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Passions à Saint-Pétersbourg, Tome 1 : Une délicieuse conquête



Résumé

Depuis qu’il a croisé Alena, la sœur de son rival Vasilii Demidov, dans un hôtel de Londres, Kyril n’a qu’une obsession : séduire la jeune femme. Ainsi, n’aura-t-il pas un moyen de pression idéal contre son redoutable concurrent en affaires ? Sans compter que la sublime Alena lui a tout de suite inspiré un violent désir, un désir qui rend son projet encore plus excitant. Mais face à l’innocente beauté d’Alena, il n’est bientôt plus aussi sûr de pouvoir rester maître de la situation…

* * *

Description en VO :

His latest acquisition...

Russian oligarch Kiryl Androvonov has one rival: billionaire Vasilii Demidov. Luckily, Vasilii has an Achilles' heel -- his younger, overprotected half sister Alena....

Kiryl's master plan is to seduce the tantalizingly beautiful Alena. Then, once he's had his fill, he'll use her to blackmail Vasilii for the contract that will complete his business empire.

The Russian tycoon can't lose -- this might be the business deal of the century, however it's Alena he covets most of all. But then she discovers just how ruthlessly Kiryl has been using her....

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Classement en biblio - 44 lecteurs

extrait

** Extrait offert par Penny Jordan **

1.

Alena avait tout de suite été attirée par lui.

A la minute où elle l’avait vu, dans ce hall d’hôtel de Londres, quelques jours plus tôt. Un élan de désir purement physique l’avait traversée, tel qu’elle n’en avait jamais ressenti auparavant, si puissant qu’il l’avait laissée tremblante de la tête aux pieds et le corps en feu.

Naturellement, il représentait tout ce contre quoi son demi-frère Vasilii l’avait mise en garde. C’était un homme dangereux, elle ne l’ignorait pas. N’importe quelle femme l’aurait deviné, même si Vasilii s’obstinait à la traiter comme une adolescente plutôt que comme une femme.

Elle soupira. Elle adorait Vasilii, bien qu’il fût un grand frère terriblement vieux jeu et surprotecteur. Mais lui… Quelque chose chez cet homme l’attirait irrémédiablement, éclipsant sa raison et son sens du devoir. Etait-ce l’amour ou un désir brûlant, purement sexuel ? Peut-être un mélange des deux ? A moins que ce ne fût son sang slave, ou encore cette faiblesse pour les Russes ténébreux héritée de sa mère anglaise, si rapidement conquise par son père, lui-même russe.

Peu importait. Ce qui lui arrivait dépassait les capacités d’analyse inculquées dans la très stricte et prestigieuse école pour filles qu’elle venait juste de quitter, et où elle était censée se préparer aux épreuves de la vie moderne. Soudain, rien d’autre n’existait que ce désir grandissant. Le puissant magnétisme sexuel de cet homme emplissait ses sens, oblitérant tout le reste, et elle brûlait d’y succomber. L’idée même de respirer le même air que lui lui donnait le vertige. Son corps frémissait, comme s’il la caressait déjà, la possédait, lui enseignait tout ce qu’être une femme signifie.

Elle frissonna. Bientôt, il lui ferait face et ne manquerait pas de remarquer l’emprise qu’il exerçait sur elle. A cette pensée, son cœur se mit à battre la chamade. L’appréhension le disputait à une impatience fiévreuse. Oh ! oui, cet homme était dangereux, et cela ne faisait que décupler son attirance pour lui.

Du haut de ses dix-neuf ans, elle n’était plus une enfant, quoi qu’en dise Vasilii. Un seul regard dans ces yeux d’un vert profond, si semblable à la malachite ornant le palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg, lui avait suffi à cerner le genre de personne qu’il était : un prédateur, particulièrement dangereux pour une femme sans expérience comme elle. Un homme vivant hors des conventions, au mépris des règles établies.

A présent en pleine conversation avec un compatriote dans le luxueux hall de l’hôtel, il ne lui prêtait aucune attention. Elle en profita pour le dévorer discrètement des yeux.

