Petites créatures

Après le brillant retour de notre amie Sylvie, je ne pouvais que me hâter d'aller à la découverte du premier livre de Melanie Golding : Petites créatures.

Un cocktail thriller psychologique / surnaturel / fantastique, comment résister ?

Je n'ai pas été déçue.

L'histoire de cette maman de jumeaux, qui après une courte période de découragement et de perplexité car il ne lui semble pas ressentir ce puissant amour maternel dont tout le monde parle, jusqu'à ce qu'elle l'éprouve viscéralement du plus profond de son être, est plus que touchante et bouleversante.

Son désespoir quand une étrangère qu'elle est la seule à voir veut s'emparer de ses bébés à la maternité pour les remplacer par les siens m'a mis le coeur à l'envers. Pourtant, personne ne la croit, y compris son mari.

Puisqu'on en parle, ledit mari se garde bien de l'aider quand elle rentre à la maison. Pensez donc, c'est que monsieur a besoin de sommeil. Faut qu'il aille travailler pendant que madame "se la coule douce" avec deux nouveau-nés qu'elle allaite.

Pour juger sa femme et son "laisser-aller" par contre, il se pose là !

Seule personne qui s'interroge réellement sur ce qui est arrivé à la pauvre mère encore terrifiée par les menaces d'enlèvement, une inspectrice qu'on apprécie d'emblée, d'autant que son chef veut à tout prix classer le dossier.

Un récit qui m'a beaucoup plu.

Je n'ai fait qu'une bouchée de ce roman. Style très fluide, récit prenant aux multiples rebondissements, personnages bien développés, qu'on aime ou pas, mais aucun ne laisse indifférent.

Je guetterai les prochains livres de cette auteure.

Coup de cœur pour ce premier roman étrange et envoûtant autour de la maternité qui s’inspire de plusieurs genres littéraires: thriller domestique, conte horrifique, roman fantastique… L’atmosphère instiguée dans ce récit est particulièrement angoissante !

Lauren Tranter réalise son rêve de former avec son mari Patrick une famille idéale lorsqu’elle donne naissance à ses jumeaux, Morgan et Riley. Mais les premières nuits sont épuisantes et un incident à la maternité la bouleverse : au milieu de la nuit, elle est attaquée par une vagabonde qui tente de lui enlever ses enfants. Elle parvient à prévenir les secours mais ceux-ci ne trouvent personne à leur arrivée. Epuisée par son accouchement et par les heures d’allaitement qu’elle consacre jours et nuits à ses nouveau-nés, Lauren a-t-elle été victime d’hallucination, est-elle sujette à une crise psychotique, ou une intruse a t-elle réellement tenté d’enlever ses enfants? Au sortir de la maternité, elle ne se sent pas en sécurité chez elle et a l’impression d’être épiée… Et puis, apparait comme par magie un ancien livre de contes dont elle ignore la provenance: ce recueil de malédictions survenues sur des nouveau-nés jumeaux accentue sa paranoïa. Intriguée par cette affaire, l’enquêtrice Johanna Harper s’intéresse aux enregistrements vidéo de la maternité sur lesquelles on voit une ombre étrange évoluer dans les couloirs. D’autre part, elle surveille Patrick, l’antipathique mari de Lauren dont elle trouve le comportement plutôt décalé. Alors que sa hiérarchie la somme de classer l’affaire, Jo hantée par un passé douloureux lié à la maternité, s’obstine…

Avec ce roman, on entre dans l’intimité d’une jeune maman à qui rien n’est épargné: l’épuisement, les violences gynécologiques (une scène glaçante et non essentielle m’a particulièrement bouleversée: âmes sensibles s’abstenir, futures mamans aussi…), le déni du mari complètement dépassé… On partage les doutes de Lauren quant à son instinct maternel, sa capacité à établir un lien avec ses enfants, à s’en occuper correctement. Du classique baby-blues à la dépression post-partum, les semaines qui suivent un accouchement peuvent-être particulièrement difficiles, l’autrice choisit ici de nous dévoiler la dure réalité de la psychose puerpérale. Lauren semble en possèder toutes les caractéristiques : hallucination, confusion mentale, délire jusqu’à intenter à la vie de ses nouveau-nés. Internée en unité de soin mère-bébé, la jeune femme se voit espionnée sans relâche par une équipe de soignant à qui elle dissimule volontairement ses pensées et ressentis. Sa raison : sortir le plus vite possible de l’hôpital pour retrouver ses « vrais » enfants. Elle est en effet persuadée qu’une femme a échangé ses jumeaux contre les siens. Preuve en est, les deux bébés se comportent étrangement, elle ne les reconnait plus!

Un thriller donc puisqu’il est question d’une enquête de police très mouvementée menée par l’inspectrice Johanna Harper: énigmes et actions rythment intensément ce récit. Thriller domestique puisqu’il s’agit d’une situation intime et périlleuse dans laquelle un couple de jeunes parents voit leur équilibre sévèrement remis en cause. On oscille longtemps entre le thriller psychologique et le roman fantastique: les frissons que vont vous procurer ces « petites créatures » dont vous ne tarderez pas à faire connaissance si vous lisez ce roman, ne sont pas sans rappeler l’atmosphère horrifique de Rosemary’s baby…

L’originalité de ce roman m’a beaucoup plu : le sujet de la psychose puerpérale est traité avec beaucoup de maitrise, on doute véritablement de la santé mentale de Lauren, on compatit à son sort, mais en même temps on se rend bien compte qu’il se passe des évènements réellement étranges, surnaturels et que quelque chose d’inexplicable entre en jeu. J’ai mis de côté mon esprit cartésien pour apprécier pleinement cette lecture qui m’a transportée.

Je remercie les éditions Presses de La Cité et la plateforme NetGalley pour ce service presse.