Paris paria

Résumé

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Les paumés de Crifo sont à Paris, par hasard ou pour tenter leur chance, leur rédemption, leur intégration sociale. Ils sont sur la faille, cette frontière ténue qui les maintient entre le dedans et le dehors de leur résistance et aussi, dans l’entre-deux d’un logement, d’un travail, de la vie.

Il y a Jojo, l’ex-taulard, fraîchement débarqué pour occuper une simili place d’homme à tout faire dans un hôtel miteux patronné par une Thérèse dont l’activité semble bien loin de considérations hôtelières. Il y a les filles perdues comme Irina l’exilée, Angèle la disgracieuse, Mona la révoltée. Il y a l’homme en noir, le vautour, celui qui réserve un destin funeste à quelques-unes de ces égarées. Ils ne sont pas si nombreux les héros déchus de Thierry Crifo, mais ils portent une dimension universelle.

«Et pendant ce temps-là, le monde continuait de tourner, mine de rien, comme toujours tranquille pépère, rouage terrible, efficace, fatal». Pour écrire ce monde, d’une brutalité sans appel, Thierry Crifo use de longues phrases rythmées sur un tempo syncopé. Il croque ainsi des trajectoires, réalise des portraits d’un réalisme scrupuleux et minutieux. Bien des personnages restent sur le carreau de cette fiction. Disparitions fulgurantes et inéluctables, sans cris sans heurts, sans regrets non plus. «C’est très court, le temps qui bascule, une vie qui s’arrête.» Paris Parias suspend les instants, donne à les goûter dans les plus infimes détails, jusqu’à savoir offrir un linceul à ses vies qui s’abîment, trop vite, trop mal.