Ajouter un extrait
Liste des extraits
« Eidan lâcha son texte et son visage se déforma, comme submergé par la douleur. Ses yeux s'élargirent, trop noirs, baignés de larmes.
- Je t'aime, tu le sais, je n'aurais jamais fait une chose pareille, tu dois me croire !
Je me figeai, indécise. Ce n'était pas dans le texte. Mais Eidan continuait à parler, il semblait en transe, comme s'il voyait autre chose, une situation qui n'était pas celle de notre scène, mais qui se superposait à la réalité.
- Comment pourrais-je te trahir ? Comment pourrais-je même ressentir du désir pour une autre femme ? Nous sommes prédestinés, nous sommes faits l'un pour l'autre, mon amour, nous ne pouvont pas vivre l'un sans l'autre ! Pourquoi irais-je chercher ce que je ne veux pas ? C'est un piège, tu vois bien que quelqu'un tente de nous séparer ! Ce n'est pas la première fois que cela se produit !
Gênée, je me tournai vers Marc, lui demandant du regard ce que je devais faire. Mais ce dernier observait Eidan avec ravissement. Visiblement, cette digression allait exactement dans le sens de sa quête intérieure : la folie de l'amour, du désespoir.
Je refis face à mon camarade et mon coeur se serra. Ses poings crispés, les bras tendus le long de son corps, la tête baissée, une larme unique roulant sur sa joue.
Il était l'image même de la souffrance. »
Afficher en entieréchange entre Eidan et Anaïa:
- Il n'y aura pas de place pour caser mon violoncelle dans ta voiture.
Il se pencha encore, mais cette fois ses lèvres effleurèrent ma joue, tout près de mon oreille. Un long frisson parcourut ma peau, hérissant tous les petits poils dans mon dos, sur ma nuque.
- J'en ai une autre. Une grosse. Je suis certain qu'elle te satisfera.
Il se recula un sourire narquois aux lèvres.
Mon ventre s'était noué à ces mots et je me sentis devenir encore plus pivoine que tout à l'heure, si c'était possible. Je détestais ce type.
Afficher en entier« J'avais envie de monter près d'Eidan, j'avais envie de tendre ma main, qu'il la prenne, qu'il me dise que tout irait bien maintenant, qu'il me rassure, qu'il chasse mes cauchemars et les visions étranges qui me hantaient. Une petite voix intérieure me soufflait que lui seul en avait le pouvoir. »
Afficher en entierSon frère hocha la tête d'un air entendu,
- Et puis, on t'a réservé une surprise !
- Quoi ? m'écriai-je.
Mais Eidan donna un coup de coude au batteur, assez durement.
- Aïe !
Yvan se frotta les côtes, en faisant l grimace. Vincent roula de gros yeux indignés et lui dit d'un ton cinglant :
- Tu te tais, toi, parfois ? Pfff...
- OK, désolé. Oublie, Anaïa. Pas de surprise. Je n'ai rien dit, tu n'as rien entendu, tout ça appartenait à une dimension différente, OK ?
- Quel crétin, c'est pas possible, lâcha encore son frère en haussant les épaules.
Afficher en entierNous sommes prédestinés, nous sommes fait l'un pour l'autre, mon amour,nous ne pouvons pas vivre l'un sans l'autre. Pourquoi irais-je chercher ce que je ne veux pas ?
Afficher en entier« Eidan s'arrêta devant le mas. La pluie tombait toujours en trombes autour de nous et quand il arrêta les essuie-glaces, elle coula en torrents sur le pare-brise, noyant l'extérieur derrière une paroi liquide, épaisse. Nous étions coupés du monde.
Il se tourna vers moi et posa son bras droit sur le dossier de mon fauteuil. Un mince sourire, résigné, presque triste, se dessina sur ses lèvres.
- Il n'y a rien à expliquer, Anaïa. Tout ça...
Il fit un geste de la main gauche qui engloba nos des personnes, l'habitacle de la voiture et l'univers qui devait encore exister quelque part derrière le mur d'eau.
- Tout ça... c'est la vie. Ta vie. Tu dois juste te souvenir. »
Afficher en entierJe vis ses yeux s'embuer d'une liseré de larmes et il déglutit avec force. Sa pomme d'Adam remonta, descendit. Il inspira profondément pour se ressaisir. Je ne voulais pas qu'il se mette à pleurer ici. C'était... non, pas ça. Il se reprit, finalement et parvins à continuer, la voix tremblante, les lèvres déformés par un petit sourire mélancolique.
- Mais avant cela, avant de partir, je veux que tu saches... que... Oui j'ai besoin de te le dire, même si je sais que ça ne changera rien... Je veux te dire... que je t'aime.
Afficher en entierOui, je me rappelai.
Je connaissais le creux de ce corps protecteur. Je connaissais les battements de ce cœur derrière cette poitrine large. Je connaissais cette paume chaude contre ma joue...
Dans un éblouissement terrifiant, je compris, et me laissai tomber lourdement sur le tapis, comme je l'avais fait dans mon rêve, au milieu de la chambre vide, en appelant d'une voix faible :
- Eidan, reviens !
Qu'avais-je fait ? Mais qu'avais-je donc fait ? Les larmes brouillèrent ma vue et coulèrent sur mes joues. Un gémissement incohérent s'échappa de mes lèvres figées.
C'était trop tard, il était déjà parti, je l'avais chassé, et je demeurais seule, envahie par le vide et le froid.
Mon feu intérieur venait de s'éteindre. En moi, il ne subsistait que des cendres froides, les cendre que mon oubli avait provoquées. J'avais oublié que c'était Eidan qui m'aimait. J'avais oublié qu'il était à l'origine de mon feu intérieur, qu'il m'aidait à l'animer. Comment avais-je pu rayer tout cela de ma mémoire ? Mon âme ressemblait à la cheminée que j'avais vue dans mon songe. Un âtre glacial, éteint depuis longtemps, empli de cendres, symbole d'une fin tragique.
Afficher en entier« Demain... Demain, j'aurais recouvré ma force. Demain, je me relèverais et j'irais retrouver Eidan. Je lui dirais que je savais. Je lui demanderais d'être patient avec moi, de me laisser le temps de me souvenir, de l'aimer, et de ranimer le feu qui devait brûler en moi.
Demain... »
Afficher en entier« Quitte à vivre des phénomènes paranormaux, autant qu'ils soient beaux et amoureux de moi. »
Afficher en entier