Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 946
Membres
1 009 078

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par Biquet 2015-06-15T18:46:07+02:00

Genèse: quel os Dieu a-t-il vraiment pris à Adam pour créer Eve ?

Dans la Genèse, il est dit que «l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme». C'est ainsi que la Bible décrit la création d'Ève, à partir d'une côte d'Adam. Mais ce mythe explicatif n'a pas eu l'heur de plaire à Scott Gilbert, professeur de biologie au Swarthmore College, une université américaine située en Pennsylvanie. Cet enseignant-chercheur a en effet trouvé étrange de choisir un os dépourvu de toute symbolique pour un acte aussi important que la création de la femme sous anesthésie générale.

De p[us, souligne Scott Gilbert, un tel mythe devrait servir à expliquer une différence dans le nombre d'os entre l'homme et la femme, ce qui n'est pas le cas. D'où l'hypothèse formulée, en 2001, dans une correspondance publiée par l'American Journal of Medical Genetics (AJMG) et désormais passée à la postérité de la science improbable: et si, à la suite d'une erreur de traduction, on avait fait prendre à Dieu le mauvais os?

Scott Gilbert s'est donc adjoint les services de Ziony Zetit. Ce spécialiste de la littérature biblique et des langages sémitiques à l'American Jewish University de Los Angeles lui a expliqué que le mot hébreu utilisé dans la description de l'opération divine signifiait effectivement «la côte», « le côté » ou «le flanc», (d'un humain ou d'une montagne), mais qu'il pouvait aussi prendre le sens de «planche», de « poutre », d'« étai » ou de «colonne», bref décrire un élément de structure, de support, de soutien. C'est exactement ce qu'espérait Scott

Gilbert car il avait sa petite idée sur l'os que Dieu pouvait avoir soustrait à l'homme, et qui lui manque toujours aujourd'hui.

Cela s'appelle le baculum, mot latin qui, si j'en crois mon vieux Gaffiot, signifie «bâton», ou «sceptre». De nombreux mammifères mâles en sont pourvus, et notamment nos plus proches cousins, les chimpanzés et les gorilles. II s'agit d'un os qui, lors de la copulation, est inséré dans le pénis, ce qui est pratique pour obtenir une érection rapide sans attendre que tout le système hydraulique sur lequel la reproduction humaine repose intégralement se mette en branle. Certains collectionneurs en sont friands et pour 65 dollars, vous pouvez vous porter acquéreur d'un baculum de morse de 60 centimètres (on laisse aux acheteurs le loisir d'imaginer l'usage qu'ils en feront). En 2007, un os pénien provenant d'une espèce de morse éteinte il y a plusieurs millénaires s'est vendu I000 dollars aux enchères. Il faut préciser que la relique mesurait 1,40 mètre. Hormis quelques rares cas pathologiques d'ossification pénienne, l'homme â quant à lui égaré cet ustensile quelque part au cours de son évolution et cette absence n'a pas pu passer inaperçue auprès des peuples de l'Antiquité, qui vivaient dans la proximité des animaux. Pour Scott Gilbert et Ziony Zevit, la création d'Ève pourrait très bien être un mythe explicatif de cette disparition mystérieuse. En effet, l'hébreu utilisé dans la Bible ne dispose d'«aucun terme technique pour désigner le pénis et s'y réfère par le biais de nombreuses circonlocutions».

En conséquence, on peut très bien se dire que la «colonne», ou la «poutre» - apparente ou non - d'Adam est autre chose qu'une simple côte... De plus, selon les auteurs de cette correspondance à I'AJMG, engendrer un autre être à partir d'un os situé dans l'organe reproducteur est symboliquement plus fort que choisir un os quelconque que l'on trouve par deux) douzaines dans le corps humain.

Enfin, Scott Gilbert, non sans humour, a gardé pour la fin un dernier et subtil argument anatomique. Le texte de la Genèse, en disant que Dieu «referma la chair» au terme de son prélèvement chirurgical, sous-entend une cicatrice voire une suture. Or, on a beau regarder sur le tronc humain, la seule cicatrice existante est le nombril (dont Adam et Eve devaient en toute logique être dépourvus) et il n'est pas vraiment situé au niveau des côtes. En revanche, il y a bien une magnifique suture tout le long de l'organe reproducteur mâle, le raphé périnéal, ligne qui parcourt tout le dessous du pénis, le scrotum et le périnée... Si l'hypothèse de Gilbert et Zevit est la bonne, on comprend encore mieux pourquoi Dieu a endormi Adam avant de l'opérer et le mythe d'Ève fait d'une pierre deux coups, en expliquant à la fois l'absence de baculum ct la présence de cette suture (qui est en réalité un souvenir du moment où, pendant l'embryogenèse, replis et bourrelets de la zone se soudent pour donner les organes génitaux masculins).

