Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 823
Membres
1 008 423

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

J’ai jeté un beau morceau d'entrecôte dans les

Lorsqu'une bouffée de fumée m'est parvenue aux narines, je n'ai pas suffoqué.

Elle n'avait pas du tout une odeur d'aliments brûlés.

Elle sentait le chocolat chaud et les gâteaux sortant du four, les hamburgers au barbecue et les fleurs des champs, ainsi qu'une centaine d'autres bonnes choses dont les parfums n'auraient pas dú aller bien ensemble, mais qui pourtant se mélangeaient délicieusement.

J'aurais presque pu croire que les dieux se nourrissaient de cette fumée.

Une fois que tout le monde eut regagné sa place et fini de diner, Chiron a de nouveau tapé du sabot.

Monsieur D. s'est levé en poussant un gros soupir.

- Bon, je crois qu'il faut que je vous dise bonjour à tous, les marmots. Alors bonjour. Notre directeur d'activités, Chiron, annonce que le prochain Capture. l'étendard aura lieu vendredi. Actuellement, c'est le bungalow 5 qui détient les lauriers.

Des acclamations stridentes ont jailli de la table d'Arès

- Personnellement, a continué Monsieur D., je m'en moque, mais félicitations. Et puis je dois aussi vous dire que nous avons un nouveau pensionnaire à partir d'aujourd'hui. Peter Jackson.

Chiron a murmuré quelque chose.

Euh. Percy Tackson, a rectifié Monsieur D. C'est ça. Bienvenue, hourra et cetera. Maintenant filez à votre stupide feu de camp. Allez.Tout le monde a applate, où le bungalow d Aest

Toutes amphithedae...ousagonscharit damme la soirée de chants. Nous avons chants a

Chansons sur les dieux, mange des marshmal gils au chocolat, ri et plaisanté, et ce qui était no gmt, c'est que je n'avais plus l'impression qu'on regardait. Je me sentais chez moi.

gars tard dans la soirée, alors que les étincelles de Plus camp fusaient dans le ciel étoile, la conque, retenti de nouveau et nous avons tous regagné nog Tungalows en rang. Je ne me suis rendu compte de bun degré d'épuisement qu'à l'instant où je me suis effondré sur mon sac de couchage d'emprunt.

J'ai refermé les doigts sur la corne du minotaure

Tai pensé à maman, mais c'étaient de bonnes pensées.

son sourire, les histoires qu'elle me lisait le soir dans mon lit quand j'étais petit, sa façon de me dire « Ne te fais pas mordre par les punaises de lit ».

À la seconde où j'ai fermé les yeux, je me suis endormi.

Telle fut ma première journée à la Colonie des

Sang-Mêlé

J'étais loin de soupçonner, alors, que mon séiour dans mon nouveau foyer serait si court.

Au cours des journées suivantes, j'ai adopté un rythme d'études qui me semblait presque normal, mis à part le fait que mes professeurs étaient des satyres, des avmphes et un centaure.

Tous les matins, Annabeth me donnait des cours de grec ancien et nous parlions des dieux au présent, ce qui me faisait un drôle d'effet. Annabeth avait vu juste pour ma dyslexie: je n’avait pas beaucoup de mal a lire je grec ancien.

Afficher en entier

" Je n'ai jamais voulu être un demi-dieu,c'est angoissant. Le plus souvent, ça se termine par une mort abominable et douloureuse. Il se peut que vous soyez des nôtres. Or, dès l'instant ou vous le saurez, il ne leur faudra pas longtemps pour le percevoir eux aussi, et se lancer à vos trousses. Je vous aurai prévenus"

Afficher en entier

Percy, m'a dit Chiron. A toi de choisir si tu crois ou non, mais le fait est que "immortel" signifie immortel. Peux-tu imaginer un instant ce que cela représente, de ne jamais mourir ? De ne jamais dépérir ? D'exister, tel que tu es, pour toujours ?

Afficher en entier

Percy, prends l'épée. Ton père croit en toi.

Afficher en entier

Écoute toujours ce que te dit ton cœur, ou tu perdras tour.

Afficher en entier

C'est vraiment remarquable, tout ce que les humains sont capables d'inventer pour forcer les choses à rentrer dans leur vision de la réalité.

Afficher en entier

Un mot sur ma mère avant que vous ne la rencontriez.

Elle s'appelle Sally Jackson et c'est la personne la plus formidable du monde, ce qui ne fait que prouver ma théorie selon laquelle ce sont les gens les plus formidables qui ont la pire des malchance.

