Extraits

« Le temps se suspend. Il flotte dans la cabine une ambiance indéfinissable. Je n’ose plus bouger. Quand finalement il décide de relever la tête dans ma direction, son regard est un incendie impossible à soutenir. Il se rapproche, se penche près de mon oreille. Son parfum emplit mes narines. Je me sens comme étourdie. Il cache une main derrière son dos, tandis que je me fige, décontenancée. Après une poignée de secondes, je finis par comprendre où il veut en venir. Pierre, feuille, ciseaux. »

Une panne d’ascenseur. Deux inconnus.

À la faveur de l’obscurité, les carapaces se fissurent et les peaux s’effleurent.

Un jeu de séduction débute. Les sens s’éveillent.

Source : Lecture Academy (http://www.lecture-academy.com/pierre-feuille-ciseaux-decouvrez-les-premieres-phrases/#.UekdaWQayc)

Extrait, page 284.

Un peu plus tard, je me réveille dans le lit de Shane, encore bouleversée par mes sensations quand nos corps nus se sont enfin rassasiés l'un de l'autre... Paisiblement endormi, il continue pourtant de me serrer dans ses bras, comme s'il avait peur que je m'échappe.

Grâce à lui, je sais que le paradis existe bel et bien, et qu'il se trouve ici, contre sa peau.

Pourquoi est ce que les gens heureux se croient toujours obligés d'étaler leur bonheur au grand jour? Qu'est ce qui les pousse? Le plaisir sadique de mettre les autres encore plus minables qu'ils ne le sont déjà?

" Quand ma gorge se serre, je me mets à penser au garçon de l'ascenseur, en me demandant si je le reverrai un jour.

Pourquoi me mentir ? J'espère le croiser au détour d'une rue. J'ai un peu honte de nourrir ce genre d'espoir naïf, m'étonne d'en être encore à croire aux contes de fées. Mais ça me fait du bien de penser à lui. Je revois son visage, je sens son odeur.Parfois la nuit, je me dis que notre rencontre aurait pu se terminer autrement. Je me laisse aller à un fantasme qui me fait ensuite rougir dans la journée, accélère mon cœur et répand une chaleur irradiante au creux de mon ventre..."

La vie n’a pas de brouillon.

— Salut Pierre. Tu peux me rendre un service ?

— Pas de problème.

— Tu peux me casser la figure ? Comme ça, j’aurai un prétexte pour me barrer d’ici !

Chaque accélération lui donne l’impression d’oublier.La fois où son père lui a dit qu’il n’était pas assez bon pour postuler au All Souls College et qu’il préférait lui éviter l’humiliation d’un refus.

Il accélère et il oublie.

La fois où il a voulu lui parler de sa passion pour le dessin, et qu’il a ri en appelant ça une lubie.

Il accélère.

Toutes ces fois où il n’arrive pas à lui dire qu’il l’aime.

Il accélère.

Pour ne pas pleurer, il accélère encore et encore.

Il se perd, il sait que c’est dangereux, mais il continue sur sa lancée.

Soudain, une image.

Il imagine la tête qu’elle fera lorsqu’elle découvrira son message.

Et il ralentit.

Finalement, bien plus que la vitesse, c’est de penser à son petit jeu qui l’apaise.

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— Tu sais ce qui est le plus con là-dedans ? Je me sens hyper bien dans ma peau telle que je suis. Quand je me regarde dans la glace, je me trouve belle, sexy même. Je ne saisis pas pourquoi mes kilos en dérangent certains alors qu’ils ne me dérangent pas, moi !

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" Avec des "si", on referait le monde. On referait sa vie. Et j'en ai marre des regrets inutiles."

Alice, page 173

Il y a des douleurs que les mots sont incapables d'exprimer. Peut-être tout simplement parce que ces mots n'ont pas encore été inventés.