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Mais… et lui dans tout ça ? Au fond, rien n’avait changé. Il aimait les femmes, et elles le lui rendaient bien. Mais il ne les épousait pas. Le mariage, ça n’était pas fait pour lui. D’ailleurs, à trente et un ans, il avait toujours réussi à y échapper ; de son vivant, aux propositions d’alliance de son père, tout d’abord ; puis aux demandes des toísechs et des mormaers les plus puissants aussi bien des Highlands que des Lowlands.
Afficher en entierEt puis, sur un plan plus personnel, il fallait avouer qu’il n’était pas non plus pressé de se présenter comme un homme (enfin) marié. Sa fierté allait en pâtir. Il allait perdre toute cohérence au regard de ses innombrables refus passés. Et cette peur de voir sa liberté bridée par les liens du mariage lui déplaisait tout à fait, même s’il était hors de question qu’il laissât le moindre pouvoir de décision sur sa vie à une femme. Même l’expression « liens du mariage » était un mauvais présage. Liens. Il lui fallait vraiment repousser, autant qu’il le pourrait, la célébration de cette union. Pour autant, il était hors de question qu’il attende d’être officiellement l’époux de cette femme pour la faire sienne ! En tout état de cause, il n’aurait pas à attendre jusque-là. Il la voulait et il la conquerrait.
Afficher en entierIan la regarda se mouvoir gracieusement dans sa robe de velours vert clair cintrée à la taille qui laissait deviner les contours de sa silhouette....Le regard de Ian passa plusieurs fois de sa robe à ses yeux. Le même vert d'eau...Gênée par l'examen dont elle faisait l'objet, Alannah baissa les yeux et se détourna de lui pour caresser la tête de sa jument.
Afficher en entierIan lui-même était convaincu de la nécessité d’apaiser les tensions entre les deux royaumes – ou plutôt, de ne pas en créer de nouvelles. Non pas qu’il fût pressé de prendre femme – il avait déjà bien assez à faire avec la gestion, la défense et l’administration du domaine et de ses îles, l’activité de ses ports, le commerce du sel et du saumon, l’exploitation de ses forêts, les productions de bière et d’hydromel, les représailles contre les raids des clans voisins, les… bref. Et une maîtresse de temps en temps lui suffisait. Mais la refuser, c’était prendre le risque d’écorcher la susceptibilité du vieux monarque anglais, de discréditer la nouvelle dynastie écossaise à peine montée sur le trône pour succéder aux Bruce, de mettre en péril enfin l’indépendance d’Alba tout juste acquise en relançant maladroitement les hostilités, pour de vagues questions de ressentiment, de haines séculaires et d’orgueil personnel.
Afficher en entierElle était seule avec l’eau, avec le feu, seule avec elle-même. Plus rien ne comptait. Plus rien n’existait. Seules les langoureuses sensations de l’eau chaude sur son ventre, dans le creux de son dos, autour de ses cuisses. Le froid mordant qui, par contraste, saisissait ses genoux, ses mollets, ses chevilles, lorsqu’elle sortait un pied de l’eau pour l’appuyer sur l’extrémité de la cuve et jouer avec les contrastes de température. Juste pour le plaisir de replonger ensuite sa jambe dans la chaleur de l’eau et d’en sentir les effets plus apaisants encore.
Afficher en entierAinsi, c’était bien lui. L’homme auquel son père l’avait donnée. Un rustre, à n’en pas douter, aux manières brutales. Comme tous les Ecossais, du reste. Sa voix était chaude et grave, son accent fruste et rustique, il roulait les « r ». Mais au moins parlait-il anglais. Il se disait à Newcastle que beaucoup d’Ecossais, même nobles, ne parlaient que le scot et le gaélique. Parfois même, dans les contrées les plus reculées des Highlands et des Iles, ne restait que le gaélique.
Afficher en entierSans la quitter des yeux, Ian s’approcha encore d’elle.
Un instant, il ne se passa rien. Un silence pesant planait sur l’assemblée. Seul le vent donnait quelque mouvement à l’ensemble immobile de la foule autour d’eux. Ian l’étudiait, impassible.
Puis la jeune femme vit deux bras robustes se tendre vers elle et deux mains puissantes la saisir à la taille. Elle sentit leur chaleur intense irradier au travers du tissu avant que d’être soulevée de sa selle. Déséquilibrée, prise de court, elle s’accrocha à ces avant-bras fermes qui la ceignaient. Ils étaient épais, durs, musclés sous ses doigts fins. En glissant vers le sol, sa poitrine effleura le torse d’Ian et ses cuisses rencontrèrent le contact rude de ses jambes. Son cœur battit plus fort et son visage s’empourpra violemment.
Ian la déposa sur ses pieds sans la lâcher. Sa taille était étroite, ferme, son ventre tonique. Ses mains posées sur ses bras, petites et finement ciselées ; ses ongles couleur de nacre. Elle était légère et il avait aimé le contact de ses seins contre son buste, de son ventre contre son plaid, de ses jambes contre ses chausses. Elle était incontestablement belle. Il n’avait pas le choix.
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