Aussi grand que Vasilii — dans les un mètre quatre-vingt-dix — il paraissait cependant un peu plus jeune. La petite trentaine, peut-être, tandis que Vasilii avait déjà trente-cinq ans. Ses cheveux étaient d’un brun fauve, un amas de boucles indisciplinées qui contrastait avec la coupe sévère de Vasilii. Son visage dur, tant dans ses contours que dans son expression, révélait l’héritier d’une longue lignée de guerriers habitués à défaire leurs ennemis.

Le mâle dominant dans toute sa splendeur, prêt à défier quiconque douterait de cet héritage, songea-t-elle rêveusement.

Son nom était Kiryl Andronov. « Kiryl » signifiait « noble », un nom qui résonnait comme une douce musique dans sa tête. Elle s’était sentie si adulte, si sûre d’elle, lorsqu’elle avait demandé au portier, d’un ton faussement désinvolte, s’il le connaissait. Ce dernier lui avait seulement appris qu’il s’agissait d’un homme d’affaires, client de l’hôtel pour la seconde fois.

* * *

Kiryl n’avait aucune intention de revoir la frêle jeune femme aperçue quelques jours plus tôt dans le restaurant de l’hôtel. Avec ses yeux gris argenté et sa cascade de cheveux cuivrés, elle lui rappelait les rusalki des fables russes, ces enchanteresses maléfiques qui surgissaient des eaux pour entraîner les hommes à leur perte. Pas du tout son genre. D’ailleurs, il avait mieux à faire qu’accepter l’invitation implicite aperçue dans son regard.

Pourtant, ses yeux la cherchèrent, et il la vit, assise devant un samovar traditionnel, à la même table que la fois précédente. Ses longs doigts fins dépourvus d’alliance. Une prostituée de luxe, peut-être ? Non, elle aurait déjà cherché à l’appâter. Après tout, le temps était de l’argent, et ce dans tout commerce.

Mais elle le désirait, c’était évident. Un désir qu’il ne partageait pas — ou en tout cas, qu’il ne s’autorisait pas à éprouver — malgré le coûteux haut de soie qu’elle portait et qui moulait une poitrine aussi généreuse que naturelle. Le vêtement n’avait rien de sexy : il la couvrait du cou aux poignets, fermé par une rangée de minuscules boutons de perles. Alors pourquoi mourait-il d’envie de les arracher et découvrir la peau satinée qui, nul doute, se cachait en dessous ? Les diamants à ses oreilles, manifestement authentiques, avaient dû coûter une fortune à celui qui les lui avait offerts. Il était bien placé pour le savoir : sa dernière maîtresse l’avait supplié de lui acheter les mêmes, peu de temps avant qu’il se lasse d’elle.

Comme il les jaugeait — les diamants, et rien d’autre —, elle leva la tête. Il vit le rouge lui monter aux joues. Dans ses yeux, l’éclat des eaux glacées de la Neva avait cédé la place à celui, flamboyant, des étés de la steppe russe. L’éclat du désir… Contre toute attente, il sentit son corps s’embraser, avec la passion que la terre de ses ancêtres lui inspirait invariablement, comme si cette femme détenait en elle l’essence même d’un héritage qui lui revenait de droit. Soudain, il brûlait de la prendre et de la faire sienne. Elle lui appartenait, à lui et à lui seul.

Il chassa cette idée, surpris par la violence de son désir. Décidément, cette inconnue avait le don de le déconcentrer. Il avait des préoccupations autrement plus importantes qu’un stupide fantasme de jeunesse dans lequel une femme légitimait comme par magie son héritage russe.

— Comme je l’expliquais, Vasilii Demidov sera un obstacle de taille à l’obtention du contrat.

Kiryl reporta son attention sur l’agent qu’il avait engagé afin de décrocher un contrat décisif pour sa carrière. Apprendre que l’un des hommes les plus riches de Russie convoitait le même contrat ne l’avait pas découragé. Au contraire, cela n’avait fait que renforcer sa détermination.

— Demidov ne s’est jamais intéressé au transport maritime de conteneurs. Ce qui l’intéresse, c’est de posséder et contrôler les ports, fit-il remarquer. Pourquoi viser ce contrat ?

— Eh bien, il est actuellement en pleine négociation d’un autre contrat en Chine, pour lequel les Chinois exigent une majorité de contrôle dans une ligne de porte-conteneurs. Etant donné sa fortune, il sera toujours en mesure de faire une meilleure offre. Avec Demidov comme concurrent, je crains que vous n’ayez aucune chance de l’emporter.

Kiryl lui lança un regard dur.

— Je refuse d’entendre cela.

Non, il ne pouvait se permettre de laisser ce contrat lui échapper. C’était la pièce finale du puzzle, celle qui établirait sa suprématie incontestée dans l’industrie qu’il avait choisie aux yeux de toute la Russie. Personne ne l’empêcherait d’atteindre son but. Personne. Il avait travaillé trop dur pour cela.

Dans son esprit se dessina le profil d’un homme au regard dur, hostile, plein de mépris pour l’enfant qu’il avait été. Son père. Ce père qui l’avait privé du droit de porter son nom, mais aussi de son identité russe. Comme le ferait Vasilii Demidov en lui refusant le droit de se battre jusqu’au bout.

— Dans ce cas, il ne reste qu’à espérer un miracle, répondit l’agent.

Kiryl, comme à son habitude, ne laissa rien paraître de ce qu’il ressentait.

— Il existe sûrement un moyen de faire battre Demidov en retraite, répliqua-t-il froidement. On ne bâtit pas une telle fortune sans quelques squelettes dans le placard.

L’agent hocha sentencieusement la tête avant de le mettre en garde.

— Vous n’êtes pas le premier à chercher le point faible de Demidov. Mais il n’en a aucun. Ni passé compromettant ni vices connus. Il est invincible.

Kiryl eut un rictus.

— Il force l’admiration, je le reconnais. Mais personne n’est invincible. Croyez-moi, je trouverai sa faiblesse et saurai l’exploiter à mon avantage.

L’agent garda le silence. Il savait qu’il était inutile de débattre avec cet homme. Kiryl, parti de rien, avait acquis sa fortune et sa puissance à la sueur de son front, et cela transparaissait dans son obstination sans faille.

— Comme je l’ai dit, seul un miracle peut vous faire gagner, lança-t-il en partant. Suivez mon conseil et renoncez au contrat. Ainsi, vous sauverez la face et vous épargnerez l’humiliation d’une défaite publique.

Kiryl serra les poings. Renoncer ? Alors qu’il s’apprêtait à réaliser son vœu le plus cher ? Jamais.

* * *

Oserait-elle saisir sa cuillère ? Alena hésitait. Ses mains tremblaient tellement qu’elle risquait de renverser son thé sur la table. Son cœur battait à se rompre, encore sous l’effet du regard perçant qu’elle avait reçu de plein fouet. Il l’avait regardée droit dans les yeux… Elle posa les mains sur ses joues en feu, dans une tentative pour les rafraîchir. Pas question de relever la tête. Elle n’avait pas la force de soutenir la virilité d’un tel regard. Le désir qu’il avait allumé en elle continuait à vibrer, intense, dans chaque parcelle de son corps… Pourtant, elle devait regarder. Imprégner ses sens de cette dangereuse tension sexuelle.

Son pouls s’accéléra. Sa bouche était sèche lorsqu’elle tourna la tête dans sa direction, tremblante d’excitation. Une vive déception l’envahit : il était parti. Et à cause de sa stupidité, elle avait laissé passer sa chance de… de quoi, au juste ? De prolonger l’enchantement de ce regard hypnotique qui affolait son cœur et la faisait littéralement fondre de l’intérieur ? Peut-être l’aurait-il rejointe pour se présenter. Peut-être…

Quelque chose sur le sol attira son attention. Un stylo en or. Il avait dû le laisser tomber. Vivement, elle se leva de sa chaise et alla le ramasser. Le métal froid contre ses doigts la fit frissonner. Comme elle se relevait, elle aperçut Kiryl près de l’entrée. L’homme qui l’accompagnait s’apprêtait à quitter l’hôtel. Allait-il le suivre ? Sans réfléchir, Alena se dirigea vers lui.

