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— Quel âge as-tu vraiment ?
Colt baissa les yeux vers le sol.
— J’ai déjà répondu à ça, le premier jour où nous nous sommes rencontrés. Lorsque je t’ai dit que j’avais cent soixante-sept ans, je ne mentais pas.
— Alors tu es un vampire depuis cent quarante ans.
La bouche de Robbie s’ouvrit d’incrédulité.
— Je viens de coucher avec un homme qui est deux fois plus vieux que mon grand-père !
— Je suis désolé.
Il ne put s’en empêcher ; Colt était obligé de sourire.
— Et je n’ai même pas besoin de Viagra pour bander.
Cette fois, ce fut Robbie qui sourit.
— Je pense que je préfère penser à toi comme Peter Pan. Au lieu d’un vieil homme avec un corps de jeune homme, tu es un jeune homme qui ne grandira jamais.
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Chapitre Un
— Ce n’est pas tant la chaleur ; c’est l’humidité.
Si Robbie entendait cette réponse une fois de plus, il allait étrangler quelqu’un. Même si lui-même n’était gêné par les étés aux températures intenses. Il appréciait les temps plus chauds, et au Michigan, le nombre de jours d’été chaud était limité.
Mais il travaillait dans un supermarché en tant que commis à la clientèle. Il faisait ce travail depuis qu’il avait quinze ans, et après trois ans, il était un excellent empaqueteur. Sa dextérité pour jeter les articles d’épicerie de la main droite à la gauche était si impressionnante que les clients s’immobilisaient souvent et le fixait, bouche bée, alors qu’une pile d’objets volaient dans les airs pour atterrir directement dans le sac. Quelquefois, ils s’approchaient et baissaient les yeux vers le sac, craignant peut-être que leurs provisions ne soient en un tas pêle-mêle, seulement pour les découvrir soigneusement empilées, comme si c’était fait par magie.
Manier les emplettes n’était pas le seul talent en dextérité manuelle que Robbie possédait. C’était également un pianiste talentueux et il pouvait utiliser une caisse enregistreuse plus rapidement que n’importe qui qu’il connaissait. Il avait toujours été très adroit avec ses mains. C’était plus que de la coordination main-yeux ; dans la plupart des cas, il n’avait même pas besoin de regarder ce qu’il faisait. Il pouvait tenir une conversation avec quelqu’un pendant que, apparemment de façon automatique, il faisait une tâche qui demandait de la dextérité.
Robbie était bon en travaux manuels et savait comment tricoter et faire du crochet, bien qu’il garde habituellement ces connaissances pour lui-même. Il avait découvert longtemps auparavant qu’il y avait certains talents, peu importe à quel point ils étaient impressionnants, que les garçons n’étaient pas supposés posséder.
Un talent qu’il n’avait pas, cependant, était la communication avec les autres. Lorsqu’un client au centre commercial essayait d’engager la conversation, Robbie était poli. Il opinait et souriait, mais il pouvait rarement penser à une réponse appropriée. Il ne maîtrisait pas les réparties faciles, et il écoutait souvent les caissiers, essayant d’assimiler leurs plaisanteries insouciantes entre eux ainsi qu’avec les clients. Mais ce n’était simplement pas quelque chose qui lui venait naturellement.
Lorsque M. Christianson se plaignit de l’humidité, Robbie aurait dû savoir comment y répondre. Ce commentaire avait été répété au moins trois douzaines de fois par différents clients durant son service et il aurait pu simplement imiter les réparties de ses collègues. Au lieu de ça, il sourit et hocha la tête comme il le faisait toujours.
— Quel est le problème avec toi, mon garçon ?
Le vieil homme était un des clients les plus intimidants de Robbie. C’était un habitué, un résident local, et tous les employés le connaissaient comme quelqu’un qui dépensait beaucoup, mais qui était également perturbateur et exigeant. Robbie leva les yeux vers lui, déglutit difficilement et tenta de penser à quelque chose à lui dire.