Afficher en entier

❝ — … que penseront les gens de ta science dans deux mille ans ? a continué Monsieur D. Hein ? Ils la traiteront de charabia primitif, et voilà tout. Ah, j’adore les mortels ! Ils n’ont aucun sens de la perspective historique. Ils se croient tellement avancés ! ❞

Afficher en entier

Une vie de sang-mêlé , c'est dangereux. C'est angoissant. Et, le plus souvent, ça se termine par une mort abominable et douloureuse.

Afficher en entier

CHAPITRE 1 : JE PULVÉRISE MA PROF DE MATHS SANS LE FAIRE EXPRÈS

Croyez-moi, je n’ai jamais souhaité être un sang-mêlé.

Si vous lisez ces lignes parce que vous soupçonnez en être un, vous aussi, écoutez mon conseil : refermez ce livre immédiatement. Prenez pour argent comptant le mensonge que vos parents vous ont raconté sur votre naissance et tentez de mener une vie normale.

Une vie de sang-mêlé, c’est dangereux. C’est angoissant. Et, le plus souvent, ça se termine par une mort abominable et douloureuse.

Si vous êtes un gamin normal qui avez ouvert ce livre en pensant qu’il s’agissait d’une œuvre de fiction, parfait. Poursuivez votre lecture. Je vous envie de pouvoir croire que rien de toute cette histoire n’est jamais arrivé.

Mais si vous vous reconnaissez dans ces pages – si vous sentez quelque chose remuer en vous – arrêtez tout de suite de lire. Il se pourrait que vous soyez des nôtres. Or dès l’instant où vous le saurez, il ne leur faudra pas longtemps pour le percevoir, eux aussi, et se lancer à vos trousses.

Je vous aurai prévenu, ne dites pas le contraire.

Je m’appelle Percy Jackson. Il y a quelques mois encore, j’étais pensionnaire à l’Institut Yancy, une boîte privée pour enfants à problèmes qui se trouve dans le nord de l’État de New York.

Suis-je un enfant à problèmes ?

Oui. C’est une façon de le dire.

Je pourrais en donner comme preuve n’importe quel moment de ma brève et pitoyable existence, mais c’est en mai dernier que les choses se sont vraiment gâtées, lorsque notre classe de sixième est partie à New York dans le cadre d’une sortie éducative : vingt-huit gamins perturbés et deux professeurs dans un car scolaire jaune, tous en route pour le musée des Beaux-Arts, département des antiquités grecques et romaines.

Je sais : ça ressemble énormément à un supplice. Comme la plupart des sorties éducatives de Yancy.

Seulement c’était M. Brunner, notre prof de latin, qui encadrait l’excursion, et cela me rendait optimiste.

M. Brunner était un quinquagénaire en fauteuil roulant électrique. Il avait les cheveux clairsemés, la barbe hirsute et une veste en tweed élimée qui sentait toujours le café. À priori pas le portrait-robot du type super-cool, pourtant il racontait des histoires, plaisantait et nous faisait faire des jeux en cours. Comme, en plus, il avait une redoutable collection d’armes et d’armures romaines, c’était le seul professeur dont les cours ne m’endormaient pas.

J’espérais que l’excursion se passerait bien. Enfin, j’espérais, pour une fois, ne pas m’attirer d’ennuis.

Je me trompais, et comment.

Vous comprenez, il m’arrive toujours un tas d’ennuis pendant les sorties éducatives. Par exemple, à l’école où j’étais en CM2, lorsque nous sommes allés au champ de bataille de Saratoga, j’ai provoqué un accident avec un canon de la guerre d’Indépendance. Je ne visais pas le car scolaire, mais je me suis fait renvoyer quand même, bien sûr. Et avant cela, à mon école de CM1, quand nous avons visité le bassin aux requins du Monde Aquatique par « l’envers du décor », j’ai, je ne sais trop comment, actionné la mauvaise manette sur la passerelle et toute la classe a piqué un plongeon qui n’était pas au programme. Et la fois d’avant... bref, vous voyez le topo.

Alors, cette fois-ci, j’étais bien décidé à me tenir à carreau.

Sur tout le trajet, j’ai laissé Nancy Bobofit, la cleptomane rousse aux taches de rousseur, bombarder mon meilleur ami Grover de boulettes de sandwich beurre de cacahouètes-ketchup dans la nuque.

Grover était une cible facile. C’était un poids plume. Il pleurait quand il était frustré. Il avait dû redoubler plusieurs fois car il était le seul sixième à avoir de l’acné et une ombre de duvet sur le menton. Pour arranger le tout, il était handicapé. Il était dispensé de cours de gym à vie parce qu’il souffrait d’une maladie musculaire aux jambes. Il marchait d’une drôle de façon, comme si chaque pas lui faisait mal, mais il ne fallait pas se fier aux apparences : si vous l’aviez vu courir à la cafétéria le jour où on avait des enchiladas !

Toujours est-il que Nancy Bobofit n’arrêtait pas de lui lancer des morceaux de sandwich qui se plantaient dans ses cheveux bruns et bouclés, sachant pertinemment que je ne pouvais pas riposter parce que j’étais déjà en période d’essai. Le directeur m’avait menacé de mort-par-heures-de-colle s’il se passait quoi que ce soit de mal, de gênant ou même d’un tout petit peu distrayant pendant cette excursion.

– Je vais la tuer, ai-je grommelé.

Grover a essayé de me calmer :

– Ce n’est pas grave. J’aime bien le beurre de cacahouètes.

Il a esquivé une autre bouchée du déjeuner de Nancy.

– Là, c’est bon. (J’ai voulu me lever mais Grover m’a forcé à me rasseoir.)

– Tu es déjà en période d’essai, m’a-t-il rappelé. Tu sais sur qui ça va retomber s’il se passe quoi que ce soit.

En y repensant, je regrette de ne pas avoir fichu une bonne raclée à Nancy Bobofit sur-le-champ. Passer des heures de colle enfermé dans une salle de classe, ce n’était rien comparé au pétrin dans lequel j’allais me fourrer.

M. Brunner dirigeait la visite.

Il avançait en tête du groupe dans son fauteuil roulant, nous faisant traverser les grandes galeries sonores du musée en longeant des statues de marbre et des vitrines pleines de poteries orange et noir vraiment très anciennes.

J’étais sidéré de savoir que tous ces trucs-là avaient survécu à deux mille, et même trois mille ans.

Il nous a rassemblés devant une colonne de pierre haute de quatre mètres surmontée d’un grand sphinx, et il s’est mis à nous expliquer que c’était une pierre tombale, une stèle, construite pour une fille de notre âge. Il nous a parlé des reliefs sculptés sur les côtés. J’essayais d’écouter ce qu’il avait à dire parce que c’était plutôt intéressant, mais tout le monde bavardait autour de moi et chaque fois que je leur disais de se taire, Mme Dodds, l’autre professeur qui encadrait le groupe, me fusillait du regard.

Mme Dodds était une prof de maths pas très grande, originaire du sud des États-Unis et qui portait toujours un blouson de cuir noir malgré ses cinquante ans. Elle avait l’air assez méchante pour vous pilonner votre casier de vestiaire en rentrant dedans en Harley-Davidson. Elle était arrivée à Yancy au milieu de l’année, quand la professeur précédente avait fait une dépression nerveuse.

Dès le premier jour, Mme Dodds a adoré Nancy Bobofit et décidé que j’étais un suppôt de Satan. Quand elle pointait sur moi son doigt crochu en disant : « Écoutez, monchou... » d’un ton doucereux, je savais que j’allais écoper d’un mois de retenue après les cours.

La fois où elle m’avait fait gommer les solutions écrites au crayon dans de vieux livres d’exercices jusqu’à minuit, j’ai dit à Grover que je pensais que Mme Dodds n’était pas humaine. Il m’avait regardé très sérieusement et répondu :

– Tu as entièrement raison.

M. Brunner nous parlait toujours de l’art funéraire grec.

Nancy Bobofit a fini par sortir une idiotie sur l’homme nu sur la stèle, tout en gloussant, alors je me suis retourné et je lui ai lancé :

– Tu vas pas la fermer ?

Seulement j’avais parlé plus fort que je ne l’aurais voulu.

Tout le groupe a ri. M. Brunner s’est interrompu.

– Monsieur Jackson, a-t-il dit. Souhaitez-vous faire un commentaire ?

Je me suis senti devenir écarlate.

– Non, monsieur, ai-je répondu.

M. Brunner a montré du doigt une des scènes gravées sur la stèle.

– Peut-être pourriez-vous nous dire ce que représente cette gravure ?

J’ai regardé la scène et je me suis senti soulagé car, en fait, je la reconnaissais.

– C’est Cronos dévorant ses enfants, n’est-ce pas ?