Le claquement de ses talons avertit Kiryl de son approche. Elle avait une démarche légère, qui évoquait les bouleaux des forêts du Nord bercés par le vent.

— Vous avez fait tomber ceci.

Sa voix avait la douceur d’une brise de printemps. Elle lui tendait un stylo — pas le sien, mais il le prit malgré tout. Sa main était fine et délicate, ses ongles soigneusement polis. Elle irradiait une beauté dont l’argent n’était pas seul responsable. Une beauté diaphane, naturelle, alliée à l’élégance discrète qu’instille une vie de privilèges. A l’évidence, cette femme avait été élevée dans du coton depuis sa plus tendre enfance.

Furieux de l’effet qu’elle produisait sur lui, il éprouva le besoin de la punir.

— Et étant donné l’intérêt que vous me portez, vous avez sauté sur l’occasion de me le rendre, n’est-ce pas ? Ne vous a-t-on pas appris que c’est à l’homme de poursuivre la femme de ses assiduités, et non l’inverse ?

Alena sentit ses joues s’empourprer. Elle l’avait bien cherché. Vasilii lui-même n’aurait pas manqué de le lui faire remarquer. Mais cette cruauté inattendue la blessa. Naïvement, elle s’était imaginée trouver chez lui un écho à son propre désir, qui atténuerait le danger. Voilà qui lui apprendrait à suivre ses fantasmes.

Kiryl observa la jeune femme tandis qu’elle ravalait son orgueil. Elle se mordait si fort la lèvre que celle-ci enfla légèrement. Comme elle enflerait sous l’effet d’un baiser passionné… Malgré lui, il sentit son désir se raviver.

— C’était désobligeant de ma part. Je vous prie de m’excuser.

Des excuses volontairement hypocrites. Il n’avait ni le temps ni l’envie d’affronter l’ego fragile d’une femme trop émotive, aussi désirable fût-elle. Sa conversation au sujet de Vasilii Demidov l’avait mis dans une humeur de chien, et son côté sombre, qu’il n’avait jamais totalement réussi à maîtriser, ne tarderait pas à se chercher une victime.

Avec le temps, il en était venu à considérer cette part de lui-même comme une sorte de vampire se nourrissant de la souffrance émotionnelle des autres. Certains, bien sûr, en cherchaient l’origine dans son enfance. Mais lui préférait oublier cette période de sa vie où il avait été si vulnérable. Seuls comptaient le présent et l’obtention de ce contrat. Cette femme n’était qu’un exutoire passager à la frustration que lui causait la concurrence de Demidov.

Pour Alena, c’en était trop. Trop humiliée pour se défendre, elle se contenta d’un hochement de tête avant de regagner précipitamment sa table. Sitôt l’addition demandée, elle entreprit de rassembler ses affaires. Seigneur, elle s’était totalement ridiculisée ! Sa punition était amplement méritée. Par chance, son demi-frère n’était pas là pour la voir, se consola-t-elle, les larmes aux yeux.

Kiryl, instinctivement, suivit des yeux les gestes heurtés et maladroits de l’inconnue. Diable ! Pourquoi son regard comme ses sens peinaient-ils tant à se détacher d’elle ? Même bouleversée, elle gardait une grâce et une sensualité à couper le souffle. Tout en elle, de sa chevelure blond cuivré à ses chevilles incroyablement fines, inspirait une douceur malléable. A coup sûr, l’homme qui la possédait devait sans mal la soumettre à sa volonté.

Voulait-il être cet homme ? Il chassa ses hésitations d’un haussement d’épaules. Après tout, il s’agissait moins de la soumettre que de profiter de ce qu’elle lui proposait si ouvertement. Elle s’était pratiquement offerte à lui ! Il était un homme, avec ses besoins. Une heure au lit avec elle lui suffirait à passer sa colère tout en assouvissant son désir.

