on retrouve les survivants du peuple Aquariote retranchés dans d'anciennes fortifications qui ne les protégeront pas longtemps des légions de l'Apocalypse. Cet épisode est l'occasion pour l'auteur de faire de nombreuses révélations sur le passé des personnages.

En insistant plus que jamais sur les faiblesses de ces personnages, cet épisode crée un climat de fin du monde et diffuse une impression de nostalgie qui rendent ce roman plus attachant que jamais.

Pierre Bordage continue à explorer les souffrances de ses personnages, particulièrement à travers le sondage de leur passé, qui recèle la source de toutes les craintes : en effet, les remords des actions passées taraudent la plupart des personnages et permettent parfois de les manipuler. Pour sa part, Solman apparaît comme un jeune homme pas toujours sûr de lui et capable de commettre des erreurs, malgré son don de clairvoyance. Alors qu’il est propulsé par les événements à la tête du peuple aquariote, son statut reste fragile, car son don de clairvoyance inspire à la fois le respect et la crainte.

Pierre Bordage continue de puiser dans les archétypes (héros physiquement diminué mais mentalement supérieur, viol et assassinat des parents, thématique de la différence, etc), il n'a rien perdu de sa capacité à créer des personnages riches, puissamment humains, vis à vis desquels le sentiment naturel d'identification du lecteur fonctionne à plein. Son style même apparaît plus serré, plus percutant, et si ce premier volet se plie naturellement aux contraintes de mise en place et d'exposition, il est d'une narration nerveuse et efficace.

Une aventure de l'Envoyé d'Alpha qui aide une nation à inventer l'électricité sur une planète de stade XIXe terrestre, provoque des rivalités nationales et finalement se heurte à d'autres envoyés galactiques.
Comme toujours le côté scientifique est impeccable.

Roman sans le docteur Alan, mais l'érotisme est toujours présent, mais inversé : au centre, une héroïne, qui séduit à volonté hommes... et femmes. Et la supériorité que le Docteur Alan tirait de sa science et de ses prothèses cachées, Alona les doit à ses pouvoirs psi. Elle intervient sur la Terre en proie à la surpopulation, à la bureaucratisation, à l'aveugle ambition, pour le compte de sa propre planète, entre les espions des deux blocs qui cherchent à ravir à un savant une prodigieuse découverte. La fin éclaire tout à la fois sa personnalité et le titre d'une lumière cruelle.

Un roman très astucieux, solide et agréable, mais à l'idéologie assez trouble : mélange de culte du progrès et de la science et penchants réactionnaires.

Comme d'habitude chez de Jan De Fast, beaucoup d'action et d'érotisme. La touche de hard science, chère à l'auteur du merveilleux Quand les deux étoiles se coucheront mêle ici l'astronomie et... la gynécologie !

Même s'il n'atteint pas tout à fait la densité d'Abzalon, Orchéron est un roman fort et brillant, bourré d'action et d'émotion.

Sa richesse exceptionnelle en fait un livre majeur.
Chacun des codes est disséqué par Gene Wolfe d'une manière très complexe et souvent paradoxale

Réassemblant les morceaux d'un puzzle infini. Gene Wolfe laisse entrevoir avec ce premier volume du Livre du Nouveau Soleil ce qui sera certainement, une fois la tétralogie achevée, l'une des plus fabuleuses odyssées de la mémoire et de l'imaginaire.

On laissera au lecteur le soin de découvrir par lui-même à quoi correspond la quatrième tête de Cerbère... La cinquième, ce pourrait être ceci : celle qui garde la dimension intérieure. La dimension des souvenirs refoulés, de l'imaginaire coupable, d'identités jamais réalisées.

L'intervention directe dans les rêves par des psychiatres spécialisés est, au risque pour eux de se faire prendre au piège de l'imaginaire, l'ancêtre des mondes subjectifs et du cyberpunk. Avec des échos de Dick pour ce qui est de la confusion entre réalité et simulacres.
Le tout se lira comme une forme de steampunk, uchronie décalée d'un siècle.
Cela mérite d'être lu, c'est bien agréable.