— Quand quelqu’un te parle, ne l’ignore pas. Je ne sais pas ce qu’ont les enfants de nos jours, Bon Dieu. Aucun respect. Aucun foutu respect. Regarde ce que tu fais avec mes affaires. Il vaudrait mieux que je n’aie aucun œuf cassé ou de pain écrasé. Je n’aime pas comme tu jettes les courses dans le sac sans même regarder.
Les yeux de Robbie s’élargirent alors qu’il sentait ses joues devenir brûlantes.
— Je suis désolé, Monsieur.
Il baissa les yeux alors qu’il continuait d’empaqueter les provisions, faisant spécialement attention à ralentir son allure et à regarder chaque objet qu’il transférait d’une main à l’autre.
— Ne t’inquiète pas de lui, trésor, dit Susan une fois le client parti. C’est juste un vieil homme aigri. Plus méchant que des chats se battant dans un sac en jute.
C’était la collègue préférée de Robbie, une petite femme mince d’âge moyen qui portait ses cheveux relevés. Elle avait été transférée au nord du Michigan depuis un État du sud, le Mississippi ou l’Alabama ou quelque part d’autres. Elle avait toujours une voix traînante et elle appelait tout le monde chéri ou mon petit.
— Je ne sais pas ce que j’ai fait, admit-il.
— Tu n’as rien fait du tout, chéri, alors ne te tracasse pas à ce sujet. Ce Henry Christianson est juste un ronchon. Tu es le meilleur empaqueteur que ce magasin ait connu. Tu restes juste à côté de moi et tu ne bouges pas.
Susan insistait toujours pour avoir Robbie comme emballeur. C’était une caissière rapide et elle voulait un commis au sac qui garderait son allure.
— Je suis désolé, mais je vais devoir m’occuper des caddies du parking. Mon service est presque terminé, dit Robbie.
Elle baissa les yeux sur sa montre.
— Eh bien, voilà qu’il est déjà presque vingt et une heures ! Waouh, le temps file quand on s’amuse, je suppose, rit-elle. Va-t’en maintenant et ne prête pas attention au vieil Henry.
La majorité des gamins de son âge aurait probablement considéré que c’était une corvée de travailler tout l’été comme il le faisait, mais il appréciait ça. Il avait dit à son patron, M. Wandrie, qu’il prendrait autant d’heures qu’il le pouvait. Robbie économisait pour une voiture et avait déjà plus de deux mille dollars sur son compte bancaire. En plus de son emploi à l’épicerie, il tondait aussi le gazon au parc de mobile home. Les jardins étaient tout petits et lui demandaient seulement quelques minutes chacun. Il pouvait se faire dix billets pour un carré de pelouse, ce qui voulait dire environ deux cents dollars dans les bons jours s’il travaillait assez vite.
L’été était le seul moment de l’année où il pouvait vraiment mettre de l’argent de côté, cela dit. Il était déjà inscrit en licence et il commencerait les cours à l’automne. Sa mère ne lui avait pas permis de travailler beaucoup d’heures pendant ses années scolaires, mais il était un adulte à présent. Il avait été diplômé avec les honneurs et ses notes n’avaient jamais souffert de ses activités extrascolaires. Mais, c’était la façon d’être de sa mère. Elle s’inquiétait à propos de tout et voulait que Robbie se concentre principalement sur l’école au lieu des activités extrascolaires.
Ça lui allait, cependant. Ce genre de choses n’était pas son style, de toute façon. Il n’avait jamais été membre d’un club après les cours ni fait partie d’une équipe de sport. Il était plutôt un solitaire et ne se sentait pas à l’aise dans les situations où il devait s’affirmer. Même au travail, maintenant qu’il avait dix-huit ans, il n’avait pas pu réclamer une position de caissier comme il le désirait vraiment, mais le salaire n’était pas beaucoup plus élevé, et ça lui aurait demandé plus d’interaction avec les clients. Des clients comme M. Christianson.