Quant à son attaque verbale, il n’était pas difficile de la lui faire oublier. C’était toujours le même schéma : d’abord, elle feindrait la froideur, puis il l’amadouerait par quelques compliments, et elle finirait par céder. Un petit jeu vieux comme le monde.

D’un signe de la main, il appela une serveuse et lui donna ses instructions, puis s’approcha de sa table.

— Vous n’avez pas bu votre thé. Que diriez-vous de partager un samovar avec moi, entre Russes ? Cela nous rappellera le pays.

Alena fit volte-face. Sa surprise se mua en choc lorsque Kiryl referma d’autorité les doigts sur son poignet. Son sourire ravageur faisait oublier son arrogance de tantôt. Il était l’incarnation même du fantasme de toute femme, le voyou ténébreux devenu héros séducteur.

Il fallait vraiment être idiote pour tomber dans le panneau.

— Non, merci, répondit-elle froidement.

Sa voix était plus rauque qu’elle ne l’aurait voulu, trahissant ses doutes et le désir qui la tenaillait. Il la gratifia d’un autre sourire, plus intime cette fois, une lueur indéchiffrable dans ses yeux verts.

— Je me suis montré grossier et vous êtes en colère. Je le comprends. Après tout, une femme aussi ravissante que vous mérite meilleure compagnie. Mais je suis persuadé qu’au fond vous avez bon cœur. Acceptez-vous de me pardonner, mademoiselle… ?

Oh oui, il pouvait se montrer charmant. Et cruel, se rappela-t-elle. Elle n’avait pas besoin de Vasilii pour la mettre en garde. Une femme savait d’instinct à quel point ce genre d’homme était dangereux. Et si irrésistiblement attirant… Son sourire dévoilait des dents d’une blancheur éclatante et adoucissait son regard. Elle sentit des papillons lui chatouiller le ventre. Mais l’humiliation qu’il lui avait infligée avait laissé sa marque et sa raison lui soufflait de rester prudente.

Kiryl s’était mis à lui caresser le poignet, là où son pouls palpitait furieusement. Loin de l’apaiser, ce contact ne faisait qu’augmenter son trouble et son désir. Elle devait à tout prix lui échapper, tant qu’elle le pouvait encore. Elle ne faisait pas le poids face au danger qu’il représentait.

— C’est Alena, répondit-elle, hésitante. Je… je dois y aller…

Kiryl fronça imperceptiblement les sourcils. Elle parlait un anglais raffiné et sans accent. Malgré le samovar sur la table, elle n’avait pas du tout le type russe, à l’exception de ces yeux argentés qui lui rappelaient tant la Neva et Saint-Pétersbourg, la ville où il était né. Et la souffrance qu’il y avait connue…

— J’ai déjà commandé notre thé. Voyez, une serveuse vient nous l’apporter.

En réalité, deux serveuses approchaient de leur table : l’une avec un nouveau samovar, l’autre avec une note. Cette dernière sourit poliment.

— Je vous prie de m’excuser, mademoiselle Demidova. Je pensais que vous aviez demandé l’addition.

Elle était donc bien russe, nota Kiryl. Demidova… Quelle ironie qu’elle portât le même nom, relativement répandu en Russie, que son rival en affaires. Peut-être était-ce un signe ? La babushka qui l’avait élevé après la mort de sa mère, lui et d’autres orphelins, croyait dur comme fer à ce genre de superstition. Mais pas lui. Il était un homme moderne, qui vivait dans son temps.

— Vous séjournez à l’hôtel ? demanda-t-il en tirant une chaise à son intention.

D’une pression accrue sur son poignet, il l’obligea à s’asseoir. Alena soupira. Elle n’avait d’autre choix que d’obéir. De près, Kiryl était encore plus viril et séduisant qu’elle se l’était imaginé. Il émanait de lui une force sauvage, à l’image des vastes steppes russes balayées par le vent. Elle frissonna. Oui, décidément, cet homme était dangereux.