– Oui, a dit M. Brunner, qui n’avait pas l’air satisfait du tout. Et il a fait cela parce que...

– Eh bien... (Je me suis creusé les méninges.) Cronos était le roi des dieux et...

– Des dieux ? a interrogé M. Brunner.

– Des Titans, ai-je rectifié. Et... il ne faisait pas confiance à ses enfants, qui étaient les dieux. Alors, euh, Cronos les a mangés, d’accord ? Mais sa femme a caché le petit bébé Zeus et donné à Cronos une pierre à manger à la place. Et plus tard, quand Zeus a grandi, il a recouru à la ruse pour pousser son père, Cronos, à vomir ses frères et sœurs...

– Beurk ! a fait une des filles derrière moi.

– ... et ensuite, ai-je continué, il y a eu un grand combat entre les dieux et les Titans, et ce sont les dieux qui ont gagné.

Quelques ricanements ont fusé du groupe.

Derrière moi, Nancy Bobofit a murmuré à l’oreille d’une de ses copines :

– Le truc qui va nous être vraiment utile dans la vraie vie. Genre tu te présentes à un boulot et sur le formulaire de candidature on va te demander : « Prière d’expliquer pourquoi Cronos a mangé ses enfants. »

– Et en quoi, monsieur Jackson, a dit M. Brunner, cela a-t-il de l’importance dans la vraie vie, pour paraphraser l’excellente question de Mlle Bobofit ?

– Et toc, prends-toi ça ! a marmonné Grover.

– Tais-toi ! a persiflé Nancy, le visage encore plus flamboyant que ses cheveux roux.

Au moins, Nancy se faisait rabrouer, elle aussi. M. Brunner était le seul à jamais la surprendre en train de dire quelque chose qu’il ne fallait pas. Il avait des oreilles radar.

J’ai réfléchi à la question, puis j’ai haussé les épaules.

– Je ne sais pas, monsieur.

– Je vois. (M. Brunner a paru déçu.) Eh bien, monsieur Jackson, ce n’est qu’une moitié de bonne réponse. Zeus a effectivement donné à Cronos un mélange de vin et de moutarde qui l’a fait régurgiter ses cinq autres enfants, lesquels, bien sûr, étant des dieux immortels, avaient vécu et grandi jusqu’à présent dans le ventre du Titan sans être digérés du tout. Les dieux ont vaincu leur père, l’ont découpé en morceaux avec sa propre faux et ont jeté ses restes dans le Tartare, qui est le lieu le plus sombre des Enfers. Et sur cette note joyeuse, allons déjeuner. Madame Dodds, voulez-vous bien prendre la tête du groupe ?

Les élèves se sont dirigés en désordre vers la sortie, les filles se tenant le ventre, les garçons se bousculant et faisant les imbéciles.

Grover et moi allions les suivre quand M. Brunner a lancé :

– Monsieur Jackson.

J’ai deviné ce qui m’attendait.

J’ai dit à Grover de continuer sans moi, puis je me suis tourné vers M. Brunner.

– Oui, monsieur ?

M. Brunner avait un de ces regards qui ne vous lâchent pas – des yeux bruns pleins de vie qui auraient pu avoir mille ans d’âge et semblaient avoir tout vu.

– Vous devez apprendre la réponse à ma question, m’a dit M. Brunner.

– Sur les Titans ?

– Sur la vraie vie. Et sur le rôle qu’y jouent vos études.

– Ah.

– Ce que vous apprenez avec moi, a-t-il poursuivi, est d’une importance vitale. Je compte sur vous pour le traiter comme tel. Je n’accepterai que le meilleur de votre part, Percy Jackson.

J’avais envie de me mettre en colère ; ce type était d’une telle exigence à mon égard !

Bien sûr, c’était plutôt sympa, les jours de tournoi, quand il arrivait en armure romaine, criait « À l’assaut ! » et nous mettait au défi, pointe de l’épée contre bâton de craie, de courir au tableau et de nommer tous les Grecs et les Romains qui aient jamais vécu, leurs mères et les dieux qu’ils adoraient. Seulement M. Brunner s’attendait à ce que je sois aussi bon que tous les autres, alors que je suis dyslexique, que je souffre du trouble du déficit de l’attention et que de ma vie entière, je n’ai jamais eu la moyenne. Non, il ne s’attendait pas à ce que je sois aussi bon que les autres ; il voulait que je sois meilleur. Et moi j’étais incapable d’apprendre tous ces noms et ces faits, encore moins de les écrire correctement.

