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Extrait ajouté par Bidule2 2014-06-07T14:56:58+02:00

La traversée s'était effectuée dans des conditions plutôt idéales pour la saison. En dépit d'un temps maussade, la mer était calme.

On était fin novembre.

Ce n'était pas la période rêvée pour venir s'établir sur cette île hostile, perdue dans les brumes, au milieu des écueils. À peine arrivée, elle allait devoir affronter les tempêtes de l'hiver, les plus rudes, celles qui vous mettent l'angoisse au cœur, avec en supplément l'appréhension de démarrer une carrière de médecin en se heurtant à la défiance probable des habitants à son égard.

Marine n'avait pas choisi son moment. Son installation était programmée au début de l'été et puis des circonstances imprévues (la maladie de François, son grand-père) avaient bouleversé ses plans. Il n'existait sur l'île aucune structure hospitalière susceptible de recevoir le vieillard en cas d'aggravation de son état et, dans ce contexte, ne sachant comment évoluerait la santé de son aïeul, Marine avait préféré se montrer prudente en demeurant sur le continent. Finalement, le vieil homme s'était éteint sans avoir assouvi son rêve : retourner vivre sur son île en compagnie de sa petite-fille.

La douleur ressentie par Marine à la mort de son grand-père avait été immense. Elle avait d'ailleurs failli abandonner tous ses projets. Et puis les blessures se refermant, elle s'était persuadée que François lui-même n'aurait pas souhaité une pareille conclusion, après tant d'années d'efforts et de persévérance pour mener ses études à leur terme. Elle avait donc confirmé au docteur Le Guen qu'elle reprenait sa clientèle, juste le temps pour elle d'expédier quelques affaires courantes. Ce qu'elle appelait « affaires courantes » était le règlement de la succession de son grand-père. Il n'avait pour toute richesse que sa petite maison du continent, au bord de la falaise, et Marine ne voulait en aucun cas s'en séparer malgré les exhortations de son frère Yves, toujours à la recherche de plus de moyens pour entretenir dans un confort que lui-même n'avait jamais connu, sa femme et ses deux petites-filles, des gamines pleurnichardes et capricieuses.

Elle avait alors proposé à Yves de lui racheter sa part et celui-ci avait ironisé : « Avec quel argent ? Ce n'est pas ta clientèle de marins ivrognes et miséreux qui va t'enrichir. »

— Ma clientèle miséreuse assurera ma subsistance, n'aie aucune inquiétude à ce sujet. Et puisque tu négliges la maison de grand-père, tu ne discuteras pas de son prix en prétendant qu'elle vaut plus cher que ce que je t'en offre.

Effectivement, Yves avait accepté le montant fixé. Et c'est le notaire de famille qui, après avoir établi les documents, lui prêta la somme nécessaire au rachat de la résidence familiale.

— J'aurai peut-être quelques difficultés à vous rembourser mais j'honorerai ma dette.

— J'ai confiance en toi, avait répondu le notaire. En souvenir de François, mon ami, je ne peux me résoudre à ce que cette demeure, obtenue grâce à un labeur de tous les instants, parte entre les mains du premier venu. Pour lui et pour toi. Et je suis peiné qu'Yves s'en dessaisisse avec une si grande désinvolture.

Comment lui expliquer qu'Yves n'était plus le même, le grand frère chaleureux et protecteur, depuis le suicide de Marie-Anne ? Yves était le père de l'enfant qu'elle portait, Marine en avait toujours été convaincue et il avait feint, par facilité, de croire en la parole de Marie-Anne lorsque celle-ci avait nié le fait. Plutôt qu'Yves l'épousât par devoir, elle avait opté pour l'option la plus courageuse mais aussi la plus stupide qui fût, celle de sacrifier son propre bonheur.

Depuis ce jour fatal, plus rien n'avait été comme avant. Yves s'était éloigné de leur famille dès le décès de Marie-Anne, en allant résider au centre d'équitation où il était employé. Plus tard, il s'était marié à une sorte de femme-enfant, frivole et fantasque, avec qui il avait eu deux filles qui ressemblaient, selon l'opinion de Marine peu indulgente, à leur mère.

Le bateau manœuvra pour accoster. Marine essaya de repérer le docteur Le Guen dans la foule massée sur la digue. Le vieux médecin lui laissait sa clientèle et également le logement qui abritait son cabinet, lui-même se retirant chez sa sœur à l'autre bout de l'île. Elle avait décidé que, si le docteur Le Guen n'était pas au débarcadère, elle irait coucher cette nuit chez sa tante Lucie, remettant au lendemain la passation de pouvoirs. Mais il était là, au milieu des badauds, guettant son successeur, impatient. À ses côtés, une petite remorque pour le transport des bagages. L'île ne possédait en effet aucun véhicule à moteur et l'acheminement des biens et des personnes s'effectuait par les moyens du bord.