— Oui, répondit-elle. Mon frère Vasilii y loue un appartement de service lors de ses séjours d’affaires à Londres.

Vasilii menait une vie nomade, toujours entre deux appartements à travers le monde. Celui de Zurich constituait son adresse la plus permanente, mais il n’y avait nulle part où il se considérait chez lui.

Avait-elle délibérément mentionné Vasilii afin de signifier à Kiryl qu’elle n’était pas seule et sans protection ? Ou pour se rappeler qu’il réprouverait son comportement s’il venait à en avoir vent ? Vasilii, qui la croyait en sécurité en compagnie de la directrice de son ancienne école, désormais retraitée et engagée pour veiller sur elle à sa place ? Pauvre miss Carlisle ! Opérée d’urgence d’une appendicite, elle se rétablissait à présent dans une confortable maison de repos, où Alena avait insisté pour qu’elle soit admise.

Son absence offrait à Alena quelques jours d’une liberté inattendue. Pourtant, elle s’en voulait d’avoir dupé la vieille dame. Ne lui avait-elle pas promis de contacter sa nièce afin qu’elle la remplace ? Bien sûr, ce n’était pas sa faute si cette dernière s’était envolée pour New York la veille de l’hospitalisation de sa tante. Cependant, elle s’était bien gardée de prévenir Vasilii, songea-t-elle avec une pointe de culpabilité. Miss Carlisle était âgée et parfois terriblement vieux jeu ; elle rejetait la technologie moderne, allant jusqu’à refuser d’utiliser le moindre téléphone portable ou ordinateur. Vasilii n’avait donc aucun moyen d’apprendre qu’elle s’était temporairement débarrassée de son chaperon.

Alena laissa échapper un soupir. Tout était si différent, du temps où leurs parents étaient encore en vie. Leur père était un homme dynamique, débordant d’énergie, et sa mère la comprenait mieux que personne… Ils lui manquaient tant, tous les deux. Sa mère, en particulier.

* * *

Vasilii ?

Le cœur de Kiryl manqua un battement. Se pouvait-il qu’il existât deux Vasilii Demidov, tous deux assez riches pour s’offrir une suite dans l’hôtel le plus luxueux de Londres ? La coïncidence était trop énorme. Peut-être y avait-il du vrai, après tout, dans les croyances de sa babushka. Même s’il n’avait pas bâti sa fortune et son empire industriel sur de simples hypothèses.

— Votre frère est Vasilii Demidov ? Le président de Venturanova International ? s’enquit-il, feignant la désinvolture.

— Oui, confirma Alena. Vous connaissez Vasilii ?

Elle avait froncé les sourcils, la voix soudain étrangement tendue. Redoutait-elle qu’il puisse connaître son frère ? En bon chasseur, Kiryl savait détecter la vulnérabilité de ses proies.

— Uniquement de réputation. C’est un brillant homme d’affaires. Est-il à Londres, actuellement ?

Bien sûr, il connaissait la réponse. Il cherchait seulement à vérifier ce que la jeune femme était prête à lui dire.

— Non. Il est en Chine pour affaires.

— Laissant sa jeune sœur profiter de la vie nocturne londonienne ? insinua-t-il en souriant.

Alena secoua vigoureusement la tête.

— Non, Vasilii ne me le permettrait pas. Il désapprouve ce genre de comportement. Surtout lorsqu’il s’agit de moi, dit-elle en rougissant.

Seigneur, elle parlait trop. Elle était si nerveuse et excitée ! Non, à coup sûr, Vasilii n’approuverait pas ce qu’elle disait et faisait en ce moment même…

— Votre frère semble très protecteur, observa Kiryl.

Il sourit intérieurement. Très protecteur, en effet. Demidov semblait tenir énormément à sa jeune sœur. Assez, en tout cas, pour aiguiser sa curiosité.