J’ai vaguement bredouillé que je m’appliquerais davantage, tandis que M. Brunner lançait un dernier regard empli de tristesse à la stèle, comme s’il était allé à l’enterrement de cette fille.

Il m’a dit de sortir déjeuner avec mes camarades.

Tous les élèves s’étaient rassemblés sur les marches du musée, d’où on pouvait regarder les gens qui passaient sur la Cinquième Avenue.

Au-dessus de nous couvait une énorme tempête, avec des nuages plus noirs que je n’en avais jamais vu sur la ville. J’ai pensé que ça devait être un effet du réchauffement planétaire car, depuis Noël, le temps était détraqué dans tout l’État de New York. On avait eu de violentes tempêtes de neige, des inondations et des incendies provoqués par la foudre. Cela ne m’aurait pas étonné outre mesure qu’un ouragan se prépare.

Personne, à part moi, ne semblait s’en apercevoir. Certains garçons bombardaient les pigeons avec des morceaux de biscuit, Nancy Bobofit essayait de voler quelque chose dans le sac à main d’une dame et Mme Dodds, comme de bien entendu, ne voyait rien.

Grover et moi étions assis à l’écart, sur le rebord de la fontaine. Nous pensions que de cette façon, avec un peu de chance, les gens ne sauraient pas que nous appartenions à cette école – l’école des losers et des tarés dont on ne voulait nulle part ailleurs.

– Collé ? m’a demandé Grover.

– Non, ai-je répondu. Pas avec Brunner. Mais j’aimerais bien qu’il me lâche un peu les baskets. Je veux dire... je ne suis pas un génie.

Grover s’est tu un bon moment. Puis, quand j’ai cru qu’il allait me gratifier d’un commentaire philosophique profond pour me remonter le moral, il m’a demandé :

– Je peux prendre ta pomme ?

Je n’avais pas très faim, alors je la lui ai donnée.

J’ai regardé le flot des taxis qui descendaient l’avenue et j’ai pensé à l’appartement de ma mère, qui n’était pas bien loin de là où nous étions assis, au nord de la ville. Je ne l’avais pas vue depuis Noël. Je mourais d’envie de sauter dans un taxi et de rentrer à la maison. Elle serait contente de me voir et m’embrasserait, mais elle serait déçue, également. Elle me renverrait illico à Yancy en me rappelant que je devais m’appliquer 1

JE PULVÉRISE MA PROF DE MATHS

SANS LE FAIRE EXPRÈS

Croyez-moi, je n’ai jamais souhaité être un sang-mêlé.

Si vous lisez ces lignes parce que vous soupçonnez en être un, vous aussi, écoutez mon conseil : refermez ce livre immédiatement. Prenez pour argent comptant le mensonge que vos parents vous ont raconté sur votre naissance et tentez de mener une vie normale.

Une vie de sang-mêlé, c’est dangereux. C’est angoissant. Et, le plus souvent, ça se termine par une mort abominable et douloureuse.

Si vous êtes un gamin normal qui avez ouvert ce livre en pensant qu’il s’agissait d’une œuvre de fiction, parfait. Poursuivez votre lecture. Je vous envie de pouvoir croire que rien de toute cette histoire n’est jamais arrivé.

Mais si vous vous reconnaissez dans ces pages – si vous sentez quelque chose remuer en vous – arrêtez tout de suite de lire. Il se pourrait que vous soyez des nôtres. Or dès l’instant où vous le saurez, il ne leur faudra pas longtemps pour le percevoir, eux aussi, et se lancer à vos trousses.

Je vous aurai prévenu, ne dites pas le contraire.

Je m’appelle Percy Jackson. Il y a quelques mois encore, j’étais pensionnaire à l’Institut Yancy, une boîte privée pour enfants à problèmes qui se trouve dans le nord de l’État de New York.

Suis-je un enfant à problèmes ?

Oui. C’est une façon de le dire.

Je pourrais en donner comme preuve n’importe quel moment de ma brève et pitoyable existence, mais c’est en mai dernier que les choses se sont vraiment gâtées, lorsque notre classe de sixième est partie à New York dans le cadre d’une sortie éducative : vingt-huit gamins perturbés et deux professeurs dans un car scolaire jaune, tous en route pour le musée des Beaux-Arts, département des antiquités grecques et romaines.

Je sais : ça ressemble énormément à un supplice. Comme la plupart des sorties éducatives de Yancy.

