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Chapitre 1

La bouche de Richard était étonnamment suave et brûlante…

Or, ce n’était qu’un détail sans importance. S’il l’embrassait, c’était uniquement pour lui prouver qu’il ferait un soupirant pas comme les autres. S’imaginait-il qu’il était le seul à pouvoir jouer la tromperie ?

« Mais, pensa-t-elle, un milliardaire ne pourrait jamais passer pour le soupirant d’une femme comme elle ? »

Bien que Jeannette tentait de se dérober, il plongea la main sous sa nuque et chercha son baiser. Sa bouche avait un goût délectable… Et alors ? Ce n’était pas pour cette démonstration qu’il continuait de l’enlacer. Ce baiser n’avait d’autre but que de lui montrer qu’on ne pouvait pas prendre Richard Lévesque en mode supérieur.

Il caressa doucement les lèvres de Jeannette, puis il passa une main chaude sur sa poitrine. Soudain, elle cessa de combattre ses émotions. Dans un long soupir, elle s’attendrit contre lui et s’abandonna à son plaisir.

Resserrant son étreinte, il la figea contre son torse. Son cœur battait à la même cadence furibonde que le sien… Cette constatation attisa l’incendie qui courait en lui. Alors, pourquoi penser à l’opposé ? Il avait envie des courbes de son corps depuis le moment où il avait posé les yeux dans les siens. Elle avait un regard si sensuel…

Il sentit son estomac se nouer. La prendre ainsi dans ses bras. Se conduire comme si elle lui appartenait. La caresser. Lui infliger le contact de ses doigts, de ses lèvres…

Un frisson parcourut Richard. Et pourtant…

Jeannette sentait ses bras autour de ses épaules. Sa peau contre sa peau. Sa bouche contre la sienne… et cette sensation incroyable qui l’avait aussitôt envahie.

C’était impossible. Ce qu’il avait ressenti, c’était de la compassion vis-à-vis d’elle, rien de plus. Qu’aurait-il pu éprouver d’autre ? Elle savait tout ce qu’il y avait à savoir sur les hommes riches et leurs besoins égocentriques. Bien, des femmes acceptaient cela. D’autres aspiraient même à chérir ça.

Allons bon… S’efforçant d’ignorer le frisson d’anxiété qui l’électrisait tout le long de son échine, elle étouffa sa peur en multipliant les baisers dans son cou, submergée par l’émotion du moment.

La caresse sensuelle, presque amoureuse de la bouche chaude et moite de Richard sur ses lèvres la déconcerta à tel point qu’elle sentit, avec une énormité honteuse, son désir monter et céder la place aux sensations que l’assaut de séduction expérimenté de Richard suscitait en elle.

Spoiler(cliquez pour révéler)En fermant les yeux, elle savait que cette émotion s’intensifierait mille fois. C’était sans le moindre doute la raison pour laquelle elle se mit à frissonner de cette façon si démonstrative qu’une jeune fille vivant l’expérience de son premier amour. Et pourtant, Richard ne l’embrassait pas avec passion, en tout cas, pas encore.

Il ne faisait que jouer avec elle, il l’excitait. Il la provoquait. Elle sentait sa respiration contre sa peau nue. S’enivrait de cette fragrance de rose sauvage qui était unique…

Alors, avec une plainte sourde de défaite dont elle n’eut même pas conscience, sa bouche s’entrouvrit.

Vivement, elle s’accrocha à Richard, ses lèvres s’articulant silencieusement contre les siennes, ses doigts glissant derrière ses épaules pour l’attirer encore plus près de son corps.

Richard, Richard…

En elle, elle prononçait son nom dans un sanglot qui contenait tout l’instant refoulé de ses émois de jeune femme. Des nuits où elle était restée éveillée en se languissant de l’homme de ses rêves sans savoir qui il était. Bien entendu, elle connaissait peu le déroulement du rapport amoureux, mais la réalité restait obscure et elle voyait dans l’homme de ses rêves le seul amour qui ne pourrait jamais lui en révéler tous les secrets.

Jeannette frissonna et elle entendit la respiration haletante de Richard comme si, d’une certaine façon, la violente réaction de son propre corps avait affecté le sien.

