Passé composé
Auteur
- Anne Sinclair (Écrivain)
Classement en biblio - 11 lecteurs
extrait
Ces livres m’ont donné de grandes joies d’écriture ; mais ma reconstruction fut avant tout personnelle. Il fallait déjà recoller ce qui pouvait l’être. J’ai craint d’avoir du mal à retrouver, avec mes beaux-enfants, une relation aussi proche et tendre qu’elle le fut pendant vingt ans. Comment leur dire que continuer à les voir me faisait penser à cette vie d’hier dont je voulais tourner la page ? Comment leur dire le poids des non-dits ? Comment leur signifier à eux qui aiment leur père que les entendre en parler m’était pénible ? Comment leur taire que je découvrais plus d’itinéraires tortueux qu’ils n’en connaissaient eux-mêmes– ce que je fis néanmoins ? J’ai pris sur moi car je les aime. Ils ont pris sur eux, car je les renvoyais aussi à la période familiale heureuse qu’ils avaient vécue. Et sans doute, je l’espère, m’aiment-ils aussi.
Le divorce clarifia la séparation. Mon ex-mari refit sa vie assez vite, et c’est tant mieux. J’avais craint qu’il ne se marginalise, entre une vie publique ravagée et une vie personnelle piétinée.
J’ai même eu peur, pour lui, de secousses en chaîne. Comment, là aussi, ai-je pu ignorer que, malgré ces ébranlements qui avaient ravagé sa carrière, sa vie personnelle et son image, cet homme saurait fermer la porte et en ouvrir aisément et prestement d’autres ?
Mais l’essentiel de ma renaissance fut sentimental. Pierre Nora m’a sauvé la vie. Nous nous connaissions depuis toujours, nous nous étions perdus de vue depuis plus de vingt ans, chacun construisant sa deuxième vie. La mienne s’était désagrégée en vol, Pierre venait de traverser son lot d’épreuves avec la mort de sa compagne de trente-cinq ans. Ce fut un miracle que chez deux grands blessés de soixante-quatre et quatre-vingts ans se trouve assez de force et de désir pour tisser, avec une allégresse juvénile, une existence nouvelle.
Afficher en entierCommentaires récents
C'était presque un rite religieux de regarder le dimanche, en fin d'après-midi l'émission 7sur7.
Anne Sinclair a l'art de raconter. Découvrir ses livres est toujours un moment de lecture passionnant.
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Je n'ai pas du tout apprécié, j'ai même sauté des paragraphes tellement les sujets étaient longs et j'ai trouvais qu'il y avait trop de détails son parcours professionnel.
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Un témoignage intéressant!
Je me suis lancé dans ce récit en "pointillés". Quelques pages entre deux livres afin de me dégager de l'un et avant de me jeter dans un autre avec peut-être, en arrière plan, une petite dose de voyeurisme, non avouée.
Force est de constater que j'y ai pris goût.
Le style est très agréable et je découvre une personnalité que je ne soupçonnais pas.
Bien évidemment l'objectivité n'existe pas lorsque l'on parle de soi mais tout de même je salue la pudeur et la sobriété du récit.
Une vie quoi!
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Bonjour,
C'est avec intérêt que j'ai lu ce livre et j'en ai apprécié le contenu
Jamais je n'aurais pensé qu'Anne avait tant de doutes, donnant l'image d'une femme extrêmement forte, même pendant l'épisode DSK
J'admire sa sincérité, son honnêteté
Je ne partage pas toutes ses prises de position par rapport à des faits de société; cependant je me sens proche d'elle sur des sujets traités tels que l'intérêt sociétal, culturel, voire même cultuel, et historique
J'ai apprécié également d'avoir appris bien des mots nouveaux enrichissant ainsi mon vocabulaire
Je me doutais que certains milieux étaient tout de même dangereux à fréquenter lorsqu'on veut rester intègre, et non intégriste par ailleurs
Et que le pouvoir (politique ou pas) change un homme, mot pris pour désigner l'ensemble de l'humanité
Que l'on soit par ailleurs fortuné, aisé ou d'un milieu plus modeste, la duplicité, la tromperie et la méchanceté font toujours du mal à une personne honnête et sincère
Il y a aussi le nauséabond qui attire un certain public et dont les paparazzis s'en font écho malheureusement
J'évite autant que peut se faire de tomber dans le piège du voyeurisme et m'abstiens d'acheter une certaine presse ou de regarder quelques médias tendancieux
Je suis heureuse que la résilience soit au RV pour Anne et son entourage et qu'une autre tranche de vie puisse être vécue en toute sérénité avec ses proches
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J'aime bien Anne Sinclair mais ses mémoires ne m'ont pas passionnée. J'ai trouvé que cela faisait catalogue . J'ai plus apprécié quand elle parle de sa famille et de sa vie personnelle. C'est un livre de journaliste au style assez pauvre.
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Premier livre lu de cet auteure et j’ai vraiment apprécié. Je partirai à la découverte des autres.
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Résumé
« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l’intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n’est souvent qu’une usine à baudruches. A tous ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m’oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. C’est dit…
Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d’une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de « une » de journaux à l’occasion d’un scandale planétaire impliquant son mari. N’étant pas seulement l’une et ne me reconnaissant pas dans l’autre, je me demande ce qui, de tout cela, peut rester pertinent.
Je vais tenter d’être juste. Pas exhaustive mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; je convoquerai certains personnages hauts en couleur que j’ai eu la chance de croiser et tenterai de brosser le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l’ai connu ; j’évoquerai les grands bonheurs de la vie et les épreuves qui l’ont écorchée… »
A.S
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