Seulement c’était M. Brunner, notre prof de latin, qui encadrait l’excursion, et cela me rendait optimiste.

M. Brunner était un quinquagénaire en fauteuil roulant électrique. Il avait les cheveux clairsemés, la barbe hirsute et une veste en tweed élimée qui sentait toujours le café. À priori pas le portrait-robot du type super-cool, pourtant il racontait des histoires, plaisantait et nous faisait faire des jeux en cours. Comme, en plus, il avait une redoutable collection d’armes et d’armures romaines, c’était le seul professeur dont les cours ne m’endormaient pas.

J’espérais que l’excursion se passerait bien. Enfin, j’espérais, pour une fois, ne pas m’attirer d’ennuis.

Je me trompais, et comment.

Vous comprenez, il m’arrive toujours un tas d’ennuis pendant les sorties éducatives. Par exemple, à l’école où j’étais en CM2, lorsque nous sommes allés au champ de bataille de Saratoga, j’ai provoqué un accident avec un canon de la guerre d’Indépendance. Je ne visais pas le car scolaire, mais je me suis fait renvoyer quand même, bien sûr. Et avant cela, à mon école de CM1, quand nous avons visité le bassin aux requins du Monde Aquatique par « l’envers du décor », j’ai, je ne sais trop comment, actionné la mauvaise manette sur la passerelle et toute la classe a piqué un plongeon qui n’était pas au programme. Et la fois d’avant... bref, vous voyez le topo.

Alors, cette fois-ci, j’étais bien décidé à me tenir à carreau.

Sur tout le trajet, j’ai laissé Nancy Bobofit, la cleptomane rousse aux taches de rousseur, bombarder mon meilleur ami Grover de boulettes de sandwich beurre de cacahouètes-ketchup dans la nuque.

Grover était une cible facile. C’était un poids plume. Il pleurait quand il était frustré. Il avait dû redoubler plusieurs fois car il était le seul sixième à avoir de l’acné et une ombre de duvet sur le menton. Pour arranger le tout, il était handicapé. Il était dispensé de cours de gym à vie parce qu’il souffrait d’une maladie musculaire aux jambes. Il marchait d’une drôle de façon, comme si chaque pas lui faisait mal, mais il ne fallait pas se fier aux apparences : si vous l’aviez vu courir à la cafétéria le jour où on avait des enchiladas !

Toujours est-il que Nancy Bobofit n’arrêtait pas de lui lancer des morceaux de sandwich qui se plantaient dans ses cheveux bruns et bouclés, sachant pertinemment que je ne pouvais pas riposter parce que j’étais déjà en période d’essai. Le directeur m’avait menacé de mort-par-heures-de-colle s’il se passait quoi que ce soit de mal, de gênant ou même d’un tout petit peu distrayant pendant cette excursion.

– Je vais la tuer, ai-je grommelé.

Grover a essayé de me calmer :

– Ce n’est pas grave. J’aime bien le beurre de cacahouètes.

Il a esquivé une autre bouchée du déjeuner de Nancy.

– Là, c’est bon. (J’ai voulu me lever mais Grover m’a forcé à me rasseoir.)

– Tu es déjà en période d’essai, m’a-t-il rappelé. Tu sais sur qui ça va retomber s’il se passe quoi que ce soit.

En y repensant, je regrette de ne pas avoir fichu une bonne raclée à Nancy Bobofit sur-le-champ. Passer des heures de colle enfermé dans une salle de classe, ce n’était rien comparé au pétrin dans lequel j’allais me fourrer.

M. Brunner dirigeait la visite.

Il avançait en tête du groupe dans son fauteuil roulant, nous faisant traverser les grandes galeries sonores du musée en longeant des statues de marbre et des vitrines pleines de poteries orange et noir vraiment très anciennes.

J’étais sidéré de savoir que tous ces trucs-là avaient survécu à deux mille, et même trois mille ans.

Il nous a rassemblés devant une colonne de pierre haute de quatre mètres surmontée d’un grand sphinx, et il s’est mis à nous expliquer que c’était une pierre tombale, une stèle, construite pour une fille de notre âge. Il nous a parlé des reliefs sculptés sur les côtés. J’essayais d’écouter ce qu’il avait à dire parce que c’était plutôt intéressant, mais tout le monde bavardait autour de moi et chaque fois que je leur disais de se taire, Mme Dodds, l’autre professeur qui encadrait le groupe, me fusillait du regard.

