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Commentaires de livres faits par Pompon

Extraits de livres par Pompon

Commentaires de livres appréciés par Pompon

Extraits de livres appréciés par Pompon

date : 28-07-2022
D'autres fois, j'ai retrouvé des gestes et des phrases de ma mère dans une femme attendant à la caisse du supermarché. C'est donc au-dehors, dans les passagers du métro ou du RER, les gens qui empruntent l'escalator des Galeries Lafayette et d'Auchan, qu'est déposée mon existence passée. Dans des individus anonymes qui ne soupçonnent pas qu'ils détiennent une part de mon histoire, dans des visages, des corps, que je ne revois jamais. Sans doute suis-je moi-même, dans la foule des rues et des magasins, porteuse de la vie des autres.
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date : 28-07-2022
Maintenant, il y a un clochard qui fait régulièrement la manche dans le RER, entre Cergy et Paris. Sa technique est celle de l'aveu : "Je ne suis pas un voleur, un assassin, je suis un clochard !" puis "donnez-moi un peu de sous pour que je puisse manger et aussi boire un petit coup". (Dire "je suis sans travail" attire immédiatement la suspicion des gens, leur irritation, il n'a qu'à en chercher etc.) Il annonce: "Je vais passer parmi vous, les petites pièces sont acceptées, les grosses aussi". L'humour plaît, les gens rient. Il reçoit beaucoup d'argent, crie d'une voix tonitruante : "bonnes vacances et bonne journée" et à ceux qui ne donnent rien "petites vacances et petite journée". Rieurs de son côté. En descendant, il hurle : "bon, eh bien à demain". Le wagon s'esclaffe. Excellence de cette stratégie où les places sont respectées : je suis clodo, je bois et ne travaille pas, tout le contraire de vous. Il ne dénonce pas la société mais la conforte. C'est le clown, qui met une distance artistique entre la réalité sociale, misère, alcoolisme, à laquelle ile renvoie par sa personne, et le public-voyageur. Rôle qu'il joue d'instinct avec un immense talent.
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Les feux qui éclaraient le Rouissage ardaient encore, mais ils étaient recouverts d'une couche de cendre blanche, tel un petit dôme d'argent. Leur lueur tombait sur la cabane d'équarissage, qui était grand ouverte, et colorait d'un rouge éclat le crâne grimaçant sur le pignon. Des traces qui parsemaient aussi bien le sol autour des feux que l'intérieur de l'antre abject, et que je ne veux point décrire, donnaient à penser que les Lémures avaient célébré l'une de leurs fêtes effroyables, dont les lieux portaient encore le reflet. Nous autres, hommes, ne regardons de telles visions qu'en retenant notre souffle, comme à travers une mince fente.
Qu'on sache seulement que mes yeux, parmi toutes les têtes anciennes et depuis longtemps décharnées, en découvraient deux nouvelles, fichées bien haut sur des épieux : la tête du prince et celle de Blanquemart. Du haut de leur pointe d'acier, où des crochets se recourbaient, elles regardaient les brasiers se recouvrir de blêmes éclats. La chevelure du jeune prince était à présent blanche, mais je trouvais dans ses traits plus de noblesse encore et cette beauté suprême, sublime, que seule enfante la souffrance.
Je sentis à ce spectacle des larmes me monter irrésistiblement aux yeux, mais de ces larmes où, mêlée à l'affliction, une violente exaltation nous saisit. Sur ce pâle masque où pendait en lambeaux la peau écorchée et qui, élevée sur l'épieu du martyre, regardait les feux au-dessous de lui, l'ombre d'un sourire se jouait, d'une allégresse et d'une douceur suprêmes, et je compris que cet homme avait, durant ce jour, dépouillé pas à pas sa faiblesse, comme laisse tomber ses haillons un roi qui se cachait sous le déguisement du mendiant. Un frisson me saisit alors au plus profond de l'être, car je compris que celui-là était digne de ses lointains ancêtres, vainqueurs des monstres ; il avait tué dans son coeur le dragon Epouvante. Si j'avais douté auparavant, à présent, mon doute s'effaçait : il existe encore parmi nous des êtres nobles, au coeur desquels vivait et s'accroissait la connaissance d'un ordre supérieur. Et comme tout haut exemple nous convie à le suivre, je fis le serment devant cette tête de préférer à jamais la solitude et la mort avec les hommes libres au triomphe parmi les esclaves.
