Extraits

- Merci du fond du cœur, Jack, dit Barbossa avec un déplaisant sourire.

- Mais de rien, répondit Jack, pincé.

- Pas toi, dit Barbossa. C'est le singe qu'on a appelé Jack !

Au même instant, une très belle jeune femme rousse en robe écarlate se précipita vers le pirate.

- Scarlett ! s'exclama Jack en ouvrant les bras.

Elle lui flanqua une gifle et tourna les talons.

- Je ne suis pas sûr que je la mérite, dit Jack d'un ton de reproche.

Will haussa un sourcil, mais ne pipa mot.

Une jeune femme blonde et lourdement fardée arriva à la hauteur de Jack.

- Giselle ! s'exclama-t-il avec un grand sourire.

- C'est qui, celle-là ? fit la jeune femme.

Et avant qu'il ait pu répondre, elle lui balança elle aussi une gifle et poursuivit son chemin.

- Je l'avais peut être méritée, celle-là, dit Jack en se frottant le visage.

- Tiens, tiens... fit Norrington. Jack Sparrow, n'est ce pas ?

- CAPITAINE Jack Sparrow, pour être précis, minauda Jack.

- Mais je ne vois pas votre navire, capitaine ? ironisa le commodore.

- Je suis sur le marché. Depuis peu.

- Il a dit qu'il était venu en réquisitionner un, dit l'un des gardes.

- Tu vois qu'il disait la vérité, intervint son compagnon. Ça c'est à lui, monsieur, ajouta-t-il en ramassant le ceinturon et le pistolet de Jack, qui voulut s'avancer pour les récupérer.

Norrington les examina et ricana.

- Pas de balle en réserve... Pas de poudre... Un compas qui ne fonctionne pas... Et je m'attendais presque à une épée en bois, conclut-il en dégainant l'arme de Jack, qui sourit piteusement. Vous êtes sans nul doute le pirate le plus pitoyable dont j'aie jamais entendu parler, se moqua-t-il.

- Ah, mais au moins, vous avez entendu parler de moi, plaisanta Jack.

- Ou c'est de la folie, ou c'est du génie, dit Will alors qu'ils pataugeaient dans l'eau.

- Ce qui est étonnant, répondit nonchalamment Jack, c'est que, souvent, ces deux qualités vont ensemble.

- Vous êtes sans nul doute le pirate le plus pitoyable dont j'aie jamais entendu parler, se moqua-t-il.

- Ah, mais au moins, vous avez entendu parler de moi, plaisanta Jack.

_ Elle ne respira plus, dit l'un d'eux en posant son oreille contre son nez et sa bouche.

_ Ecartez-vous, ordonna Jack en dégainant soudain le couteau de l'un des gardes en se baissant vers la jeune fille.

Sous les yeux ébahis des deux gardes, il fendit le corset d'Elizabeth. Celle-ci se mit aussitôt à tousser et à cracher.

_ Jamais je n'y aurais pensé, dit le garde.

_ Il est évident que vous n'êtes jamais allés à Singapour, répondit Jack avec un sourire diabolique.

- Mais comment Jack a-t-il pu s'échapper de l'île ? demanda Will.

- Il a fait la planche, à quelques encablures, et il est resté là 3 jours et 3 nuits, le temps que la plupart des créatures de la mer se soient habituées à sa présence. Et le quatrième matin, il s'est amarré à un couple de tortues et les a ficelées pour se faire un radeau.

- Il a ficelé un couple de tortues ? répéta Will, incrédule.

- Oui, lui assura le vieux marin. Des tortues de mer.

- Avec quoi il a fabriqué la ficelle ? demanda Will qui n'y croyait toujours pas.

Gibbs ne trouva rien à répondre. Ils se retournèrent et virent Jack qui les observait depuis un moment.

- Des poils humains, dit Jack en roulant des yeux. Ceux de mon dos...

- Comment tu t'appelles ? demanda le garde.

- Smith, répondit Jack d'un ton enjoué. Ou Smithie, pour les intimes.

- Et quelle est la raison de votre présence à Port Royal, monsieur Smith ? Et pas d'entourloupes !

- Pas la moindre ? Très bien, soupira Jack. Autant avouer. J'ai l'intention de réquisitionner l'un de ces bâtiments, de lever un équipage à Tortuga, de faire voile et de piller, voler et saccager comme un forban sans âme et sans cœur, conclut-il en s'accrochant nonchalamment à un cordage et en prenant la pose.

- J'ai dit : pas d'entourloupes ! fit le garde, décontenancé.

- Je crois qu'il dit la vérité, fit l'autre garde.

- S'il disait la vérité, jamais il ne nous l'aurait dit, ergota le premier.

Son compagnon ne trouvant rien à répondre, Jack vint à son secours :

- Sauf s'il savait que vous refuseriez de le croire, même s'il avouait tout, sourit-il.

- Il n'y a rien d'autre à dire, hein ? s'emporta Élisabeth. Voilà donc le secret de la grande aventure du célèbre Jack Sparrow ! ironisa-t-elle. (Jack la regarda sans rien dire.) Vous avez passé trois jours allongé sur une plage à boire du rhum, grinça-t-elle.

Jack fronça les sourcils et sembla réfléchir, puis il agita les deux flacons de rhum et lui fit un grand sourire.

- Bienvenue aux Caraïbes, mon ange! s'exclama-t-il triomphalement avant de la planter là.

_ Vous serez sans conteste les pirates les plus terrifiants de toutes les Caraïbes! le félicita Elizabeth.

_ Non, pas seulement des Caraïbes, rêva Jack. De tous les océans... Du monde entier. Où nous voudrons aller, nous irons. C'est à cela que sert un navire, vous savez. Ce n'est pas qu'une coque, une quille, un pont et des voiles. Un navire a besoin de voguer... Ce que le Black Pearl est, en réalité, c'est... la liberté!