Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 546
Membres
1 012 755

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

On dirait que dans la Marine, on les recrute selon le format de leur squelette, ou bien un certain type d’exercices physiques, ou bien un certain régime alimentaire, a fini par sculpter leur corps de cette même taille longiligne et curieusement aviaire, oui c’est ça, ils ressemblent, c’est exactement ça, à des oies, à des dindons ou à des canes, et les enfants par dizaines, car on fait beaucoup d’enfants dans la Marine, font autant de petits canetons.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

D'un côté je voulais faire un roman familial à la française, de l'autre je voulais faire un roman à l'anglaise, et cela d'autant plus que tout se passe en Bretagne, et pire qu'en Bretagne, dans le finistère nord, c'est à dire dans la partie la plus hostile, la plus sauvage et la plus rocheuse de Bretagne,alors c'était d'autant plus normal de donner à tout cela un côté, disons, irlandais, un côté cornouailles, avec des oiseaux noirs et des pierres fatiguées.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Ce jour-là, je m'en souviens, la tête plongée dans l'assiette en porcelaine je me suis seulement dit: ne lève pas les yeux sur elle, si tu lèves les yeux une seule fois c'est foutu, si tu la regardes maintenant, toi aussi tu seras un satellite pour toute ta vie. Et replié au fond du gouffre en moi, j'ai juste entendu, comme une fusée qui traversait la pièce, j'ai entendu la voix de ma grand-mère à côté de moi qui ajoutait: tu parles de nous en bien, j'espère.

Ensuite il y a eu du silence encore et des paroles normales. Il y a eu mon frère qui ne savait pas où se mettre puis des conversations déviées et du silence toujours. Il y a eu la pluie à Brest et les prix des loyers. Il y a eu les cuillères cognées contre la porcelaine. Mais sur la table au-dessus de nous, outre la mer dehors et les vieux meubles qui pliaient sous nos regards, il y avait cette expression devenue presque sale, comme un nuage de pluie qui se serait maintenu: des choses sur nous. Et dans le tourbillon noir des tasses en porcelaine, on aurait dit que chacun, à la surface mouvante de son café, que chacun désormais lisait des choses sur lui.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Il avait bien fallu que je rende certains évènements plus attrayants, disons, plus dramatiques qu'en réalité, et c'est pour ça que dans mon roman familial [...] il avait d'abord fallu que ma grand-mère soit morte.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Or ce n'était pas du tout brumeux sur la côte ce matin-là quand la mer s'est présentée à nous, quand la route avait semblé un instant se jeter dans l'eau bleue, parce que la brume entre-temps s'était levée comme souvent si vite dans cette région.

La brume à cet instant, ce n'était plus que les Gitanes sans filtre que mon père allumait l'une sur l'autre au milieu de quelques phrases absentes, très absentes même, puisque je crois qu'on ne s'est pas parlé du trajet, comme rendus plus silencieux encore par la mer endormie (...).

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

C'est même en tant qu'ami qu'il a évoqué le Languedoc-Roussillon comme la région idéale pour l'exil et comme l'une des plus belles régions de France. Mais quelqu'un qui vous dit que le Languedoc-Roussillon est une des régions les plus belles de France, moi je n'appelle pas ça un ami.

Ma mère non plus ne l'appelle plus depuis longtemps son ami, comme longtemps elle le fit, comme longtemps elle employa l'expression "monsieur le procureur de la République", dès que l'occasion se présentait, dès qu'elle provoquait l'occasion pour le dire.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Cent-soixante-mètres carrés avec vue sur la rade, répétait-elle comme si c’était un seul mot, une seule expression qu’elle avait prononcée des milliers de fois, laissant glisser dessous toutes les images qui allaient avec, c’est-à-dire la mer bleue de la rade, les lunatiques teintes de l’eau, les silencieuses marées d’août, les reflets de la roche et les heures grises de l’hiver.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Alors je ne sais plus aujourd’hui quel jour plus qu’un autre a voulu que les choses changent, mais je sais que désormais dans ma tête tout se mélange comme un très long présent qui porte à force égale les années et les heures, que l’idée de Paris et le vent dans les rues, que le rire de Kermeur et les marées furieuses, tout se tient là, sous mon crâne, comme les parois d’une bibliothèque qu’on aurait renversée.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Il faut dire, il y eut une concomitance troublante entre les ennuis de mon père et la fortune de ma grand-mère, disons, entre les dix-huit millions positifs de ma grand-mère et les quatorze millions négatifs de mon père. On aurait dit comme des vases communicants. Là-dessus je n’ai jamais réussi à débrouiller l’écheveau, tout ça est resté très flou et très indistinct mais je suis sûr qu’il y a des relations inconscientes, bien sûr inconscientes, entre le devenir pauvre de mes parents et le devenir riche de la grand-mère.

Afficher en entier
Extrait ajouté par x-Key 2010-12-23T23:13:14+01:00

Il paraît, après la guerre, tandis que Brest était en ruines, qu'un architecte audacieux proposa, tant qu'à reconstruire, que tous les habitants puissent voir la mer : on aurait construit la ville en hémicycle, augmenté la hauteur des immeubles, avancé la ville au rebord de ses plages. En quelque sorte on aurait tout réinventé. On aurait tout réinventé, oui, s'il n'y avait pas eu quelques riches grincheux voulant récupérer leur bien, ou non pas leur bien puisque la ville était de cendres, mais l'emplacement de leur bien. Alors à Brest, comme à Lorient, comme à Saint-Nazaire, on n'a rien réinventé du tout, seulement empilé des pierres sur des ruines enfouies.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode