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Son choix s’était arrêté sur un hôtel situé derrière la rue de Rivoli – « propre, accueillant et romantique » – et elle avait réservé une « chambre double de luxe » pour trois nuits. Elle les voyait déjà, Pete et elle, enlacés dans un lit confortable, le regard perdu par une fenêtre donnant sur la tour Eiffel, les mains jointes devant des croissants et un café à la terrasse d’un bar. La plupart de ses rêveries lui étaient inspirées par les photos qu’elle avait vues, car elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’on était supposé faire au cours d’un week-end à Paris, hormis les trucs évidents.
Afficher en entierIl a parcouru le monde avec son sac à dos et garde toujours son passeport en poche, « juste au cas où ». Quand des voyous ont braqué un pistolet sur sa tempe au Laos, il a affirmé qu’il était resté relax. « À quoi bon se stresser ? Soit ils me tuaient, soit pas. Je ne pouvais rien y faire, de toute façon. Au bout du compte, j’ai fini par aller prendre une bière avec ces types. »
Afficher en entierLa tête lui tourne. Elle est à Paris, dans des vêtements parisiens, et elle se prépare à sortir avec un Français qu’elle a rencontré dans une galerie d’art…
Elle est devenue folle.
C’est la chose la plus dingue qu’elle ait faite de sa vie.
Encore plus stupide que d’offrir un billet pour Paris à un homme qui lui avait quand même dit un jour qu’il ne savait pas si son visage lui évoquait plus un cheval ou un pain aux raisins
Afficher en entierDepuis des mois, Fabien est comme coincé dans un sillon infernal, incapable de penser à autre chose qu'à Sandrine.
Chaque bar où il va lui rappelle un moment passé avec elle. Chaque chanson qu'il entend le ramène à elle, à la forme de sa lèvre supérieure, à l'odeur de sa peau. Il a l'impression de vivre avec un fantôme.
Afficher en entier— Voilà, maintenant tu peux dire que tu as vu les plus beaux endroits de Paris, le tout en… vingt-deux minutes !
Elle tourne vers lui des yeux brillants.
— Alors ça, c’était le truc le plus incroyable et le plus extra que j’aie jamais fait de toute ma vie.
Afficher en entierLeur baiser dure assez pour que Nell cesse de se soucier de qui la regarde. Assez pour qu’elle oublie comment on respire, pour se perdre dans cette fusion, pour sentir se dissoudre les limites de son corps, et que les sons de Paris et la peau de Fabien et le ciel et les odeurs de l’air deviennent une partie d’elle-même.
Afficher en entierEt alors qu'elle marche dans une ville peuplée d'étrangers, les narines remplies des odeurs de nourriture cuisinée dans la rue, les oreilles pleines d'une langue peu familière, une sensation inattendue la submerge: elle a l'impression d'appartenir au monde, d'exister. Elle se sent vivante.
Afficher en entierJe suis à toi depuis que tu m'as dessinée et que je me suis rendu compte que personne, jamais, ne me regarderait comme tu le fais, toi. Comme si tu ne voyais que le meilleur de moi. Comme si j'étais plus belle que je ne le suis.
Afficher en entierL'espace d'un instant, Nell songe qu'elle voudrait mettre cette soirée en bouteille. Cette sensation de plénitude qu'elle ressent.
Afficher en entierTout à coup, il entend sonner son portable à l’intérieur. Zut ! Il se maudit d’avoir oublié de le fourrer dans sa poche avant de sortir sur le toit. Il pose sa tasse en équilibre sur la pile de feuilles pour les empêcher de s’envoler, puis il pivote pour franchir à nouveau la fenêtre.
Après, il est incapable de se souvenir du déroulement de la catastrophe. Son pied droit glisse sur le bureau sur lequel il prend appui pour rentrer, et son pied gauche est projeté en arrière alors qu’il essaie d’éviter la chute. Il heurte la tasse qui retenait la liasse de papiers sur le rebord. Il se retourne juste à temps pour entendre le mug se fracasser sur les pavés en contrebas et voir les trois cent trente-deux pages, si soigneusement éditées, s’envoler dans le ciel qui commence à s’assombrir.
Il regarde les feuilles se disperser dans le vent et, telles des colombes, flotter au-dessus des rues de Paris.
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