Commentaires

http://saginlibrio.over-blog.com/2019/09/passions-de-nicolas-sarkozy.html

Pour ceux qui me connaissent, j'aime beaucoup lire certains essais politiques (nonobstant tout rapprochement vers un quelconque parti), mais les biographies ne sont pas mes tasses de thé. Pourtant, j’avais énormément envie de connaitre, par ses mots, l’ascension de Nicolas Sarkozy. Et ce livre m’a passionnée.

Tout d’abord, il a pris le parti de se raconter sans suivre une quelconque chronologie, sauf celle en fil rouge qui est son arrivée à la Présidence de la France. Cela donne un rythme addictif, tant les thèmes évoqués sont à la fois de l’ordre du personnel, du ressenti, des faits historiques.

J’ai pu découvrir l’homme avec ses travers, ses décisions, et surtout comprendre le pourquoi du comment, ce qui n’est jamais à notre portée lors des retours médiatiques. Tout prend un autre sens, plus fort, plus humain, ou alors plus réfléchi même si cela peut heurter notre conception.

Il prend le risque de se mettre quasiment à nu, mais 7 ans après son départ, cela éloigne les jalousies et rancœurs, chacun, je l’espère, étant passé à autre chose. Des amitiés et des inimitiés, il en a connu, mais pas plus que nous, oui elles jalonnent son parcours, mais le notre aussi : qui ne s’est pas vu jalouser pour un poste, une responsabilité?

Ses relations à certains grands noms de la politique sont ici explicitées, j’ai été de surprise en ahurissement pour quelques unes, l’affectivité pouvant prendre le pas sur une politique plutôt qu’une autre.

Je referme ce livre en regrettant de ne pas l’avoir pris en broché, ce que je ferais peut-être.

Merci Monsieur le Président pour vous être révélé.

Enjoy !

Les livres d'hommes politiques, en général, ne me passionnent pas, mais en titrant "Passions", Nicolas Sarkozy m'intriguait. J'ai donc lu les 359 pages de ce plaidoyer pro-domo qui ne manque pas d'intérêt. Qu'on l'aime ou pas, le personnage est complexe. Un mélange de combativité et de naïveté, d'ego surdimensionné et d'un besoin d'être constamment rassuré, mâtiné d'un étrange sentimentalisme de midinette. La plupart de ses proches, amis ou adversaires, y sont caractérisés par trois qualificatifs dont "intelligent et sympathique"précèdent souvent un troisième moins amène. A propos de Bernard Kouchner, page 357, "Il est vrai qu'il éprouve une assez grande satisfaction à l'endroit de sa propre personne." Le style est du Sarkozy à l'état pur ( ou plutôt impur...) page 276 : "C'est de ce jour que je conçus une réserve certaine à l'endroit de ce type de référendum. " Mais aussi quelques analyses bien senties, parfois édulcorées par la lourdeur du style. Page 196 : "En effet, à mes yeux, la laïcité est bien davantage un droit qu'une interdiction. Elle est, en effet, la reconnaissance pour tous du droit de croire ou de ne pas croire."J'ai trouvé assez fin le portrait de Ségolène Royal dressé en quelques mots : "moderne parce que femme, victime parce que femme, sincère parce que femme." La constante du récit est la formidable volonté d'arriver au plus haut de l'Etat tout en signalant les bâtons dans les roues, réels ou supposés, que Chirac et le monde politique s'acharnent à lui mettre en travers. Il dénonce assez justement les dérives d'une presse qui ne lui a pas fait de cadeaux : " Evolution bien préoccupante de nos démocraties où, désormais, mieux vaut être le premier à dire quelque chose de faux pour que cela fasse du bruit plutôt que de perdre du temps à vérifier."

Une page de qualité sur mai 68 va contre la pensée unique : " Mai 68 a également imposé un relativisme intellectuel et moral qui fait encore aujourd'hui des ravages."

Il s'interroge aussi sur cette brusque transition du culte du secret ( la fille cachée de Mitterand) à ce qu'il nomme " l'intégrisme de la transparence". Sur le fond, j'ai passé un moment délassant, tout en m'interrogeant sur ce sentiment d'amour pour la France et les français qu'il éprouve le besoin de rappeler pages après pages. Cette répétition ne cache-t-elle pas un effet de miroir : j'aime les français parce qu'ils m'aiment ? Citant Camus " la force du coeur, l'intelligence, le courage suffisent pour faire échec au destin " mais oubliant au passage les dépends du corbeau face au renard flatteur...

Sur la forme je reste éberlué par tant de fautes de français ou d'orthographe : page 220 " ...François Hollande qui pourra ajouter au bilan de tout ce qu'il a cassé sur l'hôtel de la petite politique..." page 261 "les réseaux sociaux, internet, les tweets,la télévision ne change rien à cela..."un petit pléonasme en passant avec la "dichotomie binaire"