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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T23:52:03+02:00

« Saute, tu verras la maison de ton maître, la maison des montagnes, comme tu ne l’as jamais vue, comme la voient les dieux. Tu verras, pendant ton vol, la jungle s’assagir progressivement et s’ordonner en sillons lustrés des plantations de thé. Saute et tu reconnaîtras la route à lacets quand tu traverseras les couches de brume de moins en moins fraîches et denses, quand tu longeras des cascades qui claqueront leur écume sur ton front. Tu verras la Falcon blanche qui monte vers la maison avec les enfants, en vacances. Tu salueras les bouddhas émergeant de la forêt. Tu verras la grande allée, la bâtisse grise et son reflet tremblant dans la pièce d’eau creusée pour les Anglais, le golf, les écuries, le manège et la carrière. Tu auras peut-être le temps d’apercevoir les vieux éléphants à la retraite et les chevaux de ton maître. Leurs têtes fines, leurs jambes sèches, et leurs oreilles recourbées se rejoignant au-dessus du front, en prière pour ta mort certaine. Des chevaux issus d’une race immémoriale de chevaux de guerre. La guerre, hein, chose éternelle. Tu croiseras peut-être le regard de ton double, sur la surface d’eau lisse couleur de cuivre sanglant, semée de lotus. Tu feras attention à ne pas percuter les cueilleuses de thé aux saris multicolores. Ensuite, eh bien, tu ne verras plus rien, tu te fracasseras en mille millions de fragments, tu ne seras plus qu’un petit tas de chair inextricablement mêlé à la terre des montagnes. Saute, ou je te fais griller la cervelle. Saute, puisque tu es déjà mort, chien d’esclave. »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T23:51:41+02:00

Petit livret descriptif en couleur joint. L’idée : on affrète un avion ; une fois à cinq mille pieds, on balance les types en justaucorps siglés Hermiona dans le vide. Pour occuper le temps pendant la chute, ils font des figures artistiques, bras en couronne et entrechats, fonçant vers le sol à deux cents kilomètres-heure. S’ils y pensent, ils ouvrent leurs parachutes à temps. Ils atterrissent comme des crapauds et se bousillent les genoux en rigolant. Tout le monde applaudit.

Le porteur du projet ne s’est pas foulé : c’est un e-mail type envoyé en masse avec l’espoir qu’une des entreprises sollicitées morde à l’hameçon. Suit une salade de clichés génériques sur les valeurs associées à ce genre d’événement : goût du dépassement, maîtrise de soi, indifférence aux articulations, etc., sur lesquelles l’image de l’entreprise qui va raquer peut utilement capitaliser.

Le diaporama tourne sur le PC en automatique. Ils dansent dans le vide en riant, en se tenant par la main, en crevant les nuages, fous et inconscients. Ils se sont jetés volontairement de l’avion pour rejoindre en héros inutiles leurs familles et leurs amis agglutinés en bas. Moutons minuscules accrochés à la terre, ils tournent la tête vers l’écran qui diffuse en temps réel l’interminable et si courte chute…

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T23:51:34+02:00

Il est entendu que notre maître à tous, le big boss, l’empereur invisible, attache une importance significative et personnelle au mécénat : qu’il scrute mon travail en temps réel depuis l’Olympe et attend des résultats. Je ne dois donc pas désespérer. Crillon, « comme l’hôtel », est accaparé par des missions dont l’enjeu me dépasse et pousse de longs soupirs de lamentation en scrutant Boursorama et des sites de mini miss asiatiques. L’autre soir, j’ai ouvert un des parapheurs déposés sur le bureau de sa secrétaire, un TTU rouge (très très urgent). Vide, bien sûr. L’urgence est une matière en soi. Incontestable. David, quant à lui, est structurellement indisponible pour tout projet au TRI inférieur à quinze pour cent.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T23:51:26+02:00

La quarantaine grisonnante, un corps compact, sculpté par la chasse à l’ours – ou à l’homme – et les machines de sport du KGB. A gagné tous ses combats : hommes, ours, machines. Un costume Savile Row témoigne de quel côté de la Perestroïka il s’est trouvé. Elaine me dit qu’il dirige une filiale d’une compagnie d’énergie ukrainienne. Il s’exprime en anglais, avec une diction Oxbridge irréprochable, ce qui donne l’impression bizarre que sa voix et ses manières appartiennent à quelqu’un d’autre, comme si un échange de corps avait eu lieu. Ses yeux bridés gris-vert sont fixés sur moi depuis l’instant où il est entré.