Mme Dodds était une prof de maths pas très grande, originaire du sud des États-Unis et qui portait toujours un blouson de cuir noir malgré ses cinquante ans. Elle avait l’air assez méchante pour vous pilonner votre casier de vestiaire en rentrant dedans en Harley-Davidson. Elle était arrivée à Yancy au milieu de l’année, quand la professeur précédente avait fait une dépression nerveuse.

Dès le premier jour, Mme Dodds a adoré Nancy Bobofit et décidé que j’étais un suppôt de Satan. Quand elle pointait sur moi son doigt crochu en disant : « Écoutez, mon chou... » d’un ton doucereux, je savais que j’allais écoper d’un mois de retenue après les cours.

La fois où elle m’avait fait gommer les solutions écrites au crayon dans de vieux livres d’exercices jusqu’à minuit, j’ai dit à Grover que je pensais que Mme Dodds n’était pas humaine. Il m’avait regardé très sérieusement et répondu :

– Tu as entièrement raison.

M. Brunner nous parlait toujours de l’art funéraire grec.

Nancy Bobofit a fini par sortir une idiotie sur l’homme nu sur la stèle, tout en gloussant, alors je me suis retourné et je lui ai lancé :

– Tu vas pas la fermer ?

Seulement j’avais parlé plus fort que je ne l’aurais voulu.

Tout le groupe a ri. M. Brunner s’est interrompu.

– Monsieur Jackson, a-t-il dit. Souhaitez-vous faire un commentaire ?

Je me suis senti devenir écarlate.

– Non, monsieur, ai-je répondu.

M. Brunner a montré du doigt une des scènes gravées sur la stèle.

– Peut-être pourriez-vous nous dire ce que représente cette gravure ?

J’ai regardé la scène et je me suis senti soulagé car, en fait, je la reconnaissais.

– C’est Cronos dévorant ses enfants, n’est-ce pas ?

– Oui, a dit M. Brunner, qui n’avait pas l’air satisfait du tout. Et il a fait cela parce que...

– Eh bien... (Je me suis creusé les méninges.) Cronos était le roi des dieux et...

– Des dieux ? a interrogé M. Brunner.

– Des Titans, ai-je rectifié. Et... il ne faisait pas confiance à ses enfants, qui étaient les dieux. Alors, euh, Cronos les a mangés, d’accord ? Mais sa femme a caché le petit bébé Zeus et donné à Cronos une pierre à manger à la place. Et plus tard, quand Zeus a grandi, il a recouru à la ruse pour pousser son père, Cronos, à vomir ses frères et sœurs...

– Beurk ! a fait une des filles derrière moi.

– ... et ensuite, ai-je continué, il y a eu un grand combat entre les dieux et les Titans, et ce sont les dieux qui ont gagné.

Quelques ricanements ont fusé du groupe.

Derrière moi, Nancy Bobofit a murmuré à l’oreille d’une de ses copines :

– Le truc qui va nous être vraiment utile dans la vraie vie. Genre tu te présentes à un boulot et sur le formulaire de candidature on va te demander : « Prière d’expliquer pourquoi Cronos a mangé ses enfants. »

– Et en quoi, monsieur Jackson, a dit M. Brunner, cela a-t-il de l’importance dans la vraie vie, pour paraphraser l’excellente question de Mlle Bobofit ?

– Et toc, prends-toi ça ! a marmonné Grover.

– Tais-toi ! a persiflé Nancy, le visage encore plus flamboyant que ses cheveux roux.

Au moins, Nancy se faisait rabrouer, elle aussi. M. Brunner était le seul à jamais la surprendre en train de dire quelque chose qu’il ne fallait pas. Il avait des oreilles radar.

J’ai réfléchi à la question, puis j’ai haussé les épaules.

– Je ne sais pas, monsieur.

– Je vois. (M. Brunner a paru déçu.) Eh bien, monsieur Jackson, ce n’est qu’une moitié de bonne réponse. Zeus a effectivement donné à Cronos un mélange de vin et de moutarde qui l’a fait régurgiter ses cinq autres enfants, lesquels, bien sûr, étant des dieux immortels, avaient vécu et grandi jusqu’à présent dans le ventre du Titan sans être digérés du tout. Les dieux ont vaincu leur père, l’ont découpé en morceaux avec sa propre faux et ont jeté ses restes dans le Tartare, qui est le lieu le plus sombre des Enfers. Et sur cette note joyeuse, allons déjeuner. Madame Dodds, voulez-vous bien prendre la tête du groupe ?

