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— Je suis un peu fatiguée, finalement, reconnut-elle en bâillant sans retenue.
— Fermez les yeux.
— Il ne faut pas que je m'endorme.
— Je surveille l'heure.
Avec un soupir d'aise, elle s'abandonna, sa respiration se fit plus profonde, et elle s'assoupit.
Phillip ferma les yeux à son tour et se remémora en détail ce qui venait de se passer entre eux. Il ignorait si cette rencontre serait la dernière ou s’il y en aurait d’autres, c'est pourquoi il voulait la graver dans sa mémoire, sans rien omettre.
Il glissa la main sous les cheveux d'Olivia, la fit courir doucement sur son épaule, sa taille, sa hanche, apprenant par cœur chaque courbe, chaque creux de son corps. Ce corps qui se moulait si parfaitement au sien comme si Dieu l’avait créé pour lui.
Quelle plaisanterie cruelle ! Décidément, le Seigneur avait un bien étrange sens de l'humour.
Phillip avait toujours vécu en exclu. Il avait toujours regardé le monde de l'extérieur, rêvant de lui appartenir, d'y avoir sa place légitime, mais il n'y avait jamais été admis. Olivia incarnait tout ce dont il avait toujours rêvé, ce à quoi il aspirait et qu'il n'atteindrait jamais. Et ce constat le déchirait. Il y avait tant de choses qui lui seraient toujours interdites...
— Je vous aime, Livvie, murmura-t-il.
Afficher en entier— Tu me demandes de prendre en quelques secondes une décision qui va bouleverser ma vie entière, une décision qui n’affectera pas que moi, Helen a été...
— Je me fiche d’Helen ou de qui que ce soit d'autre, coupa-t-il. Il n'y a que toi et moi.
Des pas résonnèrent dans le couloir et ils se pétrifièrent. Quelqu’un frappa à là porte:
— Olivia, tu es là ? s’enquit Margaret d'un ton autoritaire.
Le bouton de la porte commençait à tourner quand quelqu’un réclama son attention, leur offrant ainsi quelques minutes de répit.
N’ayant aucune idée des menaces qui pesaient sur Helen, Phillip ne comprenait pas la terreur d’Olivia. Ses hésitations le rendaient fou.
— C’est maintenant ou jamais, Livvie, murmura-t-il. Alors ?
Il lui tendit la main, la pressant de la prendre. Elle demeura suspendue en l’air pendant ce qui sembla une éternité.
« Prends-la ! criait une petite voix courageuse en Olivia. Ne le laisse pas partir ! »
Mais elle demeurait paralysée, incapable de réagir.
— Ne me fais pas ça. S’il te plaît, la supplia-t-il. N’épouse pas mon père. Ne me brise pas le cœur.
— Olivia, appela de nouveau Margaret.
Olivia tourna frénétiquement la tête vers la porte, puis vers Phillip. Elle avait besoin de plus de temps ! De plus de choix !
Bien qu'elle restât silencieuse, Phillip l’entendit avec une clarté surprenante.
— Soit, lâcha-t-il. Je te souhaite d'être très heureuse.
Il lui tourna le dos, enjamba le rebord de la fenêtre et disparut.
Olivia hurla son nom en silence, imaginant qu’il allait l’entendre, revenir sur ses pas, soulagé et heureux. Elle se vit, courant à ses côtés dans le parc, riant de bonheur quand il l’aiderait à grimper sur son cheval, quand elle sentirait le vent dans ses cheveux tandis qu’ils se fondraient dans la nuit.
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Afficher en entier— Tu tombes bien, je comptais aller t'annoncer la nouvelle moi-même : je me suis fiancé ce matin.
— C’est ce qu’on m’a dit.
— Oui, eh bien... je te présente lady Olivia Hopkins, la prochaine comtesse de Salisbury.
Edward tendit là main à Olivia pour l’aider à se lever. Consciente du regard aigu de Phillip, et sachant qu’elle ne pouvait décemment éconduire Edward, elle se figea.
Le temps parut s’arrêter tandis que tous trois demeuraient immobiles.
Olivia aurait voulu mourir ! Que la terre s'ouvre sous ses pieds et l'engloutisse.
Ne pouvant différer davantage l’inévitable, elle prit enfin la main qu'Edward lui tendait. Dès qu'elle fut debout, il glissa son bras sous le sien, comme lorsqu'ils s'étaient promenés dans les jardins, comme s'ils étaient amoureux.
Phillip eut un sourire narquois, et elle faillit reculer, repousser Edward. Mais elle n'en fit rien. À sa grande honte, elle le regarda d’un air indifférent, comme s'il était un parfait étranger.
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