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" Appelons-le relique mutilée, ce petit bout de texte sacré écrit dans une langue déjà disparue sur un rouleau de soie qui, victime d'une violente crise de folie, fut déchiré en deux non par des mains, ni un poignard ou des ciseaux, mais bel et bien par les dents d'un empereur enragé.

Ma rencontre fortuite avec le professeur Tang Li, vers la mi-juillet 1978, dans une salle de réunion de l'Hôtel de Pékin, et ce qu'il m'a dévoilé à propos de ce trésor brillent encore à présent comme un petit carré de lumière dans le labyrinthe brumeux et flou que sont devenus mes souvenirs de Chine.

Pour la première fois de ma vie, j'étais rémunérée en qualité d'interprète dans une réunion consultative organisée par une production d'Hollywood autour du scénario du Dernier Empereur, qui allait devenir le film à grand spectacle que tout le monde sait, couronné de neuf ou dix oscars, et qui totalisa un chiffre pharaonique d'entrées au box-office. Avec l'accord de l'Université de Pékin où j'étais inscrite comme étudiante étrangère dans le département de littérature chinoise, munie d'un calepin acheté la veille pour l'occasion, je me rendis a l'Hôtel de Pékin, au cœur d'un après-midi d'été, où la chaleur transformait tout en vapeur, faisant de la ville une chaudière dans laquelle on bouillait à petit feu. Avec des plaintes d'agonie, les roues de ma bicyclette s'enfonçaient dans l'asphalte collant, ramolli par la chaleur, duquel des filets bleus de fumée s'élevaient en spirale. À l'entrée du grand hôtel de huit étages, le seul gratte-ciel de l'époque, régnait une excitation débordante. La porte en verre tournante était prise d'assaut par une assemblée bruyante de cinquante, cent, deux cents personnes, je n'aurais su le dire. À entendre les accents, ils étaient venus de tous les coins de la Chine. Des parents chargés de sacs à provisions, des enfants qui portaient sur le dos un étui à violon, vêtus, malgré la chaleur ambiante, d'une veste occidentale, avec une chemise blanche bien boutonnée et un nœud papillon ou une cravate, bien que certains eussent à peine six ou sept ans. Dès qu'un enfant, accompagné de son père ou de sa mère, apparaissait dans le hall, il provoquait immédiatement une émeute ; les autres se ruaient dans leur direction, se pressaient autour d'eux, les assaillaient de questions, s'impatientaient, discutaient, l'air inquiet... On eût dit une vraie foule de réfugiés angoissés se bousculant à l'entrée d'une ambassade. Je finis par comprendre qu'ils attendaient chacun une audience privée, accordée par Yehudi Menuhin, qui venait en Chine une fois l'an pour une mission tant artistique que charitable, de laquelle une légère campagne de publicité personnelle n'était pas absente : dénicher un ou deux enfants prodiges, un nouveau Mozart chinois. C'était pour les apprentis violonistes une occasion en or, la chance inespérée de partir aux États-Unis et d'y intégrer une école de musique dirigée par le maître lui-même.

L'ascenseur était en panne, et la montée jusqu'au huitième étage, où avait lieu ma réunion, me demanda un effort considérable, d'autant qu'une quantité de violonistes grouillait aussi dans l'escalier, assis ou allongés sur les marches, dans les couloirs et dans les encoignures des fenêtres. Percluse de fatigue, je pénétrai enfin dans la salle de réunion qui, par pure coïncidence, jouxtait la salle d'audience des concertistes en herbe, dont la porte était fermée."

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