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Au moment du toucher vaginal, quand on fait le tour du petit crâne, on tombe sur des petits doigts qui quelquefois vous attrapent les vôtres ! Si vous avez déjà mis votre doigt dans la main d’un nouveau-né, vous savez avec quelle force il le serre.

C’est émouvant de se dire qu’un enfant qui n’est pas encore né vous serre déjà la main.

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On pense, à tort, que tout le monde sait comment prendre tel ou tel médicament. Pour les comprimés, on a assez peu de mauvaises surprises, ils sont en général avalés. En ce qui concerne les autres modes d’administration, il n’en va pas de même... Vous comprenez ainsi pourquoi une patiente ne veut plus de traitement par suppositoire quand vous découvrez qu’elle les met avec l’emballage.

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Le « Guinness » des mamans

Dans tous les domaines de la vie, il y a des idées reçues et notre profession n’échappe pas à cette règle.

Concernant par exemple la prise de poids pendant la grossesse, les vieilles idées ont encore la part belle : « Il faut manger pour deux ! Si tu ne manges pas assez, ton bébé va être trop petit ! »

Pourtant, à moins de vivre dans des contrées où les mamans ne mangent pas à leur faim, les bébés, chez nous, ne manquent de rien et la nature a même prévu de privilégier le bébé.

J’ai vu les extrêmes en termes de prises de poids, avec parfois de sacrées surprises à l’arrivée. La prise de poids la plus impressionnante que j’aie vue était de plus de 38 kg chez une patiente d’1,55 m. Elle a pourtant accouché près du terme d’un petit bébé de 2,4 kg. La montagne avait accouché d’une souris !

À l’autre extrême, j’ai vu une patiente qui souffrait d’anorexie. Elle n’avait même pas pris 3 kg et a pourtant mis au monde une petite fille de 3,5 kg.

Alors, Mesdames, évitez simplement les sucreries et les sodas. Mangez équilibré et vous retrouverez votre silhouette de jeune fille en deux coups de cuillère à pot.

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Un jour, je rentre dans une salle d’accouchement pour demander un instrument à une collègue. Sa patiente est installée devant elle, les pieds dans les étriers, la table « cassée », c’est-à-dire que le bout de la table est enlevé pour l’accouchement. Ma collègue détourne le regard un dixième de seconde pour prendre l’objet en question qui se trouvait juste à ses côtés, et c’est ce moment-là que le bébé a choisi pour sortir ! En un instant très bref, j’ai vu un bébé qui n’était plus dans le ventre de sa mère et pas encore dans les mains de la sage-femme... La sage-femme a juste eu le temps de relever les yeux et d’attraper le bébé au vol, telle une gardienne de but, avant de le poser délicatement sur le ventre de sa maman.

Finalement, nous sommes aussi de grandes sportives !

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Les valises

La sonnette d’urgence retentit. Je vais ouvrir et me trouve face à une femme pliée en deux. Elle est accompagnée d’un homme qui porte des valises. Elle souffle bruyamment et m’explique avoir envie de pousser.

Sans attendre, je cours chercher un fauteuil roulant et la conduis rapidement dans une salle d’accouchement. J’aide la patiente à s’allonger sur la table, enfile un doigtier et l’examine aussitôt… Elle est à dilatation complète et on voit déjà les cheveux du bébé.

Branle-bas de combat. L’auxiliaire de puériculture pose un capteur sur le ventre pour écouter le bébé. J’ai juste le temps d’enfiler une paire de gants. En dix secondes le bébé est là.

Je le dépose sur sa maman et je me tourne alors vers l’homme livide, tétanisé, qui est resté au fond de la salle, serrant fermement les poignées des valises qu’il n’a toujours pas lâchées.

Je m’approche de lui, le félicite et lui dis doucement que tout va bien et qu’il peut s’approcher pour voir son bébé et embrasser sa femme.

D’une voix à peine audible, il me répond : « Mais moi, je suis juste le chauffeur de taxi ! »

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« Naître, c’est recevoir tout un univers en cadeau. »

Jostein Gaarder

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Quelques exemples d'appel "d'urgence":

+ Il est 5h du matin. Une patiente en pleine forme et qui rentrera chez elle le matin même : "J'ai froid, vous pouvez remonter la couverture qui est à mes pieds ?"

+ Une autre patiente : "Je voudrais une vase !" La sage femme répond avec humour :"Combien vous me donnez ?" . La patiente rétorque, contrariée :"Trois minutes !"

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Une patiente vient en consultation pour un enregistrement, contractions et rythme cardiaque du bébé, effectué avec un appareil appelé un monitoring.

"Bonjour Madame, j'ai rendez-vous avec Monique Toring."

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La robe enlevée, je me baisse ensuite pour l’aider à retirer sa culotte. Le slip n’avait pas atteint le niveau des genoux, que je vois alors tomber quelque chose dans le fond de la culotte. Je réalise aussitôt que c’est son bébé qui est descendu et a rebondi sur la culotte comme sur un trampoline puis glissé, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, sur le sol carrelé, trempé de liquide amniotique. Sa glissade n’est stoppée que grâce au cordon ombilical qui le relie à sa mère…

La patiente tourne la tête, aperçoit son bébé et dans un élan instinctif, s’élance vers lui en hurlant, aussitôt ceinturée et immobilisée par son amie qui garde son sang-froid. Je fais aussitôt le tour de la patiente pour prendre le bébé dans mes bras. J’ai besoin d’aide pour accéder au matériel afin de couper le cordon et donner au plus vite les premiers soins au bébé. Mais Zézette, prise de panique, se met à hurler en même temps que la maman.

Le bébé dans les bras, je dois calmer les deux femmes tout en donnant mes instructions à Zézette pour qu’elle coupe le cordon. Je quitte au plus vite la salle d’accouchement pour m’occuper du bébé qui pousse enfin son premier cri ! Je ne peux décrire le soulagement que j’ai ressenti à ce moment-là...

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Sept heures du matin. Il ne me reste plus qu’une demi-heure de garde après douze longues heures de présence. Ma collègue est dans le service des suites de couches pour faire les injections du matin. Seule dans l’office de la salle d’accouchement, je décide de me préparer un chocolat chaud, petite récompense d’une dure nuit de labeur, quand apparaît dans l’embrasure de la porte, Zézette, une aide soignante de gynécologie d’à peine 1m45 malgré ses talons de dix centimètres et qui parlait avec une voix aussi haut perchée que ses chaussures. Elle pousse dans une chaise roulante une patiente qui venait de perdre les eaux.

Le protocole de l’établissement exigeait alors que toute patiente arrivant dans cet état, ne devait plus, le seuil de la clinique franchi, poser un pied par terre, même si cela ne signifiait pas qu’elle était sur le point d’accoucher… Zézette m’informe que c’est le premier bébé de cette dame, qu’elle a quelques contractions mais rares, espacées et peu douloureuses. Elle s’apprête à l’installer tranquillement dans une salle en me précisant que je peux prendre mon temps. Cela m’arrangeait car j’avais vraiment très envie de boire ce chocolat chaud...

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