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Johanna. Il n’avait pas menti, elle était magnifique. Ses longs cheveux blonds retombaient dans son dos et ses grands yeux verts étaient à se damner. J’étais complètement retourné, mais pas par sa beauté, par l’amour qui se dégageait de ce couple. Je n’avais jamais vu mon ami agir ainsi, il ne semblait pouvoir se détacher d’elle. Agenouillé devant elle, ses lèvres sur sa joue, sa tempe, ses doigts dans ses cheveux blonds… C’était comme s’il ne pouvait en avoir assez d’elle et je comprenais bien le sentiment même s’il m’était impossible de le contenter. Ils étaient magnifiques et je les enviais.
Afficher en entierMes comparses masculins me pensaient insensibles aux charmes féminins. Ils doutaient que je sois homosexuel, n’envisageaient pas l’asexualité et penchaient donc pour une incapacité à aimer. Et les femmes avaient une autre explication car il m’arrivait de me confier à elles lorsque le cœur m’en disait. Alors sans jamais prononcer son nom ou son statut, je leur racontais combien j’aimais cette petite femme aux cheveux longs, à quel point elle m’était vitale. Puis, je leur expliquais ma souffrance de ne pas être autorisé à l’aimer. Ces demoiselles savaient donc que j’étais capable d’aimer mais que mon âme appartenait déjà à une autre. Le problème, c’est que toutes pensaient que « l’autre » c’était Kelia… Ce malentendu posa quelques problèmes lorsque chacun décida de se transformer en cupidon.
Afficher en entierDepuis ce jour, je me suis promis de ne plus me forcer et de ne surtout pas entraîner une innocente femme dans ma folie. Alors il m’était impossible d’envisager une quelconque relation ou aventure avec Kelia, rien d’autre que de l’amitié et peut-être un flirt léger. Elle méritait mieux, n’importe quelle femme méritait mieux que le déchet que j’étais devenu.
Afficher en entier- Si je te dis shopping je risque de perdre ton amitié ?
- Mais tu gagneras la mienne, répondit Kelia.
- Ca ira, mec, ça sera en échange de notre première nuit qui n’a finalement pas eu lieu à cause de moi.
Il me fit un clin d’œil et je me mis à rire face aux yeux écarquillés de la jolie brune présente.
- C’est une longue histoire mais non, nous ne sommes pas gays, lui dis-je en souriant.
- C’est rassurant.
Devais-je en déduire qu’elle avait des vues sur moi ? Bien sûr qu’elle en avait et je l’avais constaté dès les premières minutes. Est-ce que je la trouvais attirante ? Totalement. Objectivement, elle était divine. Mais elle n’était pas Sarah. Et alors que cela aurait dû m’inciter à aller vers elle, cela m’empêchait de visualiser un avenir pour nous deux. J’avais déjà essayé d’oublier mes sentiments en me plongeant dans une relation vide d’émotions, cela n’avait pas marché.
Afficher en entier[...] J’eus envie de pleurer mais n’en fis rien. Je savais ne mériter que souffrance pour avoir osé aimer ma sœur, pour avoir espéré cueillir la plus belle fleur du jardin sans tenir compte du fait qu’elle en perdrait tous ses pétales et ne pourrait alors plus s’en servir pour cacher la honte que j’aurais fait tomber sur elle. J’étais cruel d’avoir juste imaginé qu’elle pourrait m’aimer aussi, ne serait-ce qu’un instant, et si le ciel ne me punissait pas, je devais le faire.
Afficher en entierQuimper, 2005
« D’aussi loin que je me souvienne, Sarah et moi nous sommes toujours bien entendus. Enfant, j’avais été déçu d’apprendre que le petit frère que j’attendais allait finalement porter des robes. Mais c’était une pensée un peu sexiste de ma part, au fond il y a bien des hommes qui portent des kilts, ce qui est en soi assez proche d’une jupe. Qu’importe, j’avais deux ans, à cet âge-là on a encore le droit d’être idiot, n’est-ce pas ? Et puis, passé ma première déception et mes pensées absurdes, je fus ravi de rencontrer ma petite sœur. En toute honnêteté, c’était le plus adorable de tous les bébés. J’en ai été fou dès le premier regard et du haut de mes deux ans, je contemplais avec amour cette petite chose que je comptais protéger au péril de ma vie. Je me prenais déjà pour un chevalier et Sarah était mon adorable princesse.
Afficher en entier« Pourtant en tant qu’adultes, ne devrions-nous pas être autorisés à faire nos propres choix, même s’ils déplaisent ? »
Afficher en entier« J’étais indifférent face au temps qui passait parce que j’étais mort de l’intérieur et que je n’attendais plus rien du futur. »
Afficher en entier« l’amour n’était pas forcément un don ou une joie. »
Afficher en entier« Est-ce que je croyais qu’on puisse aimer comme un fou, à en mourir, une seule personne jusqu’à la fin de notre vie ? Oui, j’en étais même convaincu. Est-ce que cela résultait forcément sur du bonheur et une vie heureuse ? Non, en aucun cas »
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