Marine se présenta à son confrère.

— Je vous remercie de m'accueillir.

— Voyons, c'est normal, bougonna-t-il. N'est-ce pas vous qui venez me délivrer du fardeau de mes malades ?

— Arrêtez. Vous allez m'effrayer. Je suis prête à croire que c'est une tâche si lourde que je ne parviendrai pas à l'assumer !

— Ta, ta, ta… Ne jouez pas les modestes. Et puis, je suis là et je serai heureux de vous épauler dans les premiers temps. Où sont vos bagages ?

Marine lui désigna le sac à ses pieds.

— Vous voyagez léger ! s'exclama le docteur Le Guen. Pour une femme, c'est plutôt rare.

Marine rit de bon cœur. C'est vrai que tout ce qui avait trait au paraître était pour elle secondaire. Adolescente, elle courait la campagne en pantalon, pull et bottes éculés. Plus tard à la fac, elle avait consenti à des efforts vestimentaires mais sans grand enthousiasme. Ce n'était pas son truc. Et puis Jean-Marie, son ami d'enfance et de cœur, l'aimait telle qu'elle était, naturelle, sans artifices, alors pourquoi se forcerait-elle à être une autre ?

Marine et le docteur Le Guen marchèrent de concert en direction du cabinet médical, situé sur le quai, à proximité du débarcadère. Ce quai était en même temps la rue principale et on y trouvait les rares commerces de l'île : un hôtel-restaurant, un café-épicerie, une mercerie-bazar. À l'intérieur du bourg, les habitants disposaient encore d'un autre café-épicerie, et avec la pharmacie, l'église et la mairie-école-bureau de poste, l'inventaire des lieux publics de l'île était clos.

— Vous ne serez pas surprise, dit le docteur en entrant dans une petite maison à deux étages, les jours de tempête, les vagues qui se cassent sur le parapet éclaboussent la façade. Cela déconcerte un peu au début, puis on s'y fait.

On accédait d'abord à un couloir. À gauche, la salle d'attente, meublée de chaises disparates et d'une table basse encombrée de revues, à droite, le cabinet de consultation qui communiquait avec une cuisine plutôt vaste dans laquelle régnait une température agréable.

— La pièce est chauffée par cette cuisinière à bois sur laquelle je cuisinais également. Ici, l'électricité est fournie par le groupe électrogène du phare. Chacun est obligé d'en tenir compte. Pour l'eau potable, nous avons une petite usine de dessalement d'eau de mer jusqu'à ce qu'une conduite nous relie au continent, et nous traitons sur place les eaux usées. Nous sommes loin de tout mais pas sans équipements, commenta le docteur Le Guen avec une pointe d'orgueil.

S'attendait-il à ce que Marine s'extasiât sur les commodités de l'île ? Il dut être déçu car elle n'eut pas de réaction.

— Et de quelle manière sont chauffées les autres pièces de la maison ?

— Dans la salle d'attente, les gens restent habillés…

Le docteur Le Guen eut un geste vague qu'elle traduisit par « ils n'ont qu'à bien s'emmitoufler ».

— La nuit, j'ouvrais toutes les portes du rez-de-chaussée pour que les pièces profitent de la chaleur du poêle de la cuisine. Quand le vent du nord souffle, j'avoue, c'est insuffisant. Néanmoins les cheminées fonctionnent et j'ai d'autres poêles à bois relégués au grenier qui peuvent encore servir.

— Il y en a dans les chambres, je présume ?

— La chambre. Au premier, vous n'avez qu'une chambre, plus un grenier sous les combles

— Pas de salle de bains ?

— Un cabinet de toilette, attenant à la chambre. Un conseil : la cuisine est idéale pour se laver. C'est la pièce la plus confortable de la maison.

— Et le bois ?

— Il nous arrive du continent.

Question stupide. Il n'y avait pas un seul arbre sur l'île et elle le savait. Des galets, des rochers, petits, grands, deux menhirs dans un champ, des bateaux, des goélands, des tempêtes et du vent, beaucoup de vent, de la pluie aussi, des marins saouls, des femmes en coiffe, des gamins insolents, des hortensias, encore des hortensias mais aucun arbre. Pas d'animaux non plus, pas de vaches, pas de chevaux, ni moutons ni chèvres, juste quelques chiens et des chats.

