Peur de l'ombre

Prix VSD du polar 2014

L’ombre persique plane sur l’occident et fait peser des menaces d’attentats et d’enlèvements…

Une vision apocalyptique de ce qu'il se passe actuellement. Un horizon bien noir mais plausible… Quant à la cité du futur, elle est effectivement en cours de construction dans le désert saoudien ! Pour ce qui est du suspense, on se doute que les "bons" vont l'emporter !... Mais comment ?

Excellent thriller. Tous les ingrédients y sont réunis (comme un grand suspense ...)

Les personnages sont très attachants et passionnants. Une fois que l'on a commencé à lire ce roman, on a qu'une envie en découvrir le dénouement.

Certains événements peuvent rappeler des faits réels survenus, il y a peu de temps en France. L'auteur l'avait écrit pourtant bien avant et il le précise au début, tout est fictif. Mais malgré cela, j'ai fait le rapprochement inconsciemment.

Ce thriller permet de mieux comprendre la religion musulmane sur certains points, mais surtout d'éviter les amalgames, comme de confondre les musulmans et les terroristes.

Roman très bien écrit, on se met très vite, entièrement dans l'histoire et on ne peut que ressentir ce que les personnages ressentent et pensent.

Au milieu de cette guerre anti-terroriste, l'auteur mêle des sentiments plus quotidiens comme les problèmes de couple des personnages de Nora et Michaël, mais également, les problèmes d'être maman ayant perdu un fils et un mari disparu avec une fille aux problèmes psychologiques dus à ces traumatismes ; pour Franck, il y mêle un divorce et des problèmes d'alcoolisme.

Tout cela permet de garder un côté humain et rajoute du suspense car le lecteur, en plus des questions qu'il se pose pour essayer de deviner qui est l'Ombre persique, ... il se demande comment Nora va encaisser tout ça et comment Franck va s'en sortir avec l'alcool.

En conclusion, pour les amoureux de thriller, je le conseillerai vivement mais aussi pour tous ceux qui ont tendance à mélanger les terroristes avec les musulmans.

Me voilà enfin au bout. Sept cents pages, il doit être possible de produire une bonne page de commentaire!

Remarque sur l'achat

J'avais commandé ce livre sur base de son obtention du Prix Polar 2014. Quand j'ai vu la brique que me présentait le libraire, j'ai été momentanément refroidi. Sa taille le rendait intransportable pour la lecture dans les transports en commun.

Remarque sur le préambule

Signaler dans son préambule que ce n'était pas un pamphlet contre l'islam me parut étonnant, il a du être ajouté a posteriori. N'empêche que c'était sans doute nécessaire puisque qu'à vingt pages du terme, tous les malfaisants et nuisibles sont adeptes de cette religion. C'est le moment où étrangement un certain Amli se dévoile enfin. C'est un peu court pour remédier à l'amalgame musulman-islamiste que suggère le livre.

Remarque sur le contexte de lecture

Je poursuis la lecture de ce livre alors que l'attentat contre "Charlie Hebdo" vient d'avoir lieu, que la vague d'indignation ne cesse de faiblir. Ne m'en déplaise, je redoute que ce livre ait une influence sur mon libre jugement pour ce qui concerne l'actualité.

Remarque concernant l'oeuvre

Scénario dense, sans doute trop dense. Il y aurait matière pour plusieurs livres. L'auteur prône le rebondissement à tout crin. Avec une telle est devise on est fort surpris par la chute très quelconque: que deviennent les fidèles musulmans rassemblés à Poitiers, le couple Bellini, le couple Botton, etc.... Il me semble que l'auteur ne se sente pas à l'aise dans la description des sentiments, de la sexualité, ces scènes sont pudiquement sautées. Ce livre comporte peu de personnages mais il y a malgré tout un index de personnages avec nom et fonction. En elle-même l'idée est bonne mais peu nécessaire dans le cas présent. Quasi pas de suspense, jamais l'auteur ne sollicite l'imagination du lecteur: il assène séquentiellement la description des événements et parfois tronque la narration pour maladroitement émoustiller sa curiosité.

Remarque concernant l'histoire

Quand on lit la biographie de l'auteur, on comprend son tropisme Pictave. Il est néanmoins étrange qu'il ne connaisse pas la falsification historique dont la bataille de Poitiers en 732 fut l'objet. La version officielle de cet événement constitue un déformation de première grandeur d'un fait mineur du haut moyen-âge. Ce furent des Wisigoths Arianistes que le franc Charles Martel, catholique bon teint, battit à Poitiers. Il matait une révolte interne à l'empire franc. Pour mémoire les berbères islamisés avaient mis le pied à Gibraltar en 711, avaient saccagés Compostelle vers 718. Pourquoi auraient-ils attendu 732 pour poursuivre au delà des Pyrénées? Il faut dire qu'entretemps, il y avait eu en 722 la bataille de Cavadonga en Asturies et le début de la Reconquista espagnole! Avec Alésia et Gergovie, la liste des défaites gauloises était trop lourde. C'est pourquoi dans un but politique des historiens préférèrent déguiser ces Wisigoths en arabes afin de donner plus de relief à cet événement mineur de l'histoire française.

Bon, je vais rapidement entreprendre un Mankell ou un Vargas pour me nettoyer de tous ce simili roman policier plein de lieux communs passablement nauséeux