Ils s’embrassaient comme elle avait si souvent rêvé qu’elle le ferait un jour, deux bouches unies l’une à l’autre, tour à tour se caressant, se délectant, s’embrassant, se régalant, alors que les petits cris de plaisir qu’elle entendait pousser entrecoupaient leurs baisers dans un concert exquis et déraisonnable de bonheur.

Les yeux de Jeannette s’agrandirent d’incrédulité lorsqu’il la saisit, l’emprisonna contre la chaleur de sa peau et la retint captive tout en penchant son visage vers le sien.

Résolument, elle serra les lèvres gardant simplement ouvertes ses pupilles luisantes de plaisir et de satisfaction féminine, les laissant exprimer ce que ses lèvres ne pouvaient exprimer : « Continue, ne t’arrête pas ! »

Richard Lévesque semblait indifférent à l’intensité de la rage d’amour et d’affection qui émanaient du corps brûlant de Jeannette.

Il prit ses fesses entre ses mains et se mit à les caresser. Jeannette poussa un petit cri de plaisir, mais il ne s’arrêta pas pour autant, jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus d’excitation.

À son tour, elle caressa un corps aussi superbe que musclé. Elle vit que son sexe était autant ferme et rond que ses pectoraux. À la lumière de la lampe de chevet, sa peau brillait comme du bronze poli.

Avec beaucoup de stimulation, elle laissa ses mains courir sur ses épaules et le long de ses bras, décidée à l’exciter à son tour.

Comparée à ce demi-dieu, elle se sentait minuscule et fragile. Pourtant, en entendant Richard gémir sous ses exquises caresses, elle eut l’impression d’être la plus puissante. Lorsqu’il soupira à bout de résistance, elle crut mourir de joie. Elle en voulait plus, exigeait plus de son corps…

Elle passa une main caressante sur son bas-ventre, puis ferma les yeux pour ne pas être impressionnée par la plénitude de son érection avant de le masturber. Comme elle s’y attendait, son sexe était ferme, gros et d’une douceur incroyable à caresser. Richard gémit ouvertement, ce qui l’incita à continuer. Elle le sentait devenir de plus en plus fort et généreux de sa forme.

Sans plus hésiter, Jeannette le mit dans sa bouche pour le savourer. Elle exaltait son goût, la longueur de son membre, sa robustesse, sa virilité…

Soudain, Richard la glissa sous lui, lui soulevant les hanches. Toute pudeur les avait abandonnés. Elle avait tellement envie de lui… Elle ferma les paupières dans l’attente de ce qui allait arriver.

Comme il dorlotait l’endroit le plus délicieux de son corps, la fontaine de la jouissance, elle gémit de plaisir.

— Cela te plaît ? avança-t-il.

Il s’amusait, comprit Jeannette. Fort bien ! Elle ne lui donnerait pas la satisfaction de le supplier dans sa quête d’amour physique.

Au-delà de sa frustration et de sa déception, Richard devinait l’ardeur brutale qui rongeait son corps. Comment pouvait-elle désirer Richard étant donné tout ce qu’il représentait ? Il n’avait jamais désiré une femme que pour l’envie de faire l’amour. Il ne désirait pas Jeannette, non, pas vraiment !

Combien de femmes avaient été victimes de son charme séducteur ? Si les baisers fous qu’elle lui donnait pouvaient parler d’eux-mêmes…

À présent, le regard qu’il portait sur elle, telle une bête affamée guettant sa proie, la fit regretter de tout cœur de s’être laissé entraîner dans cette joute silencieuse des regards que Richard, elle le savait, ne lui permettrait pas de gagner.

Des larmes perlèrent à ses paupières, la forçant à garder la tête penchée pour que Richard ne puisse les voir tandis qu’elle clignait des yeux pour les disperser.

Combien de nuits était-elle restée éveillée, tourmentée par l’ardeur de son propre désir, nettement incapable de s’empêcher de gémir à haute voix à la pensée de ce que ce bel homme puisse se méprendre.

Sur le point de défaillir, elle attendit que tombe le coup fatal. Elle patienta le temps que Richard lui avoue son attirance pour elle ; sinistrement, il garda le silence.

Elle sentait grandir ses craintes. Son ventre était noué et ses yeux étaient remplis de larmes qu’elle se refusait à verser.

Pour toute réponse, Jeannette se mit à bouger sous lui. Elle ondula des hanches pour l’inviter à poursuivre. Très vite, il l’entendit crier de plaisir lorsqu’il la pénétra. Étroitement serrée autour de lui, elle eut l’impression de ne faire plus qu’un avec lui.