Pousser les caddies de l’épicerie était l’aspect le moins plaisant de l’emploi de Robbie en tant que commis de la clientèle. Ce n’était pas vraiment qu’il n’appréciait pas la tâche, mais plutôt que c’était difficile physiquement. Petit comme il l’était et pesant environ quarante-cinq kilos, les caddies étaient lourds. Et le parking était un peu en pente. Quatre ou cinq à la fois n’étaient pas trop pénibles, mais quand il y en avait plus, il pouvait à peine les faire traverser le parking pour les rentrer dans le magasin. La chose intelligente aurait été de faire plus d’allers-retours, mais si un autre des commis à la clientèle le voyait faire ça, il le taquinerait et le traiterait de mauviette.
Robbie était habitué à être taquiné. À l’école, il avait souvent été le centre des plaisanteries, principalement à cause de sa taille. Il ne se considérait pas comme étant une victime, cela dit. Il n’avait pas été le bouc émissaire plus que n’importe quel autre enfant. Les railleries et les insultes étaient embarrassantes, et parfois, blessaient ses sentiments, mais il se mettait rarement en colère. Il souriait ou riait, et essayait de prendre en main ces situations avec bonhomie.
Il y avait beaucoup de caddies dehors. Chaque préposé aux sacs avait des « devoirs de parking » sur une partie de leurs services. Les commis consciencieux s’assureraient que le parking était dégagé durant l’heure qui leur était assignée, mais certains des collègues de Robbie n’étaient pas exactement consciencieux. S’ils comprenaient que l’un des autres empaqueteurs avait fini son service à la fin de l’heure, ils se détendaient et laissaient quelques caddies et comptaient sur eux pour les ranger.
Puisque l’autre commis était Jerry, Robbie n’était pas surpris d’en voir autant. Ce fainéant n’avait pas déblayé la zone du tout durant l’heure précédente bien que ce soit dans ses tâches. Il ne faisait pas plus que ce qu’il devait absolument faire. Bien qu’il soit un an plus jeune que Robbie, il était un peu plus gros et du genre à se prendre pour un petit-chef.
Alors qu’il ramenait les neuf derniers caddies, les faisant glisser ensemble en un train ridiculement long, Robbie prit une profonde inspiration et jeta son poids dessus, les poussant en haut du parking incliné vers les portes d’entrée. Il soufflait et haletait à tel point qu’il pensait qu’il devrait s’arrêter. Cependant il se força à continuer, avançant par centimètres vers sa destination. Lorsqu’il arriva enfin à les faire rentrer, il était épuisé. Il se tourna, prêt pour se rendre à l’intérieur à l’heure exacte, quand il remarqua un jeune de son âge qui se tenait dans le hall.
— Dingue, mec, commenta l’étranger aux cheveux sombres.
Robbie ne le reconnaissait pas. Il était persuadé qu’il n’allait pas à son école.
— Cette file de caddies pèse probablement cinq fois plus que toi.
Robbie opina puis baissa les yeux vers le sol. Une fois encore, il ne savait pas comment répondre.
— Oui, réussit-il à prononcer.
— Qu’est-ce qu’il y a avec ça ?
Le jeune homme portait un jean et un blouson en cuir, ayant l’air plus cool que les adolescents de son âge devaient l’être. Son apparence de dur à cuire rétro avait de l’effet sur Robbie. Il aimait ça un petit peu de trop. Et ce merveilleux visage masculin était sexy comme celle d’un mauvais garçon. Il avait les yeux sombres, de courts cheveux noirs et il sentait divinement bon.
— Pourquoi les autres gars ne t’aident-ils pas ?
Il sortit le pouce de son poing en direction de l’intérieur du magasin où Jerry se tenait oisivement à une caisse.
— Je ne sais pas, dit Robbie.
Sa voix était basse, à peine audible.
— C’est mon travail de ramener les caddies avant de rentrer chez moi.
— Je vois. Eh bien, j’ai l’impression que ce gros lard ne fait rien pour t’aider, à part rester là, il devrait aider. Tu ne penses pas ?
— Oui, probablement.
— Tu devrais le lui dire.
Robbie sourit et haussa les épaules.
— Je dois retourner à l’intérieur.
Alors qu’il dépassait le jeune homme, il expérimenta une sensation étrange. Les petits poils de ses bras se hérissèrent comme s’ils se tenaient debout et même après qu’il fut retourné à l’intérieur, Robbie pensa qu’il pouvait toujours sentir le merveilleux étranger le fixer.
