque chose de sombre et de féroce en moi à grogner et montrer les crocs.

C’est quoi, l’amrit ?

La voix de Zoe dans mon esprit me sortit de ma contemplation incrédule de mon basculement récent dans ce qui ne pouvait être considéré que comme de la folie.

Tu sais ce qu’est l’ambroisie ? lui demandai-je.

Le nectar des dieux ?

C’est un peu plus compliqué que ça, mais oui. Je bus une gorgée de mon verre, savourant le goût sucré de ce nectar d’immortalité. Les substances humaines n’ont aucun effet sur nous, mais l’amrit, oui.

C’est comme de l’alcool pour les démons alors ?

Je souris par-dessus le rebord de mon verre.

Aussi proche que ça peut l’être.

Et qu’est-ce que ça fait aux humains ?

Des choses imprévisibles. Mon humeur s’assombrit alors que mon esprit conjurait des images de la façon dont l’amrit pourrait l’affecter. Ce n’est pas supposé être consommé par des mortels.

Je posai ma main sur sa nuque et la massai légèrement, ce simple toucher apaisant un désir brut inconscient en moi. Je la sentis frémir sous ma main, s’abandonnant à ma caresse.

Est-ce que je le suis encore ? demanda-t-elle. Mortelle, je veux dire.

Ma main se resserra sur sa nuque, puis je me repris et adoucis de nouveau mon toucher.

Je ne veux pas le découvrir de cette façon.

Je poursuivis ma conversation avec Zaquiel sur des sujets moins formels, échangeant des potins et les dernières rumeurs sur qui avait fait quoi et où, et si Zoe avait été attentive à ce qui se disait, elle aurait réalisé que les démons n’avaient rien à envier aux humains en matière de commérages. Pour l’heure, elle était entièrement focalisée sur la façon dont je la touchais, ce qui était évident au vu de ses pensées errantes défiantes de nature sexuelle – que je masquais pour elle aux yeux des autres démons – et de l’agitation croissante de son énergie.

Je caressai sa gorge de haut en bas, lui faisant pencher la tête en arrière. Elle s’agrippa à ma cuisse pour s’équilibrer, et mes muscles se contractèrent en réponse. Je songeai à la pousser davantage. J’avais à peine exploité notre accord. Il fallait aussi que je préserve les apparences pour que Zaquiel ne doute pas de l’authenticité de notre petit jeu.

Je fis courir mes doigts sur sa mâchoire, vers ses lèvres… et faillis m’étouffer sur mon amrit lorsqu’elle ouvrit la bouche pour sucer mon pouce.

Je ressentis cette succion jusque dans ma queue.

Une pensée vagabonde lui échappa. Quelque chose à propos du fait de renverser les rôles ? Intrigué, je cessai de bouger, attendant de voir ce qu’elle allait faire ensuite. Lorsqu’elle inclina la tête et frotta sa joue contre mon érection – faisant tressauter mon membre d’impatience –, je resserrai de nouveau ma prise dans ses cheveux.

Changeant de position sur le coussin, elle se tourna à moitié vers moi et croisa mon regard. Les yeux embués de désir, elle me fixa pendant un instant, et son expression ouvertement dévergondée faillit me faire jouir.

Ses mains remontèrent mes cuisses jusqu’à ce que ses doigts frôlent mon érection douloureuse prisonnière de mon pantalon.

Je pris une brève inspiration. Pendant quelques secondes dérangeantes, je ne fus plus certain de ce que nous faisions là, ni de la raison pour laquelle nos corps étaient encore vêtus et séparés de quelques centimètres.

Jouant manifestement son rôle à la perfection, elle caressa de nouveau mon érection trop à l’étroit, soutenant mon regard durant tout ce temps, comme pour me défier.

C’était ça ou je ne m’y connaissais pas.

Elle surenchérit en tendant la main pour déboutonner mon pantalon.

J’agrippai son poignet d’une main avant qu’elle y parvienne. Même si je mourais d’envie de sentir ses mains – et sa bouche – sur moi, je n’allais pas la laisser me sucer. Pas ici, en public.