Enfin, il troqua une autre posture et continua à remuer son sexe en elle pour lui donner ce qu’elle avait désiré sur le plumard.

Jeannette avait l’impression qu’un brasier se consumait dans ses entrailles, et elle perdit la notion de tout ce qui l’entourait. Puis, comme elle recouvrait la réalité, Richard continuait à lui prescrire un rythme vigoureux.

En l’entendant gémir un peu plus de plaisir, il se retira doucement, faisant durer chaque fois la jouissance plus longuement, jusqu’à ce qu’elle l’implore d’arrêter la torture.

— Montre-moi ta puissance…, dit-elle en se courbant.

Elle l’étreignit, se comprima de toutes ses forces contre son corps comme pour conduire l’impérieuse ascension de sa jouissance vers les sommets. Jeannette cria jusqu’à ce que les murs de la chambre autour d’elle détonent dans un véritable trop-plein de plaisir.

Étendue contre lui, sa peau douce comme de la soie, ses lèvres aussi parfumées que les fleurs délicatement enivrantes des champs, ses yeux aussi verts que la campagne qui émerveille. Ciel ! Comme il l’avait désirée, comme il s’était retardé en elle. Il avait même été idiot pour élaborer des projets d’avenir où Jeannette avait sa place…

Richard avait été totalement subjugué par Jeannette, voyant en elle une jeune femme naïve. L’expression de ses yeux bruns devint froide. Son regard torturé s’emplit d’amertume. Dire qu’il avait voulu la protéger, croyant alors que les avances sexuelles qu’il lui avait faites plus tôt dans la soirée étaient réellement innocentes et qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il recherchait chez elle. À sa grande surprise, elle n’avait pas hésité à accepter. Cette belle créature éveillait tant de choses en lui lorsqu’elle le regardait, son visage enflammé de pensées qu’il lisait si distinctement dans ses magnifiques yeux verts…

La lumière s’ouvrit dans la chambre à coucher. Jeannette avait passé tout l’après-midi au lit avec ce mystérieux milliardaire. Il était très séduisant et il embrassait trop bien. En fait elle en savait peu sur le baiser passionné, par manque d’expérience avec la gent masculine.

Par contre, embrasser cet homme faisait partie de son travail de journaliste. En savoir toujours un peu plus sur la vie mondaine de ce milliardaire très convoité devenait une excellente source de potins pour faire les choux gras de son journal de vedettes internationales.

Même si officiellement elle était venue couvrir la course des Jeux olympiques de Montréal pendant deux semaines, elle travaillait déjà depuis un an au projet professionnel sur lequel elle traquait le milliardaire Richard Lévesque à travers son téléobjectif.

Dans le bar où elle a serré sa main pour la première fois, osant à peine, au début, regarder sa mâchoire carrée, sa bouche pulpeuse de peur de rougir de son désir, elle s’était étonnée ensuite de le fixer avec indécence, les mots qu’elle savait qu’il ne devait pas prononcer frappant en silence dans sa tête.

« Prends-moi dans tes bras, Richard. Pose tes lèvres sur les miennes. »

Voilà un an plus tard, Richard avait enfin embrassé et caressé sensuellement son corps. Elle avait attendu tout ce temps et souhaité qu’il le fasse comme dans ses rêves nocturnes, en débordant d’amour et d’affection, une lueur d’adoration médusée dans le regard alors qu’il mendiait son corps. Oh, non ! Il lui avait fait l’amour cette nuit animé de la violence de ses émotions et de l’égocentrisme qu’il éprouvait envers la quantité de femmes qui s’offraient à lui.

Pourquoi alors, avait-elle répondu avec une passion débordante que jamais elle n’avait ressentie envers aucun homme qui souhaitait la fréquenter ?

L’ardente irritation de sa petite voix intérieure la dérouta : elle avait répondu à son invitation sensuelle parce que ses souvenirs la ramenaient tout droit un an en arrière, alors qu’elle l’avait pris en photo pour la toute première fois, se promenant dans les rues achalandées de Boston.

Malgré elle, son regard fut attiré vers l’allée centrale où Richard marchait à grands pas. Alors, comme si une force mystérieuse l’unissait, elle était devenue une groupie.

Elle voyait un rêve lointain se matérialiser…

Quant aux autres hommes, eh bien, ils n’avaient jamais représenté que des amourettes sans grande importance, rien de sérieux. Elle les avait davantage embrassés par sentiments de franchise qu’autre chose. Elle n’avait jamais souhaité partager avec eux la sensation que peut-être… quelque chose de plus profond et de plus soutenu pourrait possiblement naître entre eux.

Mais depuis longtemps, Jeannette se montrait très prudente vis-à-vis des émotions de sa vie. Maintenant, un homme comme Richard Lévesque n’aurait pas la moindre chance de lui faire commettre les mêmes attentes envers lui.

C’est ainsi que tout avait commencé. Un unique regard posé sur lui dans la rue Sherwood. Grand et incroyablement beau, son corps musclé et attirant, son épaisse chevelure blonde, des yeux coquins chocolatés et son extraordinaire aura de sensualité masculine avaient suffi pour qu’elle tombe amoureuse.

Aurait-elle pu réagir autrement si les circonstances avaient été différentes ?

Un sourire sans joie étira ses lèvres alors qu’elle revivait ses émotions naïves. Comme elle avait été déçue lorsque Richard l’avait simplement remerciée de la nuit voluptueuse avec lui. Il l’avait quittée sans plus…

Instinctivement, Jeannette alla se poster à la fenêtre en s’efforçant de chasser les doux souvenirs de la nuit passée dans les bras de l’homme de ses rêves. De là, elle jouissait d’une magnifique vue panoramique sur le centre-ville de Montréal. Non loin de là, elle pouvait admirer un parc vert, des bancs tout blancs entourés de fleurs multicolores. Elles étaient au summum de leur jeunesse pour la saison de l’année.

Perdue dans ses pensées, elle prononça inconsciemment une prière dans un murmure. Étonnée, elle se figea. Qu’il revienne ? Mais à quoi pensait-elle ? Il l’avait quittée en fin de matinée sans lui laisser un ultime espoir de se revoir.

Après une rapide douche froide et un léger repas aux fraises, Jeannette se cala dans les coussins roses du divan et feuilleta les journaux à potins que son patron avait fait déposer dans sa boîte aux lettres.

On était dimanche et elle avait tout le reste de la journée pour elle. Soudain, la sonnette de la porte d’entrée retentit. Jeannette courut ouvrir, le cœur saccadé dans la poitrine.

— Allo Jeannette. Je vous offre de casser la croûte. J’ai apporté des muffins aux fruits.

Marie entra arborant un large sourire avec dans son sillage la fragrance de son impérissable eau de toilette au jasmin.

C’était toujours un plaisir, pour Jeannette, de revoir Marie Langlois. Ce petit bout de femme mesurant à peine cinq pieds et pesant trente kilos. Ses énormes yeux marron et son visage expressif faisaient sourire Jeannette. Mais cet après-midi-là, l’espace de quelques minutes, elle avait cru que c’était lui, le grand, le beau richissime aux yeux chocolatés qui avait enflammé de passion ses rêves la nuit dernière.

— Comme à l’habitude, vous avez lu les journaux de ce matin ? demanda Marie sur un ton calme.

— Pas encore. Mais j’allais me mettre à la tâche. Pourquoi donc cette question ?

— Je ne sais pas trop. Je me pose un tas de questions en voyant cette photo. J’ai essayé hier soir de vous joindre au téléphone. Vous n’étiez pas là. Vous étiez de sortie ?

— J’avais un dîner d’affaires avec quelqu’un. J’étais sur une bonne piste. Je voulais la faire évoluer pour faire avancer mon projet.

Marie se dirigea vers la cuisine pour préparer du thé vert. Elle posa les tasses et les soucoupes sur le bord de la table et revint dans le salon. Arborant un petit sourire en coin, Marie lui tendit le journal grand ouvert à la première page.

— Dites-moi ce que vous en pensez, Jeannette, lui fit-elle remarquer d’un air troublé. Mais, j’ai comme l’impression que vous vous êtes fait saisir une partie de votre projet.