Il secoua la frissonnante sensation et se dirigea à vive allure vers la zone des caisses à l’arrière des bureaux. Après avoir rapporté à son superviseur qu’il avait complété tous les devoirs de son service, il fut libre de pointer et de rentrer chez lui.
Jerry l’attendait près de l’horloge, appuyé avec ses paumes pressées contre le mur, directement en dessous de la pendule.
— Pourquoi ne resterais-tu pas et travaillerais ma dernière heure ?
— Euh, désolé, Jerry, mais M. Wandrie m’a déjà dit de pointer.
— Va lui dire que tu me couvres. Je ne me sens pas très bien. En plus, il te donnera une autre heure de paie.
Robbie laissa échapper un soupir exaspéré.
— Jerry, tu aurais dû me le dire plus tôt. J’ai déjà dégagé le parking et tout…
Jerry fit un pas vers lui. Il tendit le bras et attrapa le devant du tee-shirt de Robbie. Serrant son poing, il le tira vers lui.
— Écoute-moi, petite tapette. Je t’ai dit que je ne me sentais pas bien et que tu allais me couvrir !
Le son d’une gorge qu’on éclaircissait surprit les deux garçons et Jerry le relâcha rapidement. Robbie virevolta et vit son patron, M. Wandrie, se tenant à quelques centimètres d’eux.
— Robbie, vas-y et pointe. Jerry, viens avec moi.
Robbie resta là, les yeux écarquillés, fixant son employeur pendant un moment. Puis il se tourna vers Jerry qui avait un air effrayé, presque terrifié, sur son visage.
— Monsieur, dit Robbie, je serai heureux de rester si Jerry ne se sent pas bien.
M Wandrie secoua sa tête.
— Pointe et rentre chez toi, Robbie. Tu as travaillé suffisamment dur pour une journée.
Avec un mouvement de tête, il indiqua à Jerry de le suivre, puis il se tourna et se dirigea vers le bout du hall vers son bureau, le garçon marchant rapidement derrière lui.
J’espère qu’il ne se fera pas virer.
Même si Jerry était un enfoiré avec lui, il ne voulait pas le voir perdre son travail. Il aurait dû accepter et rester une heure de plus. Ce n’était pas comme s’il n’aurait pas apprécié un chèque un peu plus épais. Il ne pouvait plus rien faire à ce sujet à présent.
Il pointa et parcourut le hall jusqu’à la salle de repos où étaient situés les casiers des employés. Après avoir ouvert le sien, Robbie retira son badge et le jeta à l’intérieur. Il attrapa sa liseuse Kindle et son sac de repas, et les fourra dans son sac à dos avant de l’extraire du casier. Puis il ferma la porte et rattacha le cadenas.
En chemin pour sortir, il s’arrêta pour dire bonne nuit à Susan.
— Je crois que j’ai posé des problèmes à Jerry, dit-il.
— Oh, j’en doute, chéri. Jerry devrait s’occuper de cette tâche correctement par ses propres moyens.
— Eh bien, M. Wandrie l’a emmené dans son bureau, à présent.
— Bien ! J’espère qu’il flanquera les pétoches à ce garçon. Quelqu’un devrait le tirer de son oreiller de soie.
Robbie sourit.
— J’espère seulement qu’il ne perdra pas son travail.
— Robbie, dit-elle en s’approchant de lui.
Il n’y avait pas de clients à la caisse. C’était toujours lent la dernière heure de la nuit.
— Tu es tellement un bon garçon. Si Jerry faisait son travail comme il est supposé le faire, il n’aurait pas à s’inquiéter d’avoir des problèmes.
— Je sais, soupira Robbie. Eh bien, passe une bonne nuit, Susan.
— Toi aussi, chéri.