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date : 24-07-2022
N'importe comment, mais vivre. Quand on coupe la tête à un poulet, il continue de courir dans la cour la tête coupée, mais vivre. Camarades, je ne veux pas mourir : ni pour eux, ni pour une classe, ni pour l'humanité, ni pour Maria Loukianovna. Dans la vie, vous pouvez être des gens très chers, des bien-aimés, des proches. Même les plus proches. Mais devant la mort, que peut-il y avoir de plus proche, de plus aimé, de plus cher que son bras, que sa jambe, que son ventre ? Je suis amoureux de mon ventre, camarades. Je suis fou amoureux de mon ventre, camarades.
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date : 24-07-2022
Alexandre Petrovitch : Mais vous vouliez vous suicider.

Aristarque Dominiquovitch : Vous nous l'avez bien dit, n'est-ce pas ?

Sémione Sémionovitch : Oui, je l'ai dit. Parce que l'idée du suicide embellissait ma vie. Ma sale vie, Aristarque Dominiquovitch, ma vie inhumaine. Non, vous-mêmes, réfléchissez seulement à ça, camarades : il y avait un homme, il vivait comme un homme, et, d'un seul coup, cet homme, il se fait dégrader. Et pourquoi ? Est-ce que j'ai refusé le sort commun ? Est-ce que je me suis enfui devant la révolution d'Octobre ? Tout le temps qu'il a duré, Octobre, je ne suis pas sorti de chez moi. J'ai des témoins. Là, je me tiens devant vous, un homme dégradé devant la masse, et j'ai envie de parler à ma révolution : qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que je ne t'ai pas donné ? Même mon bras je te l'ai donné, oui, révolution, mon bras droit, et, là, en ce moment, il est en train de voter contre moi. Toi, en échange, qu'est-ce que tu m'as donné, révolution ? Rien. Et aux autres ? Regardez dans les rues voisines, regardez tout droit la dot qu'elle leur a apportée. Moi, pourquoi on m'aura refusé, camarades ? Même quand notre gouvernement colle partout ses appels "A tous. A tous. A tous", même là, moi je ne les lis pas, parce que je sais que c'est à tous, mais pas à moi. Mais ce que je demande, ce n'est pas grand-chose. Tous vos mondes à bâtir, toutes vos victoires, vos incendies du monde entier et vos conquêtes: ça, gardez-le pour vous. Moi, camarades, il suffit que vous me donniez une vie tranquille et un salaire correct.
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date : 24-07-2022
Mais un mort, pas moyen de le faire taire, citoyen Podsékalnikov. Si le mort se met à parler. A l'époque où nous sommes, citoyen Podsékalnikov, ce qu'un vivant peut penser, un mort peut le dire.
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Les deux acteurs continuèrent à jouer merveilleusement bien. La fin s'approchait. Les spectateurs suivaient en retenant leur souffle le destin de la malheureuse jeune fille, abandonnée par son bien-aimé et sur le point de mettre fin à sa vie.
"Je ne peux continuer à vivre", déclama Evelyne. "Je préfère choisir la mort aux jours creux privés de son amour!". Elle prit alors le poignard, et se le planta dans le coeur. Du sang jaillit de sa poitrine et la jeune fille s'écroula sur scène.
"David...", murmura-t-elle, et rendit son dernier souffle.
