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Chapitre 1
Azalée
Je m’appelle Azalée, oh, oui, allez-y, rigolez un bon coup, vous verrez, après, ça passe.
Moi, par exemple, cela ne me fait plus rire depuis que j’ai compris que j’étais comparée à une héroïne de dessins animés qui prenait la forme d’une vache ! Je vous laisse imaginer les moqueries dans la cour de récré. Vous vous souvenez de Pollux, Ambroise, Margotte dans le Manège enchanté ? Un enfant de ma classe adorait cette série alors autant vous dire que mon prénom le passionnait.
Mon père aurait pu choisir Peggy et on m’aurait entendue grogner ou encore Maya et peut-être que j’aurais butiné, mais non, sa prédilection fut pour cette brouteuse, et hormis les chewing-gums, je n’ai pas souvent ruminé. J’aime bien la salade, mais, bon, il ne faut pas pousser non plus !
L’excuse de mes parents ? C’est qu’ils aimaient les fleurs et que j’étais la plus jolie. C’est mignon, n’est-ce pas ? Mais, à l’école, ça ne fait pas le poids ! Je vous assure.
Je disais donc…
Je m’appelle Azalée, je viens de m’offrir un divorce en guise de cadeau pour mes quarante ans et j’ai deux merveilleux enfants. Ouais, enfin là aussi il faut remettre l’église au milieu du village. Ils sont merveilleux quand ils dorment ou quand ils sont en visite, mais quand ils sont près de moi et que je les oblige à faire leurs devoirs ou ranger leur chambre, je vous assure qu’ils ne ressemblent plus vraiment à des petits anges. Mais je les adore, et ce n’est pas ironique, promis.
Laissez-moi vous les présenter :
Tina, quatorze ans, a la peau mate et les cheveux aussi noirs que son père. Ah, l’adolescence, période merveilleuse. Euh… enfin, ça dépend pour qui ! Forcément, tout ce que je dis est faux, je ne comprends rien à la vie, et surtout pas que les copains et la musique sont mille fois plus importants que l’école ou les devoirs !
Évidemment, ma fille, c’est bien connu, écrire des SMS ou faire des Snaps à longueur de journée pour parler de garçons, maquillage ou fringues, c’est le métier qui rapporte le plus. Alors que l’école, c’est fait pour planquer les enfants afin d’avoir la paix.
Et Kevin, mon bébé – il ne veut plus que je l’appelle comme ça –, a huit ans. Trop grand pour faire des câlins devant les copains, mais trop petit pour rester seul à la maison. Il me ressemble. Blond, la peau claire, ses yeux sont verts alors que les miens sont azur.
Nos deux enfants sont physiquement très différents et ne sont pas très complices. La différence d’âge, j’imagine. Cependant, ils sont d’accord sur un point ! Et pas des moindres ! Le divorce, c’est ma faute !
Ben voyons !
Et comme ils passent le plus clair de leur temps chez moi, forcément, ils ne manquent aucune occasion de me rappeler que si je n’avais pas fait ci ou ça, papa serait encore avec nous !
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Je veux dire, essayé de me rabibocher avec mon ex. Mais comment rivaliser avec une pétasse sans obligation, prête à l’accueillir pour des cinq à sept chauds bouillants ? Forcément, moi avec mon job, la maison, et surtout les enfants, la spontanéité s’est un peu perdue en route.
Joël, je l’ai croisé un soir dans une boîte de nuit. Le truc banal comme le reste de ma vie, vous verrez. Je venais de fêter mes vingt et un ans, je n’étais plus vierge, mais les quelques expériences que j’avais eues n’avaient pas toutes eu un goût transcendant. Je venais de rentrer d’un séjour linguistique en Angleterre. La petite Suissesse que je suis ne devait pas être assez exotique pour les British, je suis revenue bredouille, sans une histoire de cœur ou de sexe à raconter à mon amie Liliane. Durant huit mois, ce fut le désert affectif. Au moins, j’étais parfaitement bilingue ! Et même trilingue, puisque l’allemand, presque indispensable chez nous, m’était acquis depuis plusieurs années.
Bref, je rentrais un peu chaude et désirais m’éclater, et pourquoi pas avec le premier venu ? Je n’allais pas faire ma difficile, je savais que je ne plaisais pas autant que mon amie. J’avais les hanches un peu trop rondes pour que les jupes me fassent un beau cul et mon ventre n’était pas assez plat pour que ma poitrine se dessine bien, mais j’avais un visage pas trop vilain et quand je souriais, le tableau était pas mal.
Donc, j’étais bien décidée à accepter une invitation, à condition que le mec me plaise un minimum et qu’il me traite avec un peu de respect.
Source : kobo.com
Afficher en entierPersonne ne peut garantir de l'éternité d'un couple, mais ces deux-là s'étaient choisis, deux fois ! Leur amour serait peut-être deux fois plus fort.
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