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— Je ne suis pas convaincu par ce mélange bière-curry-tandoori, expliqua Gilbert, le fixant d’un air sceptique.
— Faut tester.
— Et pour le dessert ?
— Accrochez-vous ! Cerise sur le gâteau, je branche la sono, je lâche Marvin Gaye et je passe en mode « feu d'artifice » ! Et badaboum !
— Badaboum… ? C’est le bruit de sa chute quand le type s’évanouit de douleur entre deux crampes d’estomac ?
— Arrêtez vos conneries. Ça donne envie, non ?
— Non.
— Vous déconnez ! C’est le summum du romantisme !
— Le summum de la médiocrité. Sauf Marvin Gaye, là je valide. Et la nourriture pakistanaise.
Les yeux de Gilbert pétillaient toujours et ses lèvres tremblaient de rire.
— En même temps, je ne suis pas concerné… N’est-ce pas ? murmura-t-il avant de tremper ses lèvres dans son propre verre.
— Eh bien… qui sait ? Un curry pakistanais proposé par un grand quadragénaire sexy, ça ne se refuse pas.
Afficher en entier— Comme vous êtes grossier ! J’ai quoi… Cinq ans de plus que vous, à tout casser ? Bon, OK, peut-être un peu plus… Mais votre réflexion n’est pas surprenante quand on voit sur quoi repose votre culture : des concepts américains rétrogrades et une moralité douteuse. Vous savez que vos séries sont souvent profondément stupides, misogynes et racistes ?
— Vous savez que vos sermons féministes et bien-pensants ne m’intéressent pas ? Je me fiche de ce qui est moral ou non. Ça m'éclate, le reste, c’est pas mon problème.
— Belle mentalité.
— Arrêtez de chercher à me séduire, ça devient gênant, lança Mathieu avec un petit sourire moqueur.
— Si je voulais séduire un quadragénaire grisonnant, limité et perclus de douleurs lombaires, je ne m’y prendrais pas de la sorte.
Mathieu maudit le rire qui s’échappa de ses lèvres malgré lui. Gilbert faisait tout pour le pousser à bout avec son humour pince-sans-rire et ses réflexions acerbes. Par-dessus le marché, il venait de lui confirmer ce qu’il soupçonnait depuis le début. Et ça, c’était quelque chose qui lui mettait le cœur en fête.
— Je vous remercie pour le « limité ». Comment vous vous y prendriez, sans indiscrétion ?
(...)
— Eh bien… Je commencerais par l’inviter à boire un verre. Je pense que s’il me plaisait réellement, je lui offrirais l’un de mes cocktails rares et aphrodisiaques… De l’avis de mes « vieux collègues fossilisés », mes élixirs sont un enchantement pour le palais et une véritable expérience gustative, dit-il fièrement en se dirigeant vers le frigo pour en sortir plusieurs bouteilles qu’il aligna sur la table.
— Donc, vous l'empoisonneriez… Intéressant. Et ensuite ?
Afficher en entier« – C’est ça. C’est bien moi. Je suis le vieillard bedonnant que vous venez de décrire de façon si flatteuse.
– Je vous ouvre !
– Je vous hais, réplique Mathieu quand l’interphone se coupa et que la porte se déverrouilla. »
Afficher en entier- C’est ça. C’est bien moi. Je suis le vieillard bedonnant que vous venez de décrire de façon si flatteuse.
- Je vous ouvre !
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