Jeannette faillit laisser tomber sa tasse de thé sur ses genoux. Un paparazzi encore plus rusé qu’elle était également sur les traces du beau milliardaire. Mais cette fois, une grande photo d’elle et de Richard Lévesque s’étalait en pleine page. L’article écrit en dessous faisait état de la nouvelle petite amie, âgée de vingt-cinq ans, du célèbre richissime canadien. De plus, les sourires étalés soulignaient à quel point le nouveau couple était heureux et complice.

— Je ne le crois pas ! Cela fait plus d’un an que je pourchasse ce type partout dans le monde pour faire progresser le journal à potins pour lequel je bosse et voilà qu’un petit renard vient me voler mon travail. De plus, ce journaliste raconte n’importe quoi.

— Vous êtes pourtant bien placée pour savoir que dans ce métier, on prend plaisir à déformer les images ou les propos des gens pour en faire une excellente feuille de chou.

— Pourtant, je déteste ce genre de potins sur moi, Marie. À la différence de son journal, je ne suis pas du genre gratte-papier pour inventer n’importe quoi pour vendre un exemplaire de plus.

— Cela est tout à fait normal, Jeannette, reprit Marie. Un homme beau et riche en compagnie d’une femme aussi magnifique que vous, ça fait sensation. Cela fait rêver les gens, jeunes et moins jeunes.

— Mais, qu’est-ce qu’il sait au juste de ma relation avec Richard ? Absolument rien ! Il ne nous a pas posé la moindre question. Il a écrit ce qui lui passait par la tête, c’est tout.

Marie lui câlina le bras d’un geste tendre.

— Quoi qu’il en soit, je suis contente de savoir que vous avez réussi à l’approcher depuis le temps que vous rêviez d’une occasion pour mettre en œuvre une stratégie afin d’en savoir plus sur sa vie privée.

Les joues de Jeannette s’étaient légèrement empourprées en se remémorant les scènes d’amour troublantes de la nuit précédente. La voix de Richard, sensuelle, charmante, la bouleversait au plus haut point. Elle aurait aimé s’en tenir seulement à une relation d’affaires, mais elle ne put refuser la proposition charnelle qui lui brûlait l’intérieur de tout son corps comme un immense feu de forêt.

Jeannette esquissa un demi-sourire.

— Il faut dire que c’est moi qui me suis invitée à sa table. À mon grand étonnement, il ne m’a pas fait jeter dehors. Il s’est montré un gentilhomme.

À ces souvenirs, elle s’en voulut aussitôt en songeant à l’absurdité de la situation dans laquelle elle s’était mise. Cela au nom du travail acharné d’une excellente journaliste, ou bien cet homme lui plaisait réellement ?

Jeannette repensa au baiser qu’ils avaient échangé subitement durant le repas, lorsqu’ils avaient croisé le paparazzi le regard camouflé derrière un menu à l’autre table. Ce baiser avait produit sur elle un effet incroyable qu’elle n’avait osé lui avouer. Et à présent, elle brûlait d’envie de retrouver ce même baiser. Elle avait un désir fou, inexplicable, de le savoir revenir vers elle.

— J’ai constaté que Richard Lévesque est un homme exigent, dur et arrogant et le plus souvent fermé. En revanche, le domaine où il est très ouvert se trouve du côté de la femme sexy et facile d’approche.

Le ton de Jeannette s’était assombri. Les sourcils froncés, elle fixait la photo du journal sans la voir, chavirée par les proches souvenirs.

— Il vous manque ? demanda Marie avec précaution.

Jeannette poussa un long soupir animé.

— Cela se voit tant que ça ?

— Vous savez, cela fait un an que vous ruminez les mêmes photos dans votre dossier. Le fait d’avoir réalisé votre rêve le plus fou après avoir passé du temps avec lui hier soir doit vous donner la nostalgie de beaux souvenirs cet après-midi. Une femme en redemande toujours plus, quand un homme lui plaît.

Jeannette tourna soudainement la tête, exaspérée.

— Dis donc, j’ai droit à une séance de psychanalyse, Marie. Mais, où voulez-vous en venir avec toutes vos suppositions ? Il n’y a rien de plus à savoir.

— J’essayais de comprendre, vous savez, expliqua Marie sans perdre la face. Je me demandais ce qui vous ennuie, ce qui vous tracasse, car je n’ai pas la même femme devant moi…

— Excusez-moi, Marie. Je n’ai pas la tête à parler de Richard cet après-midi, dit-elle. Restons-en à nos discussions habituelles. Même si nous nous connaissons depuis peu, nous avons commencé une belle amitié, je vous en prie, ne la gâchons pas.

— Ne vous tracassez pas, ma belle, coupa Marie. J’avais oublié de ravaler ma langue. J’ai un important rendez-vous chez le notaire, mais n’oubliez pas de me faire signe les jours où vous aurez besoin de moi pour vos sorties. Ainsi, mon emploi du temps sera mieux structuré.

— D’accord, je n’y manquerai pas. Vous savez, j’aime les femmes organisées.

Marie avait le regard si clair, si transparent. Elle la scruta avec une incroyable intensité.

— Vous savez bien, moi, j’aime les femmes tout simplement, sans hésitation. Il ne faut pas vous leurrer là-dessus. Elles sont si belles et si craquantes. Chacune à son charme bien à elle. Au moins, j’ai le mérite d’être franche.

— Très bien, confirma Jeannette, vous êtes une personne sage et philosophe de la vie. À vingt-cinq ans, je suis vieille par la force des choses. Je n’ai aucun mérite, je me laisse embrasser devant tout le monde dans un restaurant bondé de clients et en prime, on me prend en photo à la une des journaux.

Marie passa une main dans ses cheveux pour repousser une mèche rebelle.

— Allez, n’oubliez pas que vous êtes en mission commandée par notre patron et pour un salaire de haut niveau, dit-elle un sourire mi amusé. Nous avons signé un contrat.

— Je ne l’oublie pas, dit-elle imperturbable. Comment le pourrais-je ?

Marie passa un bras autour des épaules de Jeannette dans un geste à la fois protecteur et amical.

— Très chère, vous ne savez manifestement pas sur qui vous êtes tombée. N’ignorez pas que vous êtes le dernier numéro d’une liste déjà très longue.

Une expression soucieuse assombrit le visage de Marie. Une expression minuscule, l’espace d’une parcelle de seconde, qu’elle ne lui connaissait pas jusqu’alors.

— Ne vous inquiétez pas, Marie, la rassura-t-elle. Je saurai jouer mon rôle à la perfection. Tout se déroulera selon le plan établi. Nous aurons ces clichés pour lancer ce nouveau magazine people.

Jeannette savait que la comédie de sa relation avec le séduisant Richard Lévesque allait se poursuivre en public, et elle avait accepté ce jeu, auquel elle avait consenti par un juteux contrat.

Lorsque Marie fut partie, Jeannette rouvrit sans plus attendre le journal en première page. Elle contempla la photo un long moment. Elle dut s’avouer qu’ils formaient un beau couple tous les deux, sur cette image qui parlait d’elle-même.

Richard paraissait aussi attirant que dans la réalité. Il était craquant la chemise mi ouverte à l’italienne d’où l’on découvrait un torse lisse et bronzé. Le paparazzi l’avait plutôt bien servie, elle aussi.

Elle se trouva à son avantage. Une robe rose bonbon moulant les formes de son corps et un décolleté laissant surprendre volontiers une poitrine généreuse. Une ceinture à la base laissait apprécier une taille fine. Ses longs cheveux blonds noués sur le dessus de sa tête mettaient en valeur le doux reflet de ses épaules nues.

Richard et elle avaient l’air d’un couple harmonieux. Assis à la table, il lui souriait en la regardant droit dans les yeux et Jeannette le dévorait aussi du regard. Marie ne s’était pas trompée : sur le cliché, leur couple formant un halo romantique vendait une magnifique illusion aux petites gens.

Elle redressa la tête.

— Cette histoire s’est terminée avant même qu’elle ne commence, répéta-t-elle à haute voix. Il sera à jamais un désir secret dans mon cœur pour le reste de mon existence.

Jeannette se remémora le baiser suave du restaurant. Au grand étonnement des personnes présentes, Richard l’avait attirée contre lui et avait posé effrontément sa bouche tiède sur la sienne, vraisemblablement pour ne montrer que rien, ni personne ne lui échappait, et ce, même en public.

Son baiser enflammé avait duré plus d’une minute. Dépassée par la situation, Jeannette s ‘était laissée envahir par le plaisir du moment et avait oublié, un court temps, où elle se trouvait, ainsi que les personnes susceptibles qui l’entouraient.