Marine vit dans ce constat un peu brutal rappelé par son confrère, au moins un aspect positif : en Bretagne, et qui plus est au bord de la mer, le thermomètre descendait rarement en dessous de zéro. De cibler ainsi les inconvénients majeurs, mais connus d'elle, de ce lieu hors normes n'entama donc en rien sa sérénité.

Son grand-père, homme simple, l'avait accoutumée à se satisfaire de l'essentiel et même si par la suite, étant étudiante, elle avait parfois joui du superflu (profitant des largesses d'autres étudiants plus aisés), des goûts modestes et des envies modérées lui permettaient d'espérer ne pas avoir à souffrir de la rusticité de la demeure. Ils montèrent au premier, dans la chambre à coucher meublée d'un lit, de chevets et d'une armoire en bois massif enrichi de sculptures, contrastant avec le mobilier usuel et sans grâce du rez-de-chaussée. Sur le lit, une couverture en macramé souleva l'admiration de Marine.

— C'est la chambre de mes noces, un cadeau de ma belle-famille, dit le docteur Le Guen.

— Dans ce cas, elle serait plus à sa place chez vous !

— Je ne suis guère attaché à ce genre de choses et ma femme encore moins… elle est décédée, précisa-t-il… Si vous le permettez, je vais prendre congé. Remettez un peu de bois dans le poêle de la cuisine avant de vous coucher. Il y a des œufs et de la salade sur la table, quelques fruits. D'ici lundi, je pourvoirai aux urgences. Vous avez samedi et dimanche pour vous organiser.

Le docteur Le Guen se retira, emportant sa remorque. Marine, livrée à elle-même, jeta autour d'elle un regard perdu. Que dire, que faire dans ce lieu anonyme où elle n'avait pas encore ses repères ? Elle sortit sur le quai. La mer était partout. Elle percevait son murmure. Un volet s'entrebâilla dans la maison contiguë à la sienne. Épiée, jaugée, tel serait désormais son quotidien. En venant sur cette île, elle se doutait que sa vie personnelle serait particulièrement exposée. Elle s'y était préparée et était fermement résolue à ne pas s'en formaliser. Que la certitude d'être surveillée, d'avoir ses paroles et gestes étudiés et interprétés, surtout, ne l'amène pas à renoncer à sa spontanéité qui était sa vertu première.

En rejoignant son cabinet, elle s'adressa à la personne qui l'espionnait derrière le volet.

— Bonne soirée !

Le volet claqua aussitôt et Marine crut entendre le « tsss » de mépris tandis qu'elle visualisait le haussement d'épaules de la femme car elle en était sûre : ce ne pouvait être qu'une femme qui se cachait ainsi.

Elle eut du mal, le lendemain, à recouvrer ses esprits. Ses yeux contemplaient un environnement différent de celui auquel elle était habituée, et il lui fallut faire un effort de mémoire pour assimiler le changement de décor : les grosses fleurs marron de la tapisserie, l'abat-jour en dentelle au plafond, l'armoire cirée, l'odeur d'humidité et les bruits, différents, plus présents, plus sonores, plus… maritimes, le flux et reflux de la marée qui lissait le temps.

La veille, au moment de s'endormir, des idées sombres l'avaient assaillie dans la perspective de ses nouvelles responsabilités. Puis elle s'était rassérénée en se répétant que le docteur Le Guen était là pour la conseiller, fort de ses quarante ans de pratique des îliens et de cette terre si fruste.

Elle avait ensuite plutôt bien dormi, tel un oiseau dans son nid, à l'abri malgré tous les dangers extérieurs, réels ou supposés, prêts à balayer ses illusions, bousculer ses croyances.

Marine émergea de sa somnolence au fur et à mesure que les bruits du dehors s'épaississaient. Elle jeta un coup d'œil au réveil. Sept heures. L'activité sur l'île débutait tôt.

Elle descendit à la cuisine, rajouta du bois dans la cuisinière. Puis elle inspecta les placards les uns après les autres pour en inventorier le contenu. Elle finit par exhumer une boîte en fer qui contenait quelques sachets de thé. Elle remplit une bouilloire d'eau, la posa sur le cercle de fonte sous lequel grondait le feu.

La fenêtre de la cuisine donnait sur le jardin, un carré d'herbe, un arbuste rachitique, un appentis adossé au mur d'enceinte en pierres sèches. Au-delà, les toits des maisons d'alentour. Elle traversa la cuisine pour venir dans le cabinet de consultation rabattre les volets. On avait une vue directe sur la rue composée d'une chaussée, sans aucun trottoir, et elle faillit, en poussant les persiennes, assommer une vieille dame qui passait. Elle comprit qu'elle devrait désormais procéder à ce rituel avec une grande prudence si elle ne voulait pas s'attirer les foudres de ses concitoyens.