Les élèves se sont dirigés en désordre vers la sortie, les filles se tenant le ventre, les garçons se bousculant et faisant les imbéciles.

Grover et moi allions les suivre quand M. Brunner a lancé :

– Monsieur Jackson.

J’ai deviné ce qui m’attendait.

J’ai dit à Grover de continuer sans moi, puis je me suis tourné vers M. Brunner.

– Oui, monsieur ?

M. Brunner avait un de ces regards qui ne vous lâchent pas – des yeux bruns pleins de vie qui auraient pu avoir mille ans d’âge et semblaient avoir tout vu.

– Vous devez apprendre la réponse à ma question, m’a dit M. Brunner.

– Sur les Titans ?

– Sur la vraie vie. Et sur le rôle qu’y jouent vos études.

– Ah.

– Ce que vous apprenez avec moi, a-t-il poursuivi, est d’une importance vitale. Je compte sur vous pour le traiter comme tel. Je n’accepterai que le meilleur de votre part, Percy Jackson.

J’avais envie de me mettre en colère ; ce type était d’une telle exigence à mon égard !

Bien sûr, c’était plutôt sympa, les jours de tournoi, quand il arrivait en armure romaine, criait « À l’assaut ! » et nous mettait au défi, pointe de l’épée contre bâton de craie, de courir au tableau et de nommer tous les Grecs et les Romains qui aient jamais vécu, leurs mères et les dieux qu’ils adoraient. Seulement M. Brunner s’attendait à ce que je sois aussi bon que tous les autres, alors que je suis dyslexique, que je souffre du trouble du déficit de l’attention et que de ma vie entière, je n’ai jamais eu la moyenne. Non, il ne s’attendait pas à ce que je sois aussi bon que les autres ; il voulait que je sois meilleur. Et moi j’étais incapable d’apprendre tous ces noms et ces faits, encore moins de les écrire correctement.

J’ai vaguement bredouillé que je m’appliquerais davantage, tandis que M. Brunner lançait un dernier regard empli de tristesse à la stèle, comme s’il était allé à l’enterrement de cette fille.

Il m’a dit de sortir déjeuner avec mes camarades.

Tous les élèves s’étaient rassemblés sur les marches du musée, d’où on pouvait regarder les gens qui passaient sur la Cinquième Avenue.

Au-dessus de nous couvait une énorme tempête, avec des nuages plus noirs que je n’en avais jamais vu sur la ville. J’ai pensé que ça devait être un effet du réchauffement planétaire car, depuis Noël, le temps était détraqué dans tout l’État de New York. On avait eu de violentes tempêtes de neige, des inondations et des incendies provoqués par la foudre. Cela ne m’aurait pas étonné outre mesure qu’un ouragan se prépare.

Personne, à part moi, ne semblait s’en apercevoir. Certains garçons bombardaient les pigeons avec des morceaux de biscuit, Nancy Bobofit essayait de voler quelque chose dans le sac à main d’une dame et Mme Dodds, comme de bien entendu, ne voyait rien.

Grover et moi étions assis à l’écart, sur le rebord de la fontaine. Nous pensions que de cette façon, avec un peu de chance, les gens ne sauraient pas que nous appartenions à cette école – l’école des losers et des tarés dont on ne voulait nulle part ailleurs.

– Collé ? m’a demandé Grover.

– Non, ai-je répondu. Pas avec Brunner. Mais j’aimerais bien qu’il me lâche un peu les baskets. Je veux dire... je ne suis pas un génie.

Grover s’est tu un bon moment. Puis, quand j’ai cru qu’il allait me gratifier d’un commentaire philosophique profond pour me remonter le moral, il m’a demandé :

– Je peux prendre ta pomme ?

Je n’avais pas très faim, alors je la lui ai donnée.

J’ai regardé le flot des taxis qui descendaient l’avenue et j’ai pensé à l’appartement de ma mère, qui n’était pas bien loin de là où nous étions assis, au nord de la ville. Je ne l’avais pas vue depuis Noël. Je mourais d’envie de sauter dans un taxi et de rentrer à la maison. Elle serait contente de me voir et m’embrasserait, mais elle serait déçue, également. Elle me renverrait illico à Yancy en me rappelant que je devais m’appliquer davantage, même si c’était ma sixième école en six ans et que j’allais sans doute me faire renvoyer une fois de plus. Je ne supporterais pas la tristesse dans ses yeux.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode