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- Seigneur, Brenann, comment faites-vous pour vous foutre dans des trucs pareils ?
- Je fais simplement mon travail, Ryan.
Sa remarque m'a agacée. Tout ce qui tournait autour de Ryan m'agaçait ces derniers temps.
- Mais vous étiez ici en vacances.
Oui. Sur l'île Murtry. Avec ma fille.
- C'est sûrement lié à la richesse de ma vie fantastique, ai-je dit d'un ton sec. Je rêve de cadavres et pouf ! les voilà. C'est ma raison de vivre.
Afficher en entierÀ six heures du matin, ce 10 mars, le thermomètre sur ma terrasse indiquait moins dix-sept. J'avais enfilé tout ce qui était humainement possible. Collant et combinaison à manches longues, un jean, deux pulls, des bottes de randonnée et, sous les chaussettes en laine, des chaussons thermostatiques, conçus pour garder brûlants, même sur Pluton, les pieds des astronautes. Soit l'équipement de combat de la veille. J'aurais sans doute tout juste chaud.
Afficher en entierJe voulais être ailleurs. Être quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui n’aurait pas passé des années dans cette odeur de mort, dans ces images de dégradation ultime. Quelqu’un qui ne travaillerait pas jour après jour à rassembler les restes de carnages dus à des proxénètes machos, à des conjoints pris de folie, des cocaïnomanes déchaînés, des psychopathes. J’étais venue sur cette île pour échapper à la brutalité de ma vie professionnelle. Mais, même ici, la mort me retrouvait. J’étais anéantie. Un autre jour, une autre mort. Le trépassé du jour. Seigneur, devrais-je affronter cela encore longtemps ?
Afficher en entierUn pélican planait au-dessus de l’eau. Repliant ses ailes, il a plongé tête la première dans un creux de vague, pour réapparaître avec un poisson dans le bec, dont les écailles luisantes ont renvoyé le reflet métallique du soleil de l’après-midi. Puis le pélican a changé d’idée et le poisson est retombé, comme un missile argenté, dans la mer
Afficher en entierDeux singes se pourchassaient sur le toit de la véranda. J’ai ouvert la porte moustiquaire le plus discrètement possible et me suis avancée sur les marches. Le groupe O avait envahi le campement et s’était installé sur les branches surplombant le centre de recherche. Les deux qui m’avaient réveillée sautaient maintenant sur la roulotte, pour se placer à chaque extrémité du toit.
— C’est lui.
Je n’avais pas entendu Sam arriver derrière moi.
— Regarde.
Il m’a tendu une paire de jumelles.
— J’arrive à déchiffrer les tatouages, ai-je dit en examinant la poitrine des deux singes. J-7 et GN-9. J-7 a un collier émetteur.
J’ai repassé les jumelles à Sam, qui a regardé à son tour.
— Mais quelle merde il a encore ramassée ? Ne me dis pas que le petit salopard se balade toujours avec la montre de Larry.
Il m’a repassé les jumelles.
— Ça brille. On dirait de l’or quand le soleil tape dessus.
Soudain, GN-9 a plongé en avant et a menacé J-7, la gueule grande ouverte. Qui a poussé un cri strident, a bondi de branche en branche pour disparaître derrière la roulotte. Son trésor avait glissé sur la pente du toit, jusque dans la gouttière.
— Allons voir.
Sam est allé chercher une échelle et l’a dressée contre la roulotte après avoir brossé les toiles d’araignées, il a testé la résistance du premier barreau, avant de monter.
— Mais, nom de Dieu, qu’est-ce que c’est que ce truc ?
— Quoi ?
— L’enfant de salaud.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
Il avait quelque chose dans la main qu’il tournait et retournait.
— Je veux bien être damné.
— Qu’est-ce que c’est ?
J’essayais bien de voir ce que le singe avait laissé tomber, mais Sam formait écran de son corps. Il restait immobile en haut de son échelle, tête basse.
— Sam ?
Sans dire un mot, il est descendu et m’a tendu l’objet. J’ai tout de suite su ce que c’était et ce que cela signifiait. D’un seul coup, j’ai senti la lumière du soleil s’évanouir.
Afficher en entierMercredi matin, j’étais à peine arrivée au bureau que le téléphone sonnait. J’ai été toute surprise d’entendre la voix de Ryan.
— Je ne veux pas de bulletin météo, a-t-il dit en guise de salutations.
— Un minimum de seize et j’ai mis de l’écran total.
— Au fond, vous êtes perverse, Brennan.
J’ai laissé dire.
— Il faut que je vous parle de Saint-Jovite.
— Allez-y.
Afficher en entierDans les annonces, on trouvait des bonnets en fourrure, des articles de papeterie anglaise, des peaux de mouton brutes. Le docteur Taylor vendait un baume pour le foie, le docteur Berlin des pilules pour la vésicule biliaire. John Bower Lewis était, selon ses propres dires, un avocat et un attorney de qualité. Pierre Grégoire serait heureux de s’occuper de votre coiffure. La publicité se trouvait ainsi libellée :
Coiffeur spécialisé dans une clientèle de choix, pour hommes et femmes. Même les cheveux rêches deviendront doux et soyeux. L’excellence de ses produits vous donnera de ravissantes boucles et les cheveux abîmés seront soignés. Prix raisonnables. Sur rendez-vous.
Ensuite, les nouvelles.
Afficher en entierDix minutes plus tard, j’ouvrais la porte de l’appartement. J’ai montré la chambre d’ami à Harry, puis je suis retournée à la cuisine pour vérifier l’état des réserves en termes de nourriture. Ayant prévu d’aller au marché d’Atwater samedi ou dimanche, je n’avais plus grand-chose. Quand Harry est venue me rejoindre, j’étais en train de farfouiller dans le petit placard qui me tient lieu de garde-manger.
— Ce soir je t’invite, Tempe.
— Vraiment ?
— À vrai dire, le V.I.P., Vie intérieure et Puissance, t’invite. Je te l’ai dit ! Ils règlent tous mes frais. Disons, au moins vingt dollars US pour ce soir. La Diners Club de Howie se chargera du reste.
Afficher en entierLe squelette d’Élisabeth me troublait. Ce que j’avais trouvé semblait totalement invraisemblable, et La Manche l’avait remarqué comme moi. J’avais hâte de tirer cela au clair, mais le lendemain matin m’attendaient au labo d’histologie une série de petits os déposés à côté de l’évier, qui réclamèrent mon attention.
Afficher en entierPourquoi quelqu’un lui avait-il tiré une balle dans la tête, pour la laisser ensuite brûler dans une maison des Laurentides ?
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