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— Tu préfères que j’amène ma brosse à dents ou tu descends la tienne chez moi ?
— Quelle différence ? demanda Lisa, heureuse de ce que la question signifiait.
— Si tu l’amènes chez moi, tu seras toujours libre de partir quand je te taperai sur les nerfs… Par contre, si j’amène la mienne, tu ne pourras plus te débarrasser de moi !
Afficher en entierRevenue au présent, Lisa fut submergée par la honte. Si seulement elle pouvait invoquer l’excuse de l’alcool. La première fois, peut-être… un peu. Quoiqu’elle ait le souvenir exact de ce qui s’était passé, de Ryan lui demandant si elle était sûre d’elle.
Je me mens, admit-elle.
L’alcool n’y était pour rien. Surtout la deuxième fois ! Elle avait volontairement cédé à Ryan parce qu’au fond, il lui plaisait avec son physique solide et ses beaux yeux verts toujours pétillants de malice. Il savait d’ailleurs formidablement s’y prendre avec une femme. À côté de lui, Kevin était nul ! Sa sensualité l’avait subjuguée, avait annihilé ses dernières réticences, ses angoisses de novice. Elle aurait dû s’enfuir au lieu de s’endormir dans ses bras.
Lisa s’extirpa du lit, se sentant étonnamment courbaturée. Elle rougit en constatant qu’elle ne portait plus que sa montre, qui indiquait presque huit heures.
Au moins, je ne serai pas en retard, pensa-t-elle.
S’étant rapidement rhabillée, elle regagna son appartement. Une douche et de l’aspirine calmèrent un peu son mal de tête, mais pas la honte qu’elle éprouvait. Comment allait-elle pouvoir croiser son voisin et continuer à se comporter comme si rien ne s’était passé ? Parce qu’elle ne se faisait aucune illusion : pour lui, elle n’avait été qu’une aventure. Par contre, pour elle…
* * *
Au moment de quitter son salon et de fermer sa porte, elle vit clignoter son répondeur. Le premier message était de ses parents qui, tout juste rentrés, s’inquiétaient de son absence un dimanche soir. Le suivant était de Kevin.
« Je sais que tu es là, Lisa, réponds ! … Tu ne vas pas faire la tête jusqu’au siècle prochain pour si peu. Je te rappelle ce soir. Nous avons des décisions à prendre pour notre avenir. »
Les deux messages suivants étaient du même genre.
« Loupé pour tes délires à mes frais ! J’ai découché », pesta Lisa à haute voix.
Son aventure de la veille avait au moins un côté positif : sa timidité maladive avait disparu, comme envolée.
Malgré le manque de sommeil, elle réalisait maintenant qu’elle avait toujours eu peur de ne pas trouver un homme qui accepterait un petit génie plutôt coincé dans son genre. Elle savait désormais que certains pouvaient s’intéresser à elle en tant que femme. Elle ne se laisserait plus jamais faire par Kevin ou un de ses semblables.
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