Pas la fin du monde

chronique du 24/04/23

🏙️J’ai été directement plongé le 21 septembre 2001, lors de l’explosion d’AFZ, une époque que je n’ai pas connue, mais qui m’a été intéressante d’en apprendre plus et de me renseigner dessus. J’ai découvert la plume de l’autrice par ce bouquin et je dois dire qu’elle a une plume vraiment agréable à lire même si je dois dire qu’il y a beaucoup, mais beaucoup de description qui m’ont un peu perdu à des moments. On a plusieurs points de vue, mais il n'y en a pas réellement un qui m’a plus interpellé que les autres, ce qui ne m'a pas empêché de les apprécier. Je tiens tout de même à souligner qu’ils ont chacun réussi à me faire transmettre leurs émotions et je les ai tous trouvés très touchants. Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de roman et ça a été plutôt une bonne surprise. Et le fait de suivre une famille a fait que j’étais plus dans l’émotion et dans la douleur.

Douloureuse est le premier mot qui pourrait qualifier ma lecture. Il n’est jamais bon de déterrer les souvenirs, et Rachel Corenblit les a touchés avec élégance et honnêteté.

Si le 21 septembre 2001 ne vous dit rien. Alors tant mieux, j’ai envie de clamé ! Mais pour moi ce jour est gravé à jamais et représente le chaos car tout simplement j’y étais.

Il faut être un peu masochiste pour se lancer dans ce genre de lecture surtout quand cela te touche personnellement mais voilà je tenais à le lire jusqu’au point final.

Léon et Frida sont frère et sœur et se reprochent mutuellement tout un tas de non-dits. Si la rancœur est bien présente tout au long de cette journée, cette catastrophe va permettre de mettre les mots sur les maux. Au cœur de ce chaos, de la folie, de l’incompréhension, de la douleur, leurs âmes se libèrent, s’écoutent, se déchainent, crient et trouvent ce terrain d’entente où, enfin, l’apaisement serait au bout du chemin.

Une quête essentielle qui reconnectera cette famille en déroute.

La plume de Rachel Corenblit est généreuse, franche et surtout émouvante. Une immersion totalement réussie qui nous pousse à réfléchir sur les liens familiaux. C’est au cœur de ces moments-là que la franchise éclate et panse les plus vieilles blessures.

Une lecture intensément douloureuse et magnifique.

Dans ce roman choral, on replonge dans la catastrophe qui a touché la France le 21 septembre 2001, l'explosion d'AZF. A travers les différents membres d'une famille complètement délitée on revit cette journée qui a marqué la région toulousaine. Cet évènement, je l'ai vécu sans le vivre : âgée de seulement 3 ans, je ne connais de cette période que ce que l'on a pu m'en dire : les murs qui tremblent, les vitres qui explosent, les voitures qui sonnent, les parents récupérant en hâte leurs enfants par-dessus les portails des écoles… Pourtant, ce roman m'a remuée.

Peut-être parce que me retrouvais dans des lieux que j'arpente régulièrement ; parce que la plume, très descriptive, m'a envoyé plus de 20 ans en arrière ou parce qu'elle m'a permise de me mettre à la place de ces jeunes qui ont cru que le ciel leur tombaient sur la tête ou de ces moins jeunes qui ont revécu le cauchemar de la précédente grande guerre en quelques heures.

Je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages que l'on rencontre mais je les ai trouvé touchant, chacun à leur manière. Ma préférence va à Aida et étrangement à François, dont les histoires personnelles m'ont marquée.

Bref, c'est une lecture qui m'a sortie de ma zone de confort, que j'ai trouvé très rude par moment, mais qui m'a plu par sa mise en parallèle entre l'évolution de la conscience de l'explosion et celle des liens de cette famille qui se reconstruit en pleine tempête.