— Oui, c’est vrai, admit Alena. Au point que parfois…

Elle s’interrompit. Comme si elle cherchait ses mots.

— Vous trouvez cela étouffant ? compléta-t-il. C’est tout naturel. Une jeune femme de votre âge devrait pouvoir s’amuser comme les autres. Vous devez vous sentir bien seule dans cet hôtel anonyme…

— Oh non, mon frère ne me laisse jamais seule. Du moins, en temps normal. Simplement, cette fois… il n’a pas eu d’autre choix.

* * *

Il tenait quelque chose, il le sentait. Son instinct ne le trompait jamais. Restait à savoir comment l’utiliser à son avantage.

— Votre frère a tout du gêolier, plaisanta Kiryl, décidé à faire parler la jeune femme.

Alena sentit sa culpabilité monter d’un cran. Elle s’était montrée déloyale envers Vasilii. Mais quel soulagement de pouvoir exprimer ce qu’elle ressentait ! Quelque chose, chez ce séduisant inconnu, l’incitait à se confier sans réserve, sur des sujets qu’elle n’avait jamais abordés avec quiconque. Cependant, par amour pour son frère, elle se devait de le défendre et dissiper le malentendu.

— Si Vasilii est si protecteur, c’est parce qu’il m’aime et a promis à notre père, sur son lit de mort, qu’il veillerait toujours sur moi.

Elle baissa les yeux.

— Parfois, je me demande si c’est à cause de cette promesse qu’il ne s’est pas marié. Il est très pris par ses affaires et s’inquiète tellement pour moi qu’il n’a pas le temps de faire des rencontres, ni de tomber amoureux.

Tomber amoureux ? Kiryl réprima un rictus dédaigneux. Sur quelle planète vivait cette fille pour croire que « tomber amoureux » entrait en compte dans le mariage d’un des hommes les plus riches de Russie ? Lui-même, lorsque viendrait le moment de se marier, choisirait sa femme avec soin ; un choix dicté par la logique, et non par un désir éphémère. Mais pas question de lui avouer cela. Plus elle parlait, plus il était convaincu que la belle Alena — presque encore une enfant — pouvait bien être le talon d’Achille de son concurrent.

Cependant, il n’était pas du genre à se fier inconsidérément à ses émotions. Toujours confirmer son intuition par des preuves avant d’agir, telle était sa devise, et il n’y dérogerait pas. Même s’il lui tardait de s’assurer la mainmise sur cet appât de choix pour le piège qu’il destinait à Vasilii Demidov.

L’émotion avec laquelle la jeune femme avait défendu son frère avait avivé l’éclat argenté de ses yeux. Ils étaient comme deux fenêtres grandes ouvertes sur les secrets de son âme, nota-t-il avec satisfaction.

Croisant le regard troublant de son interlocuteur, Alena baissa vivement la tête. Elle n’aurait pas dû lui parler de son frère, se réprimanda-t-elle. Après tout, c’était un parfait inconnu, et Vasilii protégeait sa vie privée aussi jalousement qu’il la protégeait, elle.

— Je dois y aller, balbutia-t-elle en posant sa tasse. Merci pour le thé.

Kiryl hocha la tête, un sourire aux lèvres.

— Ce fut un plaisir, Alena Demidova. Le premier d’une longue série, j’espère. Au fait, je ne me suis pas présenté : je suis Kiryl. Kiryl Andronov.

Avant qu’elle pût réagir, il lui saisit la main et la porta à ses lèvres. Son souffle chaud sur sa peau se propageait en elle comme un feu liquide dans ses veines. Il flirtait avec elle ! Et la promesse implicite de ses mots dépassait tous les fantasmes qu’il lui avait inspirés depuis la première fois qu’elle l’avait vu. Seigneur, elle était si vulnérable en sa présence…

Comme elle tentait de se dégager, elle vit l’heure sur sa montre. Vasilii ! Si elle tardait à répondre à ses e-mails, il risquait de s’inquiéter.