Alors que Robbie sortait du bâtiment, il décida d’attendre quelques minutes afin de voir ce qui arriverait à Jerry. S’il s’était vraiment fait virer, Robbie le verrait sortir. Il se tint devant l’entrée où il avait toujours une bonne vue des comptoirs de caisse par la fenêtre. Après trois minutes, il vit Jerry retourner à son espace de travail. Il commença à se précipiter, remplissant le sac de fournitures dans chaque allée. Robbie était soulagé. Apparemment, Jerry n’avait pas été renvoyé. Il avait probablement seulement reçu des remontrances et un sévère avertissement de M. Wandrie.
La majorité des autres jeunes qui travaillaient au magasin n’aimaient pas beaucoup M. Wandrie. Ils se moquaient tous de lui derrière son dos, simplement parce que c’était leur patron. En ce qui concernait Robbie, M. Wandrie était un homme plutôt correct, il y avait des jours où il était un peu ronchon, mais c’était vrai pour tout le monde.
Robbie se demanda pendant un moment si M. Wandrie avait entendu que Jerry l’avait traité de tapette. Eh bien, il avait dû entendre. Cela l’embarrassait et il espérait que son employeur ne se ferait pas de fausses idées à son sujet. C’était de cette façon que les types comme Jerry traitaient les gens lorsqu’ils étaient en colère. Cela ne voulait pas réellement dire quoi que ce soit. C’était comme lorsque les gens disaient que quelque chose était « gay » juste parce qu’ils ne l’aimaient pas. C’était une sorte de figure de style ou quelque chose du genre.
Pour être honnête, cela blessait ses sentiments. Il ne comprenait pas pourquoi Jerry voudrait lui dire quelque chose comme ça. Était-ce si évident qu’il était…
— Tu n’es pas encore parti ?
Robbie sursauta, effrayé par la voix derrière lui. Il se tourna pour faire face au garçon qu’il avait vu plus tôt, celui avec le blouson en cuir.
— Oh, mon Dieu, tu m’as flanqué la trouille.
— Désolé, mec, rit le garçon en blouson en cuir. Je ne voulais pas te surprendre par-derrière.
— Je pensais que Jerry se faisait virer, dit Robbie. Il a été appelé dans le bureau du patron.
L’inconnu hocha la tête.
— Bien. Il était temps.
— Oh. Hum, je ne voulais pas lui causer de problèmes, je ne veux pas qu’il, tu sais, perde son boulot.
— Pourquoi pas ? Il est fainéant.
Robbie haussa les épaules.
— Il a dit qu’il ne se sentait pas bien.
Le garçon en blouson en cuir rit.
— Tu es plutôt… comment dois-je le dire… une personne qui fait confiance. N’est-ce pas ?
— Euh, je ne sais pas. Je suppose, oui.
— Eh bien, Robbie, je pense que tu devrais faire attention. Certaines personnes ne sont pas dignes de confiance.
Robbie leva les yeux vers lui. Ses yeux étaient plus sombres qu’avant, maintenant presque noirs. Peut-être que c’était à cause du faible éclairage.
— Comment connais-tu mon prénom ?
— Tu portais un badge. Je l’ai lu un peu plus tôt, quand tu étais dehors à pousser les caddies.
— Oh.
— Mon nom est Colt, au passage.
— Vraiment ?
Robbie sourit puis comprit instantanément à quel point il devait avoir l’air grossier.
— Désolé, je n’avais jamais entendu qui que ce soit avec ce nom.
— Diminutif pour Colton. C’est un nom de famille et ne sois pas désolé. C’est plutôt inusuel.
— Oh, eh bien, je l’apprécie.
Alors que son nouvel ami le regardait droit dans les yeux, Robbie se sentit rougir.
— Euh, je veux dire… eh bien, c’est un nom cool.
Colt s’avança d’un pas, envahissant l’espace personnel de Robbie.
— Alors, tu en as fini avec ton service maintenant.
Robbie hocha la tête.
— Oui, murmura-t-il.
— Tu attends pour qu’on vienne te chercher ou tu vas faire autre chose ?
— Nan. Je vis à quelques pâtés de maisons d’ici, du côté du parc de mobile home.
— Cool, sourit Colton. Je te reconduis chez toi.