Une belle histoire bien agréable à lire, une grande profondeur d'idées.
Loin de nous expliquer la régression des hommes par la simple allusion à une catastrophe nucléaire, c'est toute une théorie de l'entropie sociale que Stefan Wul nous bâtit là.

On reconnaît la griffe inimitable de l'auteur. Le récit est prenant, fascinant et très original, avec quelques surprises étonnantes à la clé.

Un roman avec une idée intéressante : la raréfaction de l'eau, ses transformations et ce qui en découle. Barjavel avait tiré l'excellent Ravages de la disparition de l'électricité.
Quelques fulgurances d'images et de bonheurs d'écriture.

Variation sur le thème de l'apprenti sorcier, avec les couleurs propres à l'imagination descriptive de Wul, dans un futur, une société lointaine. A relire avec nostalgie.

Roger Zelazny apporte constamment de nouvelles pièces à son puzzle, qu'il s'agisse de l'histoire ou des motivations des personnages, ou de l'univers, dont de nouvelles facettes sont révélées à chaque volume.

Sans vouloir trahir aucun moments forts, disons que la saveur très particulière de ce roman est celle de la confrontation familiale. Le cercle des ennemis d'Ambre se réduit curieusement à sa propre famille royale. Les frères auront à se regarder dans le monocle et à discuter solidement.
Fans de science-fiction, néophytes, boudeurs du style..ce livre est pour tous ceux qui ont le courage de s'y aventurer.

Roger Zelazny a basé son récit sur l'interaction et l'interdépendance familiale des Princes d'Ambre face à cette menace sourde qui gronde sur Ambre (menace quelque peu mieux identifiée à la fin de ce tome mais combien mystérieuse encore).

Ce roman met de l'avant deux Ombres en particulier. La lorraine et l'Avalon, deux mondes à saveur médiévale.
Le style narratif à la première personne Joycien est encore une fois des plus modernes et des plus intéressants.

Un univers on ne peut plus riche qui s’allie d’une écriture fantastique, sobre, simple mais juste. Zelazny est un auteur injustement méconnu qui, grâce à ses Princes d’Ambre, mérite plus que sa place au Panthéon des auteurs de fantastique.

Histoire moderne de sorcellerie fortement pimentée d'érotisme, écrite d'une plume vive et sobre, crue parfois mais toujours efficace, « Sara » révèle une facette inconnue et brillante des multiples talents de l'auteur. Fidèle à ses convictions, Marion Zimmer Bradley démontre ainsi, une nouvelle fois, qu'une femme sur le point de sombrer peut triompher des forces surnaturelles et diaboliques si, en dernier recours, elle accepte vraiment de croire et de répondre à l'amour véritable.[spoiler][/spoiler]

Le roman implique une double lecture.
Pour la première, qui concerne l'intrigue proprement dite, on retrouve l'influence de van Vogt. Le récit se déroule sur deux plans : celui de la réalité, où Stephan se morfond sur Infinite, et celui du rêve, où l'Envoyé commence à prendre la mesure de ses superpouvoirs, et la connaissance de son abhumanité. Dans toute cette partie centrale du roman, le mystère et l'action font bon ménage et composent la trame d'un récit très bien mené.
La seconde lecture se rapporte au fond et au décor. Il nous décrit les faits et méfaits d'un grand trust stellaire, dont l'action d'exploitation est aussi sensible sur l'homme que sur la nature.

Serge Brussolo glisse insensiblement vers le surnaturel, parvenant avec un art consommé à faire accepter au lecteur les événements les plus incroyables. La maison hantée qui réclame annuellement son cadavre frais pour en faire de la poudre d'os à mêler aux sculptures pourrait être une histoire banale et même tirée par les cheveux si elle n'était traitée avec cette habileté diabolique.

Un excellent roman, vraiment. Très bien écrit et mené de main de maître. Les péripéties s'emboîtent à la perfection, à la fois logiques et épouvantables.