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— Ta sœur et toi, vous vous ressemblez beaucoup.

Il sourit tristement.

— Elle est jolie.

— Toi aussi.

Merde ! Ai-je dit ça à haute voix ? Qui diable dit d’un autre homme qu’il est joli ? Moi, manifestement.

Il me dévisagea avec scepticisme.

— Annonces-tu souvent aux hommes que tu les trouves jolis ?

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Hier, après avoir passé deux minutes à raconter au stérilisateur qu’il jouait un rôle important dans la protection de Mia et à lui expliquer à quel point j’étais fatigué, j’avais soudain pris conscience que j’avais commencé à parler à des objets figés. Hier le stérilisateur, aujourd'hui le calendrier.

Ni l'un ni l'autre n'avaient rien répondu, mais je croyais sincèrement que parler de choses à voix haute me suffisait pour leur donner un sens. Je n’étais pas sûr d’être prêt à être sociable avec des gens de la vie réelle.

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— Qui êtes-vous ?

Je me tenais sur le seuil et gardais la voix basse, prêt à faire n’importe quoi pour que Mia ne se réveille pas. Je venais à peine de la coucher, et si ce prétendu Diesel la réveillait avec ses putains de coups frappés à ma porte, je lui jetterai une couche sale au visage avant d’appeler l’ensemble du département de police. Ou peut-être une équipe du SWAT composée de parents qui savaient ce que c'était d'avoir un nouveau-né qui refusait de dormir. Toute une armée d'adultes privés de sommeil qui finiraient par le tuer.

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« Je tenais ma famille dans mes bras et adressai un remerciement silencieux pour cette vie parfaite, emplie d’amour, d’espoir et de projets d’avenir. »

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Vin Diesel se tenait sur le pas de ma porte.

Il était deux heures du matin, Mia était endormie et j'hallucinais, croyant qu'un acteur hollywoodien se trouvait devant chez moi dans la banlieue de San Diego.

— Ouvrez la porte ! hurla le grand homme, cognant le bois.

Je saisis l'objet le plus proche que je pouvais utiliser en guise d'arme, puis allumai la lumière du porche qui éclairait la zone avec la force d'une centaine de soleils et ouvris la porte. Ma tentative de passer pour un dur à cuire fut sapée par le fait que l'arme en question était un bol jaune citron que ma sœur jumelle avait fabriqué. Sans oublier de mentionner que je portais un bas de pyjama qui reposait à peine sur mes hanches et un tee-shirt orné d'une licorne pétante, ce qui n'aidait pas vraiment, bien que je me mette quand même à grogner.

Et là, se tenait Vin Diesel lui-même.

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- Eric enseigne parfois la natation, alors quand Mia sera assez grande, tu pourras lui demander de lui apprendre. Je sais qu’il le fera. Non seulement cela, de plus, il est formé aux soins de premiers secours si quelque chose devait se passer… merde… je ne voulais pas le dire de cette façon. Je voulais…

- C’est bon. Je comprends. Tu me rassures. Les gens font souvent ça. Seulement, ils soulèvent aussi toutes sortes de nouveaux problèmes.

Je plaisantais, mais Sean semblait inquiet, alors je lui assénai un coup de poing dans le bras, car... eh bien, cela me sembla être une bonne idée sur le moment.

- Je rigole ! ajoutai-je, souhaitant que ma réflexion ne paraisse pas si boiteuse.

Il m'examina comme s'il m'étudiait au microscope et s'approcha de moi.

- Eric t'aime bien. Il m’a prévenu que si je ne faisais rien, il te demanderait de sortir avec lui.

- Quoi ? Vraiment ?

- Je dois donc agir.

Il était si proche que je pouvais voir le bleu plus foncé autour de ses pupilles.

- D'accord.

- Tu peux m'arrêter si tu ne veux pas que je t'embrasse, murmura-t-il, d’une voix aussi apaisante que celle que Leo utilisait pour parler à Mia.

- Je veux que tu m'embrasses, affirmai-je.

Il tendit la main et prit mon visage en coupe.

- Tu as les plus belles lèvres que j’ai jamais vues, grogna-t-il.

J'étais dur. Même avec tout ce qui me pesait, l'inquiétude, l’incident de la couche, ma mère, le monde, ce moment se cristallisa en un moment parfait.

- Es-tu sûr ? insista-t-il, et je soupirai d'impatience.

Je jure que s’il ne m’embrasse pas maintenant…

La première pression de ses lèvres sur les miennes fut chaste, un effleurement de quelque chose de si doux que je le sentis à peine, et il recula. Je me perdis dans ses yeux saphir et j'en attendis un autre. Je n’eus pas eu à patienter longtemps, alors qu’il reprenait mon visage entre ses deux mains et inclinait ma tête pour m’embrasser à nouveau. Cette fois, il ne se retint pas, et j’entrouvris mes lèvres, désespéré de le goûter. Il lécha l’intérieur de ma bouche, nos langues s'entremêlant et je posai mes mains sur ses biceps avant de les faire glisser sur ses bras et de les poser sur ses hanches. Il était juste de la bonne taille pour moi. Il ne se montra ni agressif ni exigeant, ne s’attendant pas que je mène la danse. Nous étions ensemble dans ce baiser, et je ne pensais pas avoir déjà été embrassé aussi sincèrement auparavant. Je voulais le toucher, l’attirer contre moi et sentir s’il était aussi dur que moi. Lorsque nous rompîmes le baiser afin de reprendre notre souffle, et que j’ouvris les yeux, je remarquai la lueur de désir dans son expression et je replongeai aussitôt.

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La compassion contenue dans sa voix me détendit, et l’émotion m’étouffa lorsque je lui retournai son regard par-dessus la tête de Mia. Il ne chercha pas à s’enfuir ni à nous repousser, terrorisé à l’idée ce que nous pourrions lui dire. Au lieu de cela, il comprenait que nous avions besoin d'une preuve de vie et qu'il s’agissait d’un cadeau précieux à offrir à Eric et à moi-même.

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Elle fit une bonne imitation de Darius : de sa voix parfois nasillarde, sifflante et insistante.

Mon monde s'effondra à nouveau, comme chaque fois que je laissai un peu d'espoir entrer dans mon cœur en ce qui concernait Darius.

— Pourquoi n'apprendrais-je jamais ? dis-je en prenant Mia dans mes bras.

Elle était devenue à la fois un bouclier pour que je me cache derrière elle, et une raison de devenir un homme plus fort.

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Eric recula, se balança un peu et Sean l'attrapa. Puis il se tourna vers moi.

— Sean Roberts, dit-il, essayant de me tendre la main et réalisant au dernier moment qu’il ne pouvait pas lâcher Eric. Nous avons emménagé à côté la semaine dernière.

— Fichez le camp !

J'en avais assez des gens à ma porte. Jusqu’à présent, Mia ne s’était pas réveillée et je pourrais arriver à m'en tirer.

— Emmenez votre ami et partez.

— Nous sommes désolés. Eric n’a pas passé une bonne nuit.

Le cri perçant de Mia fendit la nuit et je fermai les yeux, comptant à rebours à partir de dix.

— Vous avez réveillé mon bébé, put… pour l'amour de Dieu !

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