La fougue démesurée de Richard l’avait harponnée en plein cœur pour la transporter ensuite au septième ciel, puis sur un arc-en-ciel bordé de couleurs chatoyantes. Le temps ne comptait plus tout autour d’elle. Seul, cet homme existait en cet instant.

Lorsqu’elle reprit son souffle, en rouvrant les yeux, elle vit que Richard la contemplait d’un air envoûtant, sensuel. Son regard était si beau, si amoureux…

— Ça alors ! Pour une surprise de taille, c’est l’éblouissement total, s’était-elle exclamée un peu nerveuse par la situation.

— Je sais. Mais, on ne gagne rien par l’exhibitionnisme. Allez, retrouvons-nous chez vous, Jeannette. Nous pourrons gagner à nous connaître un peu mieux sous la couette.

Sans un mot, Jeannette s’était levée de table affichant une lueur brillante dans le regard. Puis, tournant les talons avec élégance, ils s’éloignèrent rapidement.

Elle chiffonna le journal et le lança dans un coin pour le voir ensuite rouler près du lit. De toute façon, le sourire charmeur de Richard était toujours là, imprimé pour toujours dans cette feuille de chou comme dans son esprit tourmenté. Jeannette savait que cette image qui hante ses nuits et ses pensées n’était pas près de disparaître.

Voluptueusement allongée sur le divan, une main aplatie sur ses seins nus comme une caresse à la solitude, elle laissait les rayons du soleil darder son visage et sa poitrine de sa chaleur comme une délicieuse jouissance. Les yeux fermés, elle laissait ses pensées voyager au gré de son humeur.

— J’espère que je ne vous dérange pas, annonça un homme près d’elle. Mais la porte était entrouverte et je suis entrée sans plus de cérémonie.

Jeannette resta muette d’émotion. Richard Lévesque était debout devant elle. Un silence régna autour d’eux à peine troublé par un léger bruit de klaxons venant de la rue d’en face.

Elle se redressa et l’observa. Richard fut amusé par l’expression qui se lisait sur le visage de Jeannette. Un mélange d’étonnement, de joie et de résistance… Un air de gamine perdue.

— Je ne reste pas plus de quelques minutes, plaida-t-il pour la rassurer.

Attendrie par cette expression délicieuse, Jeannette sentit monter sa timidité.

— Je ne suis pas habillée pour recevoir quelqu’un. Je suis en pyjama et je ne veux aucune remarque là-dessus, c’est pigé ?

— Je ne me permettrais pas le moindre commentaire sur les moutons roses qui ornent ce vêtement. Surtout de l’ouverture sur votre jolie poitrine nue. Cela ajoute un air de petite fille à votre charme…

Richard s’avança vers elle, il saisit doucement sa main et la serra un moment. Un trouble délicieux envahit Jeannette. Enivré par le parfum délicat qui émanait d’elle, il eut soudain envie de lui offrir sa bouche, prendre ses seins, mais il se retint et prit l’air le plus détaché possible.

— Jeannette, acceptez-vous de me suivre ? Et cela, sans poser de questions…

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Richard s’employa au calme. Elle n’avait toujours pas l’intention de l’éclairer sur la situation, ce qui n’était pas vraiment une surprise. Pour l’instant, il y avait plus pressant à faire que de réclamer une repartie.

— Bon, les questions peuvent attendre encore un moment, dit-il à voix basse.

— Eh bien. J’en ai une pour vous, monsieur Lévesque. Pourquoi au juste désirez-vous que je sois votre partenaire de travail ? En plus, une journaliste…

Il était très tentant de répondre par un baiser passionné…

Mais c’était une idée mal venue de vouloir la caresser là sur le divan. D’autant plus qu’il était temps de partir. Son chauffeur ne s’éternisant pas stationné en double file dans la rue d’en bas.

— Je vous le répète, pourquoi moi ?

— Écoutez, ma jolie…

— Ne m’appelez pas comme cela ! s’exclama-t-elle en se relevant.

— Je n’ai aucune envie de discuter là et maintenant. Je répondrai à vos questions lorsque vous saurez répondre aux miennes.

— Bien. Après réflexion, je me moque des réponses toutes réfléchies d’avance.

— Cela tombe à pic. J’étais sur mon départ avec vous près de moi, bien sûr.

Elle resta un moment sans réaction, puis ses yeux se remplirent de larmes.