Il ne s’agissait pas d’une question de pudeur mal placée de ma part – Lucifer m’était témoin que j’avais fait toutes sortes de choses dans toutes sortes d’endroits publics. Une vie de plusieurs millénaires impliquait l’éventuelle exploration de tous les aspects de la sexualité, surtout quand il n’y avait pratiquement aucun tabou parmi vos pairs. Les corps se cherchaient et s’entremêlaient à chacun de nos rassemblements, et les festivités n’en étaient pas vraiment avant que quelqu’un se déshabille.

Ou pas. Nous pouvions aussi faire bien des choses en étant partiellement vêtus…

Mais cette culture lubrique franchement débridée était exactement la raison pour laquelle je préférais profiter de mes partenaires en privé. Dans un monde où les démonstrations publiques d’affection faisaient pratiquement partie des règles de bienséance, garder son propre plaisir privé s’apparentait à de la rébellion. J’avais perdu depuis longtemps le goût de m’afficher devant les autres, et le fait de ne pas exposer mes rendez-vous galants à la vue de tous me procurait un certain sentiment de maîtrise – de mon image et de moi-même – que j’appréciais.

Mais il fallait que je fasse quelque chose à propos de Zoe, ici et maintenant. Il était non seulement question de notre jeu pour sauver ma réputation, mais aussi de cette petite partie de moi – de plus en plus petite – qui désirait toujours se venger.

Nous avions un accord après tout, et j’étais suffisamment démoniaque pour l’obliger à le respecter. Elle m’avait promis la performance de ma vie, il était temps que le show commence.

Tenant toujours ses poignets, je posai mon verre sur la table basse et attrapai son menton. Elle écarquilla les yeux de surprise pendant une seconde, puis ma bouche couvrit la sienne.

Juste comme la première fois où nous nous étions embrassés après ce simulacre de cérémonie de mariage, sa saveur était extatique. Je jurai intérieurement. Il n’y aurait pas de doux préliminaires, pas de lente exploration, pas alors qu’un désir inhabituel montait en moi en réponse à sa saveur, comme si je mourais d’envie d’une autre dose d’elle depuis cette première rencontre fatidique de nos lèvres.

Je refusai d’admettre que c’était vrai.

Et pourtant, je me mis à lui donner de petits coups de langue avec ce qui ressemblait de façon dérangeante à du désespoir, et l’exaltation que je ressentis lorsqu’elle s’empressa de s’ouvrir à moi et de me dévorer en retour était d’une intensité déconcertante. Elle gémit dans ma bouche, son corps frémissant lorsque je me mordillai sa lèvre inférieure.

La tirant vers le haut pour la remettre sur ses pieds, j’écartai ma bouche de la sienne avant de me noyer dans ce baiser qui était censé l’ensorceler elle. Je fis descendre mes lèvres le long de sa gorge, par-dessus le décolleté de sa robe, jusqu’au renflement de son sein. Au moment où ma bouche se referma sur son téton durci, elle sursauta comme si elle avait été frappée par la foudre. La façon dont elle haletait était une musique à mes oreilles. Le désir me serra les bourses alors que je mordillais son téton, la fine dentelle de la robe étant plus une décoration qu’une barrière.

Je fis passer ses deux bras dans son dos et les maintins là d’une main autour de ses poignets, et cette nouvelle position lui fit arquer le dos, ses seins se présentant alors à moi comme une offrande charnelle sacrificielle.

Et comme tout bon démon l’aurait fait, je l’acceptai.

Je m’occupai de chacun de ses seins tour à tour, les suçant et les mordillant avec un plaisir débridé, aussi affamé d’elle que de ses réactions. Chaque ondulation, chaque halètement, chaque bouffée de la senteur de plus en plus intense de son excitation, tout cela étanchait ma soif tout en aiguisant mon appétit.

Elle était proche de l’orgasme, je le voyais bien, et j’avais désespérément besoin qu’elle jouisse. Si les choses se prolongeaient, j’allais faire fi de tous mes principes et la prendre devant tout le monde.

Se tortillant dans mon étreinte, elle frottait ses cuisses l’une contre l’autre, m’implorant en silence de lui en donner plus.

Eh bien, le silence ne me convenait pas.

Il te suffit de demander, dis-je dans son esprit, suffisamment indulgent pour ne pas l’obliger à le dire à voix haute.

Sa respiration se fit saccadée. Elle résistait pourtant, alors que son désir était aussi ardent qu’un feu de joie.