— Il est quatre heures. Je dois vraiment y aller. Mon frère…

— Ah, vous vous enfuyez comme Cendrillon aux douze coups de minuit, sans même me laisser une chance de vous retrouver. Mais nous nous reverrons, soyez-en sûre. Alors, je ferai en sorte que la promesse que je lis dans vos yeux quand vous me regardez devienne réalité.

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Non, ce livre n'est pas sympathique. Ce livre est tout ce qu'il y a de mal écrit et de stéréotype horripilant. J'ai eu l'impression de lire une mauvaise fanfiction, sauf que ça a été IMPRIME, quelqu'un a dit : "ok, on le fait !". Où est-ce qu'il y a eu un bug dans l'édition exactement ?

Enfin bref. Les personnages sont lisses, sans caractère, un peu pathétiques, et c'est quoi cette manie de nous faire comprendre à chaque ligne qu'ils ont envie de coucher ensemble ? Il est où votre suspense et votre scénario ? (ne me faites pas rire avec votre romance, c'est de la pornographie)

Scénario inexistant, d'ailleurs, il tiendrait sur cinq lignes maximum, je suis sûre, tout le reste se résume par "oh Mon Dieu qu'il est magnifique et ténébreux et moi pauvre vierge effarouchée comment vais-je résister à l'appel des sirènes ?" ("appel des sirènes" n'est d'ailleurs jamais écrit, trop de métaphore là-dedans, faudrait pas que ça vole trop haut non plus). Quand à lui, je ne vous rassure pas, ça passe par "bon, il faut que je la séduise ? Je la trouve magnifique, mais évidemment c'est parce qu'elle me permet d'arriver à mes fins et pas que j'ai envie de l'aimer/de l'épouser/de lui faire des enfants/ d'être rassuré parce que j'ai un passé qui m'a traumatisé et que sa douceur seule peut me sauver"

Voilà, vous avez lu le livre.

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Non, ce livre n'est pas sympathique. Ce livre est tout ce qu'il y a de mal écrit et de stéréotype horripilant. J'ai eu l'impression de lire une mauvaise fanfiction, sauf que ça a été IMPRIME, quelqu'un a dit : "ok, on le fait !". Où est-ce qu'il y a eu un bug dans l'édition exactement ?

Enfin bref. Les personnages sont lisses, sans caractère, un peu pathétiques, et c'est quoi cette manie de nous faire comprendre à chaque ligne qu'ils ont envie de coucher ensemble ? Il est où votre suspense et votre scénario ? (ne me faites pas rire avec votre romance, c'est de la pornographie)

Scénario inexistant, d'ailleurs, il tiendrait sur cinq lignes maximum, je suis sûre, tout le reste se résume par "oh Mon Dieu qu'il est magnifique et ténébreux et moi pauvre vierge effarouchée comment vais-je résister à l'appel des sirènes ?" ("appel des sirènes" n'est d'ailleurs jamais écrit, trop de métaphore là-dedans, faudrait pas que ça vole trop haut non plus). Quand à lui, je ne vous rassure pas, ça passe par "bon, il faut que je la séduise ? Je la trouve magnifique, mais évidemment c'est parce qu'elle me permet d'arriver à mes fins et pas que j'ai envie de l'aimer/de l'épouser/de lui faire des enfants/ d'être rassuré parce que j'ai un passé qui m'a traumatisé et que sa douceur seule peut me sauver"

Voilà, vous avez lu le livre.

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Bronze

livre sympathique, ce lit relativement vite, on suit l'histoire de alena et de kyril.

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Dates de sortie

Passions à Saint-Pétersbourg, Tome 1 : Une délicieuse conquête

  • France : 2013-07-01 (Français)
  • USA : 2011-10-25 - Poche (English)

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Titres alternatifs

  • The Most Coveted Prize - Anglais
  • The Most Coveted Prize (Russian Rivals #1) - Anglais
  • Plano de Mestre - Portugais
  • Una preziosa ricompensa - Italien
  • Plan maestro - Espagnol
  • Witte nachten - Néerlandais
  • Ρώσικες Νύχτες - Grec

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