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« Je commande un Mocchiato avec un cinnamon roll et m'installe à la terrasse afin de me griller une Rothmans. À peine entamée, je finis par l'écraser par terre. Par simple provocation. Histoire de faire chier ces deux vieilles qui me regardent avec insistance. Et je décide d’en entamer une autre. C'est au bout de quelques secondes qu'elles lâchent prise à ce jeu du regard. Et se remettent à cancaner par la suite. Du moins, je suppose. Je ne sais pas et je m’en fous. Je n'aime pas la vieillesse. Je la trouve déprimante. L'enfance m'horripile également. À vrai dire, je n'accepte que la compagnie de quelques hommes et quelques instants. Pas plus. J'en suis là. J'enchaîne le plus grand péché d'un pauvre petit cancéreux des poumons. Peut-être que son calvaire a commencé comme le mien. Une histoire anodine pour les autres et une tragédie terrible pour ceux qui la vivent. »
Afficher en entierMon père organise, une fois par mois, des dîners mondains. Où les rois de la coke et autres substances mortelles viennent se pavaner avec leurs femmes. Celles-ci me détestent. Leur but n’est autre, et à toutes sans exception, que de remplacer Noura, celle qui me sert de belle-mère. Elles sont toutes folles du Grand Goodman. Certes, il a beaucoup de charisme et il pèse beaucoup plus d'argent que leurs époux. Aussi, ont-elles fait l'effort de passer sur le billard juste après avoir reçu la carte d'invitation pour la grande soirée du mois. Bref.
Afficher en entierRéveil solitaire dans les draps blancs d'un hôtel en dehors de la ville. Cheveux hirsutes, nuit agitée. Un petit coup d’œil dans le miroir. Le mascara a coulé. Traçant ainsi des cernes sous mes yeux. Pas d’autres choix que de mettre mes lunettes de soleil. Elles me cachent la quasi-totalité du visage. Au moins, elles ne laissent pas paraître cette nuit pitoyable. Je me rhabille avec ma robe de la veille. Je meurs de faim. Je n'ai rien à payer puisque le Mr marié (ou pas) s'est occupé des formalités la veille. Je décide de partir. Je prends un taxi afin qu'il me dépose au Starbuck le plus proche. Je veux traîner un peu et réfléchir. Réfléchir à ce qui s'est passé. Je me demande comment un acte aussi intime peut être aussi insignifiant. Ces deux êtres qui ont partagé un moment aussi fort et qui redeviennent instantanément des étrangers une fois leur étreinte terminée. Cela me rend un brin mélancolique. Je commande un Mocchiato avec un cinnamon roll et m'installe à la terrasse afin de me griller une Rothmans. À peine entamée, je finis par l'écraser par terre. Par simple provocation. Histoire de faire chier ces deux vieilles qui me regardent avec insistance. Et je décide d’en entamer une autre. C'est au bout de quelques secondes qu'elles lâchent prise à ce jeu du regard. Et se remettent à cancaner par la suite. Du moins, je suppose. Je ne sais pas et je m’en fous. Je n'aime pas la vieillesse. Je la trouve déprimante. L'enfance m'horripile également. À vrai dire, je n'accepte que la compagnie de quelques hommes et quelques instants. Pas plus. J'en suis là. J'enchaîne le plus grand péché d'un pauvre petit cancéreux des poumons. Peut-être que son calvaire a commencé comme le mien. Une histoire anodine pour les autres et une tragédie terrible pour ceux qui la vivent.
Afficher en entierLe lendemain matin, très tôt, je suis partie. Avec un traumatisme beaucoup plus intense que le premier. Je pense que, cette fois-ci, je détenais le droit d'être perçue comme étant Victime...
Je n'avais pas prévenu Louise. Je m'en foutais.
C’est de cette façon que je quittais cette famille tordue.
"But how can we still be friends when seeing you only breaks my heart again?"
Voilà que les paroles devenaient réalistes entre nous. C'était notre chanson.
Afficher en entierÀ la fin, son père nous a proposé de nous "bourrer la gueule" dans son bureau. Louise avait l'air très enthousiaste. Alors j'ai suivi.
Le jeu du "Tekila paf" faisait vite effet. J'avais dû m'arrêter à deux shots. Je n'étais pas du tout habituée à boire contrairement à Louise. Mais la bonne ambiance était de mise. Lui, sur son fauteuil. Louise et moi sur deux chaises en face de lui. Et nous rions. Le regard de Paul avait quelque peu changé. Je ne comprenais pas. La soirée se passait bien. Jusqu'à ce que Louise s'écroule après avoir enchaîné presque dix shots. Elle se mit à vomir sur le tapis. Alors son père me suggéra de rester là le temps qu'il transporte Louise jusqu'à sa chambre.
Afficher en entierElle me faisait part de sa dernière fois avec un garçon. Je la savais très active à ce niveau-là. Là où moi je n'éprouvais aucune envie d'explorer ce terrain. Et je n'arrivais pas à lui dire que je m'en foutais pas mal. Je la regardais m'expliquer les choses en détail avec ses yeux pétillants. Elle était belle.
Afficher en entierC’est pour cette raison que rendre visite à Louise me faisait un bien fou. Nous étions comme une famille. Et je considérais son père comme le mien. Nous avions même essayé de réunir nos deux parents. Enfin surtout moi. Quelques années après la mort tragique de la maman de Louise. Je voulais vraiment que la mienne devienne Madame Suzanne Goodman. Il était tellement gentil avec moi. Il était jeune mentalement. Donc très cool avec nous. Avec moi. Et il faisait partie des rares personnes qui appréciaient mon look spécial. Surtout mes cheveux roses qu’il n’arrêtait pas de toucher. Mais Louise ne supportait pas ça. Je la trouvais bizarre parfois. Comme si elle était jalouse qu’il se montre affectueux envers moi. Je ne comprenais pas. Elle semblait pourtant compréhensive lorsque je lui faisais part du bien-être que je ressentais en leur présence. Mais je laissais ça de côté. Je les voyais très proches. Et ce, depuis toujours. Mais je trouvais leur relation fusionnelle de plus en plus étrange. Voire anormale. Tant leur fusion tactile m'embarrassait parfois. Je finissais par mettre ça sur le compte de mon traumatisme. Et je laissais ça de côté, une fois de plus.
Afficher en entierC’était notre chanson. Nous la connaissions par cœur. Avec la stéréo à fond, dans sa chambre, nous crions les paroles, couvrant la voix de Kim Wilde. Keep me hangin’on était notre chanson. Avec Louise. Et Louise était la nana que je considérais comme ma propre sœur.
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