Si bornée.

Demande.

Pour souligner mon propos, je mordillai légèrement son téton en faisant glisser ma main sur la voluptueuse courbe de ses fesses.

Elle tremblait dans mon étreinte, son énergie comme figée dans le temps.

Puis…

Je t’en prie.

Le plus doux des murmures dans mon esprit.

Un sentiment de triomphe m’assaillit, un élan de plaisir profond et enivrant qui m’ébranla.

J’attrapai son genou droit, plaquai sa jambe contre ma cuisse afin qu’elle me chevauche à moitié, et la poussai dans le dos de la main qui tenait toujours ses poignets. Son sexe se retrouva en contact avec ma cuisse, avec une pression ciblée sur son clitoris qui devait maintenant être gonflé de désir, aspirant douloureusement à être stimulé.

Je l’attirai plus près et agrippai son sein de ma main libre tout en mordillant son cou avec juste la bonne intensité… et elle bascula.

Elle prolongea son orgasme en faisant onduler ses hanches dans mon étreinte, ses halètements à mon oreille suscitant toutes sortes de choses inavouables chez moi. Mon cœur tonitruait alors que je la maintenais fermement durant la descente, le fait de l’avoir fait jouir sous mon contrôle me procurant une sorte de satisfaction retors. Elle s’écroula contre moi, le visage enfoui dans mon cou, son souffle saccadé telle une chaude caresse sur ma peau.

Lorsque je lâchai ses poignets, elle recroquevilla ses bras contre sa poitrine dans l’espace entre nous.

— Magnifique, dit Zaquiel, me faisant sursauter de manière presque visible.

J’avais quasiment oublié qu’il était là.

Je clignai des yeux, balayant la pièce et la foule autour de nous du regard, tout ce dont j’avais fait abstraction de manière déroutante alors que je m’occupais de Zoe.

Ça n’aurait pas dû arriver.

J’étais toujours conscient de mon environnement. Surtout quand tant de monde était présent.

Zoe se raidit, ses doigts agrippant ma chemise. Je posai une main sur sa tête et jouai avec des mèches de ses cheveux, tout en caressant son dos de mon autre main.

Son énergie changea et son parfum se teinta d’une note amère.

Ah. Elle était finalement embarrassée.

C’était ce que j’attendais, je l’avais poussée jusqu’à ce point pour qu’elle se sente mortifiée.

Et pourtant, alors qu’elle reposait contre moi, épuisée, ressentant exactement ce que j’avais voulu qu’elle ressente… je n’en tirais aucune satisfaction.

Plutôt le contraire, même.

Elle commença à trembler sous mes mains, et j’eus envie de me frapper moi-même. Son parfum, habituellement riche et sucré, légèrement épicé lorsqu’elle était en colère, avait à présent une note amère faisant écho au goût que j’avais dans la bouche.

Je pouvais supporter sa colère, car ce sentiment faisait d’elle une formidable partenaire de joute verbale, mais ça… je ne pouvais pas le gérer, à mon grand effarement. Au lieu d’être réjouissant, le fait de la voir comme ça – vaincue – remuait des choses en moi qui me hurlaient de les laisser tranquilles.

L’une de ses pensées errantes vint interrompre mes réflexions. Je veux juste ramper sous une couverture et tout oublier.

Je serrai les dents et ruminai mon propre malaise, comprenant – pour la première de ma vie – ce que l’on pouvait ressentir après une victoire à la Pyrrhus.

Me penchant en avant pour avoir plus de place, je déployai mes ailes. Elles apparurent dans un bruissement et je les enroulai autour de nous pour former un cocon satiné et obscur, faiblement éclairé par les flammes dansant sur les plumes.

Au moment où je la dissimulai à la vue des autres, Zoe sursauta, gigota et… s’immobilisa. À ma grande surprise, elle tendit la main pour toucher mes plumes. Je l’entendis retenir son souffle et sus qu’elle avait ressenti les picotements électrisants de mes ailes de feu.

Je sentais assurément pour ma part les picotements électrisants de son toucher à elle.

— Azazel, dit Zaquiel avec un clappement réprobateur.

Je soupirai, affichant un air faussement résigné.

— Qu’est-ce que je peux dire ? Elle adore jouer avec mes plumes, et je dois dire que ça me plaît bien.

Zoe retira brusquement sa main comme si mon aile l’avait mordue.

Je passai mes doigts dans ses cheveux, un amusement naissant éclipsant en partie le malaise qui m’habitait.

Zaquiel me fit remarquer que je gâtais trop mon familier, commentaire que j’ignorai pour parler à Zoe dans son esprit.

Prends quelques minutes pour te remettre d’aplomb.

Je sentis sa brusque inspiration plus que je ne l’entendis.

Tu ne vas pas t’effondrer ici. Ce n’est pas ton genre, ajoutai-je, poussé par un désir que je ne comprenais pas encore tout à fait.

Elle était du genre provocatrice et flamboyante, et non soumise et éteinte. Je voulais qu’elle me saute à la gorge en montrant les crocs, l’œil vif, juste avant que mes mains agrippent son visage pour l’attirer dans un baiser qui volerait les mots colériques de sa bouche et les remplacerait par des gémissements de plaisir.

Je voulais qu’elle fonde sous mon toucher, dans l’intimité de mes quartiers, avec moi pour seul témoin.

Je voulais la voir allongée sur mon lit, repue et alanguie.

Je la voulais.

Mais pour l’avoir, j’allais devoir réparer ce que je venais de briser.

Je bougeai une aile, juste assez pour voir son visage, puis relevai son menton pour qu’elle me regarde dans les yeux. Ses yeux étaient voilés de larmes non versées, et je sentis quelque chose me ronger de l’intérieur en voyant ça. Elle déglutit péniblement, la respiration saccadée.

Quand je retirerai mes ailes, dis-je dans son esprit sans rompre le contact visuel, tu te tiendras la tête haute comme la petite humaine coriace que tu es.

Mon pouce effleura sa lèvre inférieure.

Tu viens de faire en sorte que tous les démons présents dans cette salle envient mon droit exclusif de te toucher.

Elle cligna des yeux et ses joues s’empourprèrent de manière ravissante.

Alors quand tu leur feras face,poursuivis-je, ce sera en sachant qu’ils te désirent, mais qu’ils ne pourront jamais t’avoir. Montre-leur ce que ça fait de contempler l’inaccessible, ma belle.

Déambule comme si le monde t’appartenait.

Et je pensais chacun de ces fichus mots.

Elle déglutit de nouveau avec peine, ses yeux faisant des allers-retours entre les deux miens.

Qui êtes-vous ? finit-elle par demander. Et qu’avez-vous fait d’Azazel ?

L’élan de soulagement que je ressentis devant sa question ironique me fit presque tourner la tête.

Voilà. C’est mieux, dis-je.

Zaquiel me posa une question à ce moment-là, et je dus détourner mon attention de cette femme qui semblait terriblement à sa place dans mes bras afin de me concentrer sur mon invité d’honneur pour changer.

Au moins, ma discussion anodine avec Zaquiel donna à Zoe le temps dont elle avait besoin pour se reprendre. Je continuais à caresser son dos de façon langoureuse, et elle se détendait davantage à chaque passage de ma main, jusqu’à ce qu’elle pose son front sur mon épaule, son souffle réchauffant ma peau même à travers ma chemise.

Lorsque son parfum fut exempt de la note amère que j’avais décelée plus tôt, je lui demandai :

Prête ?

Elle me répondit sans hésiter d’une voix mentale posée :

Oui.

Prenant une grande inspiration, elle se redressa, et j’ouvris mes ailes pour lui laisser davantage d’espace.

Fais-leur un sourire qui les poussera à se demander ce que tu fabriquais sous mes ailes.

Comme me curer le nez sans que personne me voie ?

Je ris sous cape, cet amusement naissant étant un soulagement appréciable.

Fais-leur plutôt croire que tes doigts exploraient autre chose.

Elle me regarda avec une esquisse de sourire aux lèvres, et la voir ainsi fit vaciller mon cœur. Lorsqu’elle se tourna vers la salle avec un sourire grivois en mordant sa lèvre inférieure pour faire bonne mesure, je voulus la porter jusque dans mes quartiers sur-le-champ.

— Eh bien, voilà une vision charmante, dit Zaquiel. Je vais devoir rentrer, mais j’aimerais assurément l’emmener avec moi. Écoute, laisse-moi l’emprunter pour un temps, et j’ajouterai une cargaison supplémentaire à mon offre.

Je dus me rappeler que le fait de tordre le cou à un invité d’honneur ne serait pas bien vu.

Zoe se raidit sur mes genoux, ses doigts agrippant ma chemise.

Le fait qu’elle s’accroche à moi parce qu’elle se sentait menacée réveilla la partie la plus bestiale de ma nature.

— Seigneur Zaquiel, dis-je avec plus de diplomatie que je ne m’en serais cru capable, agrippant les cheveux de Zoe de façon possessive, je suis désolé de devoir décliner votre offre généreuse, mais je crains de ne pas avoir encore assez profité d’elle.

— Je vois ça, répondit le Déchu en regardant mon entrejambe où ma douloureuse érection était toujours visible, surtout avec le corps souple de Zoe encore pressé contre le mien. Je te comprends. Ça valait le coup d’essayer. (Il se leva avec un sourire en coin.) Si tu devais te lasser d’elle, fais-le-moi savoir.

Il pouvait bien aller au diable.

J’inclinai la tête en me levant, enjoignant Zoe à faire de même.

Marche derrière moi, dis-je dans son esprit en emboîtant le pas à Zaquiel. Et rappelle-toi que tu es un casse-croûte que personne d’autre ne goûtera, peu importe à quel point ils saliveront devant toi.

Nous nous dirigeâmes vers la porte, la fête battant son plein autour de nous. Les festivités se poursuivraient même après notre départ, mes gens étant friands de ce genre de distraction. Ils travaillaient dur, et je ne pouvais pas les blâmer d’avoir besoin de décompresser.

Un casse-croûte. Cette pensée vagabonde de Zoe venait de me heurter comme un oiseau incapable de voler correctement. Un alléchant casse-croûte.

Je faillis trébucher, un sourire s’imposant farouchement sur mes lèvres.

J’escortai Zaquiel jusqu’au hall d’entrée, où après une accolade et des au revoir, le Déchu se tourna vers Zoe avec une lueur d’intérêt dans les yeux qui me fit bondir.

— J’espère avoir le plaisir de te revoir, Zoe. De façon plus intime, peut-être.

Je résistai à l’envie d’ajouter ses ailes à ma collection.

Zoe s’inclina bas et tint sa langue.

Avec un grand soulagement, je regardai Zaquiel passer l’immense porte d’entrée et décoller pour retourner sur son propre territoire. Lorsque la porte se referma derrière lui, me permettant enfin de me concentrer pleinement sur la mission bien plus agréable visant à persuader ma femme humaine caractérielle de partager mon lit, je me tournai pour trouver Zoe en train de me regarder fixement avec une expression horrifiée.

Je m’arrêtai et fronçai les sourcils. Elle allait très bien juste une minute auparavant. Que s’était-il donc pass… ?

— Est-ce que… ? (Elle se racla la gorge.) Est-ce que ce sont des trophées ?

Elle désigna les ailes sur le mur d’une main tremblante.

Ah.

Bon sang.

— Des butins de guerre, dis-je en prenant soin de choisir mes mots et en faisant lentement un pas vers elle.

Elle tituba en arrière, comme un faon apeuré ayant aperçu un loup.

— De démons que tu as tués ?

Son souffle était trop court et son cœur battait à mille à l’heure.

— J’en ai tué certains, et laissé d’autres en vie, répondis-je franchement, ne voyant pas l’intérêt de lui mentir et me disant que j’allais devoir trouver un autre moyen de l’apaiser. Nous pouvons survivre à une amputation de nos membres. Ils repoussent. Après un moment.

Je tentai de nouveau de m’approcher d’elle, avec lenteur et prudence, conscient du fait qu’elle tremblait et de la façon dont ses muscles se contractaient alors qu’elle se préparait à détaler.

Je la poursuivrais si ça devait arriver.

Ses yeux revenaient sans cesse se poser sur les ailes et son visage était d’une pâleur mortelle. Elle était déjà à moitié partie, et mes chances de la calmer s’amenuisaient à chaque seconde qui passait.

— Zoe, m’aventurai-je d’un ton apaisant.

