Extraits

- Je vais lui dire, dit Urho. Il finira parle découvrir tout seul. Il est brillant et observateur et il le sait probablement déjà d'une manière ou d'une autre.

Jason rit, ses yeux se mettant à briller comme toujours lorsqu'il pensait à son oméga.

- C'est vrai.

Il devint rêveur.

– Il a probablement écrit un poème à ce sujet.

- Dieu-Loup, j'espère que non. Ça nous ferait arrêter, c'est certain. Probablement pour avoir violé les lois créatives de décence morale du Parti Réformiste du Nouveau Loup.

- Ses poèmes sont beaux, défendit Jason. Surtout ceux qui parlent de moi.

Urho gémit.

- Tu es Érosgápe et donc totalement entiché. Il pourrait péter sur une feuille de papier et tu adorerais ça.

Jason rit à nouveau et ne contesta pas l'accusation.

Xan grimpa dans sa voiture, et après un court débat interne, l’orienta vers l’obscurité dont il était venu à dépendre. Elle effacerait tout désir et toute envie, toute solitude et tout désir. Elle remplacerait ces misères par les sensations et la peur, par l’humiliation et la douleur.

Une autre dose ne le tuerait pas. À moins que ce ne soit le cas.

Et même cette idée ne l’effrayait pas comme elle le devrait.

Mais c’était ce qui rendait tout cela si exaspérant. Il n’aurait jamais les qualités nécessaires pour inspirer la dévotion d’un alpha. Il n’aurait jamais de chaleurs. Il ne connaîtrait jamais les multiples potentiels d’orgasme d’un oméga. Il ne porterait jamais d’enfants. Non, à la place, il était lui-même un alpha. Peu importait qu’il ne voulait pas l’être et pouvait à peine supporter de remplir son rôle en tant que tel.

- On m’a demandé de transmettre la nouvelle, déclara solennellement Urho. C’est à la fois un honneur et un fardeau, mais un que Jason et Vale m’ont demandé de porter…

- Contente-toi de nous le dire, interrompit Xan.

— Dr Chase, il y a pire. L’épidémie dans la ville a progressé au point qu’ils ont fermé les services de train pour tenter de contenir l’infection. Même si je joignais M. Heelies, il devrait conduire jusqu’ici et cela prendrait près de six heures.

Urho jura doucement.

— Continuez d’appeler quand même. Après avoir organisé ces bêtas. J’ai besoin d’eau chaude, de préservatifs, et d’au moins un médecin. Peut-être deux, si le village peut m’en accorder un second.

— Deux ?

— Un pour Janus et un pour Vale. Je vais devoir m’occuper de Caleb, donc…

— M. Aman est en train d’accoucher ? — Oui.

Urho secoua la tête avec force. Il pressa ses doigts contre ses yeux et essaya de réfléchir à la manière de résoudre toutes les nouvelles crises, et à la façon dont il pourrait être partout à la fois.

— Dieu-Loup, dit Ren avec force. Quel bazar !

— Janus est un homme très malade. Xan resserra sa prise sur les doigts d’Urho.

— J’espère qu’il ne mourra pas.

— C’est drôle, la dernière fois que tu l’as vu, tu espérais qu’il soit heurté par un train.

— Oui, chuchota Xan, en déglutissant difficilement. Mais je ne voulais pas qu’il meure

— Stop !

La voix de Caleb se fit à nouveau entendre dans la pièce.

— Pas de combat. Pas de duel non plus. Il n’en vaut pas la peine, Xan.

— Qui a dit que je ne gagnerais pas ?

— Moi, dit Janus en riant.

Caleb devint blanc comme un linge et marcha rapidement vers Janus, prit la tarte dans sa main et l’enfonça dans son visage, étalant le beurre et le sirop sur ses joues rouges et dans ses cheveux.

Janus haleta, les yeux écarquillés.

— Quoi… mais, pourquoi… et…

Caleb donna un coup de pied à Janus dans le tibia. Fort. Puis il lui donna un coup de coude à l’arrière de la tête, le faisant tomber par terre.

— N’insulte plus jamais mon alpha, siffla Caleb. Ou je te tuerai dans ton sommeil, espèce de connard pompeux, égocentrique, menteur et manipulateur !

Xan cilla en état de choc, fixant Caleb qui tournait sur ses talons et sortait de la pièce. Janus se releva du sol, ses mains serrant son tibia, son visage barbouillé de tarte. Il s’assit sur ses talons, clignant des yeux abasourdis vers Caleb à travers la matière gluante.

— Waouh. Peut-être qu’il est immunisé contre mes charmes après tout.

— Tu crois ?

— Dis-lui que je suis désolé.

Xan faillit ordonner à Janus d’aller le dire lui-même à Caleb, et à genoux, mais il le ravala, ne voulant pas que Janus contrarie Caleb davantage.