Mink lui adresse quelques mots en russe, auxquels il répond avec un sourire froid et un baisemain. Élisabeth et Junior rivalisent de sourires et de courbettes. Hervé se tient prudemment à l’écart, jetant de temps à autre un regard sournois et désespéré à Bessie. Il boit et prend frénétiquement des notes sur un petit carnet noir.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T23:51:16+02:00

« Vous savez où est Khan ? demande la femme blonde à Seti.

— Au téléphone, dans le parc. Il a dit de commencer sans lui. »

La femme arrivée hier soir est française, elle dirige une boutique de conseil en transactions financières. Elle pourrait sortir d’une grande école française d’administration et s’être fait les dents sur les parapheurs de cabinets ministériels. Poignée de main franche.

« Élisabeth.

— Shula.

— On s’est croisées, je crois ?

— Possible. » (Ne jamais confirmer, ne jamais démentir.)

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T23:49:44+02:00

Je ne pourrai rien avaler ce matin. Autant passer à la suite. Déplier méthodiquement la routine. Ouvrir la fenêtre, regarder les trains bondir sur les voies de la gare du Nord, vers des banlieues où personne ne veut habiter. Chez moi, il n’y a presque rien, cent mètres carrés en une seule pièce, une petite chambre et une salle de bains. J’aime bien dire que c’est par goût du minimalisme. Mais ça n’est pas tout à fait vrai.

La fille a dû utiliser la salle de bains. Elle a fouillé dans mes brosses, les cosmétiques sont légèrement dérangés et elle a emprunté un soutien-gorge et un slip parmi des dessous qui séchaient là. Les siens gisent dans la poubelle. Mon chien Malko attend près de son assiette, avec le détachement qu’il affiche en toute circonstance. Je remplis la gamelle.

Sous la douche. Vingt minutes à presque cinquante-deux degrés pour défaire les nœuds et dissoudre les crasses. Ensuite, faire vite. Je ne tiens pas à rester dans la salle de bains, l’odeur étrangère ne s’est pas dissipée malgré la vapeur. Normalement, je ne ramène pas de fille chez moi. Normalement. Jamais.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T22:43:25+02:00

Tout est normal. Les voies ferrées rugissent, le parquet vibre, la clarté percole au travers du volet métallique. Je me retourne sur l’oreiller et l’odeur me rentre dans la gorge jusqu’à l’estomac. Il y avait quelqu’un dans mon lit. La piste est encore chaude. Les quelques cheveux qui traînent sur l’oreiller de gauche sont longs, très noirs. Ça pourrait être les miens. Mais non.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T22:43:14+02:00

Shula

7 heures. Tout est normal. Réveil au marteau-piqueur d’en face, klaxons hurlants, modulations mutantes des sirènes d’alarme et chevauchée des trains de banlieue.

Chaque matin, l’exercice consiste à se réveiller les pieds crispés au bord de l’arrêt cardiaque. Hésiter entre mourir, tant que c’est encore possible, et se réveiller. Se laisser tomber dans le tout petit abîme entre deux ratés du myocarde. Chaque matin, c’est trop tard. La conscience fauche tout. La respiration est régulière, les pieds sont sur la rive, l’organe central bat fermement. Il y a, il y a toujours eu un bruit de rafale automatique, de marteau-piqueur au bout de mon sommeil. Tous les matins, je suis vivante.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T22:43:04+02:00

Jamais je n’aurais imaginé que le type était sérieux. Le chasseur de têtes… Il m’avait pourtant rappelé trois fois (comment avait-il obtenu mes coordonnées, mystère) : « Chargé de mission projets culturels et développement au sein d’une grande entreprise. Le poste est placé sous l’autorité directe du directeur général... Le candidat justifiera d’une expérience de plusieurs années dans des domaines en relation avec le monde culturel... Bonnes capacités relationnelles, etc. » C’était tout moi. Ou ça pouvait l’être. Et puis, je venais de me faire virer.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-02T22:42:55+02:00

Personne n’est assis dans ce lieu où tout le monde passe, sauf le responsable du poste de contrôle, mais il est impossible de deviner la nature de son siège, dissimulé derrière le guichet de béton circulaire ; Arturo choisit donc de demeurer debout près d’une colonne qui ne soutient rien, se concentrant pour percevoir le brouhaha qu’il imagine dans les étages supérieurs : claquements de talons amortis par la moquette, sonneries de téléphone, crachotements d’imprimantes, tournoiement incessant des voix dans les open spaces. Mais en fait, il n’entend rien de tout cela ; un architecte a vendu son âme pour, une fois pour toutes, éliminer le bruit de la vie, du travail, de la conversation. Un écrasant volume d’air immobile, à une température parfaite, juste suffisamment fraîche pour glacer la légère sueur d’angoisse qui perle sur sa nuque.

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