Passion à Hong Kong / Un Rivage de Nacre

Après un long silence, il eut un murmure résigné et s'éloigna d'elle. Puis il se leva d'un bond, remit de l'ordre dans ses vêtements et se passa une main dans ses cheveux ébouriffés.

- Êtes-vous rassurée ? demanda-t-il d'un ton cassant.

Enfin libérée de son poids, Carole s'assit sur le lit et rajusta son chemisier d'un geste machinal.

- Je crois en effet que c'est mieux ainsi. Nous allions commettre un acte que nous aurions regretté tôt ou tard.

- N'essayez pas de me faire croire que vous êtes insensible ! Vous me désirez autant que je vous désire. Pourquoi le nier plus longtemps ?

Ryan arpentait la pièce de long en large, comme pour calmer la tension qui l'habitait. Il s'arrêta pour la regarder.

- Vous avez laissé quelqu'un aux Etats-Unis ? Vous êtes fiancée ?

Elle fit non de la tête.

- Alors, nous n'avons de comptes à rendre à personne !

-Cela ne nous autorise pas à nous jeter aveuglément dans une aventure sans lendemain. Ce n'est pas ce que j'attends d'une relation.

Un long silence suivit, puis Ryan saisit sa veste qui gisait sur le sol.

- Vous avez tort, Carole ! Vous percevez le présent à travers les brumes du passé.

Il s'apprêtait à s'en aller, mais il fit volte-face et lui lança d'un ton glacial:

- La peur d'être blessée vous gâche la vie. Cessez de vous retrancher derrière vos livres et vos diplômes et regardez les choses en face. Ce n'est pas en étudiant les problèmes des autres que vous réglerez les vôtres, croyez-moi !

Sans attendre sa réponse, il claqua la porte derrière lui. Ses paroles résonnèrent longtemps aux oreilles de la jeune femme.