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Quand j’entre dans le Island, mes yeux balayent la salle. Je le vois sourire au fond de la pièce à la même place que l’autre soir. Je m’avance d’un pas assuré en redressant les épaules. Ne pas me laisser démonter et rester sur une conversation professionnelle, voilà mon objectif pour la soirée.
J’approche de la table, il se lève. Mes yeux se promènent sur sa tenue, pantalon en toile noir et polo blanc à manches courtes. Mon regard s’attarde un peu trop sur ses bras, enfin plus précisément ses biceps.
– Bonsoir, monsieur Sullivan.
– Bonsoir. Appelez-moi Nathan.
– Si vous voulez, mais tout en gardant le côté professionnel.
– Décidément… vous ne changerez pas d’avis. Nous pouvons aussi boire ce verre en faisant connaissance.
– Je ne suis pas là pour ça, mons... Nathan !
– J’ai compris vous ne parlez jamais de vous. Vous êtes une femme très secrète qui se cache derrière un tailleur et un chignon tiré à quatre épingles. J’ai le droit de vous appeler Morgane ? À moins que vous ne préfériez Fée ? Même si j’avoue ne pas avoir compris ce surnom.
– Morgane, c’est parfait. Et pour répondre à votre analyse psychologique sur ma personne, je n’ai effectivement pas l’habitude de raconter ma vie à tout le monde et encore moins à un client.
– Je ne suis pas encore votre client, Morgane.
– Non, mais le résultat est le même. Ma vie est privée et le restera. Vous ne vous y intéressez que parce que vous m’avez vue ici l’autre soir et sûrement parce que je n’ai pas accepté de boire un verre avec vous.
– Cela m’intrigue oui, je l’admets. Et détrompez-vous, je préfère les femmes qui ne me refusent rien.
– Sachez que je suis loin d’être ce type de personne.
– Pourtant celles que l’on paye acceptent les caprices de leurs clients, non ?
Mes muscles se tendent, la rage m’envahit entièrement. J’ai horreur qu’on me considère comme ça, même si les apparences peuvent être trompeuses. Je n’ai qu’une envie, lui jeter la première chose qui me passe sous la main en pleine figure. Mais je n’ai rien, même pas un verre d’eau et la table... ça risque de faire beaucoup.
– Je ne sais pas, dis-je sèchement.
– Je ne voulais pas vous énerver Morgane.
– En traitant une femme de pute, vous pensiez lui faire un compliment ?
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