— Je vous protégerai contre l’ombrage des journalistes à potins, et de la convoitise des autres femmes, murmura-t-il d’une voix câline dans ses cheveux. Il ne vous arrivera rien, je vous le garantis.

S’il s’était écouté, il l’aurait enlacée avec vénération. Sa peau était moite et elle sentait la sueur intime d’une femme, mais elle était plus belle que la nuit dernière ainsi.

— Mais qu’insinuez-vous, Richard ? Je suis une journaliste qui recherche de fortes sensations ? Vous croyez que je suis responsable de cette photo dans le journal de ce matin ? Si c’est cela que vous croyez, alors que faites-vous près de moi ?

— Ne jouez pas à ce petit jeu avec moi, Jeannette. Je me souviens très bien de vous à Boston l’an dernier. Vous portiez une petite robe rouge et le vent soufflait en dessous révélant ainsi votre string et vos longues jambes fuselées. Vous étiez si épatante dans la rue. Comment avez-vous pu penser que personne ne vous remarquerait ?

— Mais cela ne veut rien dire. J’étais peut-être une simple touriste faisant du shopping au passage. Et puis, vous m’avez suivie ? Je n’ose pas imaginer cela de votre part.

— Bien sûr que je vous ai suivie jusqu’à votre chambre d’hôtel. J’ai même fait faire un suivi sur votre profil professionnel. Je sais très bien qui vous êtes, Jeannette Grandchampagne.

— Alors, la nuit dernière n’était pas un hasard comme je l’ai cru, n’est-ce pas ?

— Joli appartement. Je constate que la vente de mes photos prises à mes dépens a rapporté un gros cachet. C’est votre résidence principale ?

Richard réprima un soupir. Son raisonnement tenait debout, il ne servait plus à rien de lui cacher la vérité. Mais seulement le bout de vérité qui l’arrangerait. Cependant, il n’était pas le moment d’entamer une causerie sur le sujet…

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Chapitre 2

Et puis, d’un coup, un miracle s’était produit : le richissime Richard Lévesque voulait l’engager pour produire un papier sur lui. Un article qui allait redorer son image comme l’homme d’affaires qu’il était. Ce nouveau contrat allait lui rapporter beaucoup plus d’argent qu’elle n’en avait gagné à travailler comme pigiste pour son journal.

Cet homme était-il en train de devenir fou ? Ce serait bien la première fois de sa vie qu’une femme réussirait à entrer dans son intimité. Les femmes lui tombaient toutes dans les bras. Il pouvait se vanter d’en avoir séduit des plus belles qu’elle, des héritières et des célèbres en plus. Alors, pourquoi la voulait-il, elle à ses côtés ? C’était insensé !

D’une pâleur extrême, elle ne réagit pas. Il faisait trop chaud dans la pièce surchargée d’électricité. Malgré la canicule, son corps tremblait et ses joues étaient sans couleur. Qu’elle était radieuse ! Même sans maquillage et toute décoiffée, c’était la plus belle femme qu’il n’ait jamais connue à ce jour.

Et alors ? Ce n’était pas le moment de se pâmer ! Il fallait qu’il trouve le moyen de la ranimer. Il n’avait pas le choix. Richard gagna la cuisine, prit une serviette, ouvrit le congélateur et prit quelques glaçons. En regagnant le salon, il s’accroupit à côté d’elle, enveloppa un morceau de glace et lui mouilla le front et le cou.

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Voluptueusement allongée sur le divan, une main aplatie sur ses seins nus comme une caresse à la solitude, elle laissait les rayons du soleil darder son visage et sa poitrine de sa chaleur comme une délicieuse jouissance.

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— Oh oui, ma belle ! maintient-il prestement, faisant entrer la sentence dans son esprit, alors que sa langue labourait doucement ses lèvres. Il l’embrassa dans la sensibilité délicate de sa bouche, le corps tout entier de la jeune femme se mit à frémir de plaisir en reconnaissant la sensualité de son geste.

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Soudain, il eut une hallucination : il la voyait entièrement nue, écartelée sur le sol tiède, ses seins jetant une énorme éminence sur sa peau soyeuse allant de pair avec un pubis rasé, ses bras tendus l’invitant à venir la rejoindre.

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Le supplice de la voir dans cette position si suggestive fit grincer Richard des dents, dans une déchaînée carence d’amour.

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