Elle tourna les yeux vers moi, et ce parfum sucré et enivrant qui la caractérisait se teinta subitement de la note âcre de la peur.

Elle n’avait jamais eu si peur de moi. Même quand j’étais dans son appartement, entouré d’ombres et de flammes, la menaçant de la traîner en enfer avec moi, elle n’avait pas ressenti une telle panique. La femme voluptueuse qui avait frémi de plaisir sous mes mains s’en était allée, remplacée par une créature tremblante guidée par un instinct primitif lui hurlant de déguerpir face à un prédateur en haut de la chaîne alimentaire.

Il fallait que j’arrange les choses.

— Zoe, tentai-je de nouveau.

Mais elle secoua la tête, les yeux écarquillés d’effroi.

— Je pense… j’ai besoin… longue journée… je vais retourner… dans ma suite, bredouilla-t-elle avec un petit sourire forcé. Si tu peux juste… m’indiquer la direction ? (Elle gesticula en direction des passages voûtés menant à l’intérieur de la demeure.) Ou peut-être… quelqu’un pourrait peut-être m’escorter ? Hekesha ?

Elle commença à s’éloigner pas à pas de moi, sans me quitter des yeux, comme si j’allais bondir à l’instant où elle me tournerait le dos.

Je vérifiai que mon pouvoir était bien sous contrôle et adoptai un ton calme. Je parviendrais peut-être à la distraire, à détourner son attention.

— Comment es-tu sortie de ta chambre en premier lieu ?

Ma question ne fit qu’augmenter son anxiété. Elle frémit de manière visible.

Vraiment brillant de ma part.

Elle semblait à deux doigts de détaler, ses muscles se contractant, son corps se tournant vers le passage voûté le plus proche.

Je fis encore un pas en avant, lentement, et dis d’une voix plus ferme que je ne l’aurais voulu :

— Ne fais pas ça.

Bien évidemment, elle pivota sur ses talons et se mit à courir.

Je jurai dans ma barbe et me lançai à ses trousses. Je la rattrapai en deux foulées, l’attirant fermement contre mon torse en l’entourant de mes bras.

— Arrête, dis-je d’une voix rauque à son oreille, essayant encore désespérément de l’apaiser.

En vain.

Elle se débattit comme un chat de l’enfer, me griffant les bras, donnant des coups de pied dans mes jambes, se débattant si violemment que j’avais peur qu’elle se fasse mal.

Il était temps d’employer l’artillerie lourde.

— Bon, très bien.

Je la maintins plus fermement d’un bras et posai ma main libre sur son front. « Dors », murmurai-je en projetant cet ordre dans son esprit.

Elle se relâcha dans mon étreinte, toute envie de lutter envolée alors que sa conscience se mettait en veille.

Poussant un soupir rauque, je la soulevai dans mes bras et nous sortîmes du hall d’entrée pour nous diriger vers mes quartiers.

La panique allait s’estomper pendant qu’elle dormait, et à son réveil, je pourrais lui parler.

J’avais des choses à clarifier, des intentions à déclarer.

N’avait-elle pas recherché mon attention tout du long ? Elle avait exigé que je me comporte comme le mari que j’avais faussement promis d’être. Eh bien, son souhait était sur le point de se réaliser.

Car j’avais bel et bien l’intention de consommer ce mariage.

***

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Commentaires récents

Bronze

Sympa, j'ai passé un bon moment mais je m'attendais à plus d'action lors de la 1ère partie. Je lirai la suite

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Or

Avoir son démon personnel, enfer ou paradis ? Et si un jeu d'adolescent pouvait faire basculer votre vie ?

Zoé après une séance de spiritisme se retrouve lié avec Azazel un démon de l'enfer. Une romance tumultueuse qui démarre fort par du dégoût. Pourra-t-il se transformer en une histoire d'amour ?

Les personnages sont attachants avec leur blessures, leur forces et leur faiblesses. De belles heures de lecture en perspective : je vous le recommande.

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Or

Franchement j'ai été agréablement surprise par ce petit bouquin sympathique. L'humour bien campé de Zoe m'a fait rire plusieurs fois (sachant que je suis aussi pourrie qu'elle en dialogue qui veut dire quelque chose). Un bon petit bouquin de feufille comme on aime dans un univers fantastico-fantasy. Ça se prend bien! ♥

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Argent

Sympa, un bon moment mais assez classique ... Mais j'ai bien aimé !

