Extraits

— Danse avec moi, murmure-t-il.

— Pardon ? je ris sans le lâcher.

— Je suis trop entouré de beauté pour ne pas la cueillir. La soirée. La lune. Toi. (Il redresse mon menton, m’obligeant à le regarder dans les yeux.) Danse avec moi, Nox.

« Cette fois, mon rire est si bruyant qu’il éclate contre les murs. Soudain, je rouvre les yeux et vois Johnny se diriger vers le sauna.

– Mince, Johnny arrive.

Je n’en ai cure d’être nu, mais il n’est pas question qu’il voie Lennox en tenue d’Ève. Elle s’empresse de ramasser son bikini pendant que j’enfile mon short et vais à sa rencontre avant qu’il n’ouvre la porte.

– Pas l’endroit où tu as envie d’aller pour l’instant, dis-je avec un sourire contrit.

– Oh non, geint-il avec une moue d’enfant sur le point de taper du pied.

Il m’observe d’un air sceptique.

– Sérieux, prenez un lit.

– Tu es juste jaloux que nous soyons deux alors que, ce soir, tu n’as que ta main.

Il émet un son inintelligible qui me fait rire.

– Ce n’est pas drôle. (Il appuie son index sur mon torse.) Vraiment pas. Je rentre.

– Excellente décision, dis-je en hochant la tête tandis que j’apprécie l’odeur de Lennox qui s’attarde sur mon visage.

– Je t’enverrai la facture de désinfection du sauna. Tu me rembourseras jusqu’au dernier centime.

– C’était de l’argent bien dépensé.

Mon rire se répercute dans la nuit, en particulier quand il me tend son majeur juste avant de disparaître

Pour votre gouverne, je n'appâte pas mes clients avec le sexe. L'incompétence des uns fait le bonheur des autres.

– Quand j’ai accepté de vous accueillir tous les deux, je ne pensais pas devoir stériliser toute la maison parce que votre libido sème des miasmes un peu partout, dit-il en entrant dans le salon. Wouah, un match de football à la télé et une trique d’enfer dans ton pantalon. Espérons que son érection est pour toi, Lenn, pas pour le match. »

- Je t’embrasse.

Ma langue darde entre ses lèvres.

- Et les règles, alors ?

J’effleure ses lèvres. Un petit gémissement, quand je les mordille doucement avant de m’écarter pour lui répondre.

- Elles existent toujours.

- Tu les transgresses.

Son regard s’assombrit à mesure que nous nous regardons, nos respirations entremêlées.

- J’apprends de toi.

L’amour ne prend pas qu’une seule forme. Ce n’est pas livré avec un moule conçu pour être reproduit. C’est un échange, mais aussi le reflet de ce que chacun a besoin que ce soit. Ma mère disait que chacun a son propre langage amoureux. Tout le monde a besoin d’être aimé et donne l’amour d’une façon spécifique. Quoi que cela signifie.

– Attention, Nox, murmure-t-il. Tu joues avec le feu.

Je rapproche mes lèvres de son oreille. Son corps qui se contracte d’impatience est une séduction en soi.

– Tu es prêt à brûler avec moi, Rush ?

Je suis une femme qui se lance à la poursuite de ce qu’elle veut, sans honte ni peur… et je veux Rush McKenzie.

Je l'ai eue. Et je la veux encore.

Peut-être que la qualifier de fruit défendu a alimenté la flamme.

Ou bien, j'ai juste envie d'elle.

Tant de gens affirment que les femmes ont la faiblesse de céder quand un homme les embrasse. Ils nous qualifient de faibles quand nos genoux flageolent et quand nous tombons sous le charme d’un homme. Foutaises ! Ce que j’en dis, c’est que nous sommes fortes. Que nous savons ce que nous voulons, dans un sens ou dans l’autre. Que ce soit par ce qu’il prend ou parce que nous prenons le contrôle. Il y a de la force là-dedans. Une beauté intemporelle et résolue.

On nous traite de garces si nous sommes trop agressives, puis de vulnérables et d’esprits faibles si nous tombons trop vite amoureuses. Mieux encore, nous sommes des putes si nous désirons ardemment le contact d’un homme. Si nous voulons coucher et aimons le sexe.

Si nous aimons être amenées à nous sentir bien.

Eh bien, je coche toutes les cases. Je suis forte à l’excès, faible par moments, et j’assume entièrement et, bon sang, ce que c’est bon de basculer sur le lit avec un partenaire qui vous traite en égale.