Picasso: Le peintre et son modèle

Résumé

Le cubisme bien installé, Picasso commence à chercher ailleurs, à s'interroger sur la représentation, sur le modèle. Peut-être butte-t-il sur la possibilité de restituer, grâce au cubisme, le charme de sa nouvelle compagne Eva Gouel ? Peut-être envisage-t-il la fin du cubisme au bénéfice d'un nouveau classicisme qui réapparaît dans les portraits dès 1915 ? Le cubisme subsiste dans son œuvre durant encore quelques années et le thème du peintre et son modèle – et donc de l'artiste face à son art – y sera désormais présent de façon récurrente jusqu'à la fin de sa vie.

Le modèle, ce n'est pas lui. Picasso est l'un des peintres les moins intéressés par l'autoportrait. Il lui arrive de dire : "Le moi intérieur, il est forcément dans ma toile, puisque c'est moi qui la fais. Je n'ai pas besoin de me tourmenter pour ça. Quoi que je fasse, il y sera. Il n'y sera même que trop… Le problème, c'est le reste !"

Lorsque Picasso peint Le peintre et son modèle, ce n'est pas un autoportrait. C'est même tout le contraire : c'est une relation latérale, pas du tout une relation transversale traversant la toile.