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Lu aussi

Bon franchement, trop de longueurs ... pas assez de consistance, dommage, l'idée était intéressante

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Or

Un bon livre pour déconnecter. On peut rire et pleurer avec des personnages très attachants. Il ne faut cependant pas chercher de profondeur supplémentaire. Les héros découvrent leur attirance tout en s'aidant mutuellement à guérir les blessures de leurs enfances difficile.

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Pas apprécié

Énorme déception.

Si on m'avait dit que je mettrais un jour, un roman de Nadine Mutas dans ma liste "je n'ai pas apprécié", je ne l'aurais pas cru et pourtant ...

Je n'ai vraiment pas apprécié ce premier tome.

Le début était prometteur et le résumé, alléchant mais plus j'avançais dans l'intrigue et plus j'étais déçue.

Non seulement Zoé, l'héroïne est détestable mais en plus, elle est idiote au possible et nymphomane sur les bords. Ce personnage n'a aucun intérêt.

Quant à Azazel, lui, il se comporte comme un vrai c** au début du roman pour changer de comportement sans qu'on comprenne pourquoi.

Moi, qui avais adoré les tomes de la saga "Amour et Magie" au point de les mettre dans ma liste de diamants, je ne reconnais pas le style de l'auteure que j'avais tant adoré.

Les deux héros se détestent au plus au point au début de l'intrigue, au point que je me suis demandée si ce n'était pas une "dark romance" pour finalement se comporter comme deux adolescents en rute par la suite.

Il n'y a aucune intrigue de fond, aucun suspense, aucun rebondissement. Du sexe, pour du sexe. Aucun intérêt.

Je ne lirai pas les autres tomes.

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Diamant

Trouvé au pif sur l'Apple Book, je suis surprise que ce livre ait si peu de lecteurs sur Booknode car c'est un coup de cœur pour moi, même si c'est une histoire simple, j'ai vraiment passé un agréable moment.

Très addictif, dès le début on est immergé dans l'histoire avec l'humaine Zoé et le démon Azazel qui se retrouvent dans une situation qu'aucun des 2 n'avaient prévus.

Un bon dosage entre action, érotisme et humour (entre une chienne à 3 tête maladroite et un chat démon coquin 🤣) mais aussi de la tristesse.

Même si ce 1er tome est surtout centré sur la rencontre entre Zoé et Azazel, on découvre des personnages secondaires et leur mythe comme Azmodéa, Lucifer, Lilith et Mammon et j'espère qu'on les découvrira un peu plus dans les prochains tomes.

Pour finir c'est une bonne surprise et je vais découvrir de ce pas l'autre série de l'auteur en attendant la suite du Pacte démoniaque.

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Argent

J’ai été très surprise par ce livre. L’histoire en elle même n’est pas incroyable.

Il n’y a pas de rebondissements ni de révélations. Mais c’est tellement bien écrit et surtout tellement drôle.

J’ai vraiment apprécié ce livre

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Or

Très bonne surprise !

J'ai adoré ce livre ..

Alors ce n'est pas un livre renversant qui nous fait passer par plusieurs émotions, il n'y a pas de retournement de situations incroyable ou difficiles.. non car tout ce passe bien mais c'est justement un livre qui fait du bien..

C'est drôle, léger, une romance très chaude, épicée avec scène de sexe très explicites .. l'histoire se met en place et continue son petit bonhomme de chemin.. la romance se met en place progressivement et s'installe définitivement .. alors c'est peut-être une romance qui s'installe trop facilement si il y a plusieurs tomes ( et vu la fin c'est probable) , on sait bien qu'une romance installée trop vite en début de série se fatigue un peu car perd de sa superbe .. donc à voir mais en tout cas sur ce premier tome c'est agréable.

Ce livre a été rafraichissant et je le recommande vraiment.

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Date de sortie

Pacte démoniaque, Tome 1 : Au diable l'amour

  • France : 2022-05-11 (Français)

Activité récente

Zarli l'ajoute dans sa biblio or
2024-03-25T23:56:47+01:00
LeaaBr l'ajoute dans sa biblio or
2024-01-03T00:21:13+01:00

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