— Tu n’as pas à faire ça ! lâcha Robbie. Euh… je veux dire, c’est sympa de ta part, mais…
— Je sais, je n’ai pas besoin de le faire, mais si j’en ai envie ?
Pourquoi voudrait-il me reconduire chez moi ? Robbie n’était pas exactement sûr de ce qu’il y avait avec cet inconnu, mais il l’appréciait vraiment. Peut-être était-ce à cause du fait qu’il était très sexy dans ce blouson en cuir. Peut-être que c’était ses yeux, si sombres et mystérieux, ou cette profonde résonance dans sa voix.
— OK. C’est toi qui vois.
Colt se pencha et ramassa le sac à dos que Robbie avait installé à côté de lui sur les pavés.
— Montre le chemin.
Robbie rigola.
— Tu n’as pas à porter ça, tu sais. Je peux m’en charger.
— Je veux le porter, dit Colt, sa voix était ferme et pleine de confiance. Je peux déjà dire que tu es une personne vraiment bien, quelqu’un que j’aimerais avoir en tant qu’ami.
— Merci.
Robbie ne pouvait pas croire que ce gars soit si sympa, et l’attention le faisait se sentir un peu bouleversé. Il était sexy et charmant, presque trop pour être réel.
— Mais tu ne connais vraiment rien à mon sujet. De ce que tu en sais, je pourrais être un meurtrier ou quelque chose du genre.
Colt rit avec un peu plus d’enthousiasme que Robbie s’y était attendu.
— C’en est une bonne.
Il frappa sa paume contre l’épaule de Robbie puis la pressa avec affection. Robbie sentit ses joues s’échauffer.
Ils marchèrent ensemble un moment, Robbie montrant le chemin. Il n’était pas sûr de ce qu’il devait dire à son nouvel ami, ni comment continuer la conversation.
— Je suppose que tu te dis que je n’ai pas l’air si dangereux.
— Eh bien, mec, pour être honnête, non, tu n’en as pas l’air. Tu sembles plutôt être le genre de gars sympa dont les gens tirent avantage.
Colt commençait à parler comme sa mère.
— Peut-être, opina-t-il. Mais je suppose que je préfère que les gens me voient trop sympa que trop méchant.
— C’est vrai. Pourtant, tu devrais faire attention. Être sympa, ce n’est pas la même chose qu’être crédule. Il faut toujours que tu te défendes et que tu ne laisses pas les gens t’utiliser.
— Comme Jerry.
Robbie savait que ce que Colt disait était vrai, mais ce n’était simplement pas dans sa nature de se disputer avec les gens.
— Ouais, comme cet enfoiré. Il n’était manifestement pas malade. Il essayait simplement de t’intimider afin que tu travailles plus et qu’il puisse rentrer chez lui.
Robbie acquiesça puis se sentit honteux.
— Hé, comment savais-tu que Jerry avait dit qu’il était malade ?
— Tu me l’as dit lorsque nous étions au magasin.
— Je l’ai fait ?
Robbie ne s’en souvenait pas.
— Est-ce que tu es nouveau ici ? Tu vis dans le parc aussi ?
— Nan, je ne vis pas dans le parc, mais je suis nouveau à Boyne. J’ai déménagé la semaine dernière.
— Oh waouh. Alors tu vas aller à l’école ici ou tu es en licence ?
Colt secoua sa tête.
— Je ne vais pas à l’école et je ne prévois pas la licence. Je suis déjà diplômé.
— Oh, je pensais que tu avais mon âge. J’ai été diplômé le mois dernier.
— J’ai suivi des cours à domicile, dit Colt. Mes parents n’aiment pas l’école publique. Quel âge penses-tu que j’aie ?
— Je ne sais pas.
Il ne voulait pas répondre de peur de deviner mal.
— Dix-sept ans peut-être.
Colt rigola.
— Tu es loin du compte.
— Désolé, je ne suis pas bon à deviner l’âge des gens.
— Je suis bien plus vieux que dix-sept ans, dit Colt, souriant toujours. Bien plus vieux. Est-ce que tu croirais que j’ai cent soixante-sept ans ?
Robbie éclata de rire.
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