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Nous vivions dans un monde où enfants comme adultes se blessaient souvent: de ces blessures le sang jaillissait, la suppuration survenait, et parfois on en mourait. Une des deux filles de Mme Assunta, la marchande de fruits et de légumes, s'était blessée avec un clou et était mort du tétanos. Le petit dernier de Mme Spagnuolo était mort du croup. Un de mes cousins, qui avait alors vingt ans, alla pelleter les décombres un matin: le soir il était mort, écrasé, le sang lui sortant par les oreilles et par la bouche. Le père de ma mère avait été tué alors qu'il construisait un immeuble et en était tombé. Le père de M. Peluso avait perdu un bras: c'est sa toupie de menuisier qui lui avait traîtreusement coupé. La soeur de Giuseppina, la femme de M. Peluso, était morte de tuberculose à vingt-deux ans.
L'aîné des enfants de Don Achille -je ne l'avais jamais vu et pourtant j'avais l'impression de m'en souvenir- avait fait la guerre et il était mort deux fois, d'abord noyé dans l'océan Pacifique et puis mangé par les requins.
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date : 21-04-2015
- Mikhaïl, ta mère a été arrêtée, parvint-il à dire avant de s'effondrer, en larmes.
Assomé par le nouvelle, il se sentit impuissant à la vue de son père en pleurs et se tint immobile à ses côtés. C'était la première fois qu'il voyait son père pleurer.
- Laisse-moi te préparer un peu de café, papa, murmura-t-il.
Misha saisit la chaise la plus proche et s'assit, attendant que son père retrouve son calme. Portant d'une main tremblante la tasse de café à ses lèvres, celui-ci prit la parole quelques secondes plus tard.
- J'ai été convoqué par le colonel Volodin à cinq heures ce matin. Maman a été arrêtée par le NKVD. Elle a été déclarée ennemie du peuple.
Ils apprirent au cours de la semaine qu'elle avait été expédiée dans un camp à l'est, pour dix ans avec interdiction de correspondre avec sa famille. Misha était désespéré. Il ne supporta pas l'idée de retourner en classe et manqua les cours plusieurs jours. Les mêmes questions le hantaient: de qui l'ordre venait-il? Qu'est-ce qui pouvait justifier l'exil de sa mère?
Un mois plus tard, alors que Misha insistait auprès de son père pour qu'il aille trouver le colonel Volodin et plaider leur cause, Yegor Petrov lui annonça que le colonel avait disparu à son tour. D'une voix mal assurée, il avoua craindre que le colonel n'ait été supprimé. Il ajouta qu'il ne devaient plus jamais parler d'Anna.
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Malgré un manque de fonds chronique et des origines douteuses, Holly Golightly parvenait à être envoûtante. Elle aurait fait parti de la haute société et aurait été mannequin, nous aurions peut-être été moins impressionnés par ses choix vestimentaires, mais parce qu'elle s'était sortie de la misère à la force du poignet (et que c'était une fille, par-dessus le marché), parce qu'elle mettait le style à profit pour dépasser les restrictions imposées par la classe dont elle était issue, la Holly incarnée par Audrey prouvait que le glamour était à portée de tous, quelques soient les âges, ses préférences sexuelles ou son standing. Grace Kelly ne prenait aucun risque en matière de style, celui de Doris Day n'éveillait le désir de personne et celui d'Elizabeth Taylor, à moins d'avoir ce genre de silhouette, semblait inaccessible; mais dans "Diamants sur Canapé" Audrey avait une allure démocratique.
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En face du complexe des pyramides se trouvaient le Giza Hut. C'est ainsi que tout le monde appelait le Pizza Hut local. Au cours de leur premier voyage au Caire, Mimi et Oliver y avait déjeuné, et Oliver avait pris une photo du logo moderne et criard du restaurant à côté d'un fenêtre donnant sur les tombes. Il n'y avait nul besoin d'être un sang-bleu pour apprécier l'ironie délicieuse de ce contraste, ni la pizza brûlante, d'ailleurs.
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date : 02-12-2012
Le chien dit: je suis honnête responsable et loyal en amitié.
Le cochon dit: je suis ambitieux, travailleur et tout me réussit!
Le chat lance des "tssss" de dédain...

Tout dans l'univers a sa raison d'être.
Ne te compare jamais à quiconque.
Ne te sous-estime pas.
Ne te surestime pas.
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- Qu'avez-vous penser en voyant votre locataire assassiné?
- J'ai dit à qui a voulu l'entendre : c'est son neveu , le brigand, qui a fait le coup pour hériter.
- D'où vous vient cette certitude?... car, enfin, accuser un homme d'un si grand crime, c'est le pousser à l'échafaud...
- Eh! monsieur, qui donc serait-ce?... Monsieur Monistrol est venu voir son oncle hier soir, et quand il est sorti il était près de minuit... même, lui qui me parle toujours, il ne m'a rien dit ni en arrivant ni en s'en allant... Et de puis ce moment, jusqu'à celui où j'ai tout découvert, personne, j'en suis sûre, n'est monté chez monsieur Anténor...
[...]
" Ainsi, madame, insista-t-il, vous êtes certaine que monsieur Monistrol est venu hier soir?
- Certaine.
- Vous l'avez bien vu, bien reconnu?
- Ah! permettez... je ne l'ai pas dévisagé. Il a passé très vite en tâchant de se cacher, comme un brigand qu'il est, et le corridor est mal éclairé..."
Je bondis, à cette réponse d'une incalculable portée, et m'avançant ver la concierge:
" S'il en est ainsi, m'écriai-je, comment osez-vous affirmez que vous avez reconnu monsieur Monistrol?"
Elle me toisa, et avec un sourire ironique:
" Si je n'ai pas vu la figure du maître, répondit-elle, j'ai vu le museau du chien..." [...]
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Le détective la regarda gravir les marches sans comprendre. Arrivée sur le seuil, l'aînée des Wilcox hésita une seconde, puis rebroussa chemin.
Elle frappa à la porte de sa sœur.
- C'est moi.
Un froissement se fit entendre. Luna vint ouvrir, vêtue d'une chemise de nuit. Elle était pâle comme un linge.
- J'ai quelque chose de très important à te dire, commença Amber.
- Moi aussi.
Luna se tourna vers le chaton. Il avait les yeux grand ouverts. L'aînée des Wilcox en demeura figée.
- Il...?
- Il est revenu à lui,oui.
Elles s'assirent ensemble sur le rebord du lit.
- Mais ce n'est pas tout, fit la cadette avec un tremblement dans la voix.
- Quoi?
Luna gratta le crâne du petit animal.
- Hé, murmura-t-elle c'est Amber, ma sœur Amber, tu te souviens?
- Am-ber, répéta le chaton avec application.
L'aînée des Wilcox se leva d'un bond. " Je suis folle, se dit-elle. Je viens de sombrer dans la folie."
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Le jeune lieutenant regarda à travers les fenêtres de la maison. Elle paraissait vide et étrangement sombre. Il sursauta en entendant la porte claquer-le bruit résonna comme un coup de tonnerre. Une terrible angoisse s'empara de Cœur de Feu.
" Qu'y -t-il? lui demanda sa camarade, nerveuse, quand il sauta sur la clôture, la queue hérissée.
- Il se passe quelque chose d'étrange. Le nid est vide. Reste-là. Je vais jeter un coup d’œil.
Il traversa le jardin le plus discrètement possible. Dès qu'il fut devant la porte, il entendit des pas derrière lui. Tempête de Sable l'avait suivi, les muscles tendus à craquer mais l'air déterminé. Il hocha la tête, se tourna de nouveau vers le battant.
A cet instant, le vrombissement d'un monstre se fit entendre. Le chat roux se glissa dans un passage qui longeait la maison. La peur lui tordait le ventre, mais il continua jusqu'au bout du sentier. Dissimulé par l'ombre du mur, il vit sous la lumière aveuglante du soleil un labyrinthe d'allées et de nid de Bipèdes.
A ses côtés, la chatte haletait, étourdie par ce spectacle.
" Regarde!" souffla-t-il.
Une créature gigantesque, presque aussi grande qu'une maison, était immobile sur le chemin du Tonnerre. Le vacarme assourdissant provenait de ses entrailles.