Elle demeura un instant derrière les carreaux à observer l'animation du dehors. La maison était édifiée en plein centre de l'île, là où battait son cœur, c'est-à-dire le port.

Il bruinait, mais cela n'empêchait pas les gens de vaquer à leurs occupations.

Des femmes en costume traditionnel se dirigeaient vers la ruelle qui menait à l'église. Des hommes pressaient le pas et elle ignorait si c'était pour rentrer chez eux ou regagner leur bateau amarré le long du quai.

Elle revint à la cuisine où la bouilloire sifflait avec insistance. Elle versa l'eau sur le sachet de thé, regrettant que son infusion ne fût pas accompagnée d'un morceau de baguette croustillante ou d'une part de far. Affamée, elle enfila un manteau par-dessus son pyjama et se rendit au café-épicerie voisin.

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-16T08:38:21+02:00

Etait-ce cela aimer, ce ressenti anormal, indécent, cette impression que votre corps est éparpillé aux quatre coins de la pièce et que seule la présence de l'être cher pourra vous permettre de vous recomposer, de faire en sorte que vous redeveniez un tout, une entité à nouveau capable de fonctionner comme lors de votre création, de manière coordonnée, pertinente et raisonnée ?

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-11T13:22:08+02:00

Pour moi, être amoureuse c'est perdre sa clairvoyance, la tête, avoir le coeur qui cogne très fort dans sa poitrine, croire même qu'il va exploser, s'asseoir sur ses principes, son amour-propre, chanter, hurler, pleurer, feindre d'avoir un amant alors qu'on n'en a pas pour que l'autre sache que vous existez, qu'il lui suffit de vous sourire pour que vous soyez prête, pour lui, à décrocher la lune.

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-11T13:19:49+02:00

Je crois que quelque part nous attend un lieu, même petit, même lointain, en adéquation avec cette combinaison de molécules et de conscience dont nous sommes faits et qui justifie, si on a le bonheur d'y parvenir, que l'on constate comme une évidence "c'est ici que doit s'accomplir mon destin".

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-11T13:17:44+02:00

Où serais-je plus en accord avec moi-même qu'ici, sur mon île, dans la maison de ma tante, bercée par le bruit des vagues, des mouettes, de la musique de la pluie, et auprès des deux êtres qui m'étaient les plus chers ? Tous les ports se ressemblent, l'océan est le même partout, tantôt rieur, tantôt chagrin. Pourtant je reconnaîtrais mon île entre toutes. Il y règne une atmosphère que je ne saurais définir mais qui la singularise, qui la rend unique. Les gens eux-mêmes affichent sur leurs visages burinés et dans leurs yeux qui s'égarent toujours par-delà les choses, leur appartenance à cette terre.

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-11T13:13:55+02:00

Je l'avoue volontiers, je me plais en la compagnie des vieillards. Il se dégage d'eux une telle aura due à leur expérience, qu'il ne leur est pas utile de raconter, d'expliquer ou de démontrer, leur présence suffit à nourrir mon imaginaire.

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-11T12:04:45+02:00

J'aime mon île. Chaque fois que j'y viens, j'éprouve des émotions pures et communie étroitement avec le décor environnant. Ici, je touche du doigt quelque chose qui, partout ailleurs, m'échappe, peut-être une intégration totale, physique et intellectuelle, avec ce pays que j'admire par-dessus tout.

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Extrait ajouté par Croquignolle 2019-09-11T12:02:53+02:00

Ainsi je prenais soudainement conscience que notre abbé était un être de chair. Je me l'étais toujours représenté en mandataire d'une religion, autant dire sans existence physique, et voilà qu'il m'apparaissait avec les défauts, les tentations, la fragilité d'un homme. C'était une situation nouvelle qui éveillait en moi un désordre inconnu et troublant.

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Extrait ajouté par Lauraline-Xywz 2016-06-23T18:04:57+02:00

Je crois que quelque part nous attend un lieu, même petit, même lointain, en adéquation avec cette combinaison de molécules et de conscience dont nous sommes faits et qui justifie, si on a le bonheur d'y parvenir, que l'on constate comme une évidence "c'est ici que doit s'accomplir mon destin". (p. 76)

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Extrait ajouté par Lauraline-Xywz 2016-06-23T18:04:49+02:00

Etait-ce cela aimer, ce ressenti anormal, indécent, cette impression que votre corps est éparpillé aux quatre coins de la pièce et que seule la présence de l'être cher pourra vous permettre de vous recomposer, de faire en sorte que vous deveniez un tout, une entité à nouveau capable de fonctionner comme lors de votre création, de manière coordonnée, pertinente et raisonnée ? (p. 309)

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