Extraits

Mademoiselle Stunkel agrippe le parapluie et ensuite me regarde du coin des yeux. Son visage dit « À vos marques, prêt ? TIREZ ! », mais au lieu de lancer le parapluie sur moi, elle lève son doigt d’os de poulet en l’air.

Je hoche la tête pour lui faire comprendre que je ne cherche pas les ennuis. Après un long moment, elle remet le doigt dans la poche de sa robe et elle glisse le parapluie dans le baril en bois, à côté des autres. Puis, elle me tourne le dos pour éviter d’avoir des idées meurtrières.

Je me retourne aussi et c’est là que je vois Patsy Cline et Vera Bogg, côte à côte au comptoir de bijoux ; leurs épaules se touchent et leurs têtes sont entièrement trop proches l’une de l’autre.

Je me faufile entre les deux, ce qui les éloigne l’une de l’autre.

— Tout le monde m’a laissée toute seule là-bas.

Je montre la salle du musée.

— Il y encore des choses à voir, vous savez. Des choses qui sont plus importantes que la boutique de souvenirs.

— Désolée, dit Patsy Cline.

Mais elle n’a pas l’air désolée. Et je suis sur le point de le lui dire lorsque Vera lève un petit oursin plat blanc au bout d’une chaîne et le balance devant mon nez. Les mots amies pour toujours y sont gravés profondément.

— Regarde ce qu’on a acheté, dit Vera.

— Qui ça, « on » ?

Et c’est là que j’entrevois la même chaîne sous les cheveux crépus de Patsy Cline.

Sapristi.