Il sursautèrent quand une autre porte claqua sur leur droite. Un Bipède s'avança vers le monstre, un étrange objet à la main. On aurait une petite tanière tissée avec des tiges rigides. A l'une de ses extrémités était tapis une boule de fourrure blanche. Le chasseur plissa les yeux pour mieux voir. Son cœur bondit dans sa poitrine quand il reconnut le visage aux yeux écarquillés de terreur pressés contre les barreaux.
C'était Nuage de Neige!
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Avant d'avoir compris ce qui m'arrivait, je me retrouve dans dans une cabine avec quatre pantalon et trois pull. Maman m'attend dehors pour éventuellement chercher d'autres tailles. Je pose mes béquilles sur la cloison et enlève ma polaire. Ensuite je dois m'asseoir pour ôter mes baskets. C'est vraiment intelligent de la part d' Ed, de m'avoir fait un pied gauche assorti au droit. En chaussettes, on ne voit même pas la différence. je m'extirpe de mon bas de jogging, me lève et prends le premier pantalon accroché à la patère.
Et là, je reste pétrifiée d'horreur: les trois miroirs de la cabine m'offrent une vue complète de mon corps. je vois ainsi une fille dotée d'un affreux moignon attaché par des lanières à une prothèse de jambe. Une fille qui a perdu sa silhouette athlétique et ses larges épaules, qui a plusieurs kilos en trop, le ventre mou et un grand besoin de s'épiler. Sans oublier les petits seins qui ont l'air d'appartenir à quelqu'un d'autre, sous son sweat à côté, et un énorme popotin.
Cette fille, c'est moi.
J'ai vraiment du mal à me reconnaître.
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date : 01-09-2012
En maths, la vie n'était pas plus belle. première phrase du prof " La semaine prochaine, vous aurez une interro de maths."
Réaction de Margot: le hoquet. Elle se mit à émettre des hoquets monstrueux et gigantesques comme si chaque hoquet avait ses haut-parleurs individuels en stéréophonie. La classe était secouée par des rires qui se multipliaient à chaque nouveau hoquet. Margot aurait aimé que le carrelage s'ouvre et se referme sur elle, pour disparaître de la surface de la terre et qu'on n'entende plus parler de maths, du hoquet, ni d'elle pendant cent génération au moins.
Chacun offrit un conseil. Le prof envoya Camille chercher de l'eau.
" Bois... sans respirer." Aucun effet.
" Tiens le vers à l'envers, bouche ton nez avec le pouce et l'index et bois" Rien!
" Respire très fort" Néant.
"Saute!" Nul.
"Hurle!" Non.
Pendant qu'elle faisait le clown devant ces spectateurs captivés, quelqu'un cria : " Faites-lui peur!" Annick vint la gifler très fort sur les deux joues. Margot, sous le choc, fondit en larmes... mais le hoquet persistait. Le prof s'efforça de reprendre son cours au rythme du tic sans tac des hoquets de Margot. Elle voulait mourir tranquillement sur place et elle se voyait gentiment enterrée, lorsque la cloche sonna à réveiller les morts et à étouffer le moindre écho du hoquet.
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date : 01-09-2012
Madame Luron fit un discours émouvant sur la liberté, la fraternité et l'égalité: "Aujourd'hui, nous allons procéder à l'élection des deux délégués de classe. Ils seront vos porte-parole. Chacun de vous peut poser sa candidature. Il faut une fille et un garçon. cet acte est riche d'enseignement car il permet l'apprentissage de la démocratie. Nous aiderons les délégués à exercer convenablement leurs responsabilités.
" Que fait le délégué?" demanda Jacques.
" Une fois par trimestre, il assiste au Conseil de classe. Il transmet à l'administration les propositions des élèves. Il défend surtout ses camarades au Conseil et leur rend compte des délibérations. Et il est responsable du cahier de texte et du cahier d'appel. Qui veut poser sa candidature? Honneur aux filles!"
Personne ne bougea. Un silence tendu tomba sur la classe et envahit l'espace comme une armée invisible. Madame Luron attendait, otage de la paralysie générale.
Margot réfléchit rapidement. " Elle mérite mieux que ça. Il faut que quelqu'un se dévoue quand même, et puis, assister au Conseil de classe n'est peut-être pas si mal."
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