«Jusqu'à quarante ans, j'ai cru que c'estoit un os», disait Henri IV en parlant de la partie virile de son anatomie. Puis, le Vert Galant a dû déchanter en expérimentant quelques pannes.

D'os, il n'y avait point. À qui la faute ? De là à soupçonner une collusion entre Dieu et les marchands de Viagra, il y a un pas que je ne franchirai pas. Je laisse cela aux journalistes.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Biquet 2014-12-17T16:59:50+01:00

Prélude

Longtemps je me suis levé de bonne heure pour aller, dans mon journal préféré, Le Monde, prêcher la bonne parole de la science, de la médecine et de l'environnement, défendre mes bouts de colonnes, quelque globule ou quelque télescope. Remonter tous les matins le tas de sable pour faire comprendre que la science, tout comme la politique, l'économie, la diplomatie, etc., a son actualité, ses belles histoires, et qu'elle doit faire partie de la culture de l'honnête homme et de l'honnête femme du troisième millénaire. Mettre, comme un représentant de commerce, le pied dans la porte éditoriale pour qu'on ne me la claque pas au nez (que j'ai grand), afin de vendre ma sauce, à laquelle je croyais, à laquelle je crois toujours. Expliquer que «mes» chercheurs aident au décryptage du monde dans lequel nous vivons. Commencer ma journée en râlant.

La science, dans les journaux généralistes, c'est cette rubrique bizarre, tenue par des gens un peu étranges, capables de faire une division de tête ou de s'intéresser au mécanisme abscons par lequel la matière s'annihile en énergie, oui, la fameuse formule d'Einstein, la seule qu'on connaisse. La science, dans les journaux généralistes, ce sont souvent des articles qui peuvent attendre demain parce que l'actualité, la «vraie», le énième attentat ici, l'élection législative partielle là, la petite phrase de Machin ou de Trucmuche, cette actualité-là n'attend pas... La science, c'est beau en théorie mais pas en imprimé, même si toutes les études montrent que les lecteurs en raffolent. Même si l'on sait que la croissante désaffection des étudiants français pour les sciences s'alimente aussi dans les médias dont les dirigeants, formés à d'autres écoles, renâclent à donner la place qu'il faut à ce qui constitue une autre grille de lecture, une autre vision de l'actualité.

Je me suis donc fait longtemps l'impression d'un Cyrano (mon nez n'a pas raccourci depuis tout à l'heure) à qui un vicomte de l'info disait : «Tes sujets sont très... euh... bien, mais j'ai plus urgent...» Je me suis souvent battu en répondant : «Ah ! Non ! Laisse-moi ma page, petit bonhomme ! Je vais y dire... Oh ! Dieu !... Bien des choses en somme.» Je n'ai pas toujours gagné, on m'en a piqué des colonnes, plus qu'à tous les temples grecs réunis. Alors que j'aurais pu délecter le lecteur de récits fantastiques.

Et puis il y a eu le blog. Ou plutôt les blogs : «Globule et Télescope», que j'ai tenu sur Slate.fr entre juillet 2010 et novembre 2011, et «Passeur de sciences», ouvertsurLeMonde.fr en décembre 2011, et qui donne son titre à ce livre. Bien que la sensation d'infini que procure Internet, où l'on ne compte pas les colonnes de papier, soit un peu illusoire, ces blogs m'ont fait l'effet d'un vaste terrain de jeux, d'un grand espace de liberté au sein d'un univers médiatique d'ordinaire corseté et, pour tout dire, rabougri sur les sempiternels mêmes sujets. J'ai pu y raconter toutes les histoires de science que je voulais, y parler du goût de la chair humaine, du «nombre de Dieu» au sudoku, des sens cachés des plantes, etc. De découvertes qui ne font pas les manchettes des journaux mais qui, au jour le jour, constituent l'actualité de la recherche et en disent long sur la manière dont l'homme étudie l'univers qui l'entoure et s'étudie lui-même.

Les éditions Hugo et Cie m'ont proposé de compiler ici les billets les plus piquants, sous la forme d'un abécédaire pour curieux. Cet ouvrage, je le sais, ne comblera pas l'appétit immense du public pour les résultats de la recherche. C'est ma modeste contribution à la vulgarisation, un petit grain du tas de sable dont je parlais au début de ce préambule. Un petit grain que je pousse avec mon grand nez.

P. B.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode