Pétrole

Un soir de novembre - il était environ six heures et il faisait déjà noir - Carlo marchait dans les environs de la gare de Termini. Il cherchait, ces jours-là, un (duplicata de) Rita. (...) La sexualité marchait par cycles : maintenant c’était précisément la période de Rita. Le sexe féminin avait acquis les caractéristiques du sexe de Rita. C’était comme un jour nouveau qui se projetait sur une matière ancienne, la renouvelant. C’était étrange comme cette nouveauté se présentait en tant qu’objective, comme s’il y avait une grande quantité de femmes et je jeunes filles qui se prêtaient à la fonction de Rita : elle avaient la petitesse peu velue de son ventre, ses cuisses maigres, elles gardaient la tête baissée, elles soupiraient, étouffant de timidité sans pour autant perdre le courage de parler, de répondre, elles rougissaient d’une rougeur plutôt de docilité enfantine que de honte, et leur rougeur rendait leurs lèvres et leurs joues plus épaisses et intenses ...