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Focalisée sur la jeune femme, je serrai les dents lorsqu’une nouvelle décharge électrique se fit ressentir. À nouveau, quelqu’un tenta de m’attraper par les épaules, mais cette fois-ci, et au lieu de courir, je fis un bond en avant. C’était peut-être le destin, mais l’inconnue à la cape s’immobilisa et se retourna précisément à ce moment-là. Elle leva la tête, j’eus l’occasion d’apercevoir ses yeux verts, avant de brutalement lui tomber dessus. Surprise, elle bascula en arrière, et sans pouvoir me retenir, je m’écrasai sur elle.
Je m’attendais presque à ce que nous nous fassions piétiner par la foule environnante, mais contre toute attente, un cercle se forma autour de nous. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un, m’attrapa par le col de ma tunique et, couvrant le brouhaha, une voix féminine se fit entendre.
— Protégez la princesse ! Que personne ne s’approche !
Mes pieds ne touchaient plus le sol. Je battis des bras et des jambes pour tenter de me soustraire au contact de l’inconnue, ce qui eut pour seul effet de l’agacer. D’une main, elle bloqua les miennes derrière mon dos, puis, après m’avoir reposée, elle passa son autre bras sous ma gorge. Totalement coincée, je peinais à respirer normalement. Tout mon corps me hurlait de me défendre, mais j’étais trop faible.
En baissant les yeux vers l’avant-bras de l’étrangère, je me rendis compte que sa peau était recouverte de tatouages. Un réflexe primaire m’incita à bouger en réalisant qu’il s’agissait d’une Lindörienne, mais cela n’eut aucun effet. Elle était trop forte. Je m’attendais à ce qu’elle me brise la nuque d’un instant à l’autre. L’envie ne devait pas lui manquer, seulement elle fut interrompue par la fille à la cape.
— Je peux savoir ce que tu fabriques ! s’indigna-t-elle. Lâche-la tout de suite !
— Attaquer la princesse est passible de la peine de mort, répondit la Lindörienne sans émotion particulière.
— Et la princesse en question la gracie. Tu vas l’étrangler si tu continues.
Afficher en entier— Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée. Je ne vais pas vous voler votre moment.
— Je n’ai rien contre, la rassurai-je.
— Moi si. D’ailleurs, si cela ne dérange personne, je vais prendre en charge cette magnifique demoiselle esseulée.
En entendant une voix féminine d’origine inconnue, mon premier réflexe fut de me retourner. Méfiante, j’observai la Lindörienne qui était intervenue. Je n’avais pas l’impression de l’avoir déjà croisée, et surtout, sa tenue était quelque peu étrange. Loin d’arborer un uniforme, elle avait opté pour un pantalon noir associé à une veste cintrée de la même couleur et à une chemise blanche. Ses cheveux longs étaient attachés en demi-queue, ses yeux bleus me rappelaient vaguement ceux de Sierra, et ce fut seulement en entendant la voix de Leela partir dans les aigus que je compris qui était la mystérieuse étrangère.
Il fallut approximativement un quart de seconde à la princesse pour se détacher de Sierra et courir tout droit dans les bras de, à mon avis, sa femme. Cette dernière la rattrapa au vol avec un grand sourire. Il aurait été difficile de faire plus heureuse, du moins, c’était ce que je croyais avant qu’elles ne se mettent à partager un baiser qui pouvait largement concourir dans la catégorie du baiser le plus passionné de tout l’univers. Par pudeur, et les joues légèrement rouges, j’avais préféré détourner les yeux. Je les aurais même volontiers laissées seules, sauf que je ne voulais pas paraître malpolie. Je reportai mon attention sur Sierra, dans l’espoir que son attitude me serve d’exemple, mais